En Afrique, le changement climatique aggrave dangereusement les déplacements forcés

Cette vue générale montre des délégués à Malabo le 27 mai 2022 lors du Sommet de l'UA. A l'occasion d'un double sommet extraordinaire vendredi et samedi à Malabo, une vingtaine de chefs d'Etat de l'Union africaine s'unissent pour tenter de contrer l'aggravation des crises humanitaires sur le Continent. (AFP)
Cette vue générale montre des délégués à Malabo le 27 mai 2022 lors du Sommet de l'UA. A l'occasion d'un double sommet extraordinaire vendredi et samedi à Malabo, une vingtaine de chefs d'Etat de l'Union africaine s'unissent pour tenter de contrer l'aggravation des crises humanitaires sur le Continent. (AFP)
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Publié le Samedi 28 mai 2022

En Afrique, le changement climatique aggrave dangereusement les déplacements forcés

  • L'Afrique connaît actuellement à la fois des catastrophes naturelles et des conflits qui provoquent des déplacements d'une ampleur sans précédent
  • Partout en Afrique, la hausse des prix et la diminution de l'aide alimentaire provoquées par la guerre en Ukraine vont aggraver la vulnérabilité des réfugiés

LIBREVILLE: À l'occasion d'un double sommet extraordinaire vendredi et samedi en Guinée équatoriale, l'Union africaine (UA) tente, avec l'ONU, d'autres acteurs et des donateurs, de prévenir l'aggravation des crises humanitaires sur le continent, alimentées notamment par les changements climatiques et l'expansion des groupes jihadistes.

Le diplomate congolais Raouf Mazou, Haut commissaire assistant de l'agence onusienne pour les réfugiés (HCR), assure, depuis Malabo, que les catastrophes liées au climat ont considérablement aggravé ces dernières années des déplacements de populations pourtant déjà massifs dus aux violences et conflits. Et risquent d'attiser ces conflits dans une sorte de cycle infernal.

Q: Le changement climatique peut-il rapidement aggraver les déplacements forcés de populations en Afrique ?

R: L'Afrique connaît actuellement à la fois des catastrophes naturelles et des conflits qui provoquent des déplacements d'une ampleur sans précédent.

En 2021, selon un rapport de l'Observatoire des situations de déplacement interne (IDMC), 22,3 millions de personnes ont été déplacées à l'intérieur de leur pays à cause des catastrophes liées au climat, dans le monde, contre 14,4 millions déracinées par les conflits et la violence.

Les inondations et les sécheresses sont de plus en plus fréquentes et intenses et touchent gravement des pays comme l'Éthiopie, le Kenya, la Somalie et le Soudan du Sud. Les catastrophes liées au changement climatique risquent non seulement d'aggraver la pauvreté, la faim et l'accès aux ressources naturelles telles que l'eau, mais aussi d'accroître l'instabilité et la violence.

C'est ce qui se passe actuellement dans la région de l'Extrême-Nord du Cameroun, où des éleveurs, des pêcheurs et des agriculteurs sont entrés en conflit pour l'accès aux rares ressources en eau, contraignant au moins 100.000 personnes à se déplacer à l'intérieur du Cameroun ou à fuir vers les pays voisins.

Des cyclones se sont abattus sur le Mozambique, tandis que la violence et les troubles croissants dans le nord ont déplacé des centaines de milliers de personnes.

Le Sahel est en première ligne de la crise climatique, avec des températures qui augmentent 1,5 fois plus vite que la moyenne mondiale. Cela ne fait qu'aggraver les conflits pour des ressources limitées, rendant la vie encore plus difficile pour ceux qui ont été forcés de fuir leur foyer. 

Malheureusement, bon nombre des pays les plus exposés aux effets du changement climatique accueillent déjà un grand nombre de réfugiés et de déplacés internes. 

Si l'on n'investit pas davantage pour atténuer les besoins futurs en matière de protection et prévenir de nouvelles vagues de déplacement dues au changement climatique, la situation ne fera qu'empirer.

Q: Quel est l’impact de la guerre en Ukraine sur la sécurité alimentaire en Afrique, quels pays sont les plus en danger ?

Partout en Afrique, la hausse des prix et la diminution de l'aide alimentaire provoquées par la guerre en Ukraine vont aggraver la vulnérabilité des réfugiés et des autres populations déplacées de force, et accroître les risques de tensions intercommunautaires.

Les coûts des denrées alimentaires, du carburant et des engrais sont montés en flèche et la baisse du pouvoir d'achat touche plus durement les ménages les plus vulnérables, donc les réfugiés et déplacés. Des millions de familles déracinées à travers l'Afrique risquent de souffrir davantage de la faim, car les rations alimentaires diminuent en raison d'un financement humanitaire insuffisant.

Nous le constatons déjà avec de nouvelles réductions de l'aide alimentaire aux réfugiés au Mozambique et en Zambie. Les rations seront également réduites pour les réfugiés au Soudan le mois prochain, entre autres pays.

L'impact de la guerre en Ukraine sur le coût et la disponibilité des denrées alimentaires dans le monde entier souligne également l'importance de tirer parti de la vaste quantité de terres fertiles disponibles en Afrique pour mettre fin à une dépendance inutile vis-à-vis des importations.

Q: L’expansion de la menace jihadiste en Afrique peut-elle gravement accélérer le flux de déplacements forcés ?

La présence de groupes armés non étatiques dans certaines parties du continent est inquiétante. 

La région du Sahel est confrontée à l'une des crises de déplacement les plus rapides au monde en raison de la corrélation entre l'instabilité politique, la violence généralisée, les pénuries alimentaires et la crise climatique.

La zone compte 2,86 millions de personnes déplacées internes, soit dix fois plus qu'il y a dix ans. Dans le Sahel central, près de 75% se trouvent au Tchad et au Niger.

Rien qu'au Burkina Faso, le nombre de déplacés internes a atteint plus de 1,85 million en avril 2022, les groupes armés ayant mené des attaques meurtrières.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.