Kiev promet de «tout faire» pour défendre le Donbass où l'offensive russe s'intensifie

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky donne une conférence de presse après sa rencontre avec son homologue polonais à Kiev, le 22 mai 2022. (AFP).
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky donne une conférence de presse après sa rencontre avec son homologue polonais à Kiev, le 22 mai 2022. (AFP).
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Publié le Samedi 28 mai 2022

Kiev promet de «tout faire» pour défendre le Donbass où l'offensive russe s'intensifie

  • «La situation dans le Donbass est très, très difficile», a déclaré vendredi le président Volodimyr Zelensky dans une adresse vidéo
  • La défense territoriale de l'autoproclamée «république» séparatiste prorusse de Donetsk a indiqué sur Telegram avoir «pris le contrôle complet» de la localité-clé de Lyman

LYSSYTCHANSK : Kiev s'est engagé a "tout faire" pour défendre le Donbass, où l'armée russe a intensifié son offensive, poussant les forces ukrainiennes à envisager un retrait stratégique sur certaines lignes de front dans cette région de l'est du pays afin d'éviter un encerclement.

"La situation dans le Donbass est très, très difficile", a déclaré vendredi le président Volodimyr Zelensky dans une adresse vidéo. "Nous protégeons notre terre est faisons tout pour renforcer" la défense de cette région, a-t-il assuré.

La défense territoriale de l'autoproclamée "république" séparatiste prorusse de Donetsk (est) a indiqué sur Telegram avoir "pris le contrôle complet" de la localité-clé de Lyman, avec "l'appui" de l'armée russe.

Ni l'armée russe, ni celle ukrainienne n'ont immédiatement commenté cette information, que l'AFP n'a pu vérifier de source indépendante.

Mais le président Zelensky a rétorqué: "Si les occupants pensent que Lyman et Severodonetsk seront les leurs, ils se trompent. Le Donbass sera ukrainien".

Près de Kiev, les démineurs s'affairent aussi dans les eaux de baignade

Un ponton de bois permet de sauter dans les eaux claires du lac de Horenka, dans la banlieue de Kiev, où des démineurs s'affairent pour retirer obus et autre missile avant l'ouverture de la saison estivale.

Dans une ambiance bucolique, à peine perturbée par le coassement des grenouilles, deux embarcations naviguent en surface, tandis qu'un plongeur et un drône amphibie explorent les fonds aquatiques.

Entre jeudi et vendredi, ils ont déjà retrouvé dix projectiles lourds, résidus des violents combats qui ont opposé en mars soldats russes et ukrainiens dans cette localité, alors située sur la ligne de front.

Leurs charges n'ont pas explosé, parce que le contact de l'eau est "moins dur" que le sol, explique Serhii Reva, chef des unités pyrotechniques au sein des services de secours ukrainiens.

Des spécialistes les remontent donc avec précaution, avant de les déposer à l'arrière d'un camion qui les emporte à une vingtaine de kilomètres, pour les faire détoner loin de toute habitation.

Les démineurs jouent la montre. "La boue avance et d'ici un mois et demi, deux mois, on ne verra plus rien", explique à l'AFP l'opérateur vidéo Viktor Pohorilyi, en montrant sur son écran une roquette retrouvée à 6,5 mètres de profondeur.

Le temps compte aussi car les températures montent. "L'été approche et nos citoyens vont venir piquer une tête, même si on les prévient du risque", ajoute Serhii Reva. 

Filet de pêche

Rives du fleuve Dniepr, lacs et rivières: la région de Kiev compte de nombreux points d'eau aménagés pour la baignade, très populaires aux beaux jours. A Horenka, de petits bans de sable et des étendues d'herbe font office de plages, des cabanes en bois peuvent accueillir les pique-nique.

Pour l'instant, personne n'a encore déplié sa serviette au bord de l'eau. Mais la vie reprend un semblant de normalité dans la capitale ukrainienne depuis le repli des troupes russes vers le sud et l'est de l'Ukraine, le 1er avril, et M. Reva est convaincu que les baigneurs ne vont pas tarder. 

Autre public à risque: les pêcheurs. "La pêche à la ligne ne pose pas de problème, mais si quelqu'un jette un filet, il risque de ramasser des objets dangereux", souligne-t-il.

Ses équipes, qui disposent de deux drônes amphibies seulement, ne pourront pas contrôler tous les points d'eau, reconnaît-il. Des priorités sont donc établies avec les autorités, en fonction de l'intensité des combats à leurs abords et de la fréquentation des lieux.

Horenka, où les carcasses de bâtiments calcinés balafrent le paysage, s'est vite retrouvé en haut de la liste. D'ici dimanche, le déminage de son "Lac Bleu" devrait être terminé et ses habitants pourront venir y noyer leurs souffrances.

Après l'offensive infructueuse sur Kiev et Kharkiv (nord-est) au début de la guerre lancée par la Russie le 24 février, les forces russes sont concentrées dans l'est de l'Ukraine, avec l'objectif affiché de prendre le contrôle total du bassin minier du Donbass, partiellement contrôlé depuis 2014 par des séparatistes prorusses soutenus par Moscou.

Un responsable policier de la république séparatiste prorusse de Lougansk, cité par l'agence Ria Novosti, a affirmé vendredi que "la ville de Severodonetsk est actuellement encerclée", et que les troupes ukrainiennes y sont piégées.

Faux, a rétorqué le gouverneur de Lougansk, Serguiï Gaïdaï, jugeant même erroné de dire que la région va tomber sous le "contrôle entier de l'ennemi" russe dans "un, deux ou trois jours".

"Le plus probablement ils ne vont pas" s'en emparer, mais "peut-être, pour éviter d'être encerclées il pourrait y avoir un ordre de retrait donné à nos troupes", a-t-il cependant admis.

Schisme orthodoxe historique

Sur le front religieux, la branche moscovite de l'Eglise orthodoxe ukrainienne a coupé les ponts avec les autorités spirituelles russes, qui soutiennent le président russe Vladimir Poutine - une initiative historique.

A l'issue d'un concile, a été prononcée "la pleine indépendance et l'autonomie de l'Eglise orthodoxe ukrainienne", selon un communiqué, qui précisé que les relations de l'Eglise ukrainienne avec sa direction moscovite étaient "compliquées ou inexistantes" depuis le début du conflit.

Cette initiative est le second schisme orthodoxe en Ukraine en quelques années. Une partie de l'Eglise ukrainienne, représentée par le patriarcat de Kiev, avait déjà rompu avec Moscou en 2019 à cause de l'ingérence du Kremlin dans le pays. 

L’Ukraine est centrale pour l'Eglise orthodoxe russe, dont certains des monastères les plus importants sont situés dans ce pays.

«Génocide» dans le Donbass

Dans son message vidéo quotidien, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a accusé jeudi soir Moscou de "génocide" dans le Donbass, où les forces russes procèdent à des "déportations" et des "tueries de masse de civils".

Le président américain Joe Biden a lui aussi employé cette expression.

De son côté, Moscou a justifié son invasion de l'Ukraine par un "génocide" que mèneraient les Ukrainiens contre la population russophone du Donbass.

Depuis La Haye (Pays-Bas), le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Karim Khan, a appelé la Russie à coopérer dans l'enquête, qu'il avait ouverte quatre jours après l'invasion russe, sur les crimes de guerre et crimes contre l'humanité présumés commis en Ukraine. Ni la Russie ni l'Ukraine ne sont membres de la CPI, mais Kiev a accepté la compétence de la Cour. 

La guerre se poursuit aussi dans le reste de l'Ukraine.

Les forces russes ont massé 30 chars T-62 ainsi que d'autres blindés et des systèmes de missiles Grad dans la région de Kherson (sud), pilonnée par des hélicoptères Mi-8, a indiqué samedi le Commandement Sud de l'armée ukrainienne sur Facebook.

Kiev réclame des lance-roquette multiples américains

Dans ce contexte, Kiev à une nouvelle fois réclamé vendredi davantage d'armes aux Occidentaux.

"Certains partenaires évitent de donner les armes nécessaires par peur de l'escalade. Escalade, vraiment? La Russie utilise déjà les armes non nucléaires les plus lourdes, brûle les gens vivants. Peut-être qu'il est temps (...) de nous donner des (lance-roquette multiples) MLRS?" a tweeté Mykhaïlo Podoliak, conseiller de la présidence ukrainienne.

Le porte-parole du Pentagone John Kirby n'a pas confirmé l'existence d'un tel projet, une perspective évoquée par la presse américaine.

"Nous restons engagés à les aider l'emporter sur le champ de bataille", s'est-il borné à déclarer.

Pont ferroviaire

Alors que l'Ukraine, grande puissance agricole, ne peut plus exporter ses céréales en raison du blocage de ses ports, Vladimir Poutine a rejeté vendredi toute responsabilité russe dans la crise alimentaire mondiale lors d'un entretien téléphonique avec le chancelier autrichien Karl Nehammer, selon un communiqué du Kremlin.

Jeudi, le président russe avait proposé d'aider à "surmonter la crise alimentaire" - à condition que les sanctions occidentales contre Moscou soient préalablement levées, ce qui lui a valu des accusations de chantage.

Pour aider Kiev à contourner le blocus russe, l'Allemagne a notamment mis sur pied un "pont ferroviaire" avec l'Ukraine, réservant des trains au transport du blé ukrainien vers l'Europe de l'Ouest, selon le prochain chef des forces américaines en Europe, le général Chris Cavoli.

Dans ce contexte, le président Zelensky devrait s'adresser lundi par visioconférence aux dirigeants de l'UE réunis à Bruxelles. Ils devraient aborder à nouveau le projet d'embargo de l'UE sur le pétrole russe, toujours bloqué par la Hongrie.

Le ministre russe des Finances, Anton Silouanov, a déclaré vendredi soir dans un entretien télévisé que la Russie devrait engranger cette année 1 000 milliards de roubles (13,7 milliards d'euros) supplémentaires de ses exportations d'hydrocarbures, dont les prix flambent. Une partie sera allouée à la poursuite de l'offensive en Ukraine, selon lui.


Pourparlers sur l'Ukraine: Kiev et l'Europe voient des avancées mais encore beaucoup de travail

Le président américain avait initialement donné jusqu'au 27 novembre au président ukrainien Volodymyr Zelensky pour répondre à son plan, comprenant notamment la cession de territoires ukrainiens et s'apparentant à une capitulation de Kiev. Il a ensuite précisé que ce n'était pas sa "dernière offre". (AFP)
Le président américain avait initialement donné jusqu'au 27 novembre au président ukrainien Volodymyr Zelensky pour répondre à son plan, comprenant notamment la cession de territoires ukrainiens et s'apparentant à une capitulation de Kiev. Il a ensuite précisé que ce n'était pas sa "dernière offre". (AFP)
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  • Les discussions entre Ukrainiens, Américains et Européens, convoquées dimanche dans l'urgence, se sont tenues sur la base du projet de plan en 28 points de Donald Trump, considéré comme largement favorable à Moscou
  • Américains et Ukrainiens ont affirmé qu'un "futur accord" de paix devrait respecter la souveraineté de l'Ukraine

KIEV: Le chancelier allemand a insisté lundi pour que la Russie rejoigne la table des négociations sur un plan de paix pour l'Ukraine, au lendemain de pourparlers à Genève ayant donné lieu à un "nouvel élan", mais qui nécessitent encore "du travail" selon Kiev et l'UE.

Les discussions entre Ukrainiens, Américains et Européens, convoquées dimanche dans l'urgence, se sont tenues sur la base du projet de plan en 28 points de Donald Trump, considéré comme largement favorable à Moscou. Américains et Ukrainiens ont affirmé qu'un "futur accord" de paix devrait respecter la souveraineté de l'Ukraine.

L'Ukraine, qui lutte depuis près de quatre ans contre l'invasion de la Russie, est de nouveau au coeur d'échanges lundi à Luanda en marge d'un sommet entre l'UE et l'Union africaine. Et la "Coalition des volontaires", qui réunit les alliés de l'Ukraine, se réunira mardi en visioconférence.

"La Russie doit être présente à la table (des négociations)", a affirmé le chancelier allemand Friedrich Merz, jugeant néanmoins improbable "une percée" diplomatique cette semaine.

Le président américain avait initialement donné jusqu'au 27 novembre au président ukrainien Volodymyr Zelensky pour répondre à son plan, comprenant notamment la cession de territoires ukrainiens et s'apparentant à une capitulation de Kiev. Il a ensuite précisé que ce n'était pas sa "dernière offre".

Salué par le président russe Vladimir Poutine, le texte initial du plan Trump reprenait plusieurs exigences cruciales pour Moscou. Le Kremlin a dit lundi n'avoir aucune information à l'issue des pourparlers de Génève, mais savoir que des "modifications" avaient été apportées.

Si M. Zelensky a salué lundi des avancées, il a estimé qu'il fallait "beaucoup plus" pour parvenir à une "paix réelle" avec la Russie et mettre fin au conflit le plus meurtrier en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale.

Atmosphère "constructive"

Le dirigeant ukrainien s'est néanmoins félicité de l'inclusion d'éléments "extrêmement sensibles": la libération totale des prisonniers ukrainiens selon la formule de "tous-contre-tous" et des civils, et le retour des "enfants ukrainiens enlevés par la Russie".

Un haut responsable ukrainien a indiqué à l'AFP que l'hypothèse d'une visite de Volodymyr Zelensky à Washington était "au stade de la discussion", sans date fixée.

L'atmosphère à Genève était "parfois tendue, parfois plus légère mais dans l'ensemble constructive", a-t-il décrit, évoquant une ambiance "typique des négociations extrêmement importantes".

Depuis Luanda, les alliés européens de Kiev se sont dit prudemment optimistes.

"Il reste encore du travail à faire mais il y a une base solide pour avancer", a dit la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. Le président du Conseil européen, Antonio Costa, a lui salué un "nouvel élan".

Le Premier ministre britannique, Keir Starmer, a aussi noté les "progrès significatifs" réalisés à Genève.

Aucune nouvelle version du texte n'a pour l'heure été publiée.

"Nous continuons tous à travailler avec nos partenaires, en particulier les États-Unis, et à rechercher des compromis qui nous renforcent et ne nous affaiblissent pas", a dit M. Zelensky lors d'une conférence virtuelle en Suède, ajoutant que son pays se trouve à un "moment critique".

Le président américain a semblé se réjouir de l'issue de la rencontre à Genève. "Est-ce vraiment possible que de grands progrès soient réalisés dans les pourparlers de paix entre la Russie et l'Ukraine??? Ne croyez que ce que vous voyez, mais quelque chose de bon pourrait bien se produire", a-t-il écrit sur son réseau Truth Social.

A Genève, son secrétaire d'Etat Marco Rubio s'était dit dimanche "très optimiste" sur la possibilité de conclure "très vite" un accord, estimant que "les points qui restent en suspens ne sont pas insurmontables".

Les Russes auront "leur mot à dire", avait-il aussi assuré.

Lors d'un entretien téléphonique lundi entre Vladimir Poutine et son homologue turc Recep Tayyip Erdogan, le dirigeant russe a réitéré son opinion selon laquelle le plan initial des États-Unis pourrait "servir de base à un règlement de paix final".

La poussée lente, mais progressive, des troupes russes accentue la pression sur Kiev.

Moscou a revendiqué lundi la prise d'un village dans la région de Zaporijjia (sud), tandis que des frappes aériennes russes ont fait au moins quatre morts à Kharkiv.

La Russie cible quasi quotidiennement le pays au moyen de drones ou de missiles. Les infrastructures énergétiques sont particulièrement visées, faisant craindre un hiver difficile en Ukraine. Kiev vise de son côté régulièrement des dépôts et raffineries de pétrole et d'autres installations côté russe.

 


L'IA générative, un potentiel «Frankenstein des temps modernes», prévient le chef des droits humains de l'ONU

Les droits humains risquent d'être les premières victimes du déploiement de l'intelligence artificielle (IA) générative par les géants de la tech, a déclaré le Haut Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme lundi, mettant en garde contre le potentiel "monstrueux" de tels systèmes. (AFP)
Les droits humains risquent d'être les premières victimes du déploiement de l'intelligence artificielle (IA) générative par les géants de la tech, a déclaré le Haut Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme lundi, mettant en garde contre le potentiel "monstrueux" de tels systèmes. (AFP)
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  • "Le modèle économique actuel des plateformes de médias sociaux alimente déjà la polarisation, l'extrémisme et l'exclusion. De nombreux pays peinent à endiguer ce phénomène", a souligné M. Türk
  • Et si l'IA générative est porteuse d'"immenses promesses", les droits humains peuvent en "être les premières victimes", a-t-il estimé

GENEVE: Les droits humains risquent d'être les premières victimes du déploiement de l'intelligence artificielle (IA) générative par les géants de la tech, a déclaré le Haut Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme lundi, mettant en garde contre le potentiel "monstrueux" de tels systèmes.

"L'IA générative recèle un immense potentiel, mais son exploitation à des fins purement politiques ou économiques peut manipuler, déformer et détourner l'attention", a déclaré le Haut Commissaire Volker Türk lors d'une réunion à Genève (Suisse), soulignant que "sans garanties et réglementations adéquates, les systèmes d'IA pourraient se transformer en un monstre de Frankenstein des temps modernes".

"Le modèle économique actuel des plateformes de médias sociaux alimente déjà la polarisation, l'extrémisme et l'exclusion. De nombreux pays peinent à endiguer ce phénomène", a souligné M. Türk lors d'un forum sur les entreprises et les droits humains.

Et si l'IA générative est porteuse d'"immenses promesses", les droits humains peuvent en "être les premières victimes", a-t-il estimé.

L'exploitation de cette technologie "à des fins purement politiques ou économiques" fait peser une menace "sur plusieurs droits humains, notamment le droit à la vie privée, la participation politique, la liberté d'expression et le droit au travail".

Le Haut Commissaire a averti que ces menaces "pourraient se concrétiser en préjudices qui compromettent les promesses des technologies émergentes et pourraient engendrer des conséquences imprévisibles".

"Il est de la responsabilité des gouvernements de s'unir pour éviter un tel scénario", a insisté M. Türk.

Par ailleurs, le chef des droits humains de l'ONU a mis en évidence une autre menace représentée par la concentration croissante du pouvoir des entreprises et l'"accumulation massive de richesses personnelles et d'entreprises entre les mains d'une poignée d'acteurs".

"Dans certains cas, cela dépasse le poids économique de pays entiers", a-t-il déclaré, insistant sur le fait que lorsque "le pouvoir n'est pas encadré par la loi, il peut mener à des abus et à l'asservissement".

 


L'UE promet 88 millions d'euros en faveur de l'Autorité palestinienne

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  • "Nous avons signé plus de 82 millions d'euros", qui viennent s'ajouter aux six millions d'euros déjà annoncés, s'est félicitée devant la presse la commissaire européenne chargée de la Méditerranée, Dubravka Suica
  • Quelque soixante délégations rassemblant les 27 de l'UE, les pays arabes et plusieurs organisations internationales se sont retrouvées jeudi à Bruxelles, sans la présence d'Israël

BRUXELLES: Les pays de l'Union européenne vont verser quelque 88 millions d'euros pour aider l'Autorité palestinienne, pressée de se réformer par les Européens, soucieux de son rôle futur dans le cadre du plan Trump pour la région.

"Nous avons signé plus de 82 millions d'euros", qui viennent s'ajouter aux six millions d'euros déjà annoncés, s'est félicitée devant la presse la commissaire européenne chargée de la Méditerranée, Dubravka Suica, à l'issue d'une conférence des donateurs à Bruxelles.

Quelque soixante délégations rassemblant les 27 de l'UE, les pays arabes et plusieurs organisations internationales se sont retrouvées jeudi à Bruxelles, sans la présence d'Israël.

"Aujourd'hui, nous avons présenté les progrès réalisés dans le cadre de notre programme de réforme nationale, qui est mis en œuvre, pas seulement promis, mais mis en œuvre et en avance sur le calendrier, ce qui a été reconnu par nos partenaires", a indiqué de son côté le Premier ministre palestinien Mohammed Mustafa.

Et cela "en dépit d'un environnement défavorable", a-t-il ajouté, accusant Israël de chercher "à affaiblir l'Autorité palestinienne ainsi que sa capacité à fonctionner".

Mme Suica a réitéré sur ce point les appels lancés par l'Union européenne pour qu'Israël accepte de libérer les recettes fiscales dues à l'Autorité palestinienne, indispensables à son fonctionnement.

"Cela a été dit par tous les participants", a-t-elle assuré.

Concernant Gaza, M. Mustafa a assuré que l'Autorité palestinienne avait un plan, soutenu par les pays arabes pour sa reconstruction. "Nous gouvernerons, nous réformerons et nous dirigerons la reconstruction de Gaza", a-t-il assuré.

L'Union européenne est le principal soutien financier de l'Autorité palestinienne. Elle conditionne toutefois le versement futur de cette aide à des réformes, qu'elle juge indispensables pour que cette Autorité soit en mesure de jouer pleinement son rôle dans le cadre de la solution à deux États, israélien et palestinien, que les Européens défendent depuis des années.

"Tout notre soutien à l'Autorité palestinienne est lié aux efforts pour poursuivre l'agenda des réformes", a rappelé Mme Suica.