MEXICO: Les corridas dans les arènes de Mexico, les plus grandes au monde, ont été suspendues quelques jours, une décision de justice sans précédent et très symbolique qui relance le débat sur l'interdiction définitive de la tauromachie au Mexique.
Un juge fédéral doit prendre une décision sur le fond dans les prochains jours après s'être prononcé vendredi sur la plainte de l'association Justicia Justa contre les spectacles taurins.
Il doit écouter entre-temps les arguments des partisans et des adversaires de cette tradition arrivée au Mexique avec la colonisation espagnole il y a 500 ans.
Aucun spectacle n'est prévu avant le 2 juillet dans les araines de Mexico, d'une capacité de 50.000 personnes.
Ce jour-là est prévu la première "Pamplonada", un lâcher de taureaux sur le modèle de la San Fermin à Pampelune (nord de l'Espagne) qui aura lieu à la même époque.
Plusieurs associations ont lancé ces dernières années des actions légales pour l'interdiction de la tauromachie.
Les partisans de la prohibition estiment que la loi traite les taureaux comme des "choses" et qu'elle ignore la souffrance animale.
Les défenseurs de la tradition mettent son poids économique de la tauromachie (343 millions de chiffres d'affaires, 80.000 emplois directs, selon des données officielles de 2018).
Cinq des 32 Etats fédérés du Mexique ont déjà interdit les spectacles taurins. En décembre le Parlement de la ville de Mexico s'est prononcé en commission pour l'interdiction mais aucun vote n'a encore eu lieu en plénière.
Le débat existe ailleurs en Amérique latine. Il est interdit de tuer le taureau à Bogota et Quito. Le Venezuela a annulé certaines corridas. Au Pérou la justice s'est prononcée contre l'interdiction.
Les corridas sont permises au Portugal, en Espagne et en France, où le débat existe. "75% des Français sont pour l'interdiction de la corrida", d'après l'exposé des motifs d'une proposition de loi pour l'interdiction en date de septembre 2021 sur le site du Sénat français.