Si les perspectives économiques de la région Mena sont «positives», il reste des défis à relever

Le ministre saoudien des Finances, Mohammed al-Jadaan, s’exprime lors du Forum économique mondial, à Davos. (Photo/Forum économique mondial)
Le ministre saoudien des Finances, Mohammed al-Jadaan, s’exprime lors du Forum économique mondial, à Davos. (Photo/Forum économique mondial)
Le ministre saoudien des Finances, Mohammed al-Jadaan, s’exprime lors du Forum économique mondial, à Davos. (Photo/Forum économique mondial)
Le ministre saoudien des Finances, Mohammed al-Jadaan, s’exprime lors du Forum économique mondial, à Davos. (Photo/Forum économique mondial)
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Publié le Mardi 24 mai 2022

Si les perspectives économiques de la région Mena sont «positives», il reste des défis à relever

  • Les changements au niveau des prix du pétrole n’auraient pas d’incidence sur la façon dont le Royaume gère ses finances
  • Lors de la table ronde, le ministre a déclaré que l’inflation saoudienne était d’1,6% à la fin du premier trimestre de cette année

DAVOS: Les perspectives économiques pour la région Mena sont globalement positives, malgré certains défis comme la hausse des prix des denrées alimentaires, a déclaré lundi dernier le ministre saoudien des Finances, Mohammed al-Jadaan, lors d’une table ronde qui s’est tenue à l’occasion du Forum économique mondial.
S’exprimant lors d’une session qui portait sur les perspectives de la région Mena, M. Al-Jadaan a affirmé que, à moyen terme, les possibilités de croissance étaient «très positives». Il a cependant mis en garde contre le fait de vouloir considérer la région Mena comme un même bloc.
«Ce qui pourrait convenir à un pays ou être adapté aux défis auxquels fait face un État pourrait se révéler différent dans un autre. Il ne faudrait pas considérer la région Mena comme un seul bloc. Cela dit, les pays de la région présentent beaucoup d’avantages et de défis communs», a-t-il précisé.
«Le monde entier est confronté aux mêmes défis, mais la situation est plus alarmante à plusieurs niveaux dans la région Mena», a-t-il ajouté.
«Il s’agit de la sécurité énergétique, alimentée par la reprise postpandémique, ainsi que des défis que pose la chaîne d’approvisionnement. La sécurité alimentaire représente un autre problème grave, alimenté lui aussi par la situation géopolitique», a-t-il souligné.
Évoquant une hausse attendue des prix alimentaires, M. Al-Jadaan a poursuivi en ces termes: «Dans ce domaine, en particulier, il convient de rappeler que la région Mena est un important importateur de blé.»
«Il suffit de consulter quelques données de base pour savoir que nous représentons environ 6% de la population mondiale. La Banque mondiale prédit que 20% de la famine potentielle à travers le monde touchera la région Mena.»
Cependant, au sein du Royaume lui-même, M. Al-Jadaan a indiqué que les perspectives étaient «très saines», ajoutant que la croissance du produit intérieur brut des recettes pétrolières atteindrait 19% cette année, avec une croissance du PIB non pétrolier de 6%.
Le ministre a ajouté que les changements au niveau des prix du pétrole n’auraient pas d’incidence sur la façon dont le Royaume gère ses finances. Il a indiqué qu’il n’existait pas de plan immédiat pour transférer des fonds vers son fonds souverain – le fonds d’investissement public (PIF).
Lors de la table ronde, il a révélé que l’inflation saoudienne était d’1,6% à la fin du premier trimestre de cette année et qu’elle devrait atteindre entre 2,1% et 2,3% d’ici à la fin de l’année.
«Les gens se contentent de regarder les prix du pétrole et croient que ce qui se passe est simplement le résultat de cette flambée», a fait observer M. Al-Jadaan.
«Les prix du pétrole ont déjà atteint de plus hauts sommets en Arabie saoudite. Il s’agit de savoir comment gérer ces prix  et comment le système est prêt à y faire face.»
Le ministre des Finances a également annoncé que la filiale de Tadawul – la Securities Depository Center Company, ou Edaa –, avait signé un accord avec Euroclear lundi dernier.
Un communiqué publié par le ministère saoudien des Finances indique: «Cet accord permettra aux investisseurs internationaux de régler des titres de créance émis au niveau national au moyen d’un compte de mandataire direct dans la filiale Edaa en utilisant leurs comptes courants à Euroclear et de parvenir ainsi à une plus grande interopérabilité au sein du marché.»
Euroclear est une société de services financiers basée en Belgique. Elle est spécialisée dans le règlement des transactions sur titres ainsi que dans la garde et la gestion des actifs de ces titres.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les pays riches doivent 500 milliards de dollars par an de dette morale aux pays pauvres, affirme Esther Duflo

L'économiste franco-américaine et co-lauréate du prix Nobel 2019 de sciences économiques, Esther Duflo, pose lors d'une séance photo à Paris le 20 juin 2023. (Photo, AFP)
L'économiste franco-américaine et co-lauréate du prix Nobel 2019 de sciences économiques, Esther Duflo, pose lors d'une séance photo à Paris le 20 juin 2023. (Photo, AFP)
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  • Les pays du G7 (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Italie, Japon, Royaume-Uni), soit 10% de la population de la planète, émettent environ 25% du CO2 lié au système énergétique mondial
  • Esther Duflo se base sur les travaux de l'économiste américain Michael Greenstone qui, en partant d'une valeur monétaire donnée pour une année de vie et de l'effet du réchauffement climatique sur l'augmentation de la mortalité, évalue à 37 dollars le coût

PARIS: Les pays riches doivent 500 milliards de dollars par an de "dette morale" aux pays pauvres, évalue la prix Nobel d'économie Esther Duflo, qui propose de faire assumer aux pays développés la responsabilité du réchauffement climatique à travers deux taxes.

"C'est ce que j'appelle une dette morale. Ce n'est pas ce que cela coûterait de s'adapter; ce n'est pas ce que cela coûterait d'atténuer. C'est ce que nous devons", a détaillé l'économiste dans un entretien au Financial Times lundi, se basant surtout sur l'effet du réchauffement climatique sur la mortalité dans les pays pauvres.

"Il y aura des dégâts énormes", poursuit Mme Duflo qui se base une étude menée par le Global Impact Lab en 2020 ayant montré que le nombre de décès liés à la chaleur risquait de bondir dans les pays pauvres d'ici à la fin du siècle.

"Ces dégâts seront concentrés dans les pays pauvres en dehors de l'OCDE", ajoute-t-elle, pointant la responsabilité des pays riches sur le changement climatique.

Les pays du G7 (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Italie, Japon, Royaume-Uni), soit 10% de la population de la planète, émettent environ 25% du CO2 lié au système énergétique mondial, selon l'AIE.

Esther Duflo se base sur les travaux de l'économiste américain Michael Greenstone qui, en partant d'une valeur monétaire donnée pour une année de vie et de l'effet du réchauffement climatique sur l'augmentation de la mortalité, évalue à 37 dollars le coût d'une tonne de carbone. Multiplié par la quantité d'émissions annuelles attribuables à l'Europe et aux Etats-Unis, 14 milliards de tonnes de CO2 équivalent, le prix de la "dette morale" monte alors à 518 milliards, soutient Mme Duflo.

Pour la financer, elle propose d'augmenter le taux minimal d'imposition des multinationales et de taxer les grandes fortunes, deux mécanismes qui permettraient selon elle de couvrir l'enveloppe annuelle.

L'aide financière climatique due par les pays riches aux pays en développement est fixée actuellement à 100 milliards de dollars par an. La COP29, en novembre à Bakou, doit établir le nouveau montant au-delà de 2025.

Le futur objectif, crucial pour renouer la confiance entre le Nord et le Sud, restera quoi qu'il arrive très en-deçà des besoins: les pays en développement (hors Chine) ont besoin de 2.400 milliards de dollars par an d'ici 2030 pour financer leur transition et s'adapter au changement climatique, selon un calcul d'experts de l'ONU.

En parallèle, de multiples pistes sont au coeur des négociations internationales pour trouver comment combler l'écart, parmi lesquelles l'allègement de la dette des pays pauvres ou des innovations financières via de nouvelles taxes internationales.

 

 


L'Asie paye le prix fort aux aléas climatiques

Des habitants traversent les eaux de crue après avoir été évacués d’une zone inondée suite à de fortes pluies dans la ville de Qingyuan, dans la province méridionale du Guangdong en Chine. (AFP)
Des habitants traversent les eaux de crue après avoir été évacués d’une zone inondée suite à de fortes pluies dans la ville de Qingyuan, dans la province méridionale du Guangdong en Chine. (AFP)
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  • L'année 2023 a été la plus chaude jamais enregistrée dans le monde. Et en Asie l'impact des vagues de chaleur devient de plus en plus sévère
  • L'Asie se réchauffe plus rapidement que la moyenne mondiale, avec des températures l'année dernière de près de deux degrés Celsius supérieures à la moyenne de 1961 à 1990

GENEVE: L'Asie a été "la région du monde la plus touchée par les catastrophes" liées à la météo en 2023, inondations et tempêtes ayant fait le plus de victimes et de pertes économiques, indique l'ONU mardi.

"Le changement climatique a exacerbé la fréquence et la gravité de tels événements, impactant profondément les sociétés, les économies et, plus important encore, les vies humaines et l'environnement dans lequel nous vivons", a déclaré Celeste Saulo, directrice de l'Organisation mondiale de la météorologie (OMM) dans un communiqué.

L'année 2023 a été la plus chaude jamais enregistrée dans le monde. Et en Asie l'impact des vagues de chaleur devient de plus en plus sévère, souligne l'OMM, ajoutant que la fonte des glaciers -notamment dans la chaîne de l'Himalaya- menace la sécurité hydrique de la région.

En outre, l'Asie se réchauffe plus rapidement que la moyenne mondiale, avec des températures l'année dernière de près de deux degrés Celsius supérieures à la moyenne de 1961 à 1990.

"Les conclusions du rapport donnent à réfléchir", a déclaré la cheffe de l'OMM.

"De nombreux pays de la région ont connu en 2023 leur année la plus chaude jamais enregistrée, accompagnée d'une série de conditions extrêmes, allant des sécheresses et des vagues de chaleur aux inondations et aux tempêtes", souligne le rapport.

Le rapport sur l'état du climat en Asie 2023 souligne l'accélération du rythme des principaux indicateurs du changement climatique tels que la température de surface, le retrait des glaciers et l'élévation du niveau de la mer, affirmant qu'ils auraient de graves répercussions sur les sociétés, les économies et les écosystèmes de la région.


Alistithmar Capital et Ezdihar Real Estate s'associent pour lancer un fonds de développement immobilier de 293 millions de dollars

Khalid bin Abdulaziz Al-Rayes , PDG d'Investment Capital, et Abdul Mohsen bin Fawaz Al Hokair, PDG d'Izdihar Real Estate Development Co. (Fournie)
Khalid bin Abdulaziz Al-Rayes , PDG d'Investment Capital, et Abdul Mohsen bin Fawaz Al Hokair, PDG d'Izdihar Real Estate Development Co. (Fournie)
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  • 'objectif est de stimuler la croissance du capital des investisseurs immobiliers
  • e partenariat avec Ezdihar vise à poursuivre des objectifs communs dans le domaine de l'immobilier et à offrir aux investisseurs des opportunités adaptées à leurs objectifs

RIYADH : La société saoudienne Alistithmar Capital s'associe à Ezdihar Real Estate Development Co pour créer un fonds immobilier de 1,1 milliard de SR (293 millions de dollars), ce qui profitera au paysage commercial et de bureaux de Riyad.

Dans un communiqué, Alistithmar Capital, la filiale d'investissement de la Saudi Investment Bank, a annoncé que l'objectif est de stimuler la croissance du capital des investisseurs en obtenant des droits d'usufruit sur une parcelle de 103 000 m² dans les locaux de l'Université du Roi Saoud sur la route Prince Turki Al-Awwal à Riyad, afin de développer le terrain en un complexe de bureaux commerciaux générant des revenus.

Le PDG de la société, Khalid Al-Rayes, a déclaré que le partenariat avec Ezdihar vise à poursuivre des objectifs communs dans le domaine de l'immobilier et à offrir aux investisseurs des opportunités adaptées à leurs objectifs et à l'évolution du paysage immobilier.

Il a ajouté que son organisation se consacre à offrir des perspectives d'investissement de haute qualité aux investisseurs immobiliers grâce à des fonds méticuleusement structurés et adaptés aux exigences de chaque projet. Cette approche garantit des avantages maximaux et des retours sur investissement optimaux.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com