Juan Carlos Ier est arrivé en Espagne, une brève visite qui fait grincer des dents

Le roi émérite Juan Carlos Ier d'Espagne pose pour un portrait officiel, le 11 février 2020 (Photo, AFP).
Le roi émérite Juan Carlos Ier d'Espagne pose pour un portrait officiel, le 11 février 2020 (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 20 mai 2022

Juan Carlos Ier est arrivé en Espagne, une brève visite qui fait grincer des dents

  • L'avion de l'ancien monarque, un jet privé parti d'Abou Dhabi, a atterri peu après 19h00 dans le petit aéroport de Vigo
  • Vêtu d'une veste bleue marine et d'un pantalon beige, Juan Carlos Ier s'est ensuite rendu jusqu'à Sanxenxo, où il assistera ce weekend à une régate

SANXENXO:En exil depuis près de deux ans aux Emirats arabes unis après des accusations de malversations, l'ex-roi Juan Carlos Ier est arrivé jeudi soir en Espagne, où cette première visite de quelques jours suscite beaucoup de critiques.

L'avion de l'ancien monarque a atterri peu après 19h00 (17H00 GMT) dans le petit aéroport de Vigo, en Galice, dans le nord ouest de l'Espagne, et Juan Carlos Ier en est lentement descendu à l'aide d'une canne, avant d'être accueilli sur le tarmac par sa fille aînée, l'infante Elena, a constaté une journaliste de l'AFP.

De nombreux médias et curieux avaient fait le déplacement pour tenter d'apercevoir derrière les grillages de l'aéroport l'ex-roi, âgé de 84 ans, qui n'a pas remis les pieds en Espagne depuis août 2020 et dont le retour a fait couler beaucoup d'encre.

Vêtu d'une veste bleue marine et d'un pantalon beige, Juan Carlos Ier s'est ensuite rendu jusqu'à Sanxenxo, où il assistera ce weekend à une régate à laquelle participera le "Bribon", voilier avec lequel il a été champion du monde en 2017. 

A son arrivée dans la ville, l'ancien souverain a salué depuis la voiture la foule rassemblée devant la maison où il sera hébergé, et levé le pouce vers le ciel pour signifier qu'il allait bien.

Si Juan Carlos Ier a vu les enquêtes judiciaires le visant être classées en mars, les révélations sur l'origine opaque de sa fortune ont définitivement sapé l'image de cette figure adulée pendant des décennies pour avoir mené la transition démocratique de l'Espagne après la mort du dictateur Franco en 1975.

"Les informations que nous avons eues ces dernières années" sur Juan Carlos "sont très inquiétantes (...) pour l'institution (monarchique)" et "je crois qu'il devra donner des explications sans aucun doute", a insisté jeudi la ministre de l'Economie et numéro deux du gouvernement, Nadia Calviño, sur la radio Cadena Ser.

Il fera ensuite le déplacement lundi à Madrid pour voir notamment son fils, le roi Felipe VI, et son épouse Sofia, avant de repartir le jour même à Abou Dhabi "où il a établi sa résidence de façon permanente et stable", a insisté mercredi soir le palais.

Avant d'assurer que Juan Carlos, qui compte désormais revenir "régulièrement en Espagne" pour voir "sa famille et ses amis", logera toujours "dans un lieu de résidence privé".

Le gouvernement opposé à un séjour au palais

Selon les médias espagnols, le gouvernement du socialiste Pedro Sánchez était, en effet, farouchement opposé au fait qu'il puisse être hébergé au palais de la Zarzuela, résidence officielle du souverain, qui est le chef de l'Etat.

Membre de la coalition au pouvoir, le parti de gauche radicale Podemos a tiré à boulets rouges sur l'ancien souverain.

"Toute personne revenant dans notre pays avec l'historique du roi Juan Carlos Ier serait interpellé à la frontière et déféré devant la justice", a-t-il dénoncé jeudi sur Twitter.

A droite, le chef du Parti Populaire Alberto Núñez Feijóo a en revanche défendu le "droit" de Juan Carlos à "revenir en Espagne" alors que la justice a classé ses enquêtes.

Nombre d'habitants de Sanxenxo pensaient la même chose. "Il a fait de bonnes choses et je pense qu'il doit revenir auprès de sa famille", a déclaré à l'AFP Ester del Río, 54 ans.

L'ex-roi, qui a abdiqué en 2014 sur fond de scandales, avait quitté l'Espagne en août 2020 après des révélations de plus en plus compromettantes sur son train de vie et l'origine opaque de sa fortune.

Il avait alors expliqué vouloir "faciliter" à Felipe VI "l'exercice" de ses fonctions devant "les conséquences publiques de certains événements passés de (sa) vie privée".

Ne pouvant le poursuivre "en raison de l'insuffisance d'indices incriminants, de la prescription des délits et de l'immunité" dont il bénéficiait en tant que chef d’Etat jusqu'en 2014, le parquet espagnol avait classé en mars les trois enquêtes le visant pour des soupçons de corruption ou de blanchiment.

Il avait toutefois mis en avant les "irrégularités fiscales" dont l'ancien roi s'était rendu coupable et qui l'ont amené à procéder à deux régularisations fiscales pour plus de 5 millions d'euros.

Trouble

"Il n'y a pas de raison juridique empêchant l'ancien roi de se rendre en Espagne, mais il existe un flot de raisons éthiques expliquant le trouble provoqué par l'annonce de son voyage", a souligné dans un éditorial El Pais, le premier quotidien généraliste du pays.

Tentant de redorer le blason de la monarchie espagnole depuis son accession au trône en 2014, Felipe VI a pris ses distances avec son père. 

Il a ainsi décidé en mars 2020 de renoncer à l'héritage de son père et de lui retirer son allocation annuelle de près de 200.000 euros.


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.