L'artiste française Rosa Bonheur, un destin extraordinaire entre nature, femmes et cow-boys

Le tableau de feue l'artiste française Rosa Bonheur exposé à Bordeaux, dans le sud-ouest de la France, le 12 mai 2022 (Photo, AFP).
Le tableau de feue l'artiste française Rosa Bonheur exposé à Bordeaux, dans le sud-ouest de la France, le 12 mai 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 17 mai 2022

L'artiste française Rosa Bonheur, un destin extraordinaire entre nature, femmes et cow-boys

  • La Française Rosa Bonheur, artiste éprise de nature et de liberté, a traversé le XIXe siècle comme une comète tombée dans l'oubli
  • Marie Rosalie Bonheur alias Rosa Bonheur (1822-1899) est pourtant la femme peintre probablement la plus célèbre et la plus vendue de son siècle, tant en France qu'en Angleterre et aux États-Unis

PARIS: Elle a peint boeufs, chevaux et lions comme personne, passionné les cow-boys et les féministes: la Française Rosa Bonheur, artiste éprise de nature et de liberté, a traversé le XIXe siècle comme une comète tombée dans l'oubli.

2022, année de commémoration du bicentenaire de sa naissance à Bordeaux, dans le sud-ouest de la France, ressuscite cette femme au destin extraordinaire, plus connue aujourd'hui pour les cafés parisiens qui portent son nom et comme icône homosexuelle.

Marie Rosalie Bonheur alias Rosa Bonheur (1822-1899) est pourtant la femme peintre probablement la plus célèbre et la plus vendue de son siècle, tant en France qu'en Angleterre et aux États-Unis, pays qui la subjuguait mais où elle n'est jamais allée, s'accordent à dire les spécialistes.

Du haut de ses 1m50, c'est aussi la première femme artiste à avoir reçu la Légion d'honneur des mains de l'impératrice Eugénie.

Et l'une des premières à avoir acheté en son nom propre un bien immobilier grâce au fruit de son travail à 37 ans, le château de By à Thomery près de Fontainebleau, où elle a vécu avec son amour de toujours, Nathalie Micas.

Aînée d'une fratrie de quatre enfants, devenus tous artistes, elle a pourtant connu la misère et perdu, à l'âge de onze ans, sa mère, musicienne, enterrée dans une fosse commune.

Rosa Bonheur, « star » oubliée et «  femme forte », s'expose à Bordeaux avant Paris

Le musée des Beaux-Arts de Bordeaux inaugure mercredi une rétrospective de l'oeuvre de l'artiste Rosa Bonheur, à l'occasion du bicentenaire de sa naissance dans la capitale girondine, qui remet en lumière sa fascination pour les animaux et sa peinture sincère.


Conçue en coopération avec le musée d'Orsay où elle s'installera à partir d'octobre, cette exposition vise à sortir Rosa Bonheur de "son image de peintre de vaches" tombée dans l'oubli alors qu'elle était une "star" au XIXe siècle, assure à l'AFP Sandra Buratti-Hasan, l'une des commissaires.


Il s'agit de resituer la peintre en pasionaria du "monde vivant" à l'heure où l'écologie, le respect de la nature et la cause animale font l'actualité, ajoute-t-elle.


Elle veut aussi montrer que l'œuvre de Rosa Bonheur est indissociable de sa vie de "femme forte" qui a "transgressé des frontières" en portant le pantalon -avec un permis spécial- et en s'entourant de femmes, dont sa complice et compagne pendant une quarantaine d'années Nathalie Micas.


Parmi les 203 pièces présentées, certaines placent le monde vivant dans des spectaculaires compositions dynamiques ou de véritables portraits, comme posés, toujours avec une minutie quasi photographique rendant à la fois l'anatomie et la psychologie animales.


"Rosa Bonheur ne cherche pas à humaniser les animaux mais veut exprimer leur singularité et leur irréductible étrangeté", selon Leïla Jarbouai, l'autre commissaire, conservatrice au musée d'Orsay. "Son féminisme et son amour des animaux vont de pair: elle donne une voix à ceux qui n'en ont pas".


Pour Mme Buratti-Hasan, la peintre "questionne le rapport de pouvoir entre les hommes et les animaux. Il y a une dimension écologique même si elle n'en a jamais fait un manifeste politique".


L'artiste elle-même, qui vivait entourée de moutons, biches, sangliers, boeufs et même de lions dans son château de By, près de Fontainebleau, a confessé qu'elle "avait pour les étables un goût plus irrésistible que jamais courtisan pour les antichambres royales".

Marron, vert, bleu

L'exposition est présentée de façon chrono-thématique sur trois niveaux qui reprennent "les couleurs récurrentes de l'œuvre de Rosa Bonheur", marron au sous-sol, vert au rez-de-chaussée et bleu à l'étage, explique la scénographe Isabelle Fourcade.


Le visiteur est ainsi confronté à une saisissante esquisse à l'échelle (2,45 m x 5,07 m), inachevée, du "Marché aux chevaux" (1855), présentée pour la première fois. "On y voit sa force de dessinatrice, on a l'impression d'être dans un dessin animé", glisse Mme Buratti-Hasan, directrice adjointe du musée bordelais.


Elle espère susciter chez le spectateur un "effet +waouh+" dans une section, "Les animaux en majesté", où trônent de grandes toiles animalières dont "Le lion chez lui" (1881) et "Le roi de la forêt" (1878).


Ce dernier, un cerf majestueux surpris sur le vif, installe avec le visiteur un "moment d'échanges entre espèces" que l'on retrouve dans d'autres travaux de Rosa Bonheur.


L'artiste, reprend Sandra Buratti-Hasan, a sciemment pris le parti de mettre en valeur des "choses très prosaïques", comme des chevaux de trait ou des boeufs en plein labeur, sur des grands formats, auparavant réservés à la "peinture noble". A l'image de sa célèbre et monumentale "Foulaison du blé en Camargue".


Plusieurs œuvres arrivent du monde anglo-saxon, Etats-Unis et Royaume-Uni, de collections privées ou de grandes institutions comme le Getty à Los Angeles, le MET à New York et la National Gallery à Londres.


Rosa Bonheur a en effet connu dès le début de sa carrière un engouement particulier à l'étranger, profitant d'une "explosion" du commerce de l'art, selon Mme Buratti-Hasan.


Certaines pièces n'ont plus été exposées depuis des décennies et d'autres, comme "Le roi de la forêt", jamais présentées en France, où la dernière exposition importante consacrée à l'artiste remonte à 1997, déjà à Bordeaux, sa ville natale.

Buffalo Bill 

Formée par son père portraitiste, elle "a eu très tôt la vocation" et "l'ambition de devenir la Vigée-Lebrun des animaux" (en référence à Elisabeth Vigée-Lebrun, 1755-1842, grande portraitiste française, ndlr), expliquent à l'AFP les commissaires d'une rétrospective Rosa Bonheur qui débute mercredi à Bordeaux avant de s'installer en octobre au musée d'Orsay à Paris, Sandra Buratti-Hasan et Leïla Jarbouai.

Exposée dès l'âge de 19 ans au Salon - vitrine de l'art contemporain de l'époque - elle obtient la gloire en 1849 à 27 ans lorsque l’État français lui passe commande du "Labourage Nivernais", exposé au musée d'Orsay. 

Quelques années plus tard, en pleine conquête de l'Ouest, son oeuvre circule partout en Angleterre puis en Amérique du Nord, grâce à ses amis marchands d'art dont Ernest Gambart, qui ont façonné et su vendre "son image", selon les commissaires.

Son monumental "Marché aux Chevaux" (2,45 m sur 5) sera offert par un riche industriel au Metropolitan Museum de New York et reproduit sur quantité de supports dont un papier-peint, marquant le firmament de sa notoriété américaine.

"La précision anatomique de son travail va séduire les +farmers+ américains qui découvrent grâce à elle les chevaux percherons et les importent", raconte à l'AFP Natacha Henry, historienne du féminisme.

"Le colonel William Frederick Cody alias Buffalo Bill, lui-même, en tournée en Europe en 1889 avec son spectacle de cow-boys et d'indiens intitulé +Wild West Show+, vole à son secours pour capturer plusieurs chevaux jugés trop rétifs par l'artiste", ajoute-t-elle.

Poupées à son effigie 

L'historienne préface la réédition de la biographie officielle de Rosa Bonheur ("Souvenirs de ma vie", Phébus, 2022), parue initialement en 1908 et écrite par l'Américaine Anna Klumpke qui a partagé la dernière année de vie de l'artiste.

De 34 ans sa cadette, cette jeune peintre est venue en France pour réaliser le portrait de son "modèle", qui lui a confié la rédaction de sa vie.

L'admiration de Rosa Bonheur pour les États-Unis semble réciproque au point que "les féministes américaines de l'époque offraient des poupées à son effigie à leurs filles", relève Mme Henry.

Plusieurs photographies la montre en pantalon et tunique, cheveux coupés court au carré dans son atelier ou en robe et chapeau, en public. Elle utilisait la photographie mais préférait peindre les animaux sur le vif en arpentant les marchés aux bestiaux, la campagne et les abattoirs, tout en soignant ses animaux domestiques dont plusieurs lions.

Fait marquant parmi tant d'autres, selon Mme Henry, Rosa Bonheur "a aussi dirigé à Paris une +école gratuite de dessin pour les jeunes filles+ qu'elles souhaitait voir emprunter son propre chemin vers l'indépendance financière".

L'artiste a passé les 40 dernières années de sa vie au château de By dont 30 avec Nathalie Micas, également peintre et décédée en 1889. D'elle, elle disait: "si Nathalie avait été un homme je l'aurais épousée".

Les deux femmes reposent avec Anna Klumpke dans le même caveau au cimetière du Père Lachaise, à Paris.


Des luttes à l'innovation : Comment le calligraphe saoudien Abdulaziz Al-Rashedi a révolutionné l'écriture arabe

3punt 5. (Fourni)
3punt 5. (Fourni)
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  • « Je ressens une lumière sacrée dans les lettres », déclare Abdulaziz Al-Rashedi

DUBAÏ : La première passion du calligraphe saoudien et professeur d'arts Abdulaziz Al-Rashedi a toujours été le stylo. Son intérêt pour l'écriture a commencé à l'école primaire dans les années 1980, dans sa ville natale de Médine.

Al-Rashedi parle de tenir un stylo comme un musicien pourrait parler de son instrument. Aux yeux du calligraphe, l'écriture est un acte artistique, comme une danse, qui possède sa propre magie.

« Ce que j'aimais dans le stylo, c'était la façon dont l'encre en coulait », confie-t-il à Arab News. « Le stylo m'a conduit à mon amour pour la calligraphie arabe. »

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Al-Rashedi parle de la tenue d'un stylo comme un musicien parlerait de la tenue de son instrument. (Fourni)

Cependant, il a dû faire face aux défis posés par l'environnement social conservateur du Royaume dans les années 1980 et 1990.

« Les gens ne considéraient pas l'art comme quelque chose d'important. À cette époque, ils pensaient que l'art ne rapportait pas d'argent. Pour eux, c'était une perte de temps », explique-t-il. « Dans un tel environnement déprimant, je souffrais du manque d'intérêt des gens. Ils disaient que l'écriture me distrairait de mes études. Mais en réalité, cela m'encourageait à étudier. »

Son intérêt pour la calligraphie n'a pas échappé à tout le monde. Le père d'Al-Rashedi, aujourd'hui décédé, l'a toujours soutenu.  

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3punt 2. (Fourni)

« Il croyait en l'écriture et en sa préservation », déclare Al-Rashedi. « Il pensait que je faisais quelque chose d'important de ma vie, même si d'autres pensaient le contraire. Ils comparaient cela à des gribouillages. En réalité, je faisais de l'art tout seul. Aucun de mes amis ne partageait cet intérêt avec moi et il n'y avait aucun institut de calligraphie pour encourager ce talent. La situation était très difficile. »

Mais en 1993, Al-Rashedi a appris qu’il existait en effet un maître calligraphe saoudien vivant à Médine : Ahmad Dia. Ce dernier a gentiment accepté de lui enseigner les bases de la calligraphie arabe. Et, peut-être tout aussi important, il l’a fait dans sa maison, qu'Al-Rashedi compare à une école, un musée et un lieu de rencontre pour calligraphes.

« J'étais jeune, mais il me traitait comme un homme », se souvient l'artiste. « Pour nous, les calligraphes, il était comme un père spirituel, qui a planté en nous une graine de détermination. Il nous a toujours encouragés et ne nous a jamais réprimandés si notre écriture n'était pas parfaite. »

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3punt 4. (Fourni)

Al-Rashedi est resté en contact avec son mentor jusqu'à la mort de Dia en 2022, lors de la pandémie de COVID. « Lorsqu'il est mort, c'est comme si la lumière s'était éteinte », confie-t-il.

Al-Rashedi s'est également formé en recopiant les œuvres d'une autre figure importante : Hashem Al-Baghdadi, le calligraphe et éducateur irakien influent, qui a publié des ouvrages sur les règles de la calligraphie arabe. Al-Rashedi décrit l'époque avant les réseaux sociaux comme une « période véritablement sombre », où il n'y avait aucune opportunité d'organiser des expositions ou de partager son travail avec les autres.

« Les gens ne communiquaient pas entre eux. C’était une période qui manquait (d’opportunités) et même de bons matériaux, comme des stylos et du papier », se souvient-il.

Mais avec l’avènement des réseaux sociaux, notamment Facebook, et l’ouverture de quelques galeries d’art, dont Athr Gallery à Djeddah en 2009, les choses ont considérablement changé. Aujourd’hui, Al-Rashedi peut partager ses œuvres sur Instagram et d’autres plateformes, montrant les compétences qu’il a perfectionnées au cours de trois décennies de pratique.

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Sa fascination pour l'écriture a commencé à l'école primaire, dans les années 80, dans sa ville natale de Madinah. (Fourni)

La calligraphie arabe est une forme d’art respectée à l’échelle internationale, existant depuis des milliers d’années, utilisée dans les textes islamiques et présente sur des monuments à travers le monde. Quel est donc son secret de longévité ?

« Je me demande souvent pourquoi les courbes de la calligraphie arabe fascinent les gens depuis si longtemps, et je pense que cela a inévitablement un lien avec sa sainteté », explique-t-il. « Allah a été une source d’inspiration pour les calligraphes et leur innovation dans l’écriture. Je ressens une lumière sacrée dans les lettres de la calligraphie arabe. »

Mais Al-Rashedi pense également que, pendant de nombreuses années, la calligraphie est restée figée dans une ornière, sans être touchée par l’innovation ou la créativité modernes.

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3punt 6. (Fourni)

« Beaucoup de calligraphes ont littéralement affirmé que la calligraphie arabe avait atteint sa limite et que personne ne pouvait y ajouter quoi que ce soit de nouveau », dit-il. « Une telle idée est incorrecte. »

En effet, Al-Rashedi a inventé sa propre forme de calligraphie arabe, qu’il appelle « 3punt ». (Il explique que le nom fait référence à la taille des lettres, qui sont écrites à l’aide de trois stylos différents.)

« Cela repose sur l’idée de réduire l’épaisseur des lettres. Habituellement, un seul stylo est utilisé en calligraphie arabe. Mais j’ai découvert que l’épaisseur traditionnelle de l’écriture arabe et l’utilisation d’un seul stylo empêchent l’ajout de nouvelles formes d’écriture au système. »

Basée sur un ensemble de règles strictes, la calligraphie 3punt d’Al-Rashedi contient 55 « sous-types d’écriture », explique-t-il. Elle possède une légèreté et une élégance propres, avec des lignes fluides et soigneusement chorégraphiées en écriture arabe fine.

En fin de compte, Al-Rashedi estime que la calligraphie arabe est une question de liens.  

« Si nous regardons l’écriture latine ou chinoise, sur des lettres comme ‘n’, ‘e’ ou ‘r’, elles se composent de parties distinctes. Mais avec la calligraphie arabe, vous pouvez connecter six ou sept lettres d’un seul trait », dit-il. « Sans aucun doute, l’écriture arabe — en tant que forme d’art — est supérieure à d’autres types d’écriture. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Inauguration d'une exposition Christian Dior à Riyad

Une exposition célébrant la vie et l'œuvre du couturier Christian Dior est désormais ouverte au  Musée national d'Arabie saoudite dans le cadre du festival Riyadh Season de cette année. (Photo fournie)
Une exposition célébrant la vie et l'œuvre du couturier Christian Dior est désormais ouverte au  Musée national d'Arabie saoudite dans le cadre du festival Riyadh Season de cette année. (Photo fournie)
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  • «Christian Dior: couturier du rêve» est une collaboration entre la maison de couture française et l'Autorité générale pour le divertissement d'Arabie saoudite
  • L'événement, qui se tient jusqu'au 2 avril, explore l'héritage de Dior et de ses successeurs à travers un récit inédit

RIYAD: Une exposition célébrant la vie et l'œuvre du créateur de mode Christian Dior est désormais ouverte au Musée national d'Arabie saoudite dans le cadre du festival Riyadh Season de cette année.

«Christian Dior: couturier du rêve», une exposition couvrant plus de 75 ans de créativité et de design, ainsi que les œuvres qu'il a inspirées, est une collaboration entre la maison de couture française et l'Autorité générale pour le divertissement d'Arabie saoudite.

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«Christian Dior: couturier du rêve» est une collaboration entre la maison de couture française et l'Autorité générale pour le divertissement d'Arabie saoudite. (Photo fournie)

L'événement, qui se tient jusqu'au 2 avril, explore l'héritage de Dior et de ses successeurs à travers un récit inédit spécialement conçu pour l'exposition par l'historienne de l'art Florence Muller et la scénographe Nathalie Crinière.

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L'exposition couvre plus de 75 ans de créativité et de design et le travail que Dior a inspiré. (Photo fournie)

Parmi les points forts de l'exposition figurent des hommages à certains des grands classiques de Dior, tels que Miss Dior et J'adore, ainsi qu'un hommage au sac Lady Dior, sous la forme du projet Dior Lady Art.

Faisal Bafarat, directeur général de l'Autorité générale pour le divertissement, a officiellement inauguré l'exposition mercredi. Les billets sont disponibles sur la plateforme WeBook.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La diva libanaise Fairouz souffle ses 90 bougies

La diva libanaise Fairuz se produit lors d'un rare concert à Beyrouth le 7 octobre 2010. (AFP)
La diva libanaise Fairuz se produit lors d'un rare concert à Beyrouth le 7 octobre 2010. (AFP)
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  • Dernière légende vivante de la chanson arabe, Fairouz a soufflé jeudi ses 90 bougies alors que son pays, le Liban qu'elle a tant célébré, est plongé dans une guerre meurtrière entre le Hezbollah et Israël
  • Les internautes ont enflammé la Toile en diffusant les chansons de la diva, rare symbole d'unité nationale dans le pays divisé, alors que les médias de tous bords lui rendaient hommage

BEYROUTH: Dernière légende vivante de la chanson arabe, Fairouz a soufflé jeudi ses 90 bougies alors que son pays, le Liban qu'elle a tant célébré, est plongé dans une guerre meurtrière entre le Hezbollah et Israël.

Les internautes ont enflammé la Toile en diffusant les chansons de la diva, rare symbole d'unité nationale dans le pays divisé, alors que les médias de tous bords lui rendaient hommage.

En 2020, le président français Emmanuel Macron, en visite à Beyrouth, s'était rendu au domicile de Fairouz et l'avait décorée de la Légion d'honneur.

"A celle qui incarne l'âme de cette région avec dignité, un bel anniversaire", a-t-il écrit jeudi sur son compte Instagram.

"La voix de Fairouz est mon pays", a pour sa part écrit sur Facebook le célèbre compositeur libanais Marcel Khalifé.

Après s'être produite pendant plus d'un demi-siècle de Beyrouth à Las Vegas, en passant par Paris et Londres, la star n'apparait plus en public depuis plus d'une décennie.

"Quand vous regardez le Liban aujourd'hui, vous voyez qu'il ne ressemble aucunement au Liban que je chante", regrettait la diva dans une interview au New York Times en 1999, en allusion aux décennies de guerres et de destructions.

Au plus fort de la guerre civile, elle avait chanté "Je t'aime, Ö Liban, mon pays" ("Bhebbak ya Lebnane"), une chanson devenue iconique.

Fairouz a exalté son Liban natal mais également l'amour, la liberté et la Palestine.

Elle a donné vie aux paroles de grands poètes arabes --les Libanais Gibrane Khalil Gibrane, Saïd Akl ou l'Egyptien Ahmed Chawki--, tandis que ses chants patriotiques se sont incrustés dans la mémoire des Libanais et du reste du monde arabe.

Nouhad Haddad de son vrai nom, elle est née en 1934 dans une modeste famille chrétienne qui habitait le quartier de Zokak el-Blatt, visé lundi par une frappe israélienne.

Engagée à la radio, le compositeur Halim al-Roumi, impressionné, lui donne son surnom.

Dans les années 1950, elle épouse le compositeur Assi Rahbani qui, avec son frère Mansour, révolutionne la chanson et la musique arabe traditionnelles en mêlant morceaux classiques occidentaux, russes et latino-américains à des rythmes orientaux, sur une orchestration moderne.

C'est après ses premiers concerts au Festival international de Baalbeck, au milieu des ruines de ce site libanais antique près duquel s'abattent actuellement les bombes israéliennes, que la carrière de Fairouz s'envole.

Adulée par les aînés, elle devient l'icône des jeunes lorsque son fils Ziad, enfant terrible de la musique libanaise, lui composera des chansons influencées par des rythmes de jazz.