PARIS: Le Sénat, debout, a observé lundi un moment de recueillement en hommage au professeur décapité Samuel Paty, « assassiné dans des conditions barbares pour avoir enseigné la liberté de penser, d'écrire et de caricaturer », a souligné le président de la chambre haute Gérard Larcher (LR).
Samuel Paty, tué vendredi non loin du collège du Bois d'Aulne, situé à Conflans-Saint-Honorine (Yvelines), « a été pris pour cible pour avoir porté les valeurs de la République », a insisté Gérard Larcher.
« La République est en danger, comme elle l'a rarement été! Cet acte odieux vient après tant d'autres actes. Une fois encore, il nous faut rester unis, et déterminés. Déterminés à ne plus rien céder, jamais, nulle part », a martelé l'élu LR.
« J'entends que nous sommes à un tournant. Quel est donc ce tournant? Tuer des enfants à Toulouse n'était-ce pas déjà un tournant? Assassiner des journalistes n'était-ce pas un tournant, égorger un prêtre dans son église, tuer un policier et sa conjointe à leur domicile, à chaque fois c'était un tournant. Est-ce que nous ne tournons pas sur nous-mêmes? », s'est-il interrogé, en référence aux attentats passés.
« Nous avons été Charlie, nous nous sommes rassemblés pour crier notre indignation, nous avons clamé avec force les valeurs de la République, nous avons fait la promesse que l'avenir ne ressemblerait plus au passé, que la République réagirait avec détermination. Et pourtant le présent ressemble au passé. Là encore, déclarations, mobilisations, engagements… », a pointé Gérard Larcher.
« Nous, parlementaires, nous avons déjà produit de très nombreux rapports sur le sujet. Nous devons contribuer à une réponse ferme de la République à la hauteur du danger. Nous le devons aussi à la mémoire de Samuel Paty, nous ne devrons plus accepter d'accommodement », a-t-il réclamé, en demandant « la laïcité pleine et entière », « l'état de droit partout et pour tous ».
Hasard du calendrier, le Sénat examine lundi une proposition de loi de la droite contre l'islamisme radical, pour inscrire dans la Constitution la prééminence des règles de la République.