MOSCOU: Le président russe Vladimir Poutine a annoncé mardi dans une allocution télévisée une hausse de l'impôt sur les hauts revenus. Dès 2021, les revenus supérieurs à cinq millions de roubles (64.240 euros au taux actuel) seront imposés à 15%.
Cette taxe est un premier coup de canif au taux d'imposition unique de 13% dont le pays a été fier. Elle intervient aussi à une semaine d'un référendum constitutionnel devant lui permettre de se maintenir au pouvoir au-delà de 2024.
S’adressant à la nation, le président a indiqué que la réforme de l'impôt sur le revenu devrait rapporter quelque 60 milliards de roubles supplémentaires, précisant que cette somme serait utilisée pour soigner les enfants avec des maladies rares.
Il a également mis en garde sur les conséquences économiques de la pandémie, les qualifiant de "sérieux défi pour la Russie".
Il a sur ce plan fait part de mesures de soutien supplémentaires, prolongeant les aides et subventions aux foyers les plus affectés par la crise économique. Face à un chômage en hausse, il a donné aux autorités pour instruction de "prendre toutes les mesures nécessaires pour restaurer pleinement le marché du travail en 2021", en ramenant le chômage à son niveau d'avant la crise.
Le mois d'avril entièrement chômé et le mois de mai partiellement chômé ont eu de lourdes conséquences sur l'économie russe. Le gouvernement russe dit s'attendre à une chute du PIB de 5% sur l'année.
"Une récession mondiale a commencé, une chute de l'économie mondiale dont toutes les conséquences et la profondeur restent à établir", a dit Poutine.
« La Russie a gagné du temps précieux »
Mais le président s'est également félicité de la performance de la Russie face à l'épidémie. En fermant rapidement les frontières, le pays a "gagné du temps précieux" et "sauvé des dizaines de milliers de vies", a affirmé Vladimir Poutine, précisant que 17 millions de tests du Covid-19 avaient été effectués.
La Russie a enregistré à ce jour 599.705 cas et 8.359 morts du coronavirus.
Le pays a expliqué ses chiffres de mortalité faibles, comparés aux pays occidentaux, par le fait qu’elle ne comptait que les décès dont la cause première, après autopsie, est le coronavirus.
Le pays a indiqué fin mai qu'il allait revoir ses méthodes de comptage en suivant les recommandations de l'Organisation mondiale de la Santé, qui plaide pour une comptabilisation des causes annexes ou des cas suspects.