Le ton monte entre Zelensky et Macron

Volodymyr Zelensky et Emmanuel Macron assistent à une conférence de presse à l'issue de leur rencontre à Kiev le 8 février 2022 (Photo, AFP).
Volodymyr Zelensky et Emmanuel Macron assistent à une conférence de presse à l'issue de leur rencontre à Kiev le 8 février 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 13 mai 2022

Le ton monte entre Zelensky et Macron

  • Volodymyr Zelensky reproche à Emmanuel Macron de vouloir ménager une porte de sortie à Vladimir Poutine
  • Le ton monte entre Paris et Kiev même si l'objectif reste le même, arrêter la guerre:

PARIS: Le ton monte entre Paris et Kiev même si l'objectif reste le même, arrêter la guerre: le président ukrainien Volodymyr Zelensky reproche à Emmanuel Macron de vouloir ménager une "porte de sortie" à Vladimir Poutine et se montre réservé sur son projet de "communauté politique européenne".

"Il ne faut pas chercher une porte de sortie pour la Russie, et Macron le fait en vain", a-t-il regretté dans une interview à la chaîne italienne RAI 1, diffusée vendredi sur sa chaîne Telegram.

"Je sais qu'il voulait obtenir des résultats dans la médiation entre la Russie et l'Ukraine, mais il n'en a pas eus", a-t-il asséné, en référence aux multiples échanges du président français avec son homologue russe et lui-même juste avant le début de l'invasion russe en Ukraine mais aussi depuis.

Le président français a insisté de son côté, lundi à Strasbourg, sur la nécessité de ne "jamais céder à la tentation ni de l'humiliation, ni de l'esprit de revanche".

Une référence à l'humiliation des Allemands à l'issue de la Première guerre mondiale, qui conduisit tout droit au nazisme et au cataclysme de la Seconde guerre mondiale, selon la présidence française.

Mais ces propos ont aussi été perçus comme une mise en garde voilée aux Etats-unis, qui aident massivement l'Ukraine au plan militaire et dont le ministre de la Défense, Llyod Austin, a souhaité "voir la Russie affaiblie" à jamais au retour d'un voyage à Kiev.

"Poutine est un dictateur. Il n'a pas besoin de +sauver la face+ devant qui que ce soit", a répliqué vendredi Michael McFaul, ancien ambassadeur des Etats-Unis en Russie.

Pour le président Zelensky, "Macron n'a pas besoin de faire des concessions diplomatiques (à la Russie) maintenant". 

L'Elysée se défend de son côté de tout cavalier seul. Le chef de l'Etat "n'a jamais rien discuté avec Vladimir Poutine sans l'accord du président Zelensky", insiste la présidence française.

"Il n'appartient qu'à l'Ukraine de définir les conditions des négociations avec la Russie", a également réitéré Emmanuel Macron dans son discours sur l'avenir de l'Europe à Strasbourg.

Depuis sa main tendue à Vladimir Poutine en 2019 - il avait alors plaidé en faveur d'un rapprochement entre l'UE et la Russie - Emmanuel Macron reste suspect d'une trop grande indulgence envers Moscou aux yeux des Européens de l'est même s'il a toujours défendu "un dialogue exigeant".

Pas de chaise à la table

Toujours à l'offensive sur l'Europe, Emmanuel Macron a proposé lundi de créer une "communauté politique européenne" pour permettre à l'Ukraine de rejoindre le projet européen sans attendre l'adhésion pleine et entière à l'UE qui prendra des "décennies".

Cette "communauté politique", destinée à accueillir des pays adhérant au "socle de valeurs" européennes, pourrait offrir un accès progressif au marché unique, voire à terme à la clause d'assistance mutuelle de l'UE (article 42.7), explique l'ancien Premier ministe italien Enrico Letta qui a planché sur l'idée.

L'Ukraine serait ainsi à la table du Conseil européen, comme d'autres pays aspirants à l’UE - y compris la  Géorgie et la  Moldavie, théâtres de conflits gelés avec Moscou - note-t-il, en soulignant que cela peut "se mettre en place de façon très rapide et informelle, comme un G20".

Volodymyr Zelensky et son chef de la diplomatie, Dmytro Kuleba, n'ont pas caché depuis leur préférence pour une adhésion directe à l'UE, à laquelle l'Ukraine est candidate depuis mars.

"C'est comme une table où toute la famille est réunie, et on t'a invité, mais on ne t'a pas mis de chaise. Je pense que c'est injuste", a lancé le président ukrainien mercredi lors d'une visioconférence avec des étudiants français.

"Il est très important pour nous de réserver cette place (dans l'UE) à l'Ukraine", a renchéri le lendemain son chef de la diplomatie à Berlin.

Loin d'être inédite, l'idée s'inspire ouvertement de celle émise en 1989 par un autre président français, François Mitterrand, qui avait, juste après la chute du mur de Berlin, émis le souhait de réunir tous les pays du continent européen au sein d'une confédération. 

"Les Européens d'Europe centrale et de l'est en ont gardé le plus mauvais souvenir parce qu'à leurs yeux Mitterrand avait trouvé cela pour essayer de les empêcher de prétendre entrer dans l'Union et dans l'Otan", rappelle François Heisbourg à la Fondation pour la Recherche Stratégique (FRS).


L'Iran refuse de négocier directement avec les États-Unis

Un Iranien marche sous une bannière du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, lors d'une journée pluvieuse à Téhéran, le 5 avril 2025. (Photo ATTA KENARE / AFP)
Un Iranien marche sous une bannière du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, lors d'une journée pluvieuse à Téhéran, le 5 avril 2025. (Photo ATTA KENARE / AFP)
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  • Le mois dernier, Donald Trump a adressé une lettre aux dirigeants iraniens dans laquelle il propose d'engager des négociations sur leur programme nucléaire
  • « Des négociations directes avec une partie qui menace constamment de recourir à la force (...) et dont les différents responsables expriment des positions contradictoires n'auraient pas de sens », a déclaré le ministre iranien des Affaires étrangères.

TEHERAN : L'Iran a rejeté dimanche tout dialogue direct avec les États-Unis, estimant que cela « n'aurait aucun sens », alors que le président américain Donald Trump suggère des pourparlers directs et menace de bombarder le pays en cas d'échec de la diplomatie.

Les pays occidentaux, les États-Unis en tête, soupçonnent l'Iran de vouloir se doter de l'arme nucléaire depuis des décennies. Téhéran rejette ces allégations et affirme que ses activités nucléaires n'ont qu'une finalité civile, notamment en matière d'énergie.

Le mois dernier, Donald Trump a adressé une lettre aux dirigeants iraniens dans laquelle il propose d'engager des négociations sur leur programme nucléaire. Mais le président américain a également menacé de bombarder l'Iran en cas d'échec de la diplomatie et a pris des sanctions supplémentaires à l'encontre du secteur pétrolier iranien. 

« Des négociations directes avec une partie qui menace constamment de recourir à la force (...) et dont les différents responsables expriment des positions contradictoires n'auraient pas de sens », a déclaré samedi soir le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi, selon des propos rapportés dimanche par son ministère.

« Mais nous restons attachés à la diplomatie et sommes prêts à essayer la voie de négociations indirectes », a ajouté M. Araghchi. 

Jeudi, le président américain a affirmé qu'il préférait mener des « négociations directes » avec l'Iran.

« À quoi bon menacer si l'on veut négocier ? », s'est interrogé samedi le président iranien, Massoud Pezeshkian, élu l'an dernier avec la promesse de reprendre le dialogue avec l'Occident afin d'obtenir un allègement des sanctions pour relancer l'économie.

En 2015, l'Iran a conclu un accord avec les membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU (Chine, Russie, États-Unis, France et Royaume-Uni) et l'Allemagne pour encadrer ses activités nucléaires.

Le texte prévoyait un allègement des sanctions en échange d'une limitation des activités nucléaires iraniennes. 

En 2018, Donald Trump a retiré son pays de l'accord avec fracas durant son premier mandat et rétabli les sanctions. En guise de représailles, l'Iran s'est désengagé du texte et a accéléré son programme nucléaire.

L'Iran ne cherche pas à se doter de l'arme nucléaire, mais « n'aura d'autre choix que de le faire » en cas d'attaque contre le pays, a mis en garde lundi Ali Larijani, un proche conseiller du guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei.


Netanyahu rencontrera lundi Trump à la Maison Blanche

Le président américain Donald Trump et  le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu (Photo AFP)
Le président américain Donald Trump et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu (Photo AFP)
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  • Le président américain Donald Trump accueillera le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à la Maison Blanche, lundi, pour aborder plusieurs sujets, des droits de douane à l'Iran.
  • Israël se verra ainsi infliger des tarifs douaniers s'élevant à 17 %.

JERUSALEM : Le président américain Donald Trump accueillera le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à la Maison Blanche, lundi, pour aborder plusieurs sujets, des droits de douane à l'Iran, ont annoncé samedi ses services.

« Les deux dirigeants vont s'entretenir des droits de douane, des efforts pour ramener les otages israéliens, des relations israélo-turques, de la menace iranienne et de la lutte contre la Cour pénale internationale », a déclaré le bureau du Premier ministre dans un communiqué. 

Une grande partie des produits que les États-Unis importent du reste du monde sont soumis, depuis samedi, à des droits de douane additionnels de 10 %, mais l'addition sera encore plus lourde dès le 9 avril pour certains pays qui exportent plus qu'ils n'importent auprès du partenaire américain.

Israël se verra ainsi infliger des tarifs douaniers s'élevant à 17 %.

Cette annonce intervient également au moment où un nouveau cessez-le-feu semble lointain dans le territoire palestinien de Gaza, où l'armée israélienne a intensifié ses opérations, et où les tensions autour du nucléaire iranien s'intensifient.

Le président américain, qui a appelé Téhéran à entamer des négociations sur son programme nucléaire, a menacé ces derniers jours de bombarder l'Iran en cas d'échec de la diplomatie.

L'Iran se dit prêt à discuter avec les États-Unis, mais a refusé des pourparlers directs sous la menace et la pression.


Londres accuse Israël d'avoir refoulé deux députés travaillistes britanniques

Le ministre britannique des Affaires étrangères David Lammy s'exprime lors d'une conférence de presse à Jérusalem le 15 août 2024. (Photo d'archives AFP)
Le ministre britannique des Affaires étrangères David Lammy s'exprime lors d'une conférence de presse à Jérusalem le 15 août 2024. (Photo d'archives AFP)
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  • Le ministre britannique des Affaires étrangères, David Lammy, a accusé  Dans la nuit de samedi à dimanche, Israël d'avoir refoulé deux députées travaillistes à leur entrée à l'aéroport international de l'État hébreu.
  • « Il est inacceptable, contre-productif et profondément inquiétant que deux membres du Parlement britannique, aient été interpellés et se soient vu refuser l'entrée par les autorités israéliennes », a tonné le chef de la diplomatie.

LONDRES : Le ministre britannique des Affaires étrangères, David Lammy, a accusé  Dans la nuit de samedi à dimanche, Israël d'avoir refoulé deux députées travaillistes à leur entrée à l'aéroport international de l'État hébreu, dans le cadre d'un voyage officiel.

« Il est inacceptable, contre-productif et profondément inquiétant que deux membres du Parlement britannique, dans le cadre d'une délégation parlementaire en Israël, aient été interpellés et se soient vu refuser l'entrée par les autorités israéliennes », a tonné le chef de la diplomatie dans un communiqué de son ministère publié sur X.

« J'ai clairement fait savoir à mes homologues du gouvernement israélien que nous n'accepterions pas un tel traitement réservé à des parlementaires britanniques avec qui nous sommes en contact et à qui nous apportons notre soutien », a insisté M. Lammy.

Le ministre a rappelé que « le gouvernement du Royaume-Uni restait focalisé sur la reprise du cessez-le-feu et des négociations pour mettre fin à l'effusion de sang, ainsi que sur la libération des otages et la fin du conflit dans la bande de Gaza ».

La diplomatie britannique n'a dévoilé aucun détail supplémentaire.

S'appuyant sur un communiqué du ministère israélien de l'Immigration cité par la chaîne de télévision Sky News, le journal The Guardian indique que les parlementaires refoulées à l'aéroport Ben Gourion, près de Tel-Aviv, sont deux femmes, Yuan Yang et Abtisam Mohamed. Elles sont soupçonnées d'avoir voulu « documenter les activités des forces de sécurité (israéliennes) et diffuser une haine contre Israël ».

Mercredi dernier, Hamish Falconer, sous-secrétaire d'État britannique aux Affaires étrangères, a dénoncé l'élargissement des opérations militaires d'Israël dans la bande de Gaza, se disant « profondément préoccupé » par la reprise des hostilités.

« La politique du gouvernement britannique et celle du gouvernement israélien diffèrent. Ces divergences persisteront jusqu'à ce que nous retrouvions la voie d'une solution à deux États », avait déclaré M. Falconer devant la commission des Affaires étrangères du Parlement britannique.