WANGELS: L'Union européenne a affirmé vendredi avoir réussi à sortir de l'impasse les négociations pour sauver l'accord sur le nucléaire iranien, mais les Etats-Unis ont aussitôt prévenu qu'un compromis avec l'Iran était "loin d'être acquis".
"Les négociations étaient au point mort et elles ont été rouvertes", s'est félicité le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell après une délicate mission de son émissaire à Téhéran -- sa "dernière cartouche" pour débloquer les pourparlers, selon ses propres mots avant le voyage.
"Il y a une perspective de parvenir à un accord final", a-t-il affirmé en Allemagne où il participait à une réunion ministérielle du G7.
L'UE coordonne ces tractations indirectes qui se sont ouvertes il y a un an à Vienne entre les Etats-Unis et l'Iran pour ressusciter l'accord de 2015, censé empêcher la République islamique de fabriquer la bombe atomique.
Le pacte est moribond depuis le retrait unilatéral en 2018 des Etats-Unis: sous la présidence de Donald Trump, ils ont réimposé des sanctions étouffantes à Téhéran, entraînant en riposte son désengagement progressif de l'accord -- même si les autorités iraniennes continuent de nier vouloir l'arme nucléaire.
L'élection de Joe Biden à la Maison Blanche a permis de relancer les efforts pour faire revivre l'accord, mais les négociations sont à l'arrêt depuis deux mois alors même qu'un projet de texte semblait à portée de signature.
Tous les scénarios
"Ce genre de choses ne peuvent pas être résolues du jour au lendemain. Disons que les choses étaient bloquées et qu'elles ont été débloquées", a-t-il dit vendredi, assurant que l'UE avait fait passer le message aux négociateurs "cela ne peut pas continuer ainsi".
"La réponse a été assez positive", s'est-il réjoui.
L'optimisme européen a toutefois été rapidement douché par les Etats-Unis.
Le porte-parole de la diplomatie américaine Ned Price a certes remercié Enrique Mora pour son "travail important pour relancer les échanges après plusieurs semaines de retard inutile".