Le Pen vise «au moins 60 députés» aux législatives

Marine Le Pen, à Hénin-Beaumont, dans le nord de la France le 8 mai 2022 (Photo, AFP).
Marine Le Pen, à Hénin-Beaumont, dans le nord de la France le 8 mai 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 13 mai 2022

Le Pen vise «au moins 60 députés» aux législatives

  • La candidate du Rassemblement National affire que son ambition c'est «d'obtenir la traduction de la présidentielle»
  • Marine Le Pen justifie la décision de ne pas conclure d'accord avec Reconquête! d'Eric Zemmour par des divergences stratégiques trop importantes

PARIS: Marine Le Pen fixe l'objectif d'obtenir "au moins 60 députés" du RN aux législatives de juin afin d'avoir les moyens de pouvoir peser dans la future Assemblée nationale.

"Mon ambition, c'est d'obtenir la traduction de la présidentielle", affirme la candidate parvenue au second tour, dans un entretien à paraître samedi dans Le Figaro.

Notant que les électeurs RN "sont mobilisés avec le souhait d'aller voter", elle croit pouvoir "avoir de très bonnes surprises" aux scrutins des 12 et 19 juin, même si "il est aujourd'hui très difficile d'évaluer le nombre de députés" élus.  

"Il ne s’agit pas seulement d’avoir un groupe. Mais d’avoir l’intégralité des moyens qui sont mis à la disposition de l’opposition dans une démocratie vivante. Comme, par exemple, le pouvoir de saisir le Conseil constitutionnel. Ce qui veut dire au moins soixante députés", précise-t-elle.

Marine Le Pen justifie la décision de ne pas conclure d'accord avec Reconquête! d'Eric Zemmour par des "divergences stratégiques trop importantes".

"Nous avons une responsabilité historique: ne pas laisser tomber une partie des Français entre les mains des racialistes, des indigénistes et des wokistes qui expliquent à l’ouvrier au smic qu’il est un oppresseur. Nous voulons rassembler, en même temps, les électeurs du camp national, les patriotes de gauche et la droite bonapartiste. Éric Zemmour délaisse toute une partie de cet électorat à Jean-Luc Mélenchon", explique-t-elle. 

"Il laisse tomber l’électorat populaire au risque de venir gonfler une vague rouge qui viendrait transformer l’Assemblée nationale en ZAD. Il a un positionnement irresponsable et n’est pas dans une position de rassemblement", selon elle.

Interrogée sur son avenir, Marine Le Pen confie que, "a priori", c'est-à-dire "sauf événement exceptionnel", elle ne sera pas de nouveau candidate à la présidentielle de 2027. "A priori, je pense que trois présidentielles, c’est déjà un parcours", ajoute-t-elle, en souhaitant "voir émerger une nouvelle élite" dans son camp.

Marine Le Pen, qui a lancé mercredi son parti dans la bataille des législatives, brigue elle-même un nouveau mandat de députée du Pas-de-Calais. Elle a prévu de sillonner sa circonscription ce week-end.


Macron fustige les «bourgeois des centres-villes» qui financent «parfois» le narcotrafic

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  • Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international"
  • La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic

PARIS: Le président Emmanuel Macron a estimé mercredi lors du Conseil des ministres que ce sont "parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants", selon des propos rapportés par la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon lors de son compte-rendu.

Le chef de l'État a appuyé "l'importance d'une politique de prévention et de sensibilisation puisque, je reprends ses mots, +c'est parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants+", a précisé Maud Bregeon, ajoutant: "on ne peut pas déplorer d'un côté les morts et de l'autre continuer à consommer le soir en rentrant du travail".

Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international". La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic.

 


Amiante dans les écoles: plus de 50 personnes et sept syndicats portent plainte à Marseille

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
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  • "La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu
  • Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent"

MARSEILLE: Ils sont parents d'élèves, enseignants, agents municipaux: une cinquantaine de personnes, toutes exposées à l'amiante dans des écoles des Bouches-du-Rhône, vont déposer mercredi à Marseille une plainte contre X pour "mise en danger délibérée de la vie d'autrui".

Sept syndicats et trois associations de victimes de l'amiante sont aussi plaignants dans ce dossier, qui concerne 12 établissements scolaires, la plupart à Marseille.

"La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu, qui représente ces plaignants d'une douzaine d'établissements scolaires et dont la plainte va être déposée à 14h.

Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent".

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire.

"Une collègue est décédée en avril 2024 des suites d’un cancer lié à l’amiante, reconnu comme maladie professionnelle", a expliqué dans un dossier de presse le collectif stop amiante éducation, dans lequel sont réunis les syndicats et associations plaignants.

Le collectif dénonce "de nombreuses défaillances", notamment une absence d'information sur l'amiante, malgré les obligations réglementaires, ou encore une absence de protection pendant les travaux.

En mars, les syndicats enseignants avaient révélé que plus de 80% des bâtiments scolaires en France étaient potentiellement concernés par la présence d'amiante.

Un rapport du Haut Conseil de la Santé Publique publié en 2014, prévoit que d’ici 2050, 50.000 à 75.000 décès par cancer du poumon dus à l’amiante aient lieu, auxquels s’ajoutent jusqu'à 25.000 décès par mésothéliome (un autre type de cancer).

 


Assassinat de Mehdi Kessaci: «Non, je ne me tairai pas» face au narcotrafic, dit son frère dans une tribune au Monde

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  • "Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic"
  • "On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement"

PARIS: "Non, je ne me tairai pas" face au narcotrafic, a déclaré mercredi dans une tribune publiée dans le journal Le Monde Amine Kessaci, le frère de Mehdi, abattu jeudi à Marseille par deux personnes à moto.

"Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic", a également écrit le militant écologiste de 22 ans, engagé dans la lutte contre le narcobanditisme. En 2020, cette famille de six enfants avait déjà été endeuillée par l'assassinat d'un autre de ses frères, Brahim, 22 ans, dont le corps avait été retrouvé carbonisé dans un véhicule.

"On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement", a encore déclaré Amine Kessaci, qui a enterré mardi son frère Mehdi. "Voici ce que font les trafiquants : ils tentent d’annihiler toute résistance, de briser toute volonté, de tuer dans l’œuf tout embryon de révolte pour étendre leur pouvoir sur nos vies", a-t-il ajouté.

La protection policière qui lui a été accordée ne l'a pas été à ses proches, a souligné le militant écologiste de 22 ans. "Pourtant, qui ignorait que ma famille avait déjà payé un tribut de sang? Comment ne pas savoir que ma famille pouvait être touchée ?", s'est-il interrogé.

"Face à un tel ennemi, l’Etat doit prendre la mesure de ce qu'il se passe et comprendre qu'une lutte à mort est engagée", a-t-il encore prévenu.

"Il est temps d’agir, par exemple de faire revenir les services publics dans les quartiers, de lutter contre l’échec scolaire qui fournit aux trafiquants une main-d’œuvre soumise, de doter les enquêteurs et les forces de police des moyens dont ils ont besoin, de renforcer, de soutenir réellement les familles de victimes du narcotrafic. Nous comptons nos morts, mais que fait l’Etat ?"

Medhi Kessaci, 20 ans, a été assassiné jeudi à Marseille près d'une salle de concert par deux hommes à moto, activement recherchées, un "crime d'intimidation" et "un assassinat d'avertissement" pour les autorités.