Maaraoui et Hakki en lice pour les législatives dans la 10e circonscription des Français de l'étranger

Caline Maaraoui se présentera aux élections législatives françaises dans la dixième circonscription avec son suppléant Mazen Hakki. Photo fournie.
Caline Maaraoui se présentera aux élections législatives françaises dans la dixième circonscription avec son suppléant Mazen Hakki. Photo fournie.
Short Url
Publié le Jeudi 12 mai 2022

Maaraoui et Hakki en lice pour les législatives dans la 10e circonscription des Français de l'étranger

  • Caline Maaraoui insiste sur l'importance de voter utile, expliquant qu’en tant qu'indépendante, personne n’influencera ses décisions
  • «Vous avez vu l’intérêt que Macron a porté pour le Liban, et vous avez aussi vu l’intérêt qu’il porte aux pays arabes et du Golfe»

Sur les onze circonscriptions des Français établis hors de France, Caline Maaraoui se présentera aux élections législatives françaises dans la dixième circonscription avec son suppléant Mazen Hakki. Cette circonscription regroupe 49 pays du Moyen-Orient, de l’Afrique et de l’océan Indien.
Franco-libanaise résidant au Liban, Caline Maaraoui nous confie que la France lui a beaucoup offert. Le pays du cèdre faisant partie de la dixième circonscription, cette démarche s'inscrit selon elle dans la réciprocité. Maaraoui veut «participer au rayonnement de la France et servir ses compatriotes de la circonscription» nous dit-elle. Un sentiment partagé par Mazen Hakki, qui vit à Djeddah depuis 39 ans.

La dixième circonscription comprend 130 mille électeurs, dont la moitié se trouve au Liban, aux Émirats et dans les pays du Golfe. On compte donc 50 à 60 mille votants au Moyen-Orient et les pays du Golfe. «Vous avez des pays très différents comme le Liban avec sa relation historique avec la France que l’on connait bien. Vous avez aussi les pays du Golfe et l’Arabie saoudite qui ont aussi des relations privilégiées avec la France», explique Hakki.

mazen
Mazen Hakki. Photo fournie.


Concernant les pays du bassin méditerranéen, le candidat suppléant a rappelé que les relations sont restées très bonnes entre la France et les pays du Levant, notamment le Liban, très cher à la France, qui jouit d'une relation millénaire. Quant aux pays du Golfe, Hakki rappelle que les relations entre la France et l'Arabie saoudite remontent à près de deux siècles, le Consulat général de France en Arabie saoudite datant aujourd’hui de 182 ans. «Depuis, l'Arabie saoudite est devenue un pays très important sur le plan économique, et la France a des relations économiques à tous les niveaux, que ce soit dans le domaine de la construction, de l'armement, des technologies et, actuellement, dans le domaine culturel», nous dit-il, confirmant que les relations avec les pays de la dixième circonscription ont toujours été constantes.

En ce qui concerne son positionnement vis-à-vis des candidats de La République en Marche et les Républicains, Maaraoui insiste qu’elle ne mène pas de combats personnels. Pour elle, le problème réside plutôt dans le fait que lorsqu’on est affilié à un parti politique, les députés ne sont pas libres de leurs décisions. Pour elle, «les candidats font partie d’un bloc parlementaire, où un de plus et un de moins ne feront pas la différence. Alors que quelqu’un qui est issu de la circonscription peut faire la différence».

«Il y a un ras-le-bol aujourd’hui vis-à-vis des partis politiques traditionnels et les apparatchiks qui les composent. Ces derniers servent en premier lieu leurs intérêts et l’intérêt de leur hiérarchie. Je pense que les électeurs veulent des gens qui leur ressemblent et qui connaissent leurs problématiques», nous dit-elle.
Le maintien du pouvoir d’achat, la protection sociale et médicale juste et équitable, l’accès à une éducation de qualité à la portée de tous, le maintien en France des comptes bancaires et l’accès à l’eau sont les 5 priorités au programme du binôme, a précisé Maaraoui, ajoutant que leur point focal n’est pas simplement une mesure à prendre, mais plutôt une attitude. Elle a de même souligné que la proximité sera toujours une priorité, «et pas seulement pour le pays où je réside et qui fait partie de la circonscription, mais également pour les 49 autres pays, par la mise en place d’un vrai réseau de relais et de référents et aussi par l’engagement, que ce soit moi ou le suppléant, de se déplacer régulièrement».
Un autre point très important pour la candidate Maaraoui est la vraie rupture entre les Français vivant dans l’hexagone et les Français de l’étranger. Son combat en leur nom serait de rétablir l’égalité réelle, comme elle l’a affirmé.

Concernant la visite du Président Macron au Royaume en décembre 2021, Hakki la qualifie d’historique «parce que Macron est venu accompagné de 80 entreprises françaises qui se sont réunies avec de nombreuses entreprises saoudiennes», déclare-t-il.
L’économie ne va jamais sans la politique, assure le binôme. «Les relations franco-arabes ont toujours été bonnes, depuis le temps du général de Gaulle. Mais c’est plutôt l’économie qui prime dans les années actuelles.»
En cas de changement de majorité parlementaire, Maaraoui et Hakki ne pensent pas qu’un changement dans la politique extérieure de la France aura lieu. «La relation franco-arabe est constante depuis une cinquantaine d’années, malgré les changements de régimes et de présidents» indique Hakki. «Vous avez vu l’intérêt que Macron a porté pour le Liban, et vous avez aussi vu l’intérêt qu’il porte aux pays arabes et du Golfe», ajoute-t-il.
Au sujet de la période post-2016, année du dévoilement de la feuille de route du prince héritier Mohammed ben Salmane, le candidat suppléant estime qu’il a été un témoin privilégié dans la région, ayant passé trente-neuf ans dans le pays. Il ne voit pas les périodes pré et post-2016 comme telles, parce que pour lui, «l’Arabie des années 60 est marquée par l’éducation et l’enseignement des femmes et l’introduction de la télévision», ajoutant «dans les années 70, l’industrie pétrochimique a fait son entrée, un grand pas vers le futur pour l’Arabie saoudite, et dans les années 80, de nombreux travaux d’infrastructures ont été effectués et les villes ont été construites, entre autres grands projets. Toutefois, si on aborde la période post-2016, je dirais que c’est une période plutôt unique dans le monde, c’est une expérience très spéciale de voir la totalité d’une société changer d’orientation pour être apte à vivre l’avenir».
Il souligne que cette société est composée à plus de 60% de jeunes et d’un grand nombre de femmes. Elle a su placer ses jeunes et ses femmes à des postes de décision et de direction cruciaux. Il ajoute que la vision du prince héritier s’étend «sur tous les plans, qu’ils soient économiques, culturels ou artistiques. Sa vision pour le changement social restera dans les annales de l’histoire et c’est quelque chose de très intéressant à vivre».
Pour conclure, Maaraoui insiste sur l'importance de voter utile le 5 juin 2022, en dehors des partis, expliquant qu’en tant qu’indépendante, personne n’influencera ses décisions.

 


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

Short Url
  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Short Url
  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté. 


« La France doit produire plus pour manger mieux », affirme la ministre de l'Agriculture

Le président français Emmanuel Macron (G) s'adresse à la presse en compagnie de la ministre française de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire Annie Genevard  L'édition 2025 du SIA (Salon International de l'Agriculture) Agriculture se tient à Paris du 22 février au 2 mars 2025. (Photo par Thomas Padilla / POOL / AFP)
Le président français Emmanuel Macron (G) s'adresse à la presse en compagnie de la ministre française de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire Annie Genevard L'édition 2025 du SIA (Salon International de l'Agriculture) Agriculture se tient à Paris du 22 février au 2 mars 2025. (Photo par Thomas Padilla / POOL / AFP)
Short Url
  • la France doit affirmer sa souveraineté agricole comme un enjeu régalien et réarmer sa puissance alimentaire », a-t-elle déclaré, appelant à « sonner la mobilisation générale ».
  • « La France doit produire plus pour manger mieux. Produire plus pour reconquérir l’assiette des Français, produire plus pour importer moins et garantir les standards de production que nous exigeons de nos paysans », a-t-elle ajouté.

PARIS : « La France doit produire plus pour manger mieux », a affirmé dimanche, lors de l'inauguration du stand du ministère au Salon de l'agriculture, la ministre de l'Agriculture Annie Genevard, livrant sa vision de la souveraineté alimentaire.

« Dans ce moment de grand bouleversement de l'ordre international (...), la France doit affirmer sa souveraineté agricole comme un enjeu régalien et réarmer sa puissance alimentaire », a-t-elle déclaré, appelant à « sonner la mobilisation générale ».

« La France doit produire plus pour manger mieux. Produire plus pour reconquérir l’assiette des Français, produire plus pour importer moins et garantir les standards de production que nous exigeons de nos paysans », a-t-elle ajouté, suscitant des applaudissements dans le public, largement composé de représentants du monde agricole (producteurs, interprofessions, syndicats, chambres d'agriculture, etc.).

« Produire plus pour pouvoir investir et ainsi produire mieux. Produire plus pour rester une puissance exportatrice et jouer dans la cour des grands alors que de nouveaux équilibres de la géopolitique agricole se dessinent », a-t-elle poursuivi, au côté de son homologue marocain, Ahmed El Bouari, dont le pays est l'invité d'honneur du Salon.

« Produire plus et tourner le dos aux partisans de la décroissance et du repli sur soi », a ajouté Mme Genevard.

Tout en estimant qu'il est « un non-sens » d'opposer agriculture et environnement alors que les agriculteurs travaillent « avec la nature », elle a déclaré se battre « chaque jour pour qu'on ne bride pas l'alimentation au nom de la planète, alors qu'il n’y a aucun bénéfice objectif à ces entraves administratives ou réglementaires ».

La ministre s'en est ensuite vigoureusement pris aux « idéologues », « les procureurs qui mangent du paysan à tous les repas sans en avoir jamais vu, pour entretenir le fantasme d'une France agricole productiviste ».

« On invoque souvent la dette environnementale que nous pourrions laisser à nos enfants. Mais je ne veux pas non plus leur laisser une dette alimentaire », a-t-elle encore affirmé.