Avis de croissance faible et d'inflation pour l'économie française

Une photographie prise le 27 mars 2020 montre l'enseigne de la Banque de France à Paris. (AFP)
Une photographie prise le 27 mars 2020 montre l'enseigne de la Banque de France à Paris. (AFP)
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Publié le Mercredi 11 mai 2022

Avis de croissance faible et d'inflation pour l'économie française

  • La banque centrale française a annoncé mercredi qu'elle tablait sur une croissance «modérée» de 0,2% au deuxième trimestre, un niveau proche de la prévision de 0,25% communiquée par l'Institut national de la statistique
  • Après un premier trimestre atone, avec une croissance zéro, le ralentissement de l'économie française se confirmerait donc, principalement sous l'effet de l'inflation, qui augmente les coûts des entreprises et réduit la confiance des ménages

PARIS : À deux jours d'intervalle, l'Insee et la Banque de France ont fait part de prévisions de faible croissance de l'économie française au deuxième trimestre, conséquence des perturbations et de l'inflation engendrées par la guerre en Ukraine et l'épidémie de Covid en Chine.

La banque centrale française a annoncé mercredi qu'elle tablait sur une croissance "modérée" de 0,2% au deuxième trimestre, un niveau proche de la prévision de 0,25% communiquée par l'Institut national de la statistique lundi.

"Ce n'est pas brillant mais après un choc comme (la guerre en Ukraine) c'est résilient", a commenté mercredi le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau sur France Inter, soulignant que "l'activité et l'emploi résistent mais l'inflation augmente fortement".

Après un premier trimestre atone, avec une croissance zéro, le ralentissement de l'économie française se confirmerait donc, principalement sous l'effet de l'inflation, qui augmente les coûts des entreprises et réduit la confiance des ménages, qui hésitent à consommer.

Selon la Banque de France, dont la prévision s'appuie sur une enquête auprès d'environ 8500 entreprises, l'activité serait surtout soutenue dans les prochains mois par le secteur des services, comme l'hôtellerie-restauration, qui se remettent des restrictions sanitaires du début d'année pendant la vague Omicron.

À l'inverse, l'industrie et le bâtiment seraient moins dynamiques, car frappés de plein fouet par les difficultés d'approvisionnement en matières premières et énergie qui gonflent sensiblement leurs coûts, ce qui les poussent à augmenter leurs prix de vente.

Sur la même ligne, l'Insee estime qu'après un recul surprise de 1,3%, la consommation des ménages devrait "légèrement rebondir" au deuxième trimestre.

Mais la principale inquiétude reste toutefois leur réaction face à l'inflation, qui pourrait atteindre 5,4% en juin selon l'institut. Car après l'énergie, ce sont désormais les prix alimentaires et ceux des services qui prennent une pente ascendante.

«Le plus dur» à venir

L'inflation devrait ainsi grever le pouvoir d'achat des ménages, l'Insee tablant sur une baisse de 1,5% au premier trimestre, puis de 0,5% au deuxième.

La forte reprise de 2021, avec une croissance de 7% au moment où la France se remettait de l'épidémie de Covid-19 et une hausse de 1,9% du pouvoir d'achat, semble donc bien de l'histoire ancienne, l'économie étant frappée par de nouveaux chocs internationaux.

Face à ces difficultés, "le plus dur est devant nous", a d'ailleurs prévenu la semaine dernière le ministre de l'Économie Bruno Le Maire, estimant que "l'inflation nouvelle est le premier sujet de préoccupation économique" actuellement.

Avant même la nomination du prochain gouvernement, Bercy prépare et budgète d'ailleurs les dispositifs d'aide promis par Emmanuel Macron, comme un chèque alimentaire, une aide pour les personnes qui utilisent beaucoup leur voiture pour travailler, ou encore les augmentations des pensions de retraite, du traitement des fonctionnaires et des minimas sociaux.

Au total, et si les élections législatives confirment la majorité actuelle, ce seront encore plusieurs milliards d'euros qui devraient être mobilisés par les pouvoirs publics d'ici la fin de l'année, après les 26 milliards d'euros déjà mis sur la table pour le "bouclier tarifaire" sur l'énergie et le plan de résilience face à la guerre en Ukraine.

Les nouvelles mesures doivent être intégrées dans une loi votée dès le nouveau Parlement élu. En attendant, Bruno Le Maire doit faire mercredi en conseil des ministres, le probable dernier du gouvernement Castex, une communication sur "la protection du pouvoir d'achat des Français".


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté. 


« La France doit produire plus pour manger mieux », affirme la ministre de l'Agriculture

Le président français Emmanuel Macron (G) s'adresse à la presse en compagnie de la ministre française de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire Annie Genevard  L'édition 2025 du SIA (Salon International de l'Agriculture) Agriculture se tient à Paris du 22 février au 2 mars 2025. (Photo par Thomas Padilla / POOL / AFP)
Le président français Emmanuel Macron (G) s'adresse à la presse en compagnie de la ministre française de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire Annie Genevard L'édition 2025 du SIA (Salon International de l'Agriculture) Agriculture se tient à Paris du 22 février au 2 mars 2025. (Photo par Thomas Padilla / POOL / AFP)
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  • la France doit affirmer sa souveraineté agricole comme un enjeu régalien et réarmer sa puissance alimentaire », a-t-elle déclaré, appelant à « sonner la mobilisation générale ».
  • « La France doit produire plus pour manger mieux. Produire plus pour reconquérir l’assiette des Français, produire plus pour importer moins et garantir les standards de production que nous exigeons de nos paysans », a-t-elle ajouté.

PARIS : « La France doit produire plus pour manger mieux », a affirmé dimanche, lors de l'inauguration du stand du ministère au Salon de l'agriculture, la ministre de l'Agriculture Annie Genevard, livrant sa vision de la souveraineté alimentaire.

« Dans ce moment de grand bouleversement de l'ordre international (...), la France doit affirmer sa souveraineté agricole comme un enjeu régalien et réarmer sa puissance alimentaire », a-t-elle déclaré, appelant à « sonner la mobilisation générale ».

« La France doit produire plus pour manger mieux. Produire plus pour reconquérir l’assiette des Français, produire plus pour importer moins et garantir les standards de production que nous exigeons de nos paysans », a-t-elle ajouté, suscitant des applaudissements dans le public, largement composé de représentants du monde agricole (producteurs, interprofessions, syndicats, chambres d'agriculture, etc.).

« Produire plus pour pouvoir investir et ainsi produire mieux. Produire plus pour rester une puissance exportatrice et jouer dans la cour des grands alors que de nouveaux équilibres de la géopolitique agricole se dessinent », a-t-elle poursuivi, au côté de son homologue marocain, Ahmed El Bouari, dont le pays est l'invité d'honneur du Salon.

« Produire plus et tourner le dos aux partisans de la décroissance et du repli sur soi », a ajouté Mme Genevard.

Tout en estimant qu'il est « un non-sens » d'opposer agriculture et environnement alors que les agriculteurs travaillent « avec la nature », elle a déclaré se battre « chaque jour pour qu'on ne bride pas l'alimentation au nom de la planète, alors qu'il n’y a aucun bénéfice objectif à ces entraves administratives ou réglementaires ».

La ministre s'en est ensuite vigoureusement pris aux « idéologues », « les procureurs qui mangent du paysan à tous les repas sans en avoir jamais vu, pour entretenir le fantasme d'une France agricole productiviste ».

« On invoque souvent la dette environnementale que nous pourrions laisser à nos enfants. Mais je ne veux pas non plus leur laisser une dette alimentaire », a-t-elle encore affirmé.