Corée du Sud: investiture du président Yoon Suk-yeol, en pleines tensions intercoréennes

Le président élu de la Corée du Sud, Yoon Suk-yeol, prend la parole lors d'un service pour célébrer l'anniversaire de Bouddha au temple Jogye à Séoul le 8 mai 2022 (Photo, AFP).
Le président élu de la Corée du Sud, Yoon Suk-yeol, prend la parole lors d'un service pour célébrer l'anniversaire de Bouddha au temple Jogye à Séoul le 8 mai 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 10 mai 2022

Corée du Sud: investiture du président Yoon Suk-yeol, en pleines tensions intercoréennes

  • M. Yoon, un conservateur de 61 ans, prend ses fonctions pour cinq ans
  • Le président élu a promis une politique étrangère plus musclée pour son pays

SÉOUL: La Corée du Sud va investir mardi son nouveau président Yoon Suk-yeol lors d'une cérémonie assombrie par la récente série de tirs d'essais effectués par son voisin du Nord.

M. Yoon, un conservateur de 61 ans, prend ses fonctions pour cinq ans au moment où la péninsule coréenne connaît de fortes tensions.

De plus en plus belliqueuse, la Corée du Nord a mené depuis janvier une série record de 15 essais de missiles, dont deux la semaine dernière. Séoul et Washington la soupçonnent de vouloir reprendre ses essais nucléaires.

Le président sud-coréen Yoon appelle à une «dénucléarisation complète» du Nord

Le nouveau président sud-coréen Yoon Suk-yeol a appelé mardi la Corée du Nord à la "dénucléarisation complète", affirmant que l'arsenal atomique de son voisin constitue un danger pour la sécurité mondiale.

Dans son discours d'investiture, M. Yoon a affirmé que si Pyongyang "s'engage véritablement dans un processus de dénucléarisation complète", il serait prêt à présenter un "plan audacieux" pour relancer l'économie nord-coréenne.

Elu d'extrême justesse en mars, M. Yoon, ancien procureur novice en politique, arrive au pouvoir avec un taux de popularité d'à peine 41%, un des plus bas de l'histoire de la démocratie sud-coréenne pour un début de mandat, selon un récent sondage Gallup.

Peu d'éléments ont filtré sur ce que sera son discours d'investiture. Selon des médias, Yoon Suk-yeol l'a lui-même rédigé et l'a axé autour de trois mots clés: liberté, marché, équité. 

«Garçon grossier»

Le président élu a promis une politique étrangère plus musclée pour son pays, la 10ème économie mondiale, après les tentatives ratées de rapprochement avec le Nord qui ont marqué le mandat de son prédécesseur Moon Jae-in.

Dans la foulée de sa victoire M. Yoon s'était engagé à "traiter avec sévérité" la menace que représente le régime de Kim Jong Un.

"Mais la porte du dialogue est toujours ouverte", avait-il déclaré à ses partisans.

Pendant sa campagne électorale, il avait pourtant traité Kim Jong Un de "garçon grossier", lançant aux électeurs: "Si vous me donnez une chance, je lui apprendrai les bonnes manières".

M. Yoon avait aussi appelé à une relation plus solide avec l'allié Washington, et s'était entretenu avec le président américain Joe Biden, s'engageant notamment à maintenir une "coordination étroite" sur la Corée du Nord.

M. Biden est attendu en Corée du Sud fin mai. 

Sur le plan national, la frustration croissante de l'opinion publique à l'égard du gouvernement libéral de Moon Jae-in semble avoir été à l'origine de l'arrivée au pouvoir de son adversaire politique.

M. Moon avait remporté la présidentielle de 2017 en promettant de mettre en oeuvre un programme basé sur l'égalité des chances, après la destitution de sa prédécesseure Park Geun-hye, enlisée dans un scandale de corruption.

Mais il a par la suite été accusé de laxisme vis-à-vis de ses propres collaborateurs reconnus coupables d'avoir touché des pots de vin. Il a par ailleurs été critiqué pour ses politiques économiques, accusées d'avoir creusé les inégalités au lieu de les réduire.

Yoon Suk-yeol devrait proposer un ensemble de réformes radicalement différentes de celles de son prédécesseur.

Environ 40.000 personnes ont été invitées à la cérémonie d'investiture, qui sera de loin la plus onéreuse jamais organisée avec un budget de 3,3 milliards de wons (2,5 millions d'euros). Le slogan choisi est: "Encore une fois, la République de Corée! Un nouveau pays du peuple".

La délégation américaine est dirigée par Douglas Emhoff, l'époux de la vice-présidente Kamala Harris. Le Japon et la Chine, avec qui M. Yoon entend apaiser les relations parfois houleuses, ont envoyé des représentants de haut niveau à la cérémonie.


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.