Nagorny Karabakh: Arménie et Azerbaïdjan s'accusent d'avoir violé une nouvelle trêve

Le président azerbaïdjanais, Ilham Aliev, a annoncé la conquête d'un pont dans le village de Khoudaferin, au sud, à la frontière avec l'Iran. Sur Twitter, il a posté une vidéo montrant des soldats au garde-à-vous devant un pont en pierre sur lequel flottait le drapeau azerbaïdjanais.(AFP)
Le président azerbaïdjanais, Ilham Aliev, a annoncé la conquête d'un pont dans le village de Khoudaferin, au sud, à la frontière avec l'Iran. Sur Twitter, il a posté une vidéo montrant des soldats au garde-à-vous devant un pont en pierre sur lequel flottait le drapeau azerbaïdjanais.(AFP)
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Publié le Lundi 19 octobre 2020

Nagorny Karabakh: Arménie et Azerbaïdjan s'accusent d'avoir violé une nouvelle trêve

  • Le ministère de la Défense azerbaïdjanais a affirmé que les forces arméniennes avaient rompu de « manière flagrante le nouvel accord », dénonçant des tirs d'artillerie ennemis
  • L'armée du Nagorny Karabakh a également fait état d'une attaque ennemie le matin dans le sud, déplorant « des pertes et blessés des deux côtés ». « Mais les infrastructures civiles et les habitations n'ont pas été visées par des tirs »

L'Azerbaïdjan et l'Arménie se rejetaient dimanche la responsabilité de la violation d'une nouvelle « trêve humanitaire » entrée en vigueur à minuit dans le Nagorny Karabakh, une semaine après un premier cessez-le-feu conclu mais jamais respecté.

Le ministère de la Défense azerbaïdjanais a affirmé que les forces arméniennes avaient rompu de « manière flagrante le nouvel accord », dénonçant des tirs d'artillerie ennemis. Un porte-parole, Anar Eïvazov, a précisé que des attaques séparatistes visant quatre localités avaient été repoussées.

En début de journée, la porte-parole du ministère arménien de la Défense, Chouchan Stepanian, avait elle rapporté des tirs d'artillerie et de roquettes azerbaïdjanais au nord et au sud du front, durant les trois heures ayant suivi le début de la trêve.

L'armée du Nagorny Karabakh a également fait état d'une attaque ennemie le matin dans le sud, déplorant « des pertes et blessés des deux côtés ». « Mais les infrastructures civiles et les habitations n'ont pas été visées par des tirs », ont précisé les services de secours séparatistes.

Les journalistes de l'AFP on entendu deux explosions à Stepanakert, la capitale séparatiste, après une journée de dimanche calme. Un drone qui a volé au dessus de la ville pendant une trentaine de minutes a également été abattu par la défense anti-aérienne, tombant en une boule de feu sur une montagne avoisinante.

Samedi soir, les ministères arménien et azerbaïdjanais des Affaires étrangères avaient annoncé un accord pour « une trêve humanitaire à partir du 18 octobre à 00H00 heure locale » (20H00 GMT).

Conquête d'un pont

Le président azerbaïdjanais, Ilham Aliev, a annoncé la conquête d'un pont dans le village de Khoudaferin, au sud, à la frontière avec l'Iran. Sur Twitter, il a posté une vidéo montrant des soldats au garde-à-vous devant un pont en pierre sur lequel flottait le drapeau azerbaïdjanais.

L'Azerbaïdjan a obtenu des gains territoriaux ces trois dernières semaines sans pour autant remporter de bataille décisive. Bakou n'a pas jusqu'ici révélé le coût du conflit, ne publiant aucun bilan militaire, matériel ou humain.

Les séparatistes reconnaissent avoir dû reculer mais assurent « contrôler la situation ». Officiellement, ils ont perdu près de 700 hommes, et la moitié des 140.000 habitants du Karabakh ont été déplacés. 

Ils ont annoncé dimanche soir la mort de 37 nouveaux soldats de leur camp.

« Notre pays veut respecter la trêve mais les autres (les Azerbaïdjanais) ne le feront pas. Nous ne pouvons pas les croire », a soutenu Sveta Petrosian, une habitante de Stepanakert de 65 ans, interrogée dans les rues désertes. Ses deux fils sont au front.

Côté azerbaïdjanais, dans la ville de Terter, près du front, les bombardements avaient cessé après minuit trente avant de reprendre à partir de midi pendant deux heures, "mais pas aussi durement" que les derniers jours, affirme Elchad Rezaïev, un habitant de 35 ans.

« Je ne sais pas si le cessez-le-feu va durer et je m'en fiche. Ils ont tué nos femmes et nos enfants », lance-t-il.

Escalade la veille

La reprise des combats il y a trois semaines a fait des centaines de morts. Mais les pertes sont sans doute bien plus élevées, chaque camp disant avoir tué des milliers d'ennemis.

Après une première tentative ratée de cessez-le-feu sous l'égide de Moscou, le conflit a connu une nouvelle escalade samedi.

Treize civils ont été tués, dont des enfants, et 45 blessés dans un bombardement nocturne de Gandja, deuxième ville d'Azerbaïdjan.

« La perte tragique de vies civiles, notamment des enfants, selon la dernière frappe rapportée le 16 octobre (...) sur la ville de Gandja est totalement inacceptable », a déclaré dimanche le porte-parole du secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, Stéphane Dujarric.

Le chef des Nations unies a condamné « toutes les attaques envers des zones peuplées touchées par le conflit » et regretté « que les deux côtés aient continuellement ignoré les appels répétés de la communauté internationale à cesser les combats immédiatement ». 

L'UE a elle aussi « déploré » que les violations de la trêve se poursuivent, faisant "des victimes civiles considérables et inacceptables".

La Turquie a accusé Erevan de « crimes de guerre », tandis que l'UE a appelé une fois encore « toutes les parties à cesser de viser les civils ».

Les séparatistes arméniens avaient relevé samedi que Gandja abrite « des cibles légitimes », évoquant des sites militaires. 

Quelques heures avant les frappes, des tirs avaient visé les villes de Stepanakert et Choucha, au Nagorny Karabakh.

Outre une potentielle crise humanitaire, la communauté internationale craint une internationalisation du conflit, Ankara soutenant l'Azerbaïdjan. L'Arménie, qui soutient financièrement et militairement les séparatistes, fait elle partie d'une alliance militaire avec la Russie.

La Turquie a été accusée d'avoir envoyé des mercenaires syriens combattre pour Bakou, ce qu'elle dément. L'Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH) a recensé 134 morts parmi des factions pro-turques combattant au Karabakh, sur un total d'au moins 2.050 militaires déployés.

Le Nagorny Karabakh, majoritairement peuplé d'Arméniens chrétiens, a fait sécession de l'Azerbaïdjan, musulman chiite turcophone, peu avant la dislocation de l'URSS en 1991, entraînant une guerre ayant fait 30.000 morts. Un cessez-le-feu, émaillé de heurts, était en vigueur depuis 1994.

 


Record de 281 travailleurs humanitaires tués dans le monde en 2024, selon l'ONU

L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database. (AFP)
L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database. (AFP)
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  • L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database
  • "Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires

GENEVE: Un nombre record de 281 travailleurs humanitaires ont été tués dans le monde cette année, ont alerté les Nations unies vendredi, qui demandent que les responsables soient poursuivis.

L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database.

"Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires et coordinateur des situations d'urgence, Tom Fletcher, dans le communiqué.

Le Britannique souligne que "cette violence est inadmissible et dévastatrice pour les opérations d'aide".

"Les États et les parties au conflit doivent protéger les humanitaires, faire respecter le droit international, poursuivre les responsables et mettre un terme à cette ère d'impunité".

L'année 2023 avait déjà connu un nombre record, avec 280 travailleurs humanitaires tués dans 33 pays.

L'ONU souligne que la guerre à Gaza "fait grimper les chiffres". Il y a eu "au moins 333 travailleurs humanitaires qui ont été tués rien que dans la bande de Gaza" depuis le début de la guerre en octobre 2023, a indiqué le porte-parole de l'agence de coordination humanitaire de l'ONU (Ocha), Jens Laerke, lors d'un point de presse à Genève.

Nombre d'entre eux ont été tués dans l'exercice de leurs fonctions alors qu'ils fournissaient de l'aide humanitaire. La plupart travaillaient pour l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), dont 243 employés ont été tués depuis la guerre à Gaza, a indiqué M. Laerke.

Parmi les autres travailleurs humanitaires tués depuis le début de la guerre à Gaza figure notamment du personnel du Croissant-Rouge palestinien, a-t-il relevé.

Mais les menaces qui pèsent sur les travailleurs humanitaires ne se limitent pas à Gaza, indique l'ONU, soulignant que des "niveaux élevés" de violence, d'enlèvements, de harcèlement et de détention arbitraire ont été signalés, entre autres, en Afghanistan, en République démocratique du Congo, au Soudan du Sud, au Soudan, en Ukraine et au Yémen.

La majorité du personnel humanitaire tué sont des employés locaux travaillant avec des ONG, des agences de l'ONU et le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.

L'ONU explique que la violence à l'encontre du personnel humanitaire s'inscrit dans "une tendance plus large d'atteintes aux civils dans les zones de conflit", avec l'an dernier "plus de 33.000 civils morts enregistrés dans 14 conflits armés, soit une augmentation de 72% par rapport à 2022".

 


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.