PARIS : Le chef de file de La France insoumise Jean-Luc-Mélenchon a appelé à « expulser » les Tchétchènes qui agissent sur le terrain de « l'islamisme politique », au surlendemain de la décapitation d'un enseignant dans les Yvelines.
« Moi, je pense qu'il y a un problème avec la communauté tchétchène en France », a-t-il estimé sur LCI, en rappelant qu'avant cet assassinat, perpétré par un jeune Russe tchétchène, des Tchétchènes venus de France et de Belgique avaient mené des expéditions punitives à Dijon en juin.
« Ils sont arrivés en France car le gouvernement français, qui était très hostile à M. Poutine, les accueillait à bras ouverts », mais désormais, « il faut reprendre un par un tous les dossiers des Tchétchènes présents en France et tous ceux qui ont une activité sur les réseaux sociaux, comme c'était le cas de l'assassin ou d'autres, qui ont ont des activités de l'islamisme politique (...), doivent être capturés et expulsés », a estimé M. Mélenchon, en faisant valoir que "la loi le permet".
« Il y a sans doute de très bonnes personnes dans cette communauté, mais c'est notre devoir national que de s'en assurer », a-t-il ajouté.
Le député s'est par ailleurs étonné qu'à Dijon, « personne n'a rien fait pendant deux jours » pour les empêcher d'agir, et que concernant l'enseignant des Yvelines, « l'assassin pendant une semaine (l')a menacé » et « personne ne voit rien », alors qu'il existe en France la fonction de coordonnateur national du renseignement et de la lutte antiterroriste, occupée par Laurent Nunez.
« Qu'est-ce qu'ils faisaient tous ces gens qui devaient se coordonner pour se renseigner et agir ? », a-t-il demandé.
Interrogé par ailleurs sur les propos de l'ancien Premier ministre Manuel Valls qui considère que M. Mélenchon a « une très grande responsabilité dans cette lâcheté de la gauche »face à l'islamisme, le chef des Insoumis a « totalement » contesté.
« Tous ces gens se défaussent de leurs propres responsabilités », a-t-il accusé à son tour, mais « je ne veux pas entrer dans une bataille de gifles avec Manuel Valls ».
« Ce n'est pas le moment de la dispute » et il faut « que les terroristes islamistes sachent qu'ils ne nous font pas peur et que leur manœuvre échouera ».
A gauche, le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure a estimé lors du rassemblement place de la République à Paris dimanche, en hommage à l'enseignant, qu' « il y a des responsabilités qui sont très partagées, hélas, à droite, à gauche, au centre ».
« Trop ont joué avec l'islamisme », « soit pour rejeter l'ensemble des musulmans, soit pour protéger les musulmans », et ils ont ainsi permis « une forme de tolérance vis-à-vis de ceux qui sont contre la République », a-t-il estimé, en appelant à « l'unité de la nation ».