L'Ukraine mène-t-elle une campagne de sabotage en Russie?

La fumée monte alors que les flammes brûlent dans une gare de Seversk, dans l'est de l'Ukraine, le 8 mai 2022, après que l'installation a été ciblée par des frappes de missiles il y a quatre jours lors de l'invasion russe de l'Ukraine. (AFP)
La fumée monte alors que les flammes brûlent dans une gare de Seversk, dans l'est de l'Ukraine, le 8 mai 2022, après que l'installation a été ciblée par des frappes de missiles il y a quatre jours lors de l'invasion russe de l'Ukraine. (AFP)
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Publié le Dimanche 08 mai 2022

L'Ukraine mène-t-elle une campagne de sabotage en Russie?

  • Depuis le feu à l'institut militaire de Tver, chaque incendie en Russie, notamment dans des endroits sensibles, est vu, sur les réseaux sociaux, comme un signe que le pays subit une offensive clandestine
  • Dans un contexte de crainte d'une campagne concertée des Ukrainiens, plus d'une douzaine de brasiers ont attiré une attention énorme sur les réseaux sociaux

WASHINGTON: Un incendie meurtrier dans un institut de recherche militaire à Tver, au nord-ouest de Moscou. Un autre feu dans une usine de munitions à Perm, à quelque 1 100 kilomètres à l'est. Et des brasiers dans deux dépôts de carburants à Briansk, près du Bélarus et de l'Ukraine.


Coïncidence, ou signe que les Ukrainiens - ou leurs soutiens - mènent une campagne de sabotage à l'intérieur des frontières russes, pour punir Moscou d'avoir envahi leur pays le 24 février?


Depuis le feu à l'institut militaire de Tver, déclenché le 21 avril et qui a tué au moins 17 personnes, chaque incendie en Russie, notamment dans des endroits sensibles, est vu, sur les réseaux sociaux, comme un signe que le pays subit une offensive clandestine.


Si personne ne les a revendiqués, des analystes affirment qu'au moins certains des brasiers, notamment ceux à Briansk, indiquent un effort de Kiev pour mener la guerre chez ses envahisseurs.


Mykhaylo Podolyak, conseiller présidentiel ukrainien, a qualifié ces feux d'"intervention divine" dans un message sur Telegram.


"Les grands dépôts de carburants brûlent régulièrement (...) pour différentes raisons", a-t-il écrit. "Le karma est cruel."

«Nous ne nions pas»
Dans un pays aussi immense que la Russie, un incendie dans une usine lointaine intéresse généralement peu.


Mais, dans un contexte de crainte d'une campagne concertée des Ukrainiens, plus d'une douzaine de brasiers ont attiré une attention énorme sur les réseaux sociaux.


Même les flammes ayant consumé le mois dernier une base aérienne au nord de Vladivostok et une centrale à Sakhaline, à l'extrême est du pays, ont éveillé les suspicions.


Et, mercredi, une explosion s'est produite dans une usine de Dzerjinsk, à l'est de Moscou.


"Les saboteurs russes contre Poutine continuent leur travail héroïque", a déclaré Igor Sushko, un pilote de course ukrainien qui tweete régulièrement des photos ou vidéos d'actes présentés comme des sabotages - sans apporter la preuve qu'il s'agit d'actions délibérées.


Un autre conseiller du président Volodymyr Zelensky, Oleksiy Arestovytch, est resté tout aussi mystérieux dans une interview au New York Times, soulignant qu'Israël n'admettait jamais ses attaques et assassinats secrets.


"Nous ne confirmons pas, nous ne nions pas", a-t-il dit.

Une partie de la stratégie? 
Pour certains spécialistes, les brasiers à Briansk, touchant des installations qui envoient du pétrole en Europe, étaient délibérées et liées à la guerre.


Ils s'ajoutent à un certain nombre de tirs apparents depuis des hélicoptères ou des drones et à des actes de sabotage évidents contre des infrastructures dans les oblasts de Koursk et de Belgorod, près de la frontière ukrainienne.


"Rien qui puisse confirmer un sabotage ukrainien, à part le fait que la plupart des feux ont touché des cibles stratégiques ou militaires", a expliqué Phillips O'Brien, professeur d'études stratégiques à l'université de St Andrews, en Ecosse.


Les autorités de Belgorod et Koursk ont rejeté la responsabilité des feux et des destructions sur des saboteurs venus d'Ukraine.


Selon Viatcheslav Gladkov, gouverneur de la région de Belgorod, une attaque menée le 1er avril sur un dépôt de carburant était le résultat "d'une frappe aérienne de deux hélicoptères des forces armées ukrainiennes, entrées sur le territoire russe à basse altitude".


De telles attaques "semblent certainement faire partie de leur stratégie", selon Phillips O'Brien.


Pour les responsables du Pentagone, les forces russes en Ukraine sont entravées par la faiblesse des chaînes d'approvisionnement et des attaques sur leurs infrastructures auraient un impact supplémentaire sur leur effort de guerre.


Mais les responsables américains n'ont pas voulu dire si, plus loin en Russie, il existe une campagne de sabotage visant des cibles moins directement liées à l'invasion.


Une guerre commerciale avec les États-Unis est « très probable » selon un responsable de la BCE

Banque centrale européenne, Francfort-sur-le-Main, Allemagne (Photo iStock)
Banque centrale européenne, Francfort-sur-le-Main, Allemagne (Photo iStock)
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  • Une guerre commerciale avec les États-Unis « est très probable » sous la présidence de Donald Trump, avec des conséquences négatives pour l'activité et les prix, a averti dimanche une haute responsable de la Banque centrale européenne.
  • La zone euro est aussi dans son viseur, notamment l'Allemagne qui détient l'excédent commercial le plus élevé avec les États-Unis.

FRANCFORT, ALLEMAGNE : Une guerre commerciale avec les États-Unis « est très probable » sous la présidence de Donald Trump, avec des conséquences négatives pour l'activité et les prix, a averti dimanche une haute responsable de la Banque centrale européenne (BCE).

Donald Trump, qui sera investi président lundi, a fortement misé sur les droits de douane dans sa communication, « il est donc très probable qu'une guerre commerciale éclate », déclare Isabel Schnabel, membre du directoire de la BCE, dans un entretien sur la chaîne YouTube du site allemand de conseil financier Finanztip.

Donald Trump prévoit d'imposer, dès le 20 janvier, des droits de douane de 25 % sur tous les produits en provenance du Mexique et du Canada, invoquant la lutte contre l'entrée de drogues et de migrants.

La Chine, déjà ciblée lors de son premier mandat, pourrait également voir ses taxes augmenter de 10 %.

La zone euro est aussi dans son viseur, notamment l'Allemagne qui détient l'excédent commercial le plus élevé avec les États-Unis.

Pour la zone euro, ces droits pourraient entraîner une hausse des prix, notamment si l'Europe répond par des mesures de rétorsion, ce qui conduirait à « une augmentation des prix à l'importation », explique Mme Schnabel.

Dans l'immédiat, l'incertitude actuelle est « un poison pour la conjoncture » en freinant la consommation et l'investissement, prévient-elle.

Selon la banquière centrale, les droits de douane entraînent généralement des pertes de prospérité à l'échelle mondiale : si la mondialisation a apporté des gains de richesse considérables à l'Europe, « il est possible que nous devions désormais nous préparer à voir au moins une partie de ces gains s'inverser ».

Malgré ce contexte menaçant, la BCE est « sur la bonne voie » pour atteindre son objectif d'inflation de 2 %, assure Mme Schnabel, ce qui devrait permettre à l'institut de continuer à baisser ses taux, la prochaine occasion étant donnée fin janvier.

Après les quatre baisses décidées depuis juin, pour ramener de 4 % à 3 % son principal taux directeur, la BCE se rapproche « du point où il faudra examiner attentivement jusqu'où nous pouvons aller », conclut la banquière centrale, adepte d'une politique monétaire rigoureuse.


Gaza : le pape François appelle au « respect immédiat » de la trêve

Le  pape François (Photo AFP)
Le  pape François (Photo AFP)
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  • « J'exprime ma gratitude à tous les médiateurs », a déclaré le pontife argentin peu après le début de la trêve entre Israël et le Hamas.
  • « Je prie beaucoup pour eux et leurs familles. J'espère aussi que l'aide humanitaire parviendra encore plus rapidement (...) à la population de Gaza, qui a tant de besoins urgents », a-t-il souligné.

CITE DU VATICAN, SAINT-SIEGE : Le  pape François a appelé samedi au « respect immédiat » du cessez-le-feu à Gaza et a plaidé en faveur d'un renforcement de l'aide humanitaire ainsi que du retour des otages.

« J'exprime ma gratitude à tous les médiateurs », a déclaré le pontife argentin peu après le début de la trêve entre Israël et le Hamas.

« Merci à toutes les parties impliquées dans cet important résultat. J'espère que les parties respecteront immédiatement l'accord tel que convenu, et que tous les otages pourront enfin rentrer chez eux pour embrasser à nouveau leurs proches », a-t-il déclaré.

« Je prie beaucoup pour eux et leurs familles. J'espère aussi que l'aide humanitaire parviendra encore plus rapidement (...) à la population de Gaza, qui a tant de besoins urgents », a-t-il souligné.

« Les Israéliens et les Palestiniens ont besoin de signes clairs d'espoir. J'espère que les autorités politiques des deux pays, avec l'aide de la communauté internationale, parviendront à une solution juste basée sur deux États », a-t-il encore déclaré. « Que chacun dise oui au dialogue, oui à la réconciliation, oui à la paix. »


La start-up Perplexity AI propose une fusion avec TikTok

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  • La start-up d'intelligence artificielle (IA) Perplexity AI a soumis samedi au groupe chinois ByteDance une offre de fusion avec la filiale américaine du réseau social TikTok,
  • Le projet, révélé initialement par la chaîne américaine CNBC, prévoit la création d'une nouvelle entité qui réunirait les actifs de Perplexity AI et de TikTok USA.

WASHINGTON : La start-up d'intelligence artificielle (IA) Perplexity AI a soumis samedi au groupe chinois ByteDance une offre de fusion avec la filiale américaine du réseau social TikTok, a indiqué à l'AFP une source proche du dossier, alors que la plateforme est menacée de disparition dans quelques heures.

TikTok est sous le coup d'une loi qui prend effet dimanche et qui impose à sa maison mère, le groupe chinois ByteDance, de vendre le réseau social sous peine d'interdiction.

ByteDance a jusqu'ici refusé d'envisager une cession et, vendredi, TikTok a annoncé qu'il se préparait à débrancher l'application à l'expiration de la limite fixée par une loi votée au Congrès américain en avril 2024.

Le projet, révélé initialement par la chaîne américaine CNBC, prévoit la création d'une nouvelle entité qui réunirait les actifs de Perplexity AI et de TikTok USA, a précisé la source.

Les titres de cette holding seraient distribués en partie aux actionnaires existants de Perplexity AI et de ByteDance, le solde allant à de nouveaux investisseurs prêts à acquérir une participation dans le nouvel ensemble.

Les actionnaires de ByteDance qui ne souhaitent pas participer à cette nouvelle structure verront leurs titres rachetés.

Environ 60 % du capital de ByteDance sont détenus par des investisseurs institutionnels, 20 % par les fondateurs de l'entreprise et 20 % par ses salariés.

La transaction proposée par Perplexity AI ne donne pas de montant pour TikTok, « mais je ne vois pas un accord intervenir avec une valorisation inférieure à 50 milliards de dollars », a expliqué la source proche du dossier.

Compte tenu de la nature de l'opération, très peu d'argent changerait effectivement de mains, l'idée étant d'attribuer aux parties prenantes des actions du nouveau conglomérat.

Cette union permettrait à Perplexity AI d'enrichir les contenus proposés à ses utilisateurs, selon la même source.

Lancé fin 2022 et soutenu par Jeff Bezos, le fondateur d'Amazon, Perplexity AI combine un assistant IA et un moteur de recherche pour trouver des informations sur Internet.

Il se positionne comme un concurrent des grands moteurs de recherche, en premier lieu Google.

En décembre, la start-up a effectué une nouvelle levée de fonds qui a valorisé l'entreprise à 9 milliards de dollars.

D'autres investisseurs ont fait part de leur intérêt pour TikTok.

L'homme d'affaires Frank McCourt est ainsi prêt à mettre 20 milliards de dollars sur la table avec d'autres partenaires pour les activités américaines de l'application, en dehors de son puissant algorithme.

Samedi, Donald Trump a déclaré qu'il étudierait de près le dossier une fois investi à la présidence des États-Unis, et qu'un report de 90 jours de la mise en œuvre de la loi serait « probablement décidé ».