Ukraine: femmes et enfants tous évacués d'Azovstal, poursuite des combats

Une famille évacuée de l'usine d'Azovstal de Mariupol arrive dans une zone d'enregistrement et de traitement des personnes déplacées à Zaporizhzhia le 3 mai 2022 (Photo, AFP).
Une famille évacuée de l'usine d'Azovstal de Mariupol arrive dans une zone d'enregistrement et de traitement des personnes déplacées à Zaporizhzhia le 3 mai 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 08 mai 2022

Ukraine: femmes et enfants tous évacués d'Azovstal, poursuite des combats

  • Ces opérations, qui se déroulent sous l'égide de l'ONU ont permis, selon Kiev, à près de 500 personnes de fuir
  • Moscou avait annoncé mercredi un cessez-le feu unilatéral de trois jours

ZAPORIJJIA, Ukraine: Femmes, enfants et personnes âgées ont tous été évacués de l'aciérie Azovstal, dernière poche de résistance dans la ville dévastée de Marioupol, où les autorités ukrainiennes craignent que l'offensive russe ne reprenne de plus belle à l'approche des célébrations à Moscou de la victoire sur l'Allemagne nazie le 9 mai.

Le chef de l'Etat russe Vladimir Poutine, qui pense ne pouvoir "se permettre de perdre" en Ukraine, est "convaincu que redoubler d'efforts lui permettra de progresser", a estimé samedi Bill Burns, directeur de l'agence de renseignement américaine CIA.

Il n'existe cependant aucune "preuve concrète" que la Russie, qui a placé en état d'alerte ses forces de dissuasion peu après le début de son intervention militaire le 24 février, "prépare le déploiement ou même l'utilisation potentielle d'armes nucléaires tactiques" dans ce conflit, a-t-il souligné.

"L'ordre du président (ukrainien Volodymyr Zelensky) a été exécuté: toutes les femmes, tous les enfants et toutes les personnes âgées ont été évacués d'Azovstal. Cette partie de la mission humanitaire à Marioupol est accomplie", a annoncé la vice-Première ministre ukrainienne Iryna Verechtchouk.

Ces opérations, qui se déroulent depuis une semaine sous l'égide de l'ONU et du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), ont permis, selon Kiev, à près de 500 personnes de fuir.

"Nous avons évacué les civils d'Azovstal", a lancé le président ukrainien Volodymyr Zelensky samedi soir dans son message quotidien, citant le nombre de 300 personnes exfiltrées. "Nous préparons désormais la seconde phase (...): les blessés et le personnel médical".

Et, "bien sûr, nous oeuvrons aussi à évacuer nos militaires. Tous ces héros défendant Marioupol", a-t-il poursuivi, sans donner de chiffre. "C'est extrêmement difficile. Mais c'est très important".

Moscou avait annoncé mercredi un cessez-le feu unilatéral de trois jours à partir de jeudi matin pour permettre aux civils réfugiés dans des galeries souterraines de l'usine depuis plusieurs semaines de pouvoir quitter le site sidérurgique assiégé et pilonné par les forces russes.

Mais les autorités ukrainiennes, notamment l'état-major de l'armée, ont maintenu que les Russes avaient de nouveau attaqué cette usine pendant ces trois jours. Le ministère de la Défense a affirmé samedi que "l'ennemi n'arrêtait pas son offensive", "bloquant" en particulier toujours les défenseurs du quartier d'Azovstal.

Marioupol, une cité portuaire du sud-est qui comptait près de 500.000 habitants avant la guerre, a été presque entièrement rayée de la carte par deux mois de bombardements russes.

Bombardements diffus 

Dans le sud-ouest de l'Ukraine, des aérodromes des régions d'Artsyz, près de la Roumanie, d'Odessa --grand port ukrainien de la mer Noire-- et de Voznessensk, au nord de Mykolaïv, ont été visés, a annoncé samedi soir le ministère russe de la Défense.

Dans le nord-est, des systèmes de missiles balistiques mobiles Iskander de l'armée russe ont "détruit de grandes quantités d'armes et d'équipements militaires livrés (à l'Ukraine) par les Etats-Unis et d'autres pays occidentaux" à Krasnograd et à Karlovka, non loin de Kharkiv, a-t-il poursuivi.

Des frappes ont en outre été signalées samedi autour de Donetsk (est), où quatre personnes ont été tuées et neuf blessées, selon le gouverneur régional Pavlo Kyrylenko.

Les Russes ont obtenu ces dernières 24 heures des gains territoriaux limités aux alentours de Severodonetsk, l'une des principales localités du Donbass encore aux mains des Ukrainiens, mais cela ne devrait pas aboutir à un encerclement complet, a noté l'Institut américain d'étude de la guerre (ISW).

La Russie n'a jusqu'à présent pu revendiquer le contrôle complet que d'une ville d'importance, Kherson.

A Kharkiv, la contre-offensive ukrainienne pour mettre la deuxième ville d'Ukraine hors de portée de l'artillerie ennemie a pris de l'ampleur, avec la prise de plusieurs positions russes, toujours d'après l'ISW.  

"Les forces ukrainiennes regagnent du terrain le long d'un large arc autour de Kharkiv et ne se concentrent plus sur une poussée limitée, faisant preuve d'une capacité à lancer des opérations offensives à plus grande échelle que jusqu'à présent dans cette guerre", a expliqué cet institut.

Au point que l'armée russe a dû faire sauter trois ponts routiers "pour ralentir la contre-offensive" dans cette région, selon le ministère ukrainien de la Défense.

M. Zelensky a indiqué samedi soir que les Russes avaient tenté de détruire avec un missile le musée consacré au philosophe et poète Grigori Skovoroda dans la région de Kharkiv.

Héritage culturel détruit 

"Chaque jour dans cette guerre, l'armée russe fait quelque chose qui laisse sans voix", a-t-il relevé. "Au 7 mai, l'armée russe a détruit ou endommagé près de 200 sites de l'héritage culturel".

"Les envahisseurs ont lancé aujourd'hui une frappe de missiles sur Odessa, une ville où presque chaque rue est mémorable, est historique", a-t-il déploré.

La marine ukrainienne a assuré avoir détruit à une centaine de kilomètres au large d'Odessa justement, non loin de la minuscule île aux Serpents, un navire de débarquement russe au moyen d'un drone de combat mis au point en Turquie.

Une information non confirmée par la Russie, qui a déclaré en revanche avoir coulé "le bateau d'assaut ukrainien +Stanislav+".

Selon un rapport du ministère britannique de la Défense, le conflit cause "des dégâts dans les unités russes les plus aptes" au combat.

Les autorités ukrainiennes s'attendent à une intensification des attaques russes à l'approche du 9 mai.

"L'ennemi cherche à achever les défenseurs d'Azovstal, il essaie de faire cela avant le 9 mai pour faire un cadeau à Vladimir Poutine", a mis en garde Oleksiï Arestovytch, un conseiller du président ukrainien.

L'armée russe a effectué samedi sur la Place Rouge à Moscou les dernières répétitions pour le traditionnel défilé militaire du 9 mai, en présence de soldats ayant participé à l'offensive en Ukraine.

En marge de cette guerre, les autorités de la région séparatiste prorusse de Transdniestrie, en Moldavie, ont annoncé samedi que quatre explosions avaient eu lieu la veille au soir dans un village frontalier de l'Ukraine, sans faire de victime.

La crainte que le conflit en Ukraine ne s'étende à la Transdniestrie s'est amplifiée ces dernières semaines après qu'un général russe a révélé que l'un des objectifs de la Russie était d'établir un couloir terrestre vers ce petit territoire.

Violations «vertigineuses»

La Commissaire du Conseil de l'Europe pour les droits de l'homme Dunja Mijatovic a dénoncé samedi les violations "vertigineuses" des droits humains et du droit humanitaire international par l'armée russe en Ukraine, après une visite de quatre jours à Kiev et dans sa région.

Il y a eu au total "200 attaques sur des établissements de santé" depuis le déclenchement des hostilités, a déploré de son côté Tedros Adhanom Ghebreyesus, patron de l'Organisation mondiale de la santé, devant la presse à Kiev.

Sur le front des sanctions occidentales, de difficiles négociations se tenaient entre les 27 Etats membres de l'Union européenne pour trouver un accord ce weekend sur un projet d'arrêt des importations de pétrole russe, que la Hongrie a jusqu'alors bloqué.

L'Allemagne a annoncé que les dirigeants des grandes puissances du G7 allaient avoir dimanche une réunion virtuelle consacrée à la guerre en Ukraine à laquelle doit prendre part M. Zelensky.

Le conflit affecte aussi l'Afrique, confrontée à une crise "sans précédent" provoquée en particulier par la flambée des prix des denrées alimentaires et du carburant, selon le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud).


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.