Eaux tranquilles sur le Dniepr, rivière stratégique de la guerre en Ukraine

Une vue générale montre la centrale nucléaire de Zaporizhzhia, située dans la zone sous contrôle russe d'Enerhodar, vue de Nikopol le 27 avril 2022. (Ed Jones/AFP)
Une vue générale montre la centrale nucléaire de Zaporizhzhia, située dans la zone sous contrôle russe d'Enerhodar, vue de Nikopol le 27 avril 2022. (Ed Jones/AFP)
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Publié le Samedi 07 mai 2022

Eaux tranquilles sur le Dniepr, rivière stratégique de la guerre en Ukraine

  • Sur la plage, tout paraît prêt pour accueillir l'ennemi l'arme au poing, s'il lui prenait l'envie de débarquer par le fleuve
  • Long de 2.290 km, le fleuve, qui prend sa source en Russie puis traverse le Bélarus, parcourt plus d'un millier de kilomètres en Ukraine avant de se déverser en mer Noire

NIKOPOL, Ukraine : Sur la plage municipale de Nikopol (Sud), les barbelés et autres fortifications défensives ont remplacé les cris d'enfants. Car en face, les Russes contrôlent l'autre rive du Dniepr, fleuve stratégique du conflit en Ukraine, qui divise le pays entre Est et Ouest.

Planté dans le sable, un panneau un peu rouillé demande de «faire attention». Aux autres sûrement. A ne pas déranger un voisin lézardant sur sa serviette. A bien maîtriser son ballon. Un rappel du temps où la plage était un lieu d'insouciance, avant le 24 février 2022, début de l'invasion russe.

Quelques jours plus tard, début mars, les troupes de Moscou ont pris Energodar, la plus grande centrale nucléaire d'Europe, située juste en face de Nikopol. Les affrontements sur ce site ont fait craindre à la communauté internationale une catastrophe similaire à celle de Tchernobyl en 1986.

Mais mis à part un bâtiment administratif calciné, les six réacteurs semblent intacts, a constaté l'AFP début mai lors d'un voyage de presse organisé par l'armée russe.

Pour les habitants de Nikopol, le Dniepr, qui dans leur ville fait plusieurs kilomètres de large, est alors devenu une frontière naturelle contre les Russes.

«Il est interdit d'entrer dans l'eau. C'est trop dangereux», affirme un militaire. Sur la plage, tout paraît prêt pour accueillir l'ennemi l'arme au poing, s'il lui prenait l'envie de débarquer par le fleuve.

Des dizaines de bateaux de plaisance sont posés sur cale dans une petite marina privée, à quelques centaines de mètres de là. Au centre nautique voisin, l'action se passe strictement dans la salle de musculation : on sue sur un tapis de course, tout en regardant le fleuve, mais on reste loin de l'eau.

- Longue-vue -

Alexandre Zagrydny, le propriétaire des lieux, a installé une longue-vue dans le club-house, grâce à laquelle il aperçoit assez nettement l'autre rive. «On ne voit plus de véhicules blindés russes. On est un peu soulagé», commente-t-il.

Mais ne plus pouvoir faire de bateau le frustre, de même que la vue d'une rivière désespérément vide. «Je ne peux pas imaginer ma vie sans le Dniepr. Je navigue dessus depuis que je suis enfant», soupire ce quinquagénaire athlétique, dont la femme a quitté Nikopol, comme nombre d'habitants de la ville, pour s'éloigner de la guerre.

Car le Dniepr était perçu aux premiers jours du conflit comme un objectif majeur du Kremlin. Long de 2.290 km, le fleuve, qui prend sa source en Russie puis traverse le Bélarus, parcourt plus d'un millier de kilomètres en Ukraine avant de se déverser en mer Noire.

«Une fois que vous contrôlez les points de passage le long du Dniepr, ça vous donne une vraie liberté d'action entre l'est et l'ouest de l’Ukraine», anticipait un militaire occidental fin février, alors que l'armée russe semblait être en mesure de conquérir Kiev.

Mais les troupes de Moscou ont ensuite multiplié les déconvenues militaires sur le front Nord, dont elles ont fini par se retirer, pour se concentrer sur le Donbass, territoire de l'Est en conflit depuis 2014, et le Sud, où elles contrôlent plusieurs centaines de kilomètres de côtes.

- Frontière défensive -

Si l'on voyait initialement la Russie «tenter de prendre le contrôle du Dniepr puis aller vers l'Ouest, ce fleuve semble être maintenant davantage une frontière défensive pouvant aider (Moscou) à consolider» ses acquis, observe Andrew Lohsen, analyste du Centre pour les études stratégiques et internationales, basé à Washington.

Prendre Zaporijjia et Dnipro, deux métropoles que traverse le Dniepr, peuplées respectivement de 800.000 et un million d'habitants avant la guerre, sera en outre «très difficile vu comment les Russes ont échoué à prendre d'autres villes», à moins de les détruire intégralement comme ils ont anéanti Marioupol, poursuit-il.

D'autant que Zaporijjia dispose d'un des six barrages hydroélectriques sur le fleuve, dont la destruction en cas d'attaque russe pourrait avoir des conséquences catastrophiques, la centrale nucléaire d'Energodar se trouvant quelques dizaines de kilomètres en aval.

Anatoli Kovaliov, le recteur de l'université nationale d'économie d'Odessa, préfère en ce sens voir dans le Dniepr une «ligne de vie» pour l'Ukraine, qui assure selon lui 10% de la production d'électricité du pays et permettra sa reconstruction une fois la victoire acquise sur Moscou.

Plutôt que le fleuve lui-même, l'économiste se concentre sur la trentaine de ponts permettant d'enjamber «cette artère très importante», qui unissent l'Est, où se trouvent les ressources minières du pays, à l'Ouest, «qui les transforme».

«Toute l'économie de l'Ukraine dépend du transport» entre les deux rives du Dniepr, affirme le professeur Kovaliov. «La tâche la plus importante» des forces ukrainiennes, insiste-t-il, est désormais de «protéger les ponts», qui garantissent la préservation d'un Etat «solide et uni».


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.