Farrah el-Dibany évoque sa performance au meeting de victoire du président Macron

L'équipe de la présidence a invité el-Dibany à chanter "La Marseillaise", l'hymne national français (Photo fournie).
L'équipe de la présidence a invité el-Dibany à chanter "La Marseillaise", l'hymne national français (Photo fournie).
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Publié le Lundi 09 mai 2022

Farrah el-Dibany évoque sa performance au meeting de victoire du président Macron

  • «C'était surréaliste, et tellement intimidant!»
  • Farrah el-Dibany est devenue la première artiste étrangère à interpréter l'hymne national après une victoire présidentielle en France

DUBAÏ: Lors d'un récent voyage de travail à Genève, la chanteuse d'opéra égyptienne Farrah el-Dibany a reçu un appel téléphonique inattendu. C'était le 23 avril, la veille du deuxième tour de l’élection présidentielle en France, pour laquelle le président, Emmanuel Macron, était candidat à sa réélection contre la candidate d’extrême droite, Marine Le Pen. L'équipe de M. Macron a contacté Mme El-Dibany pour l'inviter à interpréter La Marseillaise – l'hymne national français – à Paris après son éventuel discours de victoire au pied de la tour Eiffel, un événement qui serait suivi par des millions de personnes. Aucune pression.
«J'étais sceptique au début. Je n'arrivais pas à saisir la portée de cet événement», raconte-t-elle à Arab News depuis la capitale française, où elle vit. «Je faisais les cent pas dans la pièce comme une folle. C'était très tendu. Je devais organiser les choses rapidement – y compris la robe.» Cette robe, une robe bustier rouge de la créatrice libanaise Gemy Maalouf, a attiré presque autant l'attention des médias que la performance a cappella de Farrah el-Dibany.
«J'étais tellement stressée que je ne pouvais pas dormir», poursuit-elle. «Je me suis réveillée tôt, j'ai pris le train pour Paris et je suis allée directement aux répétitions. C'était surréaliste. Je ne sais pas comment tout ça est arrivé!»
Elle était bien consciente du défi que représentait le fait de s'attaquer à l'un des hymnes les plus célèbres jamais écrits.
«C'était tellement intimidant», se souvient la mezzo-soprano. «Je n'arrêtais pas de répéter. J'avais peur de tout gâcher ou d'oublier un mot, car les yeux du monde entier allaient être rivés sur moi, pas seulement ceux de la France. Je ne suis pas Française, je ne peux donc pas me permettre de commettre une erreur. Un Français peut faire une faute – c'est son pays et son hymne.»
Malgré le délai très court et la pression, sa performance fut triomphale. Farrah el-Dibany a interprété une version lyrique de deux minutes de l'hymne, entourée d'une foule de partisans de M. Macron qui ont commencé à chanter avec elle. Après la performance, Emmanuel Macron lui a embrassé la main en signe de respect et d'estime.

A l'issue de l'interprétation, Macron a fait le baise-main à El-Dibany (Photo fournie).


«Il a été d’une grande gentillesse», confie-t-elle. «Je l'avais déjà rencontré auparavant, donc il me connaissait en tant que chanteuse. Quand je suis montée sur scène, je l'ai salué et il m'a rendu le geste.»
Cette prestation télévisée a constitué un moment culturel significatif et symbolique. Farrah el-Dibany est devenue la première artiste étrangère à interpréter l'hymne national après une victoire présidentielle en France. Il est peu probable qu'il s'agisse d'une coïncidence, au regard de l'idéologie de M. Macron, qui prône la diversité sociale. Selon elle, la dernière fois qu'un artiste étranger a interprété l’hymne, c’était la légende de l'opéra américain Jessye Norman en 1989, pour marquer le 200e anniversaire de la Révolution française.
«C'est définitivement le point culminant de ma carrière», souligne-t-elle. «C'est quelque chose d'unique que je n'oublierai jamais!»
Sa carrière comporte également de nombreux moments forts. Elle est devenue la première artiste arabe en résidence au prestigieux Opéra national de Paris, fondé par le roi Louis XIV en 1669, où elle a décroché un contrat de trois ans. Elle a été décorée de l'Ordre des Arts et des Lettres de France (décerné à ceux qui ont contribué de manière significative à «l'enrichissement» de la culture française). Son talent l'a conduite au Musée national de la civilisation égyptienne, au Festival des chants de Beyrouth, à l'Institut du monde arabe (IMA), au palais Garnier et à la fondation Giacometti, entre autres. On l'a surnommée la «Carmen égyptienne», elle a interprété des compositions de Mozart, Beethoven, Bizet, Tchaïkovski et Rossini, et elle a rendu hommage à des icônes arabes telles que Dalida, Asmahane et Fayrouz.
Farrah el-Dibany est née à Alexandrie en 1989. Elle a suivi des cours de piano au célèbre conservatoire de la ville dès l'âge de sept ans et elle a chanté dans la chorale de son école.
«J'ai grandi dans une atmosphère très musicale et artistique, bien qu'aucun membre de ma famille ne soit musicien professionnel», indique-t-elle. «Mes parents ont compris que j'avais une voix. Ils ont continué à me soutenir.»
Sa mère était banquière, son père, architecte. À un moment donné, elle a failli suivre ses traces. Elle s'est rendue à Berlin et elle a étudié l'architecture et l'opéra dans deux universités différentes.
«Étudier deux disciplines en même temps était très difficile», confie-t-elle. «C'était un marathon et tout le monde autour de moi – à l’exception de mes parents – me disait que je n'y arriverais jamais.»

El-Dibany a chanté une version lyrique de l'hymne (Photo fournie).


C'est son grand-père qui lui a fait découvrir les grands noms de l'opéra: Luciano Pavarotti, Plácido Domingo, Maria Callas et Teresa Berganza.
«Ce que j'aime dans l'opéra, c'est le théâtre qui se cache derrière», explique-t-elle. «C'est une combinaison de jeu d'acteur et de chant. J'aime que le rôle m’habite. Quand je chante une aria, je vis le rôle, le moment.»
«Les gens pensent encore que l'opéra est un peu comme un cri», poursuit-elle. «C'est très dramatique, mais nous ne crions pas, nous avons une technique. Avec cette technique, nous pouvons atteindre toutes ces notes ou tous ces registres différents. Les gens ne comprennent pas que derrière le chant, il y a énormément de technique.»
Elle a déménagé en France en 2016, dans l’espoir de porter sa carrière vers de nouveaux sommets – quelque chose qui, selon elle, aurait été presque impossible dans son pays.
«La réalité est que, concernant l’opéra, je ne peux pas faire carrière en Égypte. Oui, je me suis produite aux opéras du Caire et d'Alexandrie, mais à un certain moment, lorsque vous devenez chanteur d’opéra professionnel, vous cherchez plus d'opportunités», explique-t-elle. «L'opéra, en fin de compte, ne fait pas partie de la culture orientale ou arabe, c'est très occidental. Il y a plus d'opportunités en Europe.»
L'une des raisons pour lesquelles l'opéra est largement apprécié est peut-être qu'il suscite des émotions chez les gens, que l'on comprenne ou non les paroles. «L'opéra n'a rien à voir avec la compréhension du texte; c’est la voix qui compte», souligne-t-elle.
Et protéger cette voix est vital. Elle évite la nourriture épicée, boit du thé à l'anis et essaie d'éviter les conversations les jours où elle se produit. «Parler est notre ennemi», précise-t-elle. «Cela fatigue la voix immédiatement.»
Malgré son récent moment de gloire mondiale, elle ne se repose pas sur ses lauriers. Elle est impatiente de poursuivre son ascension.
«Le rêve ultime pour moi est d’être aimée», déclare-t-elle. «Que de plus en plus de gens aient envie d'entendre ma voix et de m'écouter chanter dans le monde entier. C'est ça, être un artiste.»


Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Des luttes à l'innovation : Comment le calligraphe saoudien Abdulaziz Al-Rashedi a révolutionné l'écriture arabe

3punt 5. (Fourni)
3punt 5. (Fourni)
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  • « Je ressens une lumière sacrée dans les lettres », déclare Abdulaziz Al-Rashedi

DUBAÏ : La première passion du calligraphe saoudien et professeur d'arts Abdulaziz Al-Rashedi a toujours été le stylo. Son intérêt pour l'écriture a commencé à l'école primaire dans les années 1980, dans sa ville natale de Médine.

Al-Rashedi parle de tenir un stylo comme un musicien pourrait parler de son instrument. Aux yeux du calligraphe, l'écriture est un acte artistique, comme une danse, qui possède sa propre magie.

« Ce que j'aimais dans le stylo, c'était la façon dont l'encre en coulait », confie-t-il à Arab News. « Le stylo m'a conduit à mon amour pour la calligraphie arabe. »

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Al-Rashedi parle de la tenue d'un stylo comme un musicien parlerait de la tenue de son instrument. (Fourni)

Cependant, il a dû faire face aux défis posés par l'environnement social conservateur du Royaume dans les années 1980 et 1990.

« Les gens ne considéraient pas l'art comme quelque chose d'important. À cette époque, ils pensaient que l'art ne rapportait pas d'argent. Pour eux, c'était une perte de temps », explique-t-il. « Dans un tel environnement déprimant, je souffrais du manque d'intérêt des gens. Ils disaient que l'écriture me distrairait de mes études. Mais en réalité, cela m'encourageait à étudier. »

Son intérêt pour la calligraphie n'a pas échappé à tout le monde. Le père d'Al-Rashedi, aujourd'hui décédé, l'a toujours soutenu.  

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3punt 2. (Fourni)

« Il croyait en l'écriture et en sa préservation », déclare Al-Rashedi. « Il pensait que je faisais quelque chose d'important de ma vie, même si d'autres pensaient le contraire. Ils comparaient cela à des gribouillages. En réalité, je faisais de l'art tout seul. Aucun de mes amis ne partageait cet intérêt avec moi et il n'y avait aucun institut de calligraphie pour encourager ce talent. La situation était très difficile. »

Mais en 1993, Al-Rashedi a appris qu’il existait en effet un maître calligraphe saoudien vivant à Médine : Ahmad Dia. Ce dernier a gentiment accepté de lui enseigner les bases de la calligraphie arabe. Et, peut-être tout aussi important, il l’a fait dans sa maison, qu'Al-Rashedi compare à une école, un musée et un lieu de rencontre pour calligraphes.

« J'étais jeune, mais il me traitait comme un homme », se souvient l'artiste. « Pour nous, les calligraphes, il était comme un père spirituel, qui a planté en nous une graine de détermination. Il nous a toujours encouragés et ne nous a jamais réprimandés si notre écriture n'était pas parfaite. »

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3punt 4. (Fourni)

Al-Rashedi est resté en contact avec son mentor jusqu'à la mort de Dia en 2022, lors de la pandémie de COVID. « Lorsqu'il est mort, c'est comme si la lumière s'était éteinte », confie-t-il.

Al-Rashedi s'est également formé en recopiant les œuvres d'une autre figure importante : Hashem Al-Baghdadi, le calligraphe et éducateur irakien influent, qui a publié des ouvrages sur les règles de la calligraphie arabe. Al-Rashedi décrit l'époque avant les réseaux sociaux comme une « période véritablement sombre », où il n'y avait aucune opportunité d'organiser des expositions ou de partager son travail avec les autres.

« Les gens ne communiquaient pas entre eux. C’était une période qui manquait (d’opportunités) et même de bons matériaux, comme des stylos et du papier », se souvient-il.

Mais avec l’avènement des réseaux sociaux, notamment Facebook, et l’ouverture de quelques galeries d’art, dont Athr Gallery à Djeddah en 2009, les choses ont considérablement changé. Aujourd’hui, Al-Rashedi peut partager ses œuvres sur Instagram et d’autres plateformes, montrant les compétences qu’il a perfectionnées au cours de trois décennies de pratique.

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Sa fascination pour l'écriture a commencé à l'école primaire, dans les années 80, dans sa ville natale de Madinah. (Fourni)

La calligraphie arabe est une forme d’art respectée à l’échelle internationale, existant depuis des milliers d’années, utilisée dans les textes islamiques et présente sur des monuments à travers le monde. Quel est donc son secret de longévité ?

« Je me demande souvent pourquoi les courbes de la calligraphie arabe fascinent les gens depuis si longtemps, et je pense que cela a inévitablement un lien avec sa sainteté », explique-t-il. « Allah a été une source d’inspiration pour les calligraphes et leur innovation dans l’écriture. Je ressens une lumière sacrée dans les lettres de la calligraphie arabe. »

Mais Al-Rashedi pense également que, pendant de nombreuses années, la calligraphie est restée figée dans une ornière, sans être touchée par l’innovation ou la créativité modernes.

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3punt 6. (Fourni)

« Beaucoup de calligraphes ont littéralement affirmé que la calligraphie arabe avait atteint sa limite et que personne ne pouvait y ajouter quoi que ce soit de nouveau », dit-il. « Une telle idée est incorrecte. »

En effet, Al-Rashedi a inventé sa propre forme de calligraphie arabe, qu’il appelle « 3punt ». (Il explique que le nom fait référence à la taille des lettres, qui sont écrites à l’aide de trois stylos différents.)

« Cela repose sur l’idée de réduire l’épaisseur des lettres. Habituellement, un seul stylo est utilisé en calligraphie arabe. Mais j’ai découvert que l’épaisseur traditionnelle de l’écriture arabe et l’utilisation d’un seul stylo empêchent l’ajout de nouvelles formes d’écriture au système. »

Basée sur un ensemble de règles strictes, la calligraphie 3punt d’Al-Rashedi contient 55 « sous-types d’écriture », explique-t-il. Elle possède une légèreté et une élégance propres, avec des lignes fluides et soigneusement chorégraphiées en écriture arabe fine.

En fin de compte, Al-Rashedi estime que la calligraphie arabe est une question de liens.  

« Si nous regardons l’écriture latine ou chinoise, sur des lettres comme ‘n’, ‘e’ ou ‘r’, elles se composent de parties distinctes. Mais avec la calligraphie arabe, vous pouvez connecter six ou sept lettres d’un seul trait », dit-il. « Sans aucun doute, l’écriture arabe — en tant que forme d’art — est supérieure à d’autres types d’écriture. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Inauguration d'une exposition Christian Dior à Riyad

Une exposition célébrant la vie et l'œuvre du couturier Christian Dior est désormais ouverte au  Musée national d'Arabie saoudite dans le cadre du festival Riyadh Season de cette année. (Photo fournie)
Une exposition célébrant la vie et l'œuvre du couturier Christian Dior est désormais ouverte au  Musée national d'Arabie saoudite dans le cadre du festival Riyadh Season de cette année. (Photo fournie)
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  • «Christian Dior: couturier du rêve» est une collaboration entre la maison de couture française et l'Autorité générale pour le divertissement d'Arabie saoudite
  • L'événement, qui se tient jusqu'au 2 avril, explore l'héritage de Dior et de ses successeurs à travers un récit inédit

RIYAD: Une exposition célébrant la vie et l'œuvre du créateur de mode Christian Dior est désormais ouverte au Musée national d'Arabie saoudite dans le cadre du festival Riyadh Season de cette année.

«Christian Dior: couturier du rêve», une exposition couvrant plus de 75 ans de créativité et de design, ainsi que les œuvres qu'il a inspirées, est une collaboration entre la maison de couture française et l'Autorité générale pour le divertissement d'Arabie saoudite.

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«Christian Dior: couturier du rêve» est une collaboration entre la maison de couture française et l'Autorité générale pour le divertissement d'Arabie saoudite. (Photo fournie)

L'événement, qui se tient jusqu'au 2 avril, explore l'héritage de Dior et de ses successeurs à travers un récit inédit spécialement conçu pour l'exposition par l'historienne de l'art Florence Muller et la scénographe Nathalie Crinière.

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L'exposition couvre plus de 75 ans de créativité et de design et le travail que Dior a inspiré. (Photo fournie)

Parmi les points forts de l'exposition figurent des hommages à certains des grands classiques de Dior, tels que Miss Dior et J'adore, ainsi qu'un hommage au sac Lady Dior, sous la forme du projet Dior Lady Art.

Faisal Bafarat, directeur général de l'Autorité générale pour le divertissement, a officiellement inauguré l'exposition mercredi. Les billets sont disponibles sur la plateforme WeBook.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La diva libanaise Fairouz souffle ses 90 bougies

La diva libanaise Fairuz se produit lors d'un rare concert à Beyrouth le 7 octobre 2010. (AFP)
La diva libanaise Fairuz se produit lors d'un rare concert à Beyrouth le 7 octobre 2010. (AFP)
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  • Dernière légende vivante de la chanson arabe, Fairouz a soufflé jeudi ses 90 bougies alors que son pays, le Liban qu'elle a tant célébré, est plongé dans une guerre meurtrière entre le Hezbollah et Israël
  • Les internautes ont enflammé la Toile en diffusant les chansons de la diva, rare symbole d'unité nationale dans le pays divisé, alors que les médias de tous bords lui rendaient hommage

BEYROUTH: Dernière légende vivante de la chanson arabe, Fairouz a soufflé jeudi ses 90 bougies alors que son pays, le Liban qu'elle a tant célébré, est plongé dans une guerre meurtrière entre le Hezbollah et Israël.

Les internautes ont enflammé la Toile en diffusant les chansons de la diva, rare symbole d'unité nationale dans le pays divisé, alors que les médias de tous bords lui rendaient hommage.

En 2020, le président français Emmanuel Macron, en visite à Beyrouth, s'était rendu au domicile de Fairouz et l'avait décorée de la Légion d'honneur.

"A celle qui incarne l'âme de cette région avec dignité, un bel anniversaire", a-t-il écrit jeudi sur son compte Instagram.

"La voix de Fairouz est mon pays", a pour sa part écrit sur Facebook le célèbre compositeur libanais Marcel Khalifé.

Après s'être produite pendant plus d'un demi-siècle de Beyrouth à Las Vegas, en passant par Paris et Londres, la star n'apparait plus en public depuis plus d'une décennie.

"Quand vous regardez le Liban aujourd'hui, vous voyez qu'il ne ressemble aucunement au Liban que je chante", regrettait la diva dans une interview au New York Times en 1999, en allusion aux décennies de guerres et de destructions.

Au plus fort de la guerre civile, elle avait chanté "Je t'aime, Ö Liban, mon pays" ("Bhebbak ya Lebnane"), une chanson devenue iconique.

Fairouz a exalté son Liban natal mais également l'amour, la liberté et la Palestine.

Elle a donné vie aux paroles de grands poètes arabes --les Libanais Gibrane Khalil Gibrane, Saïd Akl ou l'Egyptien Ahmed Chawki--, tandis que ses chants patriotiques se sont incrustés dans la mémoire des Libanais et du reste du monde arabe.

Nouhad Haddad de son vrai nom, elle est née en 1934 dans une modeste famille chrétienne qui habitait le quartier de Zokak el-Blatt, visé lundi par une frappe israélienne.

Engagée à la radio, le compositeur Halim al-Roumi, impressionné, lui donne son surnom.

Dans les années 1950, elle épouse le compositeur Assi Rahbani qui, avec son frère Mansour, révolutionne la chanson et la musique arabe traditionnelles en mêlant morceaux classiques occidentaux, russes et latino-américains à des rythmes orientaux, sur une orchestration moderne.

C'est après ses premiers concerts au Festival international de Baalbeck, au milieu des ruines de ce site libanais antique près duquel s'abattent actuellement les bombes israéliennes, que la carrière de Fairouz s'envole.

Adulée par les aînés, elle devient l'icône des jeunes lorsque son fils Ziad, enfant terrible de la musique libanaise, lui composera des chansons influencées par des rythmes de jazz.