Quel locataire à Matignon ? Les options d'Emmanuel Macron II

Après deux mandats, Emmanuel Macron ne pourra pas se représenter en 2027. Le risque est grand qu'un Premier ministre trop politique n'ait rapidement d'autres ambitions et ne lui fasse de l'ombre. (AFP).
Après deux mandats, Emmanuel Macron ne pourra pas se représenter en 2027. Le risque est grand qu'un Premier ministre trop politique n'ait rapidement d'autres ambitions et ne lui fasse de l'ombre. (AFP).
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Publié le Mercredi 04 mai 2022

Quel locataire à Matignon ? Les options d'Emmanuel Macron II

  • Approchée au lendemain du second tour, Véronique Bédague, ex-directrice de cabinet du Premier ministre Manuel Valls devenue DG du groupe immobilier Nexity, n'a pour sa part pas donné suite
  • Sont aussi citées Catherine Vautrin, ex-ministre de la Cohésion sociale de Jacques Chirac et présidente de la communauté urbaine du Grand Reims

PARIS: Une femme à Matignon ? Au profil "techno" ou politique ? Une seule certitude, Emmanuel Macron prend son temps pour désigner son prochain Premier ministre, avec plusieurs équations possibles à l'orée de son second quinquennat.


Le futur chef du gouvernement sera "attaché à la question sociale, à la question environnementale et à la question productive", a-t-il seulement esquissé.


Et il devra s'attaquer à une fracture sociale de plus en plus béante, un électeur sur deux ayant opté pour les extrêmes au premier tour de la présidentielle.

Priorité à une femme

Une femme aurait sa préférence, selon des proches. Mais le casting n'est pas si simple. La ministre du Travail Elisabeth Borne, régulièrement citée, reste peu connue des Français. 


"Elle coche des cases. Mais est ce qu'elle envoie un message politique ?", s'interroge un membre du gouvernement. Ce scénario est "devenu tellement insistant" qu'il apparaît de plus en plus improbable, relève un autre.


Approchée au lendemain du second tour, Véronique Bédague, ex-directrice de cabinet du Premier ministre Manuel Valls devenue DG du groupe immobilier Nexity, n'a pour sa part pas donné suite, selon une information du Parisien confirmée à l'AFP.


La présidente du groupe socialiste à l'Assemblée nationale, Valérie Rabault, rompue aux questions budgétaires, n'est pas candidate, jugeant que la retraite à 65 ans met trop le "curseur à droite", selon BFM-TV.


Le nom de la présidente de la région Pays de la Loire, Christelle Morançais (Les Républicains), gagne en audience. "Je n'y crois pas du tout", lance toutefois un ministre. 


Sont aussi citées Catherine Vautrin, ex-ministre de la Cohésion sociale de Jacques Chirac et présidente de la communauté urbaine du Grand Reims. Et l'ex-ministre de l'Ecologie de Nicolas Sarkozy, Nathalie Kosciusko-Morizet ("NKM"). Sans faire l'unanimité.

« Une seule étoile peut briller »

La tentation d'un chef de gouvernement "techno", connaissant bien l'appareil d'Etat et sans ambition politique, pourrait être grande.


Après deux mandats, Emmanuel Macron ne pourra pas se représenter en 2027. Le risque est grand qu'un Premier ministre trop politique n'ait rapidement d'autres ambitions et ne lui fasse de l'ombre.


"Comme le disait Chateaubriand à propos de Bonaparte, il ne peut y avoir qu'une seule étoile qui brille dans le ciel", souligne Gaspard Gantzer, ex-conseiller du président François Hollande et spécialiste de communication politique.


Dans la galaxie "techno", Emmanuel Macron pourrait opter pour le ministre de l'Agriculture Julien Denormandie, dont il est proche, ou le secrétaire général de l'Elysée, Alexis Kohler, au coeur de tous les arbitrages du premier quinquennat.

Un fusible politique

Face à un front social qui s'annonce agité, de la réforme des retraites à la défense du pouvoir d'achat, "il faut quelqu'un de politique !", insiste pour sa part un ministre, à l'unisson d'autres membres de la majorité. 


"Quelqu'un de prêt à sauter dans six mois car avec les réformes sociales ça va être dur", ajoute-t-il. Bref un fusible qui protègerait le président.


Pour le directeur des études politiques de l'institut Kantar, Emmanuel Rivière, le Premier ministre devra aussi apporter "un peu d'apaisement" et compenser l'image d'Emmanuel Macron, jugé "trop peu à l'écoute et parfois méprisant" dans l'opinion.


Un chef de gouvernement à droite, comme le ministre de l'Economie Bruno Le Maire, lui permettrait de parachever son entreprise de siphonnage des Républicains.


Cela présenterait aussi l'avantage de perturber la montée en puissance d'Edouard Philippe qui a quitté Matignon auréolé d'une popularité supérieure à celle du chef de l'Etat en 2020.


Mais les attentes de l'opinion sont aussi très fortes sur le pouvoir d'achat et l'écologie, ce qui pourrait justifier un "rééquilibrage à gauche", estime Emmanuel Rivière.


La tête d'affiche sera toutefois difficile à trouver de ce côté-là, observe un conseiller de l'exécutif. Y compris chez Europe Ecologie-Les Verts (EELV) avec lesquels le "schisme sur le nucléaire" est profond, renchérit un cadre de la majorité proche du président. 


Le candidat des Verts à la présidentielle, Yannick Jadot, n'a "pas l'épaisseur technique" pour un tel poste, estime Gaspard Gantzer.


Reste Pascal Canfin, président de la commission environnement au Parlement européen. "C’est quand même lui qui a théorisé la planification écologique", nouveau credo du président, relève le cadre de la majorité.


A quand la fumée blanche ?

"Je pense que le président de la République a en tête et son Premier ministre et son gouvernement. Il joue uniquement avec le calendrier. Il veut une campagne courte", analyse un ministre.


Contrairement à 2012 et 2017, les législatives n'interviendront que sept semaines après la présidentielle. De quoi casser l'élan que le nouveau gouvernement est sensé insuffler en ce début de quinquennat Macron II. Le président a donc tout intérêt à temporiser.


Paris appelle les forces rwandaises à «quitter instamment la RDC»

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  • "La souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC ne sont pas négociables", a déclaré à la presse le porte-parole de la diplomatie française Christophe Lemoine, selon qui le ministre Jean-Noël Barrot est attendu à Kigali après s'être rendu à Kinshasa
  • Dans la capitale congolaise, M. Barrot s'est entretenu dans la matinée avec le président Félix Tshisekedi avant de s'envoler pour Kigali où il doit rencontrer Paul Kagame

PARIS: Paris appelle les forces rwandaises à "quitter instamment" la République démocratique du Congo et le groupe armé M23 qu'elles soutiennent à "se retirer immédiatement des territoires dont il a pris le contrôle", a affirmé jeudi le ministère des Affaires étrangères.

"La souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC ne sont pas négociables", a déclaré à la presse le porte-parole de la diplomatie française Christophe Lemoine, selon qui le ministre Jean-Noël Barrot est attendu à Kigali après s'être rendu à Kinshasa.

Dans la capitale congolaise, M. Barrot s'est entretenu dans la matinée avec le président Félix Tshisekedi avant de s'envoler pour Kigali où il doit rencontrer Paul Kagame.

Comme l'avait fait Emmanuel Macron lors d'un échange téléphonique avec son homologue rwandais il y a quelque jours, le chef de la diplomatie française, "redira cette position: le retrait des troupes rwandaises" du territoire de la RDC, selon Christophe Lemoine.

La démarche diplomatique française s'inscrit "en soutien aux processus" de Luanda et de Nairobi", des médiations conduites par l'Angola et le Kenya, respectivement au nom de l'Union africaine et de la Communauté des États d'Afrique de l'Est, a-t-il précisé.

Le groupe armé antigouvernemental M23 a pris le contrôle de Goma, grande ville de plus d'un million d'habitants, à l'issue d'une offensive éclair de quelques semaines au côté de troupes rwandaises. Il a indiqué jeudi qu'il continuerait sa "marche de libération jusqu'à Kinshasa".


Larcher au PS: «censurer à nouveau le gouvernement» serait «irresponsable»

Le président du Sénat français Gérard Larcher (C) s'exprime après le discours du Premier ministre français François Bayrou (non vu) au Sénat, la chambre haute du parlement français, à Paris le 15 janvier 2025. (AFP)
Le président du Sénat français Gérard Larcher (C) s'exprime après le discours du Premier ministre français François Bayrou (non vu) au Sénat, la chambre haute du parlement français, à Paris le 15 janvier 2025. (AFP)
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  • Le président LR du Sénat Gérard Larcher a appelé jeudi les socialistes à "la responsabilité", car "censurer à nouveau le gouvernement" serait "une idée irresponsable"
  • Si la commission mixte paritaire, composée de sept députés et sept sénateurs, parvient à s'entendre jeudi ou vendredi, le texte de compromis reviendra au vote à l'Assemblée lundi et au Sénat mardi

PARIS: Le président LR du Sénat Gérard Larcher a appelé jeudi les socialistes à "la responsabilité", car "censurer à nouveau le gouvernement" serait "une idée irresponsable", alors qu'une réunion cruciale pour trouver un compromis entre Assemblée et Sénat sur le projet de budget de l'État doit s'ouvrir à 9h30.

"Il faut qu'ils mesurent leur responsabilité vis-à-vis du pays", a déclaré Gérard Larcher sur France 2. "Est-ce qu'on peut continuer à être sans budget, avec les conséquences que ça a au quotidien pour les citoyens, pour les collectivités territoriales, pour le monde économique?", a-t-il interrogé.

Si la commission mixte paritaire, composée de sept députés et sept sénateurs, parvient à s'entendre jeudi ou vendredi, le texte de compromis reviendra au vote à l'Assemblée lundi et au Sénat mardi. Dans la chambre basse, le Premier ministre François Bayrou devrait faire usage du 49 alinéa 3 de la Constitution, pour le faire adopter sans vote et donc s'exposer à une motion de censure des députés.

"Est-ce qu'on peut continuer à jouer de cette manière? Je pense que les socialistes sont des gens responsables et qu'à un moment ou un autre, ils marqueront  clairement qu'ils ne sont pas d'accord avec ce budget", a défendu le président du Sénat. "Mais l'idée de censurer à nouveau le gouvernement m'apparaît une idée irresponsable".

Interrogé sur le point d'achoppement spécifique de l'aide médicale d'État (AME) avec la gauche mais aussi les macronistes, qui appartiennent à la coalition gouvernementale, Gérard Larcher a souhaité que la réduction de son enveloppe par le Sénat ne soit pas "caricaturée".

"Bien entendu, les soins d'urgence, les grossesses, la prévention, les vaccins, tout ceci est maintenu", a-t-il assuré, "mais nous réduisons l'enveloppe de l'aide médicale d'État et nous mettons sous condition d'avis médical un certain nombre d'interventions".

La droite souhaite diminuer de 200 millions les crédits alloués à l'AME réservée aux étrangers en situation irrégulière. In fine, la version commune proposée devrait acter cette réduction, selon une source parlementaire.


L’Europe en rangs dispersés face à la déferlante Trump

Le président américain Donald Trump arrive sur la pelouse sud de la Maison Blanche à Washington, DC, le 27 janvier 2025. (AFP)
Le président américain Donald Trump arrive sur la pelouse sud de la Maison Blanche à Washington, DC, le 27 janvier 2025. (AFP)
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  • Les Européens ont beau tenter de se préparer au retour de la déferlante Trump, ils ne sont toujours pas à jour, selon un ancien diplomate français
  • Il craint que l’Europe ne soit en train de risquer gros, en raison de son manque de préparation

PARIS: Ça va mal pour l’Europe. C’est le constat que fait un ancien diplomate français, un peu plus d’une semaine à peine, après l’investiture du président Républicain Donald Trump pour un nouveau mandat à la Maison Blanche.

Durant son premier mandat (2017 à 2021), les dirigeants européens ont certes eu le loisir d’expérimenter ses méthodes brusques unilatérales et souvent provocantes.

Ils ont également compris que toutes ses décisions sont prises sur la seule base des intérêts des États Unis partant du fameux slogan « America first », faisant fi des accords internationaux et bilatéraux ainsi que des intérêts de ses propres alliés.

Pendant ces cinq années, Trump à avancé à la manière d’une déferlante, porté par un courant d’américains protestataires, que certains croyaient éphémère et voué à disparaître sous le poids des frasques présidentielles.

Depuis son retour à la Maison Blanche, Trump s’est d’emblée livré à une multitude de coups d’éclat, dont le dernier en date est sa décision de se retirer de nouveau de l’Accord de Paris sur le climat.

- Arlette Khouri

Avec sa réélection pour succéder au président démocrate Joe Biden, force est de constater que c’est le contraire qui s’est passé.

Au lieu de se dissiper, le courant protestataire s’est radicalisé, pour devenir un courant idéologique porteur d’une vision bien précise du monde et de la place suprémaciste  des États-Unis à la tête de ce monde.

Les européens ont eu beau tenté de se préparer au retour de la déferlante Trump, ils ne sont toujours pas à jour assure l’ancien diplomate, qui craint que l’Europe ne soit en train de risquer gros, par son manque de préparation.

Or depuis son retour à la Maison Blanche, Trump s’est d’emblée livré à une multitude de coups d’éclat, dont le dernier en date est sa décision de se retirer de nouveau de l’Accord de Paris sur le climat.

Auparavant il avait assuré qu’il est en mesure de régler le conflit ukrainien en 24 heures dans l’ignorance la plus totale des intérêts européens et des menaces que cela peut impliquer au niveau de la sécurité du continent.

Sans tenir compte de leurs capacités économiques, il a sommé les pays européens de consacrer cinq pour cent de leurs revenus au budget de la défense, tout en laissant planer un doute sur l’avenir de l’engagement américain dans le cadre de la sécurité européenne.

Il a réitéré  à souhait son attachement à une mondialisation débridée, privilégiant les marchés et les produits américains, sans écarter une hausse exorbitante des droits de douanes sur les exportations européennes vers les États-Unis.

Pour comble, le couple franco-allemand qui a pendant de longues années été le moteur qui fait évoluer l’Europe et met un peu d’ordre dans ses rangs est en panne.

- Arlette Khouri

Face à cela, souligne la source diplomatique, il faut une Europe homogène, et unifiée au sujet de l’attitude à adopter face au retour de Trump, mais cela est loin d’être le cas, puisque les rangs européens sont plus que jamais dispersés.

Pour comble, le couple franco-allemand qui a pendant de longues années été le moteur qui fait évoluer l’Europe et met un peu d’ordre dans ses rangs est en panne, pour des raisons inhérentes à la mauvaise conjoncture politique aussi bien à Paris qu’à Bonn.

Selon la même source l’Europe diverge et hésite, entre une approche d’apaisement et une approche robuste et défensive.

La présidente de la commission européenne, Ursula Von Der Leyen prône une approche latérale, qui consiste à proposer au président américain « des Deals » conçus de façon à donner à Trump l’impression d’être à son avantage.

La France, indique la source, cherche à dégager un minimum de dénominateurs communs entre les composantes européennes, et une approche commune à minima pour éviter à l’Europe, nombre de revers économiques et politiques dans les cinq années à venir.

Cela semble en tout cas  être l’objectif de la rencontre européenne informelle qui se tiendra à l’initiative de la France au Château Limont, le 3 février prochain, sans aucune garantie de succès, surtout que précise la source, certains pays d’Europe, dont l’Italie et la Pologne, courtisent Trump.

Par ailleurs, cette approche ne fait pas l’unanimité en France, où de nombreuses voix s’élèvent à la faveur d’une politique musclé face aux États-Unis, allant jusqu’à brandir le slogan « œil pour œil et dent pour dent », pour affronter l’agressivité Trumpiste.

La période est cruciale estime l’ancien diplomate, et à défaut d’unité et de préparation, les années à venir risquent d’être une sorte de « vallée de larmes », aussi bien pour l’Europe que pour le reste du monde, lorgné à travers le prisme abrupte et arbitraire du président américain.