LONDRES: Les salaires dans la finance se sont envolés ces derniers mois au Royaume-Uni, accentuant encore les inégalités dans le pays en pleine crise du coût de la vie, selon une étude mercredi du centre de réflexion IFS.
En février, le salaire mensuel moyen des employés de la finance était supérieur de 31% à celui de décembre 2019, contre une hausse de 14% tous secteurs confondu, d'après l'étude.
Avant la pandémie, "les bas salaires voyaient leurs salaires augmenter davantage que les revenus moyens et élevés", poursuit l'étude. Mais cette accélération dans la finance creuse les inégalités de revenus, alors que le secteur est particulièrement bien représentée parmi les plus hauts salaires du pays.
A l'heure où les ménages britanniques les plus modestes sont frappés par la hausse de l'inflation à des records en 30 ans, les hausses salariales "dans le secteur de la finance et des assurances ont atteint ces derniers mois des niveaux jamais vus au cours de la dernière décennie".
Cette tendance coïncide en outre avec la baisse des minimas sociaux due au recul de la pandémie de Covid-19. "Les perspectives pour les ménages à faible revenus sont désormais beaucoup plus sombres", estime le centre de réflexion.
Mais des inégalités sont aussi visibles au sein même du secteur de la finance: les hausses salariales sont surtout concentrées parmi les plus hauts revenus, selon cette étude qui se base sur les données du service britannique des impôts (HMRC) et de l'Office national des statistiques (ONS).
Les données pourraient en partie refléter une hausse des bonus payés le plus souvent en janvier et février dans les entreprises du secteur mais l'écart avait commencé à se creuser avant et "les données suggèrent qu'il y a aussi eu une augmentation des salaires" fixes.
Il n'y a pas d'explication évidente à l'accélération des salaires dans la finance, qui ne connaît pas une croissance d'activité fulgurante ou un marché du travail plus tendu qu'ailleurs, selon l'IFS, même si "certaines grandes banques ont fait état de bénéfices très élevés, en partie suite à l'augmentation des fusions et acquisitions pendant la pandémie".