Londres: L'électorat musulman visé par les candidats aux municipales

Les Londoniens se rendront aux urnes jeudi (Photo, AFP).
Les Londoniens se rendront aux urnes jeudi (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 03 mai 2022

Londres: L'électorat musulman visé par les candidats aux municipales

  • Les enfants musulmans plongent dans la pauvreté plus rapidement que les autres groupes
  • Les musulmans constituent le deuxième groupe religieux le plus important à Londres, mais sont sous-représentés au sein du gouvernement

LONDRES: Plusieurs candidats aux élections municipales de Londres ont exhorté les conseils locaux à coopérer avec la communauté musulmane et à remédier aux inégalités sociales qui la visent particulièrement.
Alors que les Londoniens se rendront aux urnes jeudi, une étude de Human Rights Watch évalue à 37% le taux de pauvreté infantile, en faisant le plus élevé du Royaume-Uni.
Ce taux grimpe à 50% pour les enfants musulmans, un chiffre qui ne surprend pas Mustafa Field, directeur du Faiths Forum de Londres.
«Les communautés les plus pauvres ont tendance à avoir peu accès à des aliments de bonne qualité et à des repas nutritifs», affirme-t-il à Arab News.
«Je ne travaille pas sur le terrain, mais j'ai reçu des demandes directes de nourriture de familles en difficulté à la suite de la pandémie, laquelle était liée à une évolution très alarmante du niveau de pauvreté au sein des communautés musulmanes de Londres.»
Field a indiqué que les candidats pouvaient amoindrir l'aggravation du taux de pauvreté en augmentant le financement, en améliorant l'accès à Internet pour s'assurer que les enfants ne sont pas laissés pour compte sur le plan éducatif, et en s'attaquant à la stigmatisation sociale liée à la pauvreté qui, selon lui, empêche de nombreuses familles musulmanes de demander de l'aide.
Sagal Abdi-Wali, candidate au conseil de Camden, administratrice du secteur bénévole et ancienne fonctionnaire du gouvernement local, indique qu'il n'était pas inhabituel qu'une communauté minoritaire se porte moins bien.
Environ 14% de la population de Londres se reconnaît en tant que musulmane, ce qui en fait le deuxième groupe religieux après les chrétiens, mais ils restent sous-représentés au niveau gouvernemental. Cela, affirme Abdi-Wali du Labour à Arab News, rend plus difficile la lutte contre les inégalités.
«Une partie du problème des communautés sous-représentées depuis longtemps est qu'elles sont touchées de manière disproportionnée par les inégalités socio-économiques et sanitaires», soutient-elle.
«Ces difficultés ont été amplifiées par la pandémie, qui, à Camden, a entraîné une augmentation des problèmes de logement, de santé et d'emploi.»
«Aujourd’hui, avec l’arrivée d’une certaine austérité et la crise du coût de la vie, il est probable que cela empire dans un avenir proche si aucune mesure n'est prise.»
Rabina Khan, candidate des Libéraux-démocrates à la mairie de l’arrondissement de Tower Hamlets, a affirmé qu'il existait de multiples raisons à la disparité croissante entre les groupes minoritaires à Londres.
«C'est une série de facteurs qui fait que les enfants musulmans plongent dans la pauvreté à un rythme plus rapide que d'autres groupes, en partant de la pandémie au coût de la vie, et en passant par le Brexit et l'impact que cela a eu sur les petites entreprises», précise Khan à Arab News.
«Toutes ces choses touchent la vie des enfants, mais si nous voulons y remédier, les gouvernements locaux et Whitehall doivent écouter les populations locales, les autorités locales et coopérer avec les communautés.»
Abdi-Wali et Khan conviennent du fait que, quel que soit le résultat des élections, les élus se doivent de contacter les groupes de volontaires car ceux-ci peuvent aider à connaître et à soutenir toutes les communautés.
Khan indique que depuis la pandémie, elle avait vu les secteurs bénévole et confessionnel jouer un rôle «énorme» dans la lutte contre la pauvreté des enfants dans la ville.
«Même ainsi, le secteur bénévole est en difficulté, et il est donc vital que les responsables locaux s’impliquent, ajoute-t-elle. Ils peuvent le faire en s'adressant aux promoteurs et aux entreprises actives dans la ville dans le but de créer des dispositifs de distribution.»
Field a affirmé que de nombreux organismes de bienfaisance étaient tellement concentrés sur la Covid-19 qu'ils n'ont pas vu la crise latente du coût de la vie et se sont donc retrouvés incapables de répondre aux nombreuses requêtes.
«Il y a des mosquées avec lesquelles je suis en contact, qui fournissaient des repas gratuits, mais avec l'augmentation du coût de la vie pour tout le monde, elles n'ont pas reçu le même niveau de dons qui leur permettait de fournir des repas quotidiens, et ont donc limité leurs jours d'ouverture», ajoute-t-il.
«Pour les familles qui ont épuisé leurs économies pendant la pandémie, elles doivent maintenant emprunter de l'argent pour répondre à leurs premières nécessités.»
Les autorités locales de Londres sont responsables de l'éducation, et pour Khan, cela offre un moyen de lutter contre la pauvreté en investissant dans des activités pour les jeunes et en fournissant des repas scolaires gratuits, des clubs de petit déjeuner, des clubs parascolaires ainsi que des collations saines.
Cependant, Field est inquiet en ce qui concerne l'implication des électeurs dans les élections, notant des niveaux croissants de méfiance envers les politiciens parmi les communautés marginalisées et les jeunes électeurs.
«Ce manque de confiance croissant découle en partie du fait que l'électorat est moins impliqué avec les politiciens. Au cas où ces derniers se trouvent dans l’incapacité de rallier le soutien de ces groupes marginalisés, il se peut qu'ils donnent la priorité à leurs électeurs – les familles de la classe moyenne, par exemple», déclare-t-il.
«Si les choses se passaient ainsi, ce serait un véritable défi pour lutter contre la pauvreté et une grande menace pour la démocratie, si la situation ne changeait pas. C'est effrayant.»
Arab News a contacté les candidats conservateurs, mais n’avait pas encore reçu de réponse au moment de mettre sous presse.


Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Soudan du Sud annonce un accord avec les belligérants soudanais sur un champ pétrolier frontalier

Les autorités du Soudan du Sud ont annoncé mercredi avoir conclu un accord avec les belligérants du conflit au Soudan voisin, chargeant l'armée sud-soudanaise de sécuriser un champ pétrolier-clé situé sur une zone frontalière, dont les paramilitaires soudanais se sont emparés lundi. (AFP)
Les autorités du Soudan du Sud ont annoncé mercredi avoir conclu un accord avec les belligérants du conflit au Soudan voisin, chargeant l'armée sud-soudanaise de sécuriser un champ pétrolier-clé situé sur une zone frontalière, dont les paramilitaires soudanais se sont emparés lundi. (AFP)
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  • Le Kordofan est devenue l'épicentre actuel des combats, après la prise de contrôle en octobre de la totalité de celle du Darfour, dans l'ouest du pays, par les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) qui affrontent les Forces armées soudanaises
  • "Un accord tripartite a été conclu entre les SSPDF (Forces armées sud-soudanaises), les SAF et les FSR, accordant aux SSPDF la responsabilité principale de la sécurité du champ pétrolier de Heglig (...) dans un contexte de tensions croissantes"

JUBA: Les autorités du Soudan du Sud ont annoncé mercredi avoir conclu un accord avec les belligérants du conflit au Soudan voisin, chargeant l'armée sud-soudanaise de sécuriser un champ pétrolier-clé situé sur une zone frontalière, dont les paramilitaires soudanais se sont emparés lundi.

Le site de Heglig, qui abrite la principale installation de traitement du pétrole sud-soudanais destiné à l'exportation via Port-Soudan, est situé à l'extrême sud de la région soudanaise méridionale du Kordofan, frontalière du Soudan du Sud.

Le Kordofan est devenue l'épicentre actuel des combats, après la prise de contrôle en octobre de la totalité de celle du Darfour, dans l'ouest du pays, par les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) qui affrontent les Forces armées soudanaises (SAF) depuis 2023.

"Un accord tripartite a été conclu entre les SSPDF (Forces armées sud-soudanaises), les SAF et les FSR, accordant aux SSPDF la responsabilité principale de la sécurité du champ pétrolier de Heglig (...) dans un contexte de tensions croissantes", a déclaré le porte-parole du gouvernement du Soudan du Sud, Ateny Wek Ateny.

Le Soudan du Sud, préoccupé par l'insécurité croissante le long du champ pétrolier, a "toujours plaidé en faveur d'une solution pacifique et diplomatique", a souligné M. Ateny lors d'une conférence de presse, sans donner de détails supplémentaires sur le contenu de l'accord.

Importantes réserves pétrolières 

"La production pétrolière se poursuit", a assuré le porte-parole, assurant ne pas avoir d'informations sur des "dégâts importants ayant pu faire cesser la production".

L'AFP n'a pas pu vérifier ces informations.

Contactés par l'AFP, le RSF et l'armée soudanaise n'ont pas réagi dans l'immédiat sur l'accord.

Les FSR ont annoncé en début de semaine avoir pris le contrôle de Heglig "après la fuite de l'armée" soudanaise.

Selon Juba, quelque 1.650 sous-officiers et 60 officiers ayant abandonné leurs positions sur le site pétrolier et déposé leurs armes au Soudan du Sud devraient être rapatriés vers le Soudan.

Les FSR ont cette semaine accusé l'armée soudanaise d'avoir mené une attaque de drone contre le champ pétrolier, qui aurait tué "des dizaines" de personnes, dont des ouvriers et des ingénieurs.

Lors de son indépendance du Soudan en 2011, le Soudan du Sud a hérité de 75% des réserves pétrolières du Soudan pré-sécession, mais, enclavé, continue de dépendre des infrastructures soudanaises pour l'exporter.

Malgré l'exploitation de ce pétrole, le plus jeune pays du monde connaît depuis des années une grande instabilité et un très fort taux de pauvreté.

Au Soudan, la guerre entre l'armée et les paramilitaires a tué depuis deux ans et demi des dizaines de milliers de personnes et provoqué le déplacement de douze millions d'habitants, mais aussi dévasté les infrastructures du pays.


Le Premier ministre espagnol appelle à «élever la voix» pour ne pas «oublier» les Palestiniens

Le Premier ministre socialiste espagnol Pedro Sánchez a appelé mercredi à "élever la voix" pour que "la situation dramatique" des Palestiniens ne soit pas oubliée, au cours d'une rencontre à Madrid avec le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas. (AFP)
Le Premier ministre socialiste espagnol Pedro Sánchez a appelé mercredi à "élever la voix" pour que "la situation dramatique" des Palestiniens ne soit pas oubliée, au cours d'une rencontre à Madrid avec le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas. (AFP)
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  • Pedro Sánchez a également assuré de son "soutien" l'Autorité palestinienne, celle-ci devant "jouer un rôle central et fondamental dans la conception des mécanismes de gouvernance qui définiront l’avenir du peuple palestinien"
  • "Cette année 2025, qui touche à sa fin, a été terrible pour le peuple palestinien", a-t-il encore déclaré.

MADRID: Le Premier ministre socialiste espagnol Pedro Sánchez a appelé mercredi à "élever la voix" pour que "la situation dramatique" des Palestiniens ne soit pas oubliée, au cours d'une rencontre à Madrid avec le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas.

Se prononçant une nouvelle fois à la mise en oeuvre d'une solution à deux Etats, "la seule solution possible" pour mettre fin au conflit opposant Israéliens et Palestiniens, le chef du gouvernement espagnol s'est engagé à la promouvoir en "élevant la voix pour que la situation dramatique dans laquelle se trouve le peuple palestinien ne tombe pas dans l'oubli".

"Oui, il y a eu un accord de cessez-le-feu mais cet accord doit être réel ; il ne peut pas être factice. C’est pourquoi nous ne nous reposerons pas tant que les attaques contre la population n'auront pas cessé et qu'il n'y aura, par conséquent, plus aucune victime", a-t-il poursuivi,

Pedro Sánchez a également assuré de son "soutien" l'Autorité palestinienne, celle-ci devant "jouer un rôle central et fondamental dans la conception des mécanismes de gouvernance qui définiront l’avenir du peuple palestinien".

"Cette année 2025, qui touche à sa fin, a été terrible pour le peuple palestinien", a-t-il encore déclaré.

"Pour reconstruire l'espoir, nous avons besoin d'une véritable paix et cette véritable paix doit reposer sur la justice. C’est pourquoi je veux être très clair : (...) les responsables de ce génocide devront rendre des comptes, tôt ou tard, afin que les victimes obtiennent justice, réparation et un certain apaisement", a-t-il ajouté.

A ses côtés, Mahmoud Abbas a quant à lui notamment remercié l'Espagne, qui avait reconnu l'Etat de Palestine en mai 2024, "pour son rôle moteur dans la création d’une coalition internationale visant à obtenir une reconnaissance plus large de notre pays", appelant également à "mettre fin à la violence sous toutes ses formes", dans la bande de Gaza mais aussi en Cisjordanie.

L'Espagne, où la cause palestinienne est très populaire, est en Europe l'un des critiques les plus véhéments de l'offensive militaire d'Israël dans la bande de Gaza déclenchée après les attaques du 7 octobre 2023 commises par le Hamas.


Ukraine: une proposition sur les concessions territoriales soumises à Trump (Merz)

Des délégués de pays européens assistent à une commémoration en l'honneur des défenseurs tombés au combat en Ukraine, dans un cimetière militaire à Lviv, en Ukraine. (AFP)
Des délégués de pays européens assistent à une commémoration en l'honneur des défenseurs tombés au combat en Ukraine, dans un cimetière militaire à Lviv, en Ukraine. (AFP)
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  • L’Allemagne a transmis à Washington une proposition portant sur de possibles concessions territoriales ukrainiennes, tout en soulignant que seules les autorités ukrainiennes peuvent en décider
  • Les Européens cherchent à influencer les négociations de paix sans céder aux exigences russes, tandis que Washington presse pour une avancée rapide dans les discussions

BERLIN: Une proposition concernant des concessions territoriales ukrainiennes dans le cadre d'un plan pour mettre fin à la guerre en Ukraine ont été soumises mercredi au président américain Donald Trump, a annoncé jeudi le chancelier allemand Friedrich Merz.

"Il existe une proposition dont (M. Trump) n'avait pas encore connaissance au moment où nous nous sommes entretenus au téléphone (mercredi), car elle n'avait pas encore été transmise aux Américains. Nous l'avons fait hier en fin d'après-midi. Il s'agit avant tout de (savoir) quelles concessions territoriales l'Ukraine est prête à faire", a déclaré M. Merz lors d'une conférence de presse à Berlin avec le secrétaire général de l'Otan, Mark Rutte.

Le chancelier n'a pas apporté de précisions, relevant que c'est "au président ukrainien et au peuple ukrainien" de répondre à cette question.

M. Merz, le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre britannique Keith Starmer se sont entretenus mercredi avec M. Trump.

Les Européens, qui font bloc autour de Kiev, tentent de peser sur les pourparlers visant à mettre fin à la guerre en Ukraine sans céder pour autant aux revendications maximalistes de la Russie.

Le président Trump s'est lui montré impatient, disant avoir eu des "mots assez forts" lors de l'entretien, et prévenant que les États-Unis ne voulaient "pas perdre (leur) temps".

M. Merz a, lui, décrit "un entretien téléphonique très constructif au cours duquel les positions respectives ont été clairement exposées et le respect mutuel exprimé".

Selon de hauts responsables ukrainiens interrogés par l'AFP mercredi, l'Ukraine a envoyé à Washington une nouvelle version du plan de sortie du conflit, sans en divulguer les détails.

La proposition américaine initiale était jugée bien trop favorable à Moscou, celle-ci prévoyant notamment de céder à la Russie des territoires ukrainiens qu'elle n'a pas conquis.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a confirmé mardi que le plan en cours d'élaboration avait été divisée en trois documents: un accord-cadre en 20 points, un document sur la question des garanties de sécurité et un autre sur la reconstruction de l'Ukraine après la guerre.

Le chancelier allemand a, lui, relevé jeudi que le plan devant poursuivre trois objectifs: un cessez-le-feu, des garanties de sécurité "robustes" pour l'Ukraine et une solution négociée préservant les intérêts sécuritaires européens, Moscou étant considéré comme la menace continentale.