PARIS: Les musulmans de France fêtent aujourd’hui l’Aïd al-Fitr. Également nommé «Aïd al-Seghir» («petite fête») et considéré comme une fête de pardon et de paix, l’Aïd commence par la traditionnelle Zakat al-Fitr. Cette aumône que l’on destine aux plus démunis avant la prière de l’Aïd consiste à valider tous les efforts consentis par la communauté musulmane durant le mois sacré du ramadan.
«Chacun de nous doit donner cette aumône en marque de solidarité. La zakat permet aux personnes qui sont dans le besoin de célébrer cette fête de l’Aïd al-Fitr comme tous les autres», nous explique Rachida, une jeune femme que nous avons rencontrée dans un magasin de produits orientaux. Cette année, la zakat a été fixée par la Mosquée de Paris à 7 euros par personne. Le responsable de famille doit s’en acquitter avant la prière de l’Aïd, un moment spirituel qui marque le début de la fête.
La fête de l’Aïd ne représente pas seulement la fin du mois de jeûne; elle symbolise l’esprit du partage et de solidarité et se caractérise par la préparation de grands repas festifs, par des visites aux familles et aux proches pour la présentation des vœux, le partage des cadeaux, dans une ambiance de joie et de bonne humeur.
«La fête sucrée»
Aussi appelée «la fête sucrée», l’Aïd al-Fitr est un moment particulier marqué par la dégustation de gourmandises. Dans la tradition familiale d’une grande majorité de familles maghrébines, la préparation des gâteaux commence en général, après Laylat al-Qadr (27e jour du ramadan).
En bref
Ce moment fort de la fin du jeûne fait la part belle aux desserts et propose une grande variété de gâteaux orientaux: cornes de gazelles, baklavas, makrouts fourrés aux dattes ou aux amandes, dattes farcies de pâte d’amande, skandraniettes, klednettes… En outre, dans plusieurs enseignes de traiteurs spécialisés de la capitale française, de nombreuses créations sont présentées sur les étals et dans les vitrines.
La Bague de Kenza est l’une de ces maisons spécialisées dans la confection de pâtisseries traditionnelles algériennes. Elle a été créée en 1993 par Samira Fahim et Lhassen Rahmani, originaires d’Algérie et nostalgiques de ces douceurs qui leur rappellent leur enfance. Ils ont entrepris un défi: créer la toute première pâtisserie algérienne de la capitale. La première maison mère a ouvert ses portes rue Saint-Maur, dans le XIe arrondissement de Paris. Le succès a été immédiat. Leur établissement est devenu un lieu incontournable pour la diaspora maghrébine qui réside en Île-de-France.
«Notre boutique du XIe arrondissement, considérée aujourd’hui comme l’emblème de la maison, a connu un engouement inattendu. La demande grandissante a légitimé l’ouverture d’autres établissements», assurent les fondateurs.
Rencontrée la veille de l’Aïd, Kenza Rahmani, la directrice de La Bague de Kenza, assure que la notoriété de la maison s’est construite autour de l’une des exigences de la marque: le gage de qualité. «Nos produits sont fabriqués dans le respect de la tradition. Nos artisans pâtissiers travaillent des produits frais de manière artisanale et assurent une qualité optimale. Nos produits sont confectionnés dans la maison mère afin d’approvisionner quotidiennement nos autres boutiques de la capitale parisienne», explique Kenza.
«Pendant le mois sacré du ramadan et la fête de l’Aïd, nos boutiques ne désemplissent pas. Chez nous, la fête de l’Aïd al-Fitr se prépare trois jours avant la fin du mois de ramadan, car nous recevons beaucoup de clients qui viennent acheter des produits pour célébrer l’Aïd, et aussi pour en offrir à leurs familles, à leurs proches. Les douceurs comme les tchareks, les baklavas et les makrouts sont très demandées. Ce sont des pâtisseries qui font partie des traditions culinaires et elles sont très appréciées pour célébrer cette fête si importante qui permet aux familles de passer de beaux moments de joie et de partage», nous confie-t-elle.
Tradition et innovation
Laouz Paris, une autre pâtisserie algérienne située à Paris, a opté quant à elle pour un décor contemporain dans lequel cohabitent tradition et innovation. Cette société dispose d’un laboratoire à Bagneux, en région parisienne, et de cinq boutiques dans la capitale française. Elle garantit à sa clientèle des produits frais d’une grande qualité gustative. «J’ai créé Laouz pour sublimer les classiques de la pâtisserie algérienne en y ajoutant une touche contemporaine. Cette volonté d’apporter une note méditerranéenne donne à nos produits un aspect élégant, précieux, à la manière d’un bijou», assure Rachid Sellali, fondateur et PDG de Laouz Paris.
Fidèle à un savoir-faire ancestral, la maison fabrique des produits de manière artisanale à partir d’arômes naturels et biologiques. «Toutes les créations sont élaborées à base de margarine; certaines d’entre elles ne contiennent ni œuf ni gluten. Elles sont en outre allégées de 45% en sucre et de 50% en matières grasses. À partir de recettes traditionnelles, nous revisitons certains classiques pour en faire des pâtisseries haut de gamme aux saveurs étonnantes: amande, coquelicot, pamplemousse, praliné, pistache, vanille, gingembre, yuzu… Ces créations proposent des saveurs originales et présentent mille et une couleurs, comme le cornet au thé matcha, le trèfle au yuzu et au gingembre ou encore le kaab au piment d’Espelette», précise la direction.