Avec les démineurs de Kharkiv, à la recherche de roquettes perdues

Des membres d'une équipe de déminage du Service national d'urgence d'Ukraine vérifient le toit d'un immeuble résidentiel à la recherche d'engins non explosés à la suite d'un bombardement russe à Kharkiv, dans l'est de l'Ukraine, le 28 avril 2022, le 64e jour de l'invasion russe de l'Ukraine. (Dimitar Dilkoff/AFP)
Des membres d'une équipe de déminage du Service national d'urgence d'Ukraine vérifient le toit d'un immeuble résidentiel à la recherche d'engins non explosés à la suite d'un bombardement russe à Kharkiv, dans l'est de l'Ukraine, le 28 avril 2022, le 64e jour de l'invasion russe de l'Ukraine. (Dimitar Dilkoff/AFP)
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Publié le Vendredi 29 avril 2022

Avec les démineurs de Kharkiv, à la recherche de roquettes perdues

  • Les quartiers nord-est de Kharkiv sont quotidiennement visés par des frappes ponctuelles, aléatoires, espacées, à toute heure du jour ou de la nuit, souvent meurtrières
  • Interrogé sur le pourquoi de frapper des zones d'habitations, le chef d'équipe des démineurs répond par un geste: il fait tourner son index tendu sur sa tempe

KHARKIV, Ukraine : A Kharkiv, dans le nord-est de l'Ukraine, il faut appeler le 101 ou le 112. Dans la deuxième ville du pays, sans cesse visée par des roquettes russes, ce sont les démineurs qui répondent pour aller enlever les restes des dangereux projectiles.

«En général, nous recevons à partir de 50 appels quotidiennement. Cela change chaque jour. Par exemple (mercredi), nous avons eu 82 appels», même si plusieurs personnes téléphonent souvent pour une seule roquette, explique Igor.

L'homme est lieutenant-colonel du service de défense civile. Il est un spécialiste du déminage.

Ce jeudi matin, la tournée de sa petite équipe débute dans une école.

La ville ne vit pas sous des bombardements massifs. Mais les quartiers nord-est sont quotidiennement visés par des frappes ponctuelles, aléatoires, espacées, à toute heure du jour ou de la nuit, souvent meurtrières.

Justement, l'école est dans l'un de ces quartiers.

Au plafond d'un bureau au 1er étage, la lumière du franc soleil matinal perce à travers un trou béant d'un mètre de diamètre. Les vitres ont volé en éclat, un tas de gravats tapisse le sol.

«Il y a eu un bombardement dans le quartier et il a touché le toit. Toutes les vitres sont cassées. Nous étions si effrayés, nous ne savions pas si ça avait explosé ou pas», dit une dame de l'école, qui ne souhaite pas donner son nom, après avoir conduit les démineurs à l'étage.

C'est elle qui a appelé les spécialistes. Ils n'ont rien trouvé en fouillant du pied le tas de gravats. Mais ils ont récupéré un bout de la roquette, dehors, à l'aplomb des fenêtres du bureau.

A peine 300 m plus loin, sur une allée qui serpente au milieu des barres d'immeubles construits à l'ère soviétique, une partie de roquette est plantée comme une flèche dans le sol goudronné, creusant un trou peu profond, de 50 cm de diamètre.

Un démineur tente de l'enlever à la main. Le tube de métal vide ne bouge pas d'un pouce. Tel un cantonnier, l'homme prend alors une pelle et creuse autour du tube pour le desceller.

C'est le reste d'une engin tiré par un lance-roquettes soviétique BM21 Grad, de calibre 122 mm, d'une portée de 5 à 45 km. Le véhicule peut tirer 40 roquettes d'affilée. Grad signifie «grêle» en russe.

Deux pâtés d'immeubles plus loin, cette fois il faut monter onze étages par l'escalier, puis par une petite échelle pour atteindre le toit d'une de ces longues barres d'habitations version HLM soviétique, typique de ces quartiers.

- «Ne le prenez pas vous-même!» -

De ce perchoir, la vue à 360 degrés permet d'apercevoir tout Kharkiv, et aussi une forêt au nord-est de la ville, d'où les soldats de Moscou peuvent pilonner la ville.

La ligne de front est à moins de 5 km, la frontière russe à quelques dizaines de kilomètres.

Sur le toit pas de missile mais un gros trou. Il faut aller dans les combles poussiéreux pour retrouver le tube d'une nouvelle roquette Grad.

Comme les autres carcasses métalliques, le reste de l'engin est remisé dans le coffre du 4X4 des démineurs.

Un homme s'approche de l'équipe et tend un gros bout de métal, reste rouillé d'une bombe ou d'une roquette.

«La prochaine fois, il vaut mieux nous appeler et nous viendrons le récupérer. Ne le prenez pas vous-même», lui dit un démineur.

L'équipage reprend son travail de recherche, direction l'extrême Est de la ville, tout près du périphérique, aujourd'hui un no man's land entre les deux fronts.

Cette fois c'est un immeuble de cinq étages. Sur la façade de béton, entre le 2e et le 3e, un trou de 50 cm de diamètre, noirci tout autour.

Il faut entrer dans l'appartement d'Antonina Ivanivna, au 1er, pour trouver un long bout de roquette Grad, planté dans sa petite salle de bain.

«Quand je suis venue, tout était détruit. C'est arrivé hier», dit la dame, heureusement absente quand l'engin a frappé l'immeuble.

«Ca faisait peur et, pour ma sécurité, je les ai appelés», explique-t-elle au sujet des démineurs.

Durant les presque 3 heures de recherches de roquettes dans le quartier, le son des tirs de l'artillerie ukrainienne a souvent résonné, comme celui des explosions de roquettes russes.

Interrogé sur le pourquoi de frapper des zones d'habitations, le chef d'équipe des démineurs répond par un geste: il fait tourner son index tendu sur sa tempe, les autres doigts repliés.

Jeudi, les tirs russes sur les quartiers nord-est de la ville ont fait un mort et deux blessés, comme mercredi. Mardi, le bilan était de trois tués.


Meta accepte de payer 25 millions de dollars à Trump après sa plainte sur la suspension de ses comptes

Le PDG de Meta, Mark Zuckerberg (C), assiste à la cérémonie d'investiture de Donald Trump en tant que 47e président des États-Unis dans la rotonde du Capitole à Washington, DC, le 20 janvier 2025. (AP)
Le PDG de Meta, Mark Zuckerberg (C), assiste à la cérémonie d'investiture de Donald Trump en tant que 47e président des États-Unis dans la rotonde du Capitole à Washington, DC, le 20 janvier 2025. (AP)
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  • Meta a accepté de payer 25 millions de dollars de dédommagements à Donald Trump pour mettre fin à ses poursuites engagées après la suspension en 2021 de ses comptes Facebook et Instagram
  • Le président américain avait porté plainte contre Meta et son fondateur, Mark Zuckerberg, en estimant être victime de censure après avoir été exclu de Facebook et d'Instagram le 7 janvier 2021

WASHINGTON: Meta a accepté de payer 25 millions de dollars de dédommagements à Donald Trump pour mettre fin à ses poursuites engagées après la suspension en 2021 de ses comptes Facebook et Instagram, a annoncé mercredi à l'AFP un porte-parole du groupe.

Le président américain avait porté plainte contre Meta et son fondateur, Mark Zuckerberg, en estimant être victime de censure après avoir été exclu de Facebook et d'Instagram le 7 janvier 2021, lors de son premier mandat, pour avoir encouragé ses partisans lors de l'assaut du Capitole à Washington la veille.

Le Wall Street Journal a été le premier à faire état de cet accord, dont un porte-parole de Meta a ensuite confirmé la teneur à l'AFP.

La décision sans précédent de Meta avait été imitée à l'époque par la plupart des réseaux sociaux grand public, dont Twitter.

Meta avait annoncé deux ans plus tard mettre fin à la suspension des comptes de Donald Trump.

Depuis son retour à la Maison Blanche le 20 janvier, le républicain a beaucoup misé sur les magnats de la technologie, oubliant sa rancune à l'égard de Mark Zuckerberg, qui a assisté à sa cérémonie d'ouverture.

Le patron du groupe californien a multiplié les annonces ce mois-ci pour aligner sa société avec la nouvelle administration américaine.

Il a nommé plusieurs alliés du président à des postes clefs et mis fin à des programmes (anti-désinformation, pro-diversité, pro-modération des contenus) très critiqués par les conservateurs.


Suède: l'homme ayant brûlé des exemplaires du Coran en 2023 tué par balles

Salwan Momika, un Irakien de 38 ans qui avait organisé plusieurs incendies et profanations de Coran en Suède, a été tué lors d'une fusillade. (FILE/AFP)
Salwan Momika, un Irakien de 38 ans qui avait organisé plusieurs incendies et profanations de Coran en Suède, a été tué lors d'une fusillade. (FILE/AFP)
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  • Salwan Momika, qui avait déclenché des manifestations de colère dans des pays musulmans en 2023 en brûlant des exemplaires du Coran en Suède, a été tué par balles au sud-ouest de Stockholm dans la nuit de mercredi à jeudi
  • Une enquête pour meurtre a été ouverte et la police a annoncé en milieu de matinée que cinq personnes avaient été arrêtées

STOCKHOLM: Salwan Momika, qui avait déclenché des manifestations de colère dans des pays musulmans en 2023 en brûlant des exemplaires du Coran en Suède, a été tué par balles au sud-ouest de Stockholm dans la nuit de mercredi à jeudi.

Un tribunal de Stockholm devait rendre son jugement jeudi sur les accusations d'incitation à la haine portées contre lui. Il a indiqué avoir reporté sa décision au 3 février "suite à la confirmation du décès de M. Momika".

La police a expliqué avoir été appelée pour des tirs mercredi soir dans un immeuble d'habitation à Sodertälje, à 40 km au sud-ouest de Stockholm, où vivait cet Irakien de confession chrétienne.

A son arrivée dans l'immeuble, elle a trouvé "un homme touché par balles qui a été emmené à l'hôpital", avant d'indiquer plus tard qu'il était mort, sans citer son nom.

Une enquête pour meurtre a été ouverte et la police a annoncé en milieu de matinée que cinq personnes avaient été arrêtées.

"Je peux confirmer que nous enquêtons sur le meurtre de Salwan Momika", a dit de son côté le procureur Rasmus Öman à l'AFP.

"Nous n'en sommes qu'au stade initial, cela ne fait même pas 24 heures. Il y a donc beaucoup d'informations à recueillir. Cinq personnes soupçonnées d'être impliquées dans cette affaire ont été arrêtées", a-t-il ajouté.

Selon plusieurs médias, Momika était en direct sur les réseaux sociaux et son meurtre a peut-être été filmé. Le quotidien Aftonbladet affirme que le meurtrier a pu s'infiltrer dans l'immeuble par le toit.

En août, Momika, ainsi qu'un autre homme, Salwan Najem, ont été renvoyés en jugement pour "agitation contre un groupe ethnique" à quatre reprises au cours de l'été 2023.

Selon l'acte d'accusation, le duo a profané le Coran, y compris en le brûlant tout en faisant des remarques désobligeantes sur les musulmans, notamment une fois à l'extérieur d'une mosquée de Stockholm.

"Je suis le prochain sur la liste", a dit Salwan Najem sur X après la mort de Momika.

-Permis de séjour révoqué-

En mars 2023, Momika s'était rendu en Norvège après la révocation de son permis de séjour suédois mais il avait été expulsé du pays et était revenu en Suède.

L'agence suédoise des Migrations avait révoqué le permis de séjour de Momika, disant qu'il leur avait fourni de fausses informations lors de sa demande d'asile. Un permis temporaire lui avait cependant été octroyé, faute de pouvoir le renvoyer en Irak.

Les relations entre la Suède et plusieurs pays du Moyen-Orient se sont déteriorées à l'été 2003 en raison des actes de profanation du Coran perpétrés par les deux hommes.

En juillet 2023, des manifestants irakiens ont pris d'assaut l'ambassade de Suède à Bagdad à deux reprises, déclenchant la seconde fois des incendies dans l'enceinte de la représentation diplomatique.

En août de la même année, le service de renseignement suédois Sapo avait relevé son niveau de menace à quatre sur une échelle de cinq, les profanations du Coran ayant fait du pays une "cible prioritaire".

Le gouvernement suédois a condamné ces profanations tout en rappelant que la liberté d'expression et de réunion était protégée par la Constitution.

En octobre 2023, un tribunal suédois a reconnu un homme coupable d'incitation à la haine pour avoir brûlé le Coran en 2020, première condamnation de ce type.

Auparavant, la justice estimait qu'un tel geste était protégé par la liberté d'expression mais depuis lors, il peut également être considéré comme une "agitation contre un groupe ethnique".

Le meurtre de Momika intervient en pleine vague de violence en Suède, marquée par une recrudescence d'attaques à l'explosif. Plus de 30 attaques à l'engin explosif ont été commises depuis le début de l'année, liées selon la police à des tentatives d'extorsion et d'intimidation.


Un avion avec 64 personnes et un hélicoptère s'écrasent dans un fleuve à Washington

Un témoin cité par CNN, Ari Schulman, a déclaré qu'il "pens(ait) avoir vu la collision", avec une "lumière jaune très brillante" -- ressemblant au flash d'une explosion -- lorsqu'il roulait en voiture sur une voie rapide qui sillonne le long du Potomac, entre Washington et la Virginie. (AFP)
Un témoin cité par CNN, Ari Schulman, a déclaré qu'il "pens(ait) avoir vu la collision", avec une "lumière jaune très brillante" -- ressemblant au flash d'une explosion -- lorsqu'il roulait en voiture sur une voie rapide qui sillonne le long du Potomac, entre Washington et la Virginie. (AFP)
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  • Dans la nuit de mercredi à jeudi, plusieurs heures après la pire catastrophe aérienne aux Etats-Unis depuis plus d'une décennie, les autorités n'ont fourni aucun bilan humain
  • Dans un message sur sa plateforme Truth Social, Donald Trump a jugé que l'accident sans précédent à Washington "aurait dû être évité", si l'hélicoptère avait manœuvré, sous la direction des contrôleurs aériens

WASHINGTON: Un avion d'American Airlines avec 64 personnes à bord et un hélicoptère militaire se sont écrasés mercredi soir dans le fleuve Potomac après une collision au-dessus de Washington, déclenchant une opération de recherches "extrêmement difficiles".

Dans la nuit de mercredi à jeudi, plusieurs heures après la pire catastrophe aérienne aux Etats-Unis depuis plus d'une décennie, les autorités n'ont fourni aucun bilan humain.

Dans un message sur sa plateforme Truth Social, Donald Trump a jugé que l'accident sans précédent à Washington "aurait dû être évité", si l'hélicoptère avait manœuvré, sous la direction des contrôleurs aériens, pour ne pas se trouver dans la "trajectoire d'approche parfaite" de l'avion.

La capitale fédérale est sans cesse survolée par des avions et hélicoptères à très basse altitude, avec son aéroport Ronald-Reagan au bord du Potomac, fleuve qui sépare la ville de l'Etat de Virginie à l'est.

"Profond chagrin" 

"Les deux appareils sont dans l'eau", a dit lors d'une conférence de presse depuis l'aéroport la maire de Washington Muriel Bowser.

Transportant 60 passagers et quatre membres d'équipage, l'avion appartient à la compagnie PSA, une filiale régionale d'American Airlines.

Son patron, Robert Isom, a exprimé dans une vidéo son "profond chagrin".

La police de Washington a souligné qu'il n'y avait "à ce stade aucune information confirmée sur des victimes".

Une très vaste opération de recherche et de secours avec policiers, pompiers, et garde-côtes est en cours sur les lieux de l'accident, dans les eaux glaciales et boueuses du Potomac, par une nuit noire.

"Les conditions sont extrêmement difficiles" pour les secouristes, dont des plongeurs, a reconnu John Donnelly, chef des pompiers de la ville.

Il a évoqué le "froid", un "vent fort" et de "la glace" sur le Potomac, les températures ayant chuté fin janvier jusqu'à -12°C.

Le Washington Post a évoqué plusieurs personnes sorties de l'eau sans que l'on sache si elles étaient vivantes ou décédées.

Depuis l'accident, des hélicoptères survolent le fleuve, balayant les eaux avec des faisceaux lumineux. Autour de l'aéroport, des dizaines de gyrophares sont visibles depuis les rives du Potomac, à Washington et en Virginie, selon des journalistes de l'AFP.

On voit aussi dans la nuit des dizaines de camions de pompiers dont certains avec des remorques tirant des canots pneumatiques à proximité de l'aéroport, dont les pistes sont au bord du fleuve.

"Lumière jaune très brillante" 

Un témoin cité par CNN, Ari Schulman, a déclaré qu'il "pens(ait) avoir vu la collision", avec une "lumière jaune très brillante" -- ressemblant au flash d'une explosion -- lorsqu'il roulait en voiture sur une voie rapide qui sillonne le long du Potomac, entre Washington et la Virginie.

Le régulateur américain de l'aviation (FAA) a donné les premiers éléments sur les deux appareils impliqués dans l'accident: un avion du constructeur Bombardier exploité par PSA "entré en collision à altitude moyenne" avec un hélicoptère Sikorsky H-60 au moment de l'approche pour atterrir à l'aéroport Ronald-Reagan.

L'avion venait de Wichita, au Kansas, et devait atterrir à Washington à 21H00 (02H00 GMT jeudi).

Un responsable du Pentagone a précisé que trois militaires étaient à bord de l'hélicoptère et une porte-parole de l'armée a confirmé que l'appareil effectuait "un vol d'entraînement", selon un message relayé sur les réseaux sociaux par le nouveau ministre de la Défense Pete Hegseth.

Evoquant un "incident aérien" sur son compte X, l'aéroport Ronald-Reagan a annoncé avoir "suspendu" tous les décollages et atterrissages jusqu'au moins jeudi matin.

Tout près de l'accident de mercredi soir, un Boeing 737-222 d'Air Florida avait percuté un pont enjambant le Potomac pendant une tempête de neige et s'y était abîmé, le 13 janvier 1982. L'accident avait fait 78 morts, dont quatre automobilistes qui se trouvaient sur le pont.