Devant la Tour Eiffel, la joie des partisans du président

Cette photographie montre la Tour Eiffel et le Champ de Mars à Paris, le 24 avril 2022, après la victoire du président français et candidat du parti La République en marche (LREM) à la réélection Emmanuel Macron à l'élection présidentielle française(Photo, AFP) .
Cette photographie montre la Tour Eiffel et le Champ de Mars à Paris, le 24 avril 2022, après la victoire du président français et candidat du parti La République en marche (LREM) à la réélection Emmanuel Macron à l'élection présidentielle française(Photo, AFP) .
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Publié le Lundi 25 avril 2022

Devant la Tour Eiffel, la joie des partisans du président

  • Avec environ 58% des suffrages recueillis, les macronistes se sont offerts une victoire nette
  • Le garde des Sceaux, Éric Dupond-Moretti, est ému aux larmes

PARIS: Au Champ-de-Mars, à Paris, drapeaux français et européens se sont agités par dessus les cris de joie, dimanche à 20H00, lorsque le visage d'Emmanuel Macron est apparu sur les écrans devant plus de 2.000 de ses militants.

"Humilité", "sobriété" mais jubilation: il n'était pas question pour ces partisans de se laisser gâcher la victoire à la présidentielle, aidés par une météo finalement clémente.

"Je suis vraiment super contente", exulte Margaux, 26 ans, drapeau à la main. Qui prévient immédiatement: "Je m'attends à cinq années encore bousculées. Il faut maintenant qu'il prenne plus en compte l'écologie et le social".

Stanislas, fringant quinquagénaire, ne s'encombre pas de réserves: "Je suis content de l'avoir pour cinq ans de plus et tous les Français devraient être comme moi".

Dix minutes avant 20H00, c'était le président des Jeunes avec Macron, Ambroise Méjean, qui avait donné le ton en apparaissant sur scène et promettant une soirée "exceptionnelle".

Les premières estimations circulaient depuis 19H30, redonnant un large sourire aux partisans, malgré une hausse de huit points de Marine Le Pen depuis 2017, qui craignaient jusqu'à la dernière minute une "catastrophe" aiguillonnée par une forte abstention.

L'étonnante campagne, a minima jusqu'au premier tour, incertaine par une volatilité de l'électorat gagné par la "fatigue" voire la "colère", selon les analystes, ne devaient pas se transformer en étrange défaite.

Avec environ 58% des suffrages recueillis, les macronistes se sont offerts une victoire nette autant qu'une soirée d'allégresse avant les immenses chantiers que cette réélection ouvre.

Daft Punk 

A 20H00, devant les écrans géants qui diffusent la soirée électorale de France 2, "Waouh!", "On a gagné, elle a perdu", ainsi que le cri de ralliement de la campagne, "Et un, et deux, et cinq ans de plus", se disputaient au décibelmètre avant une Marseillaise entonnée dès 20H02.

"Je suis soulagée car j'ai eu très peur", confie Jackie Boissard, une employée de banque de 60 ans. "58%, c'est mieux qu'attendu", mais elle aussi met en garde: "Il faut maintenant qu'il prenne en compte toutes les voix car il y a trop de haine dans ce pays".

A 20H07, c'est Daft Punk qui est convoqué par un DJ aux manettes d'une puissante sono qui résonne sur les pelouses en crachant "One more time", "encore une fois".

Devant la Tour Eiffel, le ban et l'arrière-ban de la macronie peine à masquer son euphorie: "De la joie, de la satisfaction" devant une "victoire nette, avec un écart important" pour le secrétaire d'État chargé des Affaires européennes, Clément Beaune; un score "à la mesure des défis qui nous attendent", selon le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian.

Le garde des Sceaux, Éric Dupond-Moretti, est ému aux larmes.

Dans la foule de convaincus, Maxime, 25 ans, assistant d'éducation, et Mehdi, 40 ans, éducateur, tranchent: les deux ont voté il y a quinze jours pour le patron de La France insoumise et le font savoir en criant "Mélenchon, Mélenchon" au milieu des militants.

"Ce soir, on était là pour choisir notre ennemi, et Le Pen, ça n'était pas envisageable", clarifient-ils. Mais "on ne veut pas laisser le gouvernement tranquillement" poursuivre son chemin. 

Rendez-vous en juin: "J'espère qu'aux législatives, on va lui foutre une branlée... Et surtout, que Jean-Michel Blanquer ne va pas rester!"


Un influenceur franco-iranien jugé en juillet pour apologie du terrorisme

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
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  • La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels
  • Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient

BOBIGNY: Un influenceur franco-iranien sera jugé début juillet devant le tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis) pour apologie du terrorisme, ont indiqué jeudi à l'AFP le parquet et ses avocats.

Shahin Hazamy, 29 ans, s'est vu "délivrer une convocation à une audience du 3 juillet pour apologie du terrorisme par un moyen de communication en ligne en public", a déclaré le parquet, confirmant son arrestation mardi révélée par le magazine Le Point.

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels.

Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient.

"En s'en prenant à un journaliste la justice envoie un très mauvais signal à la liberté de la presse. Notre client Shahin Hazamy a subi un traitement inadmissible, avec une perquisition devant ses enfants en bas âge alors que les faits reprochés ont bientôt deux ans", ont déclaré à l'AFP ses avocats Nabil Boudi et Antoine Pastor.

Ces poursuites font suite à l'arrestation fin février d'une autre Iranienne en France, Mahdieh Esfandiari, actuellement écrouée pour apologie du terrorisme dans le cadre d'une information judiciaire confiée au Pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH).

Annonçant cette nouvelle arrestation en France d'un de ses ressortissants, la télévision d'Etat iranienne a fustigé mercredi une "violation flagrante de la liberté d'expression dans un pays qui prétend être une démocratie".


Macron appelle à intégrer Mayotte dans la Commission de l'océan Indien

Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
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  • "Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo
  • Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale

ANTANANARIVO: Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores.

"Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo.

La COI réunit les États insulaires (Madagascar, Comores, Maurice, Seychelles et La Réunion pour la France) dans le sud-ouest de l'océan Indien.

Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale.

"L'implication de nos populations, l'intégration de toutes nos îles dans les efforts de la COI pour la prospérité et la sécurité, dans la pluralité de ses dimensions maritime, alimentaire et pour la santé sont dans l'intérêt de nos peuples et de la région", a insisté M. Macron.

Il a suggéré toutefois d'"avancer de manière pragmatique vers cet objectif", sans réclamer l'intégration pleine et entière immédiate de l'archipel.

"La France est le premier bailleur de la COI", a-t-il aussi souligné, en précisant que l'Agence française du développement (AFD) gérait un "portefeuille de 125 millions d'euros de projets" de l'organisation.

"La COI est un modèle de coopération (...) Aucune de nos îles ne peut relever seule le défi", a-t-il ajouté, évoquant un "océan Indien profondément bousculé" par les défis planétaires actuels.

"Ensemble, en conjuguant nos atouts (..) nous pouvons tracer une voie nouvelle singulière", a-t-il assuré.

L'Union des Comores s'oppose à l'intégration de Mayotte dans la COI car elle conteste la souveraineté de la France sur Mayotte, restée française lorsque l'archipel des Comores est devenu indépendant en 1975.

Mayotte, tout comme les îles Éparses, autre territoire français hérité de la colonisation et revendiqué par Madagascar, sont au cœur du canal du Mozambique, voie majeure de transport maritime qui renferme d'importantes réserves en hydrocarbures.


Narcobanditisme à Marseille: le ministre de l'Intérieur annonce 21 arrestations dans «le haut du spectre»

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
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  • Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme"
  • Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail

MARSEILLE: Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a annoncé jeudi un coup de filet avec 21 interpellations de trafiquants appartenant au "haut du spectre" du narcobanditisme marseillais, lors d'un déplacement à Marseille.

Une opération "a eu lieu très tôt ce matin avec 21 interpellations liées au narcobanditisme, dans le haut de spectre, qui doit nous permettre de démanteler un réseau important sur Marseille", qui tenait la cité de la Castellane, dans les quartiers populaires du nord de la ville, a déclaré Bruno Retailleau lors d'une conférence de presse.

Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme", a insisté M. Retailleau.

Selon une source policière, cette enquête portait notamment sur du blanchiment.

Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail.

Au total, 170 enquêteurs ont été mobilisés pour ce coup de filet qui est, selon le ministre, "un coup dur", "sinon mortel", porté à ce réseau.

La cité de la Castellane, vaste ensemble d'immeubles blancs en bordure d'autoroute, est connue pour être un haut lieu marseillais de ces trafics de stupéfiants qui empoisonnent le quotidien des habitants. En mars 2024, Emmanuel Macron s'y était rendu pour lancer des opérations "place nette XXL" contre les trafiquants et depuis la présence policière y était quasi constante, mais si le trafic était moins visible il se poursuivait notamment via les livraisons.

Ce coup de filet n'a a priori "pas de lien" avec les récents faits visant des prisons en France, a également précisé le ministre.

Le ministre était à Marseille pour dresser un premier bilan des plans départementaux de restauration de la sécurité du quotidien, lancés en février, avec par exemple mercredi 1.000 fonctionnaires mobilisés dans les Bouches-du-Rhône qui ont procédé à 10.000 contrôles d'identité.

Au total, 106 personnes ont été interpellées, dont une trentaine d'étrangers en situation irrégulière, dans le cadre d'une opération "massive" et "visible".