Polémique au Canada sur la place des francophones

La question de la maitrise des deux langues du Canada par les dirigeants d'entreprises avait déjà fait scandale à l'automne (Photo, AFP).
La question de la maitrise des deux langues du Canada par les dirigeants d'entreprises avait déjà fait scandale à l'automne (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 24 avril 2022

Polémique au Canada sur la place des francophones

  • La question de la maitrise des deux langues du Canada par les dirigeants d'entreprises avait déjà fait scandale à l'automne
  • Le gouvernement canadien est loin d'être exemplaire en la matière dans un pays qui compte 8 millions de francophones sur 37 millions de Canadiens

MONTREAL: Les francophones sont-ils discriminés au Canada? Une série de nominations et de déclarations récentes relancent la polémique et font réagir jusqu'au gouvernement accusé de ne pas faire assez pour défendre le français, langue officielle du pays avec l'anglais.

Dernier accroc en date: plus aucun membre du conseil d'administration de la compagnie ferroviaire Canadien National (CN), dont le siège social est pourtant situé à Montréal, métropole francophone, ne parle le français.

La question de la maitrise des deux langues du Canada par les dirigeants d'entreprises avait déjà fait scandale à l'automne après le tollé suscité par les propos du président d'Air Canada, Michael Rousseau qui avait dit ne pas avoir le temps d'apprendre le français. Il avait dû présenter ses excuses quelques jours plus tard.

Ces deux entreprises - comme les aéroports canadiens, les ministères fédéraux, les sociétés d'Etat et les institutions fédérales - sont assujetties à la loi sur les langues officielles et doivent par conséquent pouvoir fournir un service en français et en anglais à leurs clients.

Se disant "frustré", le Premier ministre canadien Justin Trudeau a estimé que "les Canadiens d'expression française, à travers le pays, devraient se voir reflétés dans nos grandes institutions nationales". Il a demandé aux ministres responsables de s'assurer que le CN travaille rapidement pour rectifier la situation.

Cette nouvelle crise rappelle la fragilité du français dans un océan nord-américain anglophone, et les batailles passées pour défendre son usage et son statut de langue officielle, inclus dans la constitution canadienne depuis 1982.

Mais pour les défenseurs du français, inquiets de l'érosion de la langue de Molière, le gouvernement canadien est loin d'être exemplaire en la matière dans un pays qui compte 8 millions de francophones sur 37 millions de Canadiens.

Moins de 20% de Canadiens bilingues

"Il y a clairement une hypocrisie de la part de M. Trudeau qui est surtout ému par des dossiers qui ne relèvent pas de sa compétence", dénonce Stéphane Beaulac, professeur de droit à l'université de Montréal et codirecteur de l'Observatoire national en matière de droits linguistiques.

Ce dernier cite notamment la nomination par M. Trudeau de l'Inuite Mary Simon au poste de gouverneure générale. La nouvelle représentante officielle de la reine Elizabeth II dans le pays, est non-francophone. Originaire du Nunavik (nord du Québec), elle parle anglais et inuktitut. 

Cette semaine, le Commissaire aux langues officielles a regretté que les événements sur la page Facebook du Premier ministre ne soient pas tous doublés en français.

D'après les récents sondages d'opinion, les Canadiens sont très attachés, à plus de 90%, au bilinguisme qu'ils considèrent comme faisant partie de la culture canadienne mais moins de 20% d'entre eux maitrisent les deux langues.

"Tout le monde doit pouvoir être servi dans la langue de son choix puisque peu de Canadiens sont vraiment bilingues", explique Stéphanie Chouinard, professeure de sciences politiques au Collège militaire royal du Canada.

Mais "on attend la modernisation de la loi sur les langues officielles depuis 2019", ajoute-t-elle, regrettant le retard pris pour l'examen du projet de loi. Cette réécriture permettrait notamment de souligner l'asymétrie entre les deux langues officielles: sur 10 provinces, neuf ont l'anglais comme langue officielle.

"Pendant longtemps, défendre le français c'était être marqué comme souverainiste. Les choses ont changé aujourd'hui, donc les gens osent davantage contester la domination de l'anglais", ajoute Stéphane Beaulac.

Evoquant les récentes nominations, Frédéric Berard, docteur en droit linguistique, explique que "les gens sont fâchés, choqués et cette colère est justifiée". "Toutefois aujourd'hui ce genre de situation est relativement rare", notamment au Québec, ajoute celui qui a présidé les consultations nationales sur la réforme des langues officielles. 

Mais la situation est bien plus complexe pour les francophones qui ne vivent pas au Québec, ajoute-t-il, même s'il y a eu des avancées ces dernières années.


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.