Comment l'évolution géopolitique affecte-t-elle les possibilités d'investissement?

Interrogé sur les perspectives du Conseil de coopération du Golfe, Michael Bolliger, responsable des investissements chez UBS, a signalé qu'il s'agissait d'un moment propice pour la région et certainement aussi pour l'Arabie saoudite (Photo, AP).
Interrogé sur les perspectives du Conseil de coopération du Golfe, Michael Bolliger, responsable des investissements chez UBS, a signalé qu'il s'agissait d'un moment propice pour la région et certainement aussi pour l'Arabie saoudite (Photo, AP).
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Publié le Dimanche 24 avril 2022

Comment l'évolution géopolitique affecte-t-elle les possibilités d'investissement?

  • Il se passe des choses importantes, notamment autour de la Vision 2030, souligne Michael Bolliger, responsable des investissements chez UBS
  • Il a annoncé que l'Arabie saoudite est actuellement le sixième marché émergent mondial en termes de capitalisation boursière

RIYADH : Alors que le monde est confronté à une grande imprévisibilité géopolitique et économique, Michael Bolliger, responsable des investissements pour les marchés émergents chez UBS Global Wealth Management, a expliqué à Arab News dans une interview exclusive, comment le marché a réagi à cette série d'incertitudes.

Selon Bolliger, la guerre en Ukraine a mis en lumière le haut degré de différenciation des marchés émergents. « La hausse des prix des produits de base constitue un défi pour les importateurs comme la Turquie, l'Égypte et l'Inde, car leurs balances extérieures se détériorent. En revanche, ils constituent une aubaine pour les exportateurs de pétrole de la région du Golfe. Cette distinction se manifeste dans la divergence récente des écarts de taux des obligations souveraines des importateurs et des exportateurs», a-t-il expliqué.

Interrogé sur les perspectives du Conseil de coopération du Golfe, Michael Bolliger, responsable des investissements chez UBS, a signalé qu'il s'agit d'un moment propice pour la région et certainement aussi pour l'Arabie saoudite. «Il se passe des choses importantes, notamment autour de la Vision 2030. Nous voyons divers projets prendre forme et s'accentuer», a ajouté Bolliger.

Volatilité des prix du pétrole

Parlant du contexte mondial où les prix de l'énergie sont soutenus par l'économie mondiale qui sort de la pandémie, le responsable des investissements chez UBS a indiqué qu'il voyait la tendance à la reprise s'accélérer. «Dans l'ensemble, le monde est devenu beaucoup plus libre en termes de mouvements de personnes, ce qui signifie que les consommateurs sont plus à même de dépenser et que le secteur des services, en particulier, se porte bien», a expliqué Bolliger.

Bien entendu, il a ajouté que cela profite également au secteur de l'énergie, en combinaison avec les restrictions actuelles et probablement croissantes du côté de l'offre.

Bolliger a aussi souligné que les gens n'ont tout simplement pas investi dans les installations pétrolières pendant un certain temps. «Nous avons déjà vu avant la guerre en Ukraine que la croissance limitée de l'offre commençait à influencer les prix de l'énergie», a-t-il déclaré. «Et puis nous avons eu la situation en Ukraine qui a ajouté une autre étape à cette évolution, et les prix de l'énergie ont encore augmenté».

Il a souligné que ce mouvement est devenu un vent favorable important pour cette année et probablement même pour le moyen et long terme. «Vous observez le marché boursier saoudien et de la région dans son ensemble, et vous constatez que les prix des biens commencent manifestement à refléter l'environnement favorable», a ajouté Bolliger.

Interrogé sur la volatilité des prix du pétrole, Bolliger a avisé qu'il était juste de supposer qu'au moins pour les deux prochains trimestres, «nous verrons des prix du pétrole plus élevés que ce qui était envisagé dans leurs prévisions, il y a trois ou six mois».

Il a également fait remarquer que la raison en est que les preuves provenant d'autres pays touchés par les sanctions américaines indiquent que les conséquences des sanctions sur le pétrole russe pourraient prendre beaucoup de temps.

Avec la libération des réserves stratégiques aux États-Unis et ailleurs, Bolliger estime qu'à un moment donné, ils pourraient essayer de remplir à nouveau ces réserves. «Cela signifie encore que nous verrons un impact moindre sur la croissance économique en ce moment et donc moins d'impact sur la demande d'énergie pour les prochains trimestres».

Si Bolliger s'attend à ce que les prix de l'énergie restent volatils, en termes de niveau, de revenus et de volumes que l'Arabie saoudite ou le CCG peuvent exporter, il les considère comme une évolution positive au niveau local.

Perspectives d'avenir

Évaluant la performance des marchés financiers dans le monde aujourd'hui à la lumière de la pandémie, de la volatilité des prix du pétrole et du déroulement des événements en Ukraine, Bolliger a jugé qu'il y a beaucoup de choses dans l'espace produits de base en ce qui concerne la Russie. «Les gens doivent faire face aux interruptions dues aux sanctions et au risque de nouvelles sanctions. Cela a dans un premier temps, déclenché un certain nombre d’ajustements et de volatilité», a-t-il expliqué.

Toutefois, Bolliger a souligné que les marchés et les prix des produits de base ont commencé à se calmer un peu. «Nous constatons que, par exemple, lorsque nous examinons l'évolution des prix de l'énergie, elle est également liée à la libération des réserves stratégiques aux États-Unis et ailleurs, qui a agi comme un stabilisateur plus récemment».

Il a indiqué que dans ce contexte, les gens regardent les autres moteurs du marché et ce qu'ils voient, c'est que l'économie américaine se porte toujours assez bien. «Nous constatons toujours une croissance assez solide en Europe et ailleurs. La Chine a traversé une année 2021 difficile mais les perspectives pour 2022 seront probablement meilleures», a expliqué Bolliger.

Malgré toutes les choses terribles qui se passent en Ukraine, le responsable des investissements chez UBS a affirmé que les gens se rendent compte que l'économie mondiale pourrait encore se porter relativement bien en 2022, ce qui entraînerait un rebond des actifs à risque.

Bolliger croit que si l'on souhaite se concentrer sur les développements en Ukraine, «il ne faut pas perdre de vue tout ce qui se passe ailleurs».

Plus précisément, a-t-il expliqué, ce qui est le plus important, ce sont les perspectives de la politique monétaire, la réserve fédérale ayant clairement indiqué qu'elle devait faire beaucoup plus pour contenir la pression inflationniste.

«Il convient de rappeler qu'historiquement, chaque fois que la réserve fédérale a effectivement commencé à augmenter les taux d'intérêt, le marché a généralement réagi de manière assez positive, du moins pour les prochains trimestres», a déclaré Bolliger.

L'Arabie saoudite à l'honneur 

En ce qui concerne l'Arabie saoudite, Bolliger a révélé qu'il était impressionné par le fait que, malgré tous les défis auxquels le royaume a été confronté à cause de la pandémie, il a poursuivi sa trajectoire de réforme et son engagement à mettre en œuvre sa Vision 2030 et à diversifier l'économie.

Il a ajouté, de plus, même au plus fort de la pandémie, l'Arabie saoudite a pris certaines mesures de resserrement budgétaire, comme l'introduction de nouvelles taxes, etc. Bien que cela ne soit pas très populaire, a dévoilé Bolliger, cela montre que le gouvernement prend très au sérieux ses projets à moyen et long terme, ce qui est très encourageant.

Se souvenant de son récent voyage à Riyad, Bolliger s'est dit impressionné de voir à quel point la ville avait changé. «Cela prouve tout simplement qu'il se passe beaucoup de choses sur le terrain».

Grâce à ce vent favorable et à la discipline nécessaire pour respecter le plan d'ensemble, a-t-il ajouté, l'Arabie saoudite semble en mesure d'atteindre un jour ou l'autre certains des objectifs définis dans sa Vision 2030.

Malgré de nombreux défis, a ajouté Bolliger, le Royaume semble également prêt à transformer son économie en abandonnant les combustibles fossiles au profit d'autres sources de revenus.

Opportunités d'investissement

Interrogé sur les dernières opportunités d'investissement dans la région, en particulier en Arabie Saoudite, Bolliger a indiqué que les investisseurs apprécient le marché des titres à revenu fixe. «Nous pensons que les investisseurs n'apprécient généralement pas complètement la qualité de crédit des différents émetteurs de la région», a-t-il ajouté.

Par ailleurs, en ce qui concerne les actions, il a signalé que cette année encore, les actions saoudiennes semblent très prometteuses au niveau de l'indice, car elles ont été le marché émergent le plus performant en 2021. «Je pense que les gens sont plutôt optimistes. De plus en plus, il faut se rappeler que l'Arabie saoudite est devenue l'un des plus grands marchés de l'indice MSCI Emerging Markets », a soutenu Bolliger.

Il a annoncé que l'Arabie saoudite est actuellement le sixième marché émergent mondial en termes de capitalisation boursière. « Et la tendance est à la hausse », a-t-il éclairci.

Bolliger a rappelé qu'il y a quelques années, de nombreux gestionnaires de fonds disaient : «Je vais tout simplement ignorer ce marché parce qu'il est petit et que je ne le comprends pas bien». Mais il a insisté sur le fait que cela change maintenant, et que cela change en fait assez rapidement».

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


France: forte contraction de l'activité du secteur privé en novembre, selon l'indice PMI Flash

Le Premier ministre français Michel Barnier prononce un discours lors du forum d'affaires trilatéral France-Italie-Allemagne à Paris, le 22 novembre 2024. Le Forum trilatéral, qui en est à sa sixième édition, réunit les associations professionnelles MEDEF, Confindustria et BDI des trois pays, qui représentent les secteurs industriels des plus grandes économies européennes. (AFP)
Le Premier ministre français Michel Barnier prononce un discours lors du forum d'affaires trilatéral France-Italie-Allemagne à Paris, le 22 novembre 2024. Le Forum trilatéral, qui en est à sa sixième édition, réunit les associations professionnelles MEDEF, Confindustria et BDI des trois pays, qui représentent les secteurs industriels des plus grandes économies européennes. (AFP)
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  • "De très nombreuses entreprises interrogées ont imputé cette baisse de l'activité globale à la faiblesse de la demande" de la part des entreprises et des ménages, indique le communiqué
  • "Les données de l'enquête indiquent une accélération de la contraction, tant dans le secteur des services que dans l'industrie manufacturière en milieu de quatrième trimestre", soulignent S&P et HCOB

PARIS: L'activité du secteur privé français a enregistré en novembre sa plus forte contraction depuis janvier, avec un indice PMI Flash en recul pour le troisième mois consécutif, indiquent vendredi l'agence S&P Global et la Hamburg Commercial Bank (HCOB), qui calculent cet indice.

Le PMI Flash s'est établi à 44,8 en novembre, au plus bas depuis dix mois, contre 48,1 en octobre.

"De très nombreuses entreprises interrogées ont imputé cette baisse de l'activité globale à la faiblesse de la demande" de la part des entreprises et des ménages, indique le communiqué.

"Les données de l'enquête indiquent une accélération de la contraction, tant dans le secteur des services que dans l'industrie manufacturière en milieu de quatrième trimestre", soulignent S&P et HCOB.

La production a ainsi "fortement baissé" dans le secteur manufacturier, avec un taux de contraction le plus élevé depuis décembre 2023. Les fabricants attribuent cette baisse de l’activité à plusieurs facteurs, dont la faiblesse des secteurs automobile, cosmétique et du BTP, ainsi qu’une conjoncture morose sur les marchés étrangers.

"Les prestataires de services ont quant à eux mentionné un manque de visibilité économique et politique, se traduisant par une plus grande réticence des clients à engager des dépenses". L'activité "a ainsi enregistré son plus fort recul depuis janvier dernier" dans les services.

Le volume des nouvelles affaires s'est lui aussi contracté en novembre, une baisse qui est "la plus marquée depuis quatre ans". Cette tendance "reflète principalement une forte diminution des nouvelles commandes dans l’industrie manufacturière".

Le recul global des ventes "s’explique également par un très fort repli de la demande étrangère, les tensions géopolitiques et l’affaiblissement de la demande en provenance des Etats-Unis", qui ont entraîné "la plus forte contraction des nouvelles affaires à l’export depuis mai 2020".

Les perspectives d’activité pour les douze prochains mois "sont orientées à la baisse pour la première fois depuis mai 2020" dans le secteur privé en novembre, car de nombreuses entreprises craignent que la faiblesse prolongée de la demande soit synonyme d'une contraction de l'activité au cours de 2025.

Les répondants à cette enquête expliquent leur pessimisme par "le climat d’incertitude actuel, engendré notamment par la morosité de la conjoncture économique", et "par la fermeture d’entreprises et la faiblesse des secteurs de l’automobile et du BTP".

S&P et HCOB relèvent toutefois "une tendance favorable" sur un point: "l'emploi est reparti à la hausse", avec un taux de création de postes à un plus haut depuis six mois, "exclusivement" dû à une augmentation des effectifs dans les services.


450 000 emplois dans le secteur saoudien du divertissement d'ici 2030, selon le ministère de l'Investissement

La progression rapide du secteur du divertissement s'aligne sur les objectifs de la Vision 2030 du Royaume. (Shutterstock)
La progression rapide du secteur du divertissement s'aligne sur les objectifs de la Vision 2030 du Royaume. (Shutterstock)
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  • L'Arabie saoudite a délivré 34 permis d'investissement dans l'industrie du divertissement au cours du troisième trimestre de l'année
  • La progression rapide du secteur du divertissement s'aligne sur les objectifs de la Vision 2030 du Royaume, qui visent à réduire la dépendance du pays aux revenus du pétrole brut

RIYAD: Le secteur du divertissement en Arabie saoudite devrait créer 450 000 emplois et pourrait contribuer à hauteur de 4,2% au produit intérieur brut du pays d'ici à 2030, selon un nouveau rapport.

Dans son dernier communiqué, le ministère de l'Investissement du Royaume indique que l'Arabie saoudite a délivré 34 permis d'investissement dans l'industrie du divertissement au cours du troisième trimestre de l'année, ce qui représente une augmentation de 13% par rapport aux trois mois précédents.

Le ministère a ajouté que le nombre total de permis d'investissement délivrés dans le secteur du divertissement entre 2020 et la fin du troisième trimestre s'élevait à 303.

«Conformément à l’initiative saoudienne Vision 2030, l'Arabie saoudite vise à diversifier son économie et à améliorer la qualité de vie en promouvant le tourisme et la culture saoudienne à l'échelle internationale pour attirer les visiteurs. Le secteur du divertissement est un pilier crucial pour atteindre ces objectifs ambitieux, en se concentrant sur l'amélioration de la qualité de vie à travers diverses activités culturelles et de divertissement», a déclaré le ministère de l'Investissement.

La progression rapide du secteur du divertissement s'aligne sur les objectifs de la Vision 2030 du Royaume, qui visent à réduire la dépendance du pays aux revenus du pétrole brut, qui dure depuis des décennies.

En 2016, l'Arabie saoudite a créé l'Autorité générale pour le divertissement en vue de stimuler l'industrie du divertissement et des loisirs. Depuis, le Royaume a connu des développements notables, notamment la réouverture de salles de cinéma en 2018.

Selon le rapport, l'Arabie saoudite a délivré 2 189 permis dans le secteur du divertissement au cours des cinq dernières années.

Le Royaume a également accueilli 26 000 événements au cours des cinq dernières années, attirant plus de 75 millions de participants.

Le ministère a ajouté que l'essor du secteur du divertissement catalysait également la croissance du secteur du tourisme dans le Royaume.

Le rapport indique que le nombre de touristes entrants dans l'industrie du divertissement a atteint 6,2 millions en 2023, ce qui représente une augmentation de 153,3% par rapport à 2022.

Les dépenses des touristes entrants dans l'industrie du divertissement ont atteint 4 milliards de riyals saoudiens (1,07 milliard de dollars; 1 dollar = 0,95 euro) en 2023, soit une augmentation de 29,03% par rapport à l'année précédente.

«Le secteur du divertissement est un domaine vital et dynamique du Royaume, agissant comme un catalyseur pour le secteur du tourisme. En accueillant divers événements et activités, il stimule le tourisme et attire les visiteurs, ce qui se traduit par une augmentation des dépenses touristiques et un renforcement de l'économie locale», a déclaré le ministère de l'Investissement.

En 2023, le secteur du divertissement a attiré 35 millions de touristes locaux, soit une augmentation de 17% par rapport à 2022.

Les dépenses des touristes locaux en 2023 étaient de 4,7 millions de riyals saoudiens, ce qui représente une baisse marginale de 8,5% par rapport à l'année précédente.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Black Friday, moment privilégié pour les cadeaux de Noël, réjouit les e-commerçants et désespère les indépendants

Un piéton passe devant un magasin lors du Black Friday à Paris, le 25 novembre 2022. (AFP)
Un piéton passe devant un magasin lors du Black Friday à Paris, le 25 novembre 2022. (AFP)
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  • Une nouvelle opportunité pour faire ses achats de Noël avant l'heure, que saisiront "près de 60% des consommateurs français" cette année, selon une étude du Boston Consulting Group (BCG)

PARIS: Dépassé, le lèche-vitrine des boutiques enguirlandées de Noël? Faire ses cadeaux durant le Black Friday séduit désormais les consommateurs, une tendance mettant au défi logistique les acteurs de la vente en ligne, et désespérant les commerces indépendants.

Loriane, 26 ans, achète ses cadeaux de Noël pendant le Black Friday car "les offres sont plus intéressantes, ça permet de faire de plus beaux cadeaux", justifie auprès de l'AFP la jeune femme, qui travaille au ministère de l’Intérieur. Pareil pour Marlène, 53 ans, salariée d'Orange, qui recherche "les meilleures offres". Son collègue Julien, 42 ans, confirme : "En boutique l’année dernière, les gens se pressaient plus pour le Black Friday qu'à Noël".

Né aux États-Unis, le Black Friday a été introduit en France par Amazon "il y a à peu près 15 ans", rappelle à l’AFP Frédéric Duval, le directeur général d'Amazon.fr.

Une nouvelle opportunité pour faire ses achats de Noël avant l'heure, que saisiront "près de 60% des consommateurs français" cette année, selon une étude du Boston Consulting Group (BCG).

Les consommateurs plébiscitent le "large choix de produits, les prix bas et la livraison rapide", selon M. Duval.

Cet événement commercial est toujours lancé le vendredi après Thanksgiving, et se tiendra cette année le 29 novembre.

- Black Month -

"Aujourd’hui, le plus gros mois pour la consommation, c’est novembre" plutôt que décembre, abonde Marc Lolivier, délégué général de la Fédération du e-commerce et de la vente à distance (Fevad), qui juge auprès de l'AFP que ce phénomène "a cinq, six ans".

Evénement devenu phare de la vente en ligne, le Black Friday oblige les logisticiens à s'adapter pour faire face à l'afflux colossal de colis.

A titre d'exemple, en 2022, sur la semaine qui a suivi le Black Friday, La Poste avait livré 13,7 millions de colis. Elle en attend "16 millions en 2024", chiffre Jean-Yves Gras, le directeur général de Colissimo.

Certains entrepôts passent dès le mois de novembre "en trois-huit, sept jours sur sept, le dimanche et la nuit", comme à Cdiscount, décrit à l'AFP son PDG Thomas Métivier.

Les équipes sont massivement reforcées: Amazon recrute ainsi 8.000 saisonniers pour novembre-décembre.

Le défi est également technologique, comme pour Cdiscount, dont le site est visité par 10 millions de clients ce jour-là, contre 17 millions par mois en temps normal. "De loin la plus grosse journée de l’année en termes de trafic et d’achats", ce qui conduit les équipes à réaliser des crash-tests pour éprouver la robustesse de leur site internet, raconte M. Métivier.

Au fil des ans, le Black Friday est devenu une "Black Month", constate Quentin Benault, directeur général délégué de Mondial Relay, qui explique que les commerçants proposent des promotions dès le début du mois de novembre. Un soulagement pour les acteurs de l'e-commerce, car cela leur permet de lisser la charge logistique sur un mois plutôt qu'un seul jour.

- "Ça tue le commerce" -

Mais le Black Friday ne fait pas que des heureux. L’Union des Fabricants (Unifab), qui défend la propriété intellectuelle des industriels, alerte : cette période marquée par une profusion de colis en circulation "est une aubaine pour les contrefacteurs", leurs produits passant plus facilement entre les gouttes des contrôles.

"Plus de 8 millions de jeux et de jouets de contrefaçon ont été saisis par les douanes en 2023, la majorité au moment du Black Friday", rappelle sa directrice générale Delphine Sarfati-Sobreira à l'AFP.

Le Black Friday "tue la notion du commerce", déplore aussi Thibaut Ringo, directeur général d'Altermundi, un réseau de boutiques prônant une consommation responsable. "Le consommateur n’attend qu’une chose : qu'on fasse des remises mais nous, les commerçants indépendants, on ne peut pas s'aligner", se désole-t-il.

La Confédération des commerçants de France s'indigne, elle aussi, et met en garde contre des remises "pouvant être basées sur des prix de référence artificiels" et "des stocks spécifiques de moindre qualité proposés à prix cassés". Contre cette "concurrence déloyale", elle appelle à "mieux protéger [les] petits commerçants, qui font vivre [les différents] territoires".