Moscou vise le contrôle du Donbass et du sud de l'Ukraine, l'ONU évoque des «crimes de guerre»

Cette capture vidéo extraite d'une séquence publiée par le conseil municipal de Marioupol le 19 avril 2022 montre des nuages de fumée au-dessus de l'usine sidérurgique Azovstal, alors que la Russie poursuit ses efforts pour contrôler la ville portuaire assiégée de Marioupol. PHOTO AFP / CONSEIL MUNICIPAL DE MARIOUPOL
Cette capture vidéo extraite d'une séquence publiée par le conseil municipal de Marioupol le 19 avril 2022 montre des nuages de fumée au-dessus de l'usine sidérurgique Azovstal, alors que la Russie poursuit ses efforts pour contrôler la ville portuaire assiégée de Marioupol. PHOTO AFP / CONSEIL MUNICIPAL DE MARIOUPOL
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Publié le Vendredi 22 avril 2022

Moscou vise le contrôle du Donbass et du sud de l'Ukraine, l'ONU évoque des «crimes de guerre»

  • «L'un des objectifs de l'armée russe est d'établir un contrôle total sur le Donbass et le sud de l'Ukraine», a déclaré un haut responsable militaire russe
  • «Ils ne peuvent que retarder l'inévitable - le moment où les envahisseurs devront quitter notre territoire, en particulier Marioupol», a dit jeudi soir le président ukrainien Volodymyr Zelensky

ZAPORIJJIA : Moscou a annoncé vendredi viser le contrôle total du sud de l'Ukraine et de la région du Donbass près de deux mois après le début de l'invasion de ce pays par l'armée russe, accusée par l'ONU d'actions "pouvant relever de crimes de guerre".

"L'un des objectifs de l'armée russe est d'établir un contrôle total sur le Donbass et le sud de l'Ukraine", a déclaré un haut responsable militaire russe parlant d'une "deuxième phase de l'opération spéciale" visant, entre autres, à "assurer un couloir terrestre vers la Crimée".

Moscou avait revu ses plans à la baisse et retiré fin mars ses troupes de la région de Kiev et du nord.

L'Ukraine, qui a obtenu ces derniers jours une aide en armements plus substantielle des Occidentaux, continue d'assurer qu'elle peut repousser les soldats russes hors de son sol.

"Ils ne peuvent que retarder l'inévitable - le moment où les envahisseurs devront quitter notre territoire, en particulier Marioupol", a dit jeudi soir le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

"Le succès de l'offensive russe dans le sud dépend du sort de Marioupol", a pour sa part déclaré vendredi à l'AFP le gouverneur régional, Pavlo Kyrylenko.

Procession pascale vers Marioupol ? 

Ce port stratégique, que Moscou a assuré jeudi avoir "libéré", résiste encore aux forces russes, selon Kiev, qui affirme vendredi que les combattants ukrainiens "tiennent bon" dans l'immense complexe métallurgique Azovstal où sont également retranchés des civils.

Des civils qui ne pourront pas espérer vendredi emprunter un couloir d'évacuation pour trouver calme et sécurité, le gouvernement ukrainien jugeant la situation trop "dangereuse" sur les routes.

"Je m’adresse à tous ceux qui attendent d'être évacués : patientez, s’il vous plaît, tenez bon !", a lancé à leur adresse la vice-Première ministre ukrainienne Iryna Verechtchouk sur Telegram.

Le président du Conseil européen Charles Michel, qui représente les Etats membres de l'UE, a demandé vendredi à Vladimir Poutine, au cours d'un entretien téléphonique, de garantir la mise en place de couloirs humanitaires à Marioupol à l'occasion de la Pâque orthodoxe, célébrée dimanche.

Résumant cet échange téléphonique, le Kremlin a déclaré que le président russe avait affirmé que Kiev refusait la reddition des derniers soldats ukrainiens présents dans la zone industrielle d'Azovstal. 

L'armée russe a dit vendredi être prête à observer "à tout moment" une trêve "sur tout ou une partie" de ce site pour permettre l'évacuation de civils et la reddition de combattants.

L'Eglise orthodoxe ukrainienne relevant du patriarcat de Moscou a proposé d'organiser une procession pascale vers Marioupol afin d'en évacuer des civils et des militaires blessés.

«Exécutions sommaires»

Les autorités ukrainiennes accusent régulièrement les forces russes de cibler des voies utilisées par des personnes fuyant les combats.

"Dans les territoires provisoirement occupés, des unités de l’ennemi continuent de bloquer les mouvements de la population locale", ainsi que "la livraison de chargements d'aide humanitaires à partir de l’Ukraine", assure vendredi le ministère ukrainien de la Défense : "Il y a des cas de civils et de volontaires fusillés".

L'ONU a répertorié vendredi une série d'actions des militaires russes pouvant relever, selon elle, de crimes de guerre.

"Les forces armées russes ont bombardé et pilonné de manière aveugle des zones peuplées, tuant des civils et détruisant des hôpitaux, des écoles et d'autres infrastructures civiles, autant d'actions pouvant relever des crimes de guerre", a jugé une porte-parole du Haut commissariat des droits de l'homme à Genève.

L'ONU a documenté le "meurtre, y compris certains par exécution sommaire" de 50 civils dans la ville de Boutcha en banlieue de Kiev, a-t-elle ajouté.

L'Ukraine et les pays occidentaux accusent les troupes russes de "massacre" et de "crimes de guerre" après la découverte de dizaines de cadavres dans cette petite ville au nord-ouest de la capitale qui a été reprise le 31 mars par les soldats ukrainiens.  

Des journalistes de l'AFP qui ont pu s'y rendre dès le 2 avril ont vu les corps de vingt hommes habillés en civil éparpillés sur plusieurs centaines de mètres dans une rue de cette localité. L'un était couché sur son vélo, d'autres avaient à côté d'eux des sacs de provisions. Un autre avait les mains liées dans le dos. 

La police britannique a de son côté dit vendredi avoir reçu une cinquantaine de signalements de possibles crimes de guerre dans le cadre d'un appel à témoins lancé pour alimenter l'enquête de la Cour pénale internationale (CPI) et s'attendre à en obtenir plus avec l'arrivée au Royaume-Uni d'un nombre croissant de personnes ayant fui l'Ukraine. 

Crainte de «faux référendum»

Jeudi, le président de Etats-Unis Joe Biden a annoncé une nouvelle aide militaire de 800 millions de dollars à l'Ukraine.

Le Pentagone a précisé que cette nouvelle tranche comprenait 72 obusiers Howitzer et leurs véhicules, 144.000 obus et 121 drones d'attaque Phoenix Ghost.

Jeudi soir, M. Biden a qualifié "les grandes ambitions" de Vladimir Poutine d'"échec".

"Zelensky et son gouvernement démocratiquement élu sont toujours au pouvoir et les forces armées ukrainiennes accompagnées par les vaillants civils ukrainiens ont déjoué la conquête russe de leur pays", a-t-il écrit.

Cette affirmation n'a pas suffi à dissiper les inquiétudes du président ukrainien, qui a accusé la Russie de chercher à organiser un faux référendum d'indépendance dans les régions de Kherson et de Zaporijjia qu'elle occupe dans le sud de l'Ukraine.

Dans un message vidéo, M. Zelensky a demandé aux habitants des zones sous occupation de ne fournir aucune donnée personnelle, comme leur numéro de passeport, que leur réclameraient les forces russes.

"Ce n'est pas juste pour procéder à un recensement. (...) Ce n'est pas pour vous donner de l'aide humanitaire d'aucune sorte. C'est en fait pour falsifier un soi-disant référendum sur votre terre, si l'ordre d'organiser cette comédie arrive de Moscou", a averti le président ukrainien.

L'Ukraine avait déjà accusé, début mars, la Russie de chercher à mettre en scène à Kherson un "référendum" à l'image de celui qui, en 2014, avait scellé l'annexion de la Crimée par la Russie et qui est considéré comme illégal par Kiev et par les Occidentaux.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.