NEW YORK: La vidéo devenue virale d'un agent de police emmenant sans ménagement dans son véhicule un enfant noir de 8 ans, pour un paquet de chips volé, au nord de New York, a provoqué un flot de condamnations sur les réseaux sociaux et déclenché une procédure interne de la police.
"En tant que mère, c'était une vidéo déchirante à regarder", a condamné mercredi la gouverneure démocrate de l'Etat de New York, Kathy Hochul, depuis la ville de Syracuse, où l'incident a eu lieu et où elle se trouvait pour une réunion sur la Covid.
La vidéo, vue plus de 5 millions de fois sur l'un des comptes Twitter qui l'a relayée lundi, montre un policier blanc tenant par les bras l'enfant en pleurs, en présence d'au moins deux autres agents. Le policier tient également un paquet de chips bleu. Selon des médias, l'enfant a huit ans et l'incident s'est produit durant le week-end.
"Qu'est-ce que vous faites?", proteste l'homme qui prend la vidéo. "Devinez!", répond le policier, pendant qu'un de ses collègues affirme que l'enfant est "en train de voler".
"Il vole un paquet de chips et vous le traitez comme un criminel (...) s'il a volé des chips, je rembourse", lance encore le témoin.
Dans une déclaration officielle, la police de Syracuse a assuré mardi que "le mineur soupçonné de vol n'a pas été menotté", mais "placé à l'arrière d'une unité de patrouille et ramené directement chez lui". "Les agents ont rencontré le père de l'enfant et aucune charge n'a été retenue", a ajouté la police, qui a assuré que l'incident était "en cours d'examen".
La vidéo a provoqué un flot de condamnations sur les réseaux sociaux et ravivé les accusations récurrentes de racisme contre la police américaine.
"Plutôt que de lui parler ou de gérer l'incident différemment, les policiers ont choisi d'aggraver les choses et d'arrêter un jeune garçon manifestement terrifié", a dénoncé sur Twitter l'avocat Ben Crump, spécialisé dans la défense de familles victimes de violences policières.
Pour la gouverneure de New York, cette vidéo est moins surprenante pour les Afro-Américains, car "ils ont été habitués à recevoir un traitement différent de la part de la police et d'autres, tout au long de leur vie". "C'est pourquoi nous devons faire plus", a-t-elle ajouté.