RIYAD: Dans la foulée du dialogue stratégique entamé entre les Etats-Unis et l’Arabie saoudite, la porte-parole du département d’État américain, Morgan Ortagus, a mis l’accent sur le soutien de son pays au Royaume face à l'agression iranienne houthie et a déclaré que l'Arabie saoudite avait « absolument » le droit de se défendre.
Au cours d’un entretien téléphonique avec Arab News, elle décrit la relation saoudo-américaine comme « stratégique », « sophistiquée » et « bipartite » lorsqu’on lui demande comment le résultat des prochaines élections américaines pourrait impacter cette relation.
Concernant les critiques qui remettent en question la vente d’armes par les États-Unis au Royaume, Mme Ortagus explique que cela n’a rien de nouveau, et que des accords d’armement se déroulent « sous l'administration républicaine et démocrate depuis un certain temps » et que son administration, de même que les précédentes, soutenaient ces contrats. « Quand je vivais il y a environ une décennie en Arabie saoudite et que je travaillais sous l’administration Obama, je me souviens très bien de ces accords », raconte-t-elle.
« Nous savons que l’Arabie saoudite et d’autres pays du Golfe se trouvent en première ligne de l'agression iranienne, explique-t-elle. C’est pourquoi dans cette administration, nous avons cherché à soutenir et à renforcer nos alliés pour résister à l’Iran ».
La porte-parole du département d’État américain a exprimé sa vive inquiétude concernant le blocage du tanker pétrolier Safer, qui s’est échoué au large des côtes yéménites et qui fuit. « C’est une bombe à retardement dans la mer Rouge. S'il se brise, il dévastera l'écosystème de la mer Rouge, dévastant sa vie marine et son précieux patrimoine environnemental. Il privera aussi personnes qui dépendent de la mer Rouge de leurs moyens de subsistance. Les Houthis ont politisé la question de ce navire en imposant constamment de nouvelles conditions avant d’accorder l'accès aux fonctionnaires de l'ONU qui doivent monter à bord du Safer et faire le travail nécessaire pour éviter des dommages environnementaux colossaux dans toute la région. Nous demandons à ce que cette question soit réglée le plus vite possible, et que les experts de l’ONU puissent agir au plus vite ».
Un nouveau contrat d’un milliard de dollars entre les deux pays
À la suite du dialogue stratégique qui a eu lieu le 14 octobre, le secrétaire d’État américain, Mike Pompeo, a annoncé un large investissement d’un milliard de dollars pour la construction d’une nouvelle ambassade à Riyad et deux consulats à Djeddah et à Dharan. « Ceci démontre notre engagement envers l’Arabie saoudite », affirme Mme Ortagus. « La relation entre les deux pays dure depuis 75 ans, Nous y pensons en termes de passé, de présent et d’avenir. »
La porte-parole du département d’État américain a qualifié la relation entre les deux pays de « solide mais certainement pas sans défis ». « Nous avons été confrontés à d'énormes défis et à des moments très difficiles. Mais, lorsque nous commençons à regarder vers l’avenir, il est important que la relation entre les États-Unis et l’Arabie saoudite continue d’être une relation bipartite, comme elle l’a toujours été », affirme t-elle.
Commentant la relation saoudienne-américaine, elle a fait remarquer que ses aspects sont différents mais plus solides et nouveaux. « Cette relation va bien au-delà de l'armée, la sécurité et de la question du pétrole. Cela est devenu beaucoup plus compliqué », dit-elle. « Une relation commerciale beaucoup plus compliquée et des relations humaines très, très étroites. »
En outre, Mme Ortagus a réaffirmé le soutien des États-Unis au Royaume. « Nous estimons que les 75 prochaines années pourraient être fructueuses et positives, et permettront certainement de soutenir la Vision 2030 mise en œuvre par l’Arabie saoudite ».
La porte-parole du département d’État américain a enfin confirmé le soutien des États-Unis au prochain sommet virtuel du G20 organisé par l’Arabie saoudite. « En raison de la pandémie, beaucoup d’évènements dans le monde ont dû innover et s’organiser virtuellement plutôt que d’être annulés, y compris le sommet extraordinaire des dirigeants du G20 préside par l’Arabie saoudite cette année. Nous sommes tous déçus de ne pas être présents en Arabie saoudite pour assister à cette réunion, mais nous travaillerons en étroite collaboration », conclut-elle.
Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com