PEKIN: La Chine a annoncé lundi un rebond de sa croissance économique au premier trimestre (+4,8% sur un an), en dépit d'un confinement à Shanghai et dans plusieurs régions qui pénalise lourdement l'activité.
L'économie chinoise fait face "à des défis importants", a toutefois reconnu un haut responsable économique lors d'une conférence de presse.
Bien que sujet à caution, le chiffre officiel du PIB de la Chine est toujours scruté de près compte tenu du poids du pays dans l'économie mondiale.
Cette hausse était largement anticipée. Un groupe d'analystes sondés par l'AFP tablait toutefois sur un rebond plus modéré (4,3%).
Au quatrième trimestre 2021, le produit intérieur brut (PIB) du pays avait progressé de 4% sur un an.
L'économie est confrontée à "de multiples épreuves liées à une conjoncture mondiale de plus en plus difficile et complexe et de fréquents rebonds épidémiques" en Chine, a relevé un responsable du Bureau national des statistiques (BNS), Fu Linghui.
D'un trimestre à l'autre, la croissance du géant asiatique est en hausse de 1,3% seulement, un rythme inférieur à celui de la période octobre-décembre (1,6%).
La Chine, qui avait depuis deux ans largement maîtrisé sur son sol l'épidémie de Covid-19, fait face depuis le mois dernier à sa pire flambée de cas de toute la pandémie.
Plusieurs dizaines de millions de Chinois ont été confinés en mars dans la métropole technologique de Shenzhen (sud), et le sont toujours dans le nord-est du pays, berceau de l'industrie automobile, ainsi qu'à Shanghaï, la capitale économique.
A rebours de bon nombre de pays qui optent pour une cohabitation avec le virus et lèvent les restrictions, la Chine continue à suivre une politique zéro Covid.
Ces mesures nuisent gravement aux transports et aux chaînes d'approvisionnement et ont entraîné la mise à l'arrêt de très nombreuses entreprises.
Ces difficultés sont venues s'ajouter à celles qui pesaient déjà ces derniers mois sur l'économie chinoise: consommation atone, durcissement réglementaire dans plusieurs secteurs comme l'immobilier et la technologie, et incertitudes liées à la guerre en Ukraine.
En mars, les ventes de détail, principal indicateur des dépenses des ménages, ont reculé de 3,5% sur un an, après une accélération inattendue en janvier-février cumulés (6,7%), seules données alors publiées.
De son côté, la production industrielle s'est tassée le mois dernier à 5% sur un an, contre 7,5% sur les deux premiers mois de l'année.
Quant au taux de chômage, il s'est accru à 5,8% sur les deux premiers mois de l'année contre 5,5% en janvier et février.
Particulièrement surveillé par le pouvoir et calculé pour les seuls urbains, le taux de chômage avait atteint un record absolu de 6,2% en février 2020, au plus fort de l'épidémie, avant de refluer.