Second tour: le vote blanc domine chez les soutiens de Mélenchon

Jean-Luc Mélenchon, s'adresse à ses partisans au Cirque d'Hiver à Paris, le 10 avril 2022. (AFP).
Jean-Luc Mélenchon, s'adresse à ses partisans au Cirque d'Hiver à Paris, le 10 avril 2022. (AFP).
Short Url
Publié le Dimanche 17 avril 2022

Second tour: le vote blanc domine chez les soutiens de Mélenchon

  • Le vote Macron arrive ensuite avec 33,4% des voix, devant l'abstention avec près de 29%. Que ce soit via un vote blanc ou l'abstention, les deux tiers ont ainsi opté pour ne pas voter en faveur d'Emmanuel Macron
  • Le vote Le Pen n'était pas proposé, en vertu de la consigne donnée par le candidat LFI au soir du premier tour: «Vous ne devez pas donner une voix à Mme Le Pen»

PARIS : Le vote blanc ou nul est arrivé en tête, avec 37,65% des 215 292 voix exprimées, lors de la consultation qu'a réalisée Jean-Luc Mélenchon auprès de ses soutiens en vue du second tour de la présidentielle, a annoncé dimanche son site officiel.

Le vote Macron arrive ensuite avec 33,4% des voix, devant l'abstention avec près de 29%. Que ce soit via un vote blanc ou l'abstention, les deux tiers ont ainsi opté pour ne pas voter en faveur d'Emmanuel Macron.

Le vote Le Pen n'était pas proposé, en vertu de la consigne donnée par le candidat LFI au soir du premier tour: "Vous ne devez pas donner une voix à Mme Le Pen".

L'annonce des résultats sur le site melenchon2022.fr est précédée de la précision suivante: "Le résultat de cette consultation n’est pas une consigne donnée à qui que ce soit. Il indique quelles sont les appréciations des 215 292 personnes qui y ont participé. Chacun conclura et votera en conscience, comme il l’entend."

Le président du groupe LREM à l'Assemblée nationale Christophe Castaner s'est dit, sur BFMTV, "pas étonné" par ce résultat, tout en soulignant que cela ne représentait qu'"une petite partie de l'électorat" de Jean-Luc Mélenchon au premier tour (près de 22% des voix).

Il s'est adressé à cet électorat: "Ne pas choisir, c'est accepter de jouer à la roulette russe".

M. Castaner a taclé: "Je préfère lire les tribunes des leaders CGT et CFDT qui disent qu'il faut voter pour Emmanuel Macron. LFI fait un autre choix, peut-être qu'ils sont déjà dans le coup d'après, les élections législatives" de juin.

La consultation des 310 000 parrains en ligne de la candidature de M. Mélenchon s'est achevée samedi à 20H00. Elle était précédée par un mot de l'ex-candidat: le second tour "se dénouera au mépris de nos répulsions les plus fondamentales. Une présidence sans autorité morale en sortira", y confie le tribun.

Mais, ajoute-t-il, les deux finalistes "ne sont pas équivalents. Marine Le Pen ajoute au projet de maltraitance sociale qu’elle partage avec Emmanuel Macron un ferment dangereux d’exclusion ethnique et religieuse".

"C’est pourquoi j’ai dit et je répète que pas une voix ne devrait se porter sur la candidate d’extrême droite", écrit Jean-Luc Mélenchon.

Le candidat explique pourquoi il procède ainsi, alors que ses électeurs sont divisés sur le vote de second tour, selon certaines études: "Ne donnons pas à ce duo le gain de nous opposer entre nous à leur propos alors que nous sommes si fortement unis sur nos projets. La cohésion de l’Union Populaire est notre bien le plus cher."

Il avait déjà consulté ses soutiens en 2017, quand il avait terminé quatrième avec 19,58% des voix, avec la même exception: "Pas une voix à l'extrême droite".

La consultation avait également abouti à une majorité courte pour le vote blanc ou nul (36%), juste devant le vote pour Emmanuel Macron (près de 35%), un peu moins d'un tiers restant s'exprimant pour l'abstention.


Macron fustige les «bourgeois des centres-villes» qui financent «parfois» le narcotrafic

Short Url
  • Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international"
  • La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic

PARIS: Le président Emmanuel Macron a estimé mercredi lors du Conseil des ministres que ce sont "parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants", selon des propos rapportés par la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon lors de son compte-rendu.

Le chef de l'État a appuyé "l'importance d'une politique de prévention et de sensibilisation puisque, je reprends ses mots, +c'est parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants+", a précisé Maud Bregeon, ajoutant: "on ne peut pas déplorer d'un côté les morts et de l'autre continuer à consommer le soir en rentrant du travail".

Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international". La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic.

 


Amiante dans les écoles: plus de 50 personnes et sept syndicats portent plainte à Marseille

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
Short Url
  • "La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu
  • Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent"

MARSEILLE: Ils sont parents d'élèves, enseignants, agents municipaux: une cinquantaine de personnes, toutes exposées à l'amiante dans des écoles des Bouches-du-Rhône, vont déposer mercredi à Marseille une plainte contre X pour "mise en danger délibérée de la vie d'autrui".

Sept syndicats et trois associations de victimes de l'amiante sont aussi plaignants dans ce dossier, qui concerne 12 établissements scolaires, la plupart à Marseille.

"La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu, qui représente ces plaignants d'une douzaine d'établissements scolaires et dont la plainte va être déposée à 14h.

Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent".

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire.

"Une collègue est décédée en avril 2024 des suites d’un cancer lié à l’amiante, reconnu comme maladie professionnelle", a expliqué dans un dossier de presse le collectif stop amiante éducation, dans lequel sont réunis les syndicats et associations plaignants.

Le collectif dénonce "de nombreuses défaillances", notamment une absence d'information sur l'amiante, malgré les obligations réglementaires, ou encore une absence de protection pendant les travaux.

En mars, les syndicats enseignants avaient révélé que plus de 80% des bâtiments scolaires en France étaient potentiellement concernés par la présence d'amiante.

Un rapport du Haut Conseil de la Santé Publique publié en 2014, prévoit que d’ici 2050, 50.000 à 75.000 décès par cancer du poumon dus à l’amiante aient lieu, auxquels s’ajoutent jusqu'à 25.000 décès par mésothéliome (un autre type de cancer).

 


Assassinat de Mehdi Kessaci: «Non, je ne me tairai pas» face au narcotrafic, dit son frère dans une tribune au Monde

Short Url
  • "Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic"
  • "On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement"

PARIS: "Non, je ne me tairai pas" face au narcotrafic, a déclaré mercredi dans une tribune publiée dans le journal Le Monde Amine Kessaci, le frère de Mehdi, abattu jeudi à Marseille par deux personnes à moto.

"Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic", a également écrit le militant écologiste de 22 ans, engagé dans la lutte contre le narcobanditisme. En 2020, cette famille de six enfants avait déjà été endeuillée par l'assassinat d'un autre de ses frères, Brahim, 22 ans, dont le corps avait été retrouvé carbonisé dans un véhicule.

"On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement", a encore déclaré Amine Kessaci, qui a enterré mardi son frère Mehdi. "Voici ce que font les trafiquants : ils tentent d’annihiler toute résistance, de briser toute volonté, de tuer dans l’œuf tout embryon de révolte pour étendre leur pouvoir sur nos vies", a-t-il ajouté.

La protection policière qui lui a été accordée ne l'a pas été à ses proches, a souligné le militant écologiste de 22 ans. "Pourtant, qui ignorait que ma famille avait déjà payé un tribut de sang? Comment ne pas savoir que ma famille pouvait être touchée ?", s'est-il interrogé.

"Face à un tel ennemi, l’Etat doit prendre la mesure de ce qu'il se passe et comprendre qu'une lutte à mort est engagée", a-t-il encore prévenu.

"Il est temps d’agir, par exemple de faire revenir les services publics dans les quartiers, de lutter contre l’échec scolaire qui fournit aux trafiquants une main-d’œuvre soumise, de doter les enquêteurs et les forces de police des moyens dont ils ont besoin, de renforcer, de soutenir réellement les familles de victimes du narcotrafic. Nous comptons nos morts, mais que fait l’Etat ?"

Medhi Kessaci, 20 ans, a été assassiné jeudi à Marseille près d'une salle de concert par deux hommes à moto, activement recherchées, un "crime d'intimidation" et "un assassinat d'avertissement" pour les autorités.