L'offensive conservatrice contre le «wokisme» gagne les campus américains

L'ancien vice-président américain Mike Pence (à gauche) est accueilli par les jeunes Américains pour la liberté (YAF) à la chaire de l'Université de Virginie, Nick Cabrera, lors d'une conférence sur le campus organisée par le groupe à l'Université de Virginie à Charlottesville, Virginie, le 12 avril 2022. (Ryan M. Kelly/AFP)
L'ancien vice-président américain Mike Pence (à gauche) est accueilli par les jeunes Américains pour la liberté (YAF) à la chaire de l'Université de Virginie, Nick Cabrera, lors d'une conférence sur le campus organisée par le groupe à l'Université de Virginie à Charlottesville, Virginie, le 12 avril 2022. (Ryan M. Kelly/AFP)
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Publié le Samedi 16 avril 2022

L'offensive conservatrice contre le «wokisme» gagne les campus américains

  • Sur les campus universitaires américains, de jeunes conservateurs ont lancé une bataille d'envergure contre la bien-pensance, dont ils se disent victimes
  • La Young America's Foundation est une association étudiante qui invite commentateurs, hommes politiques et animateurs radio à plancher sur «comment sauver l'Amérique de la gauche woke»

CHARLOTTESVILLE, États-Unis :  «Quand j'étais au lycée, j'étais rejeté à cause de mes opinions»: sur les campus universitaires américains, de jeunes conservateurs ont lancé une bataille d'envergure contre la bien-pensance, dont ils se disent victimes.

«Ils m'insultaient, me traitaient d'idiot, d'arriéré ou de je ne sais quoi», raconte Jack, un étudiant «conservateur modéré» de l'université de Virginie, à 180 kilomètres de la capitale Washington.

Comme lui, de plus en plus de conservateurs --personnalités de renom ou simples anonymes-- reprochent aux progressistes de vouloir museler les idées qui leur seraient contraires.

Ils les taxent de «wokistes», un terme initialement utilisé par les militants progressistes pour désigner le fait d'être «en éveil» face aux injustices, depuis détourné en insulte. Et préparent la riposte.

- Pins Ronald Reagan -

Sur le campus de l'université de Virginie où des étudiants se lancent un frisbee sur la pelouse, comme vu parfois dans les films, Jack a commencé à participer aux événements de la Young America's Foundation, une association étudiante qui invite commentateurs, hommes politiques et animateurs radio à plancher sur «comment sauver l'Amérique de la gauche woke».

En cette soirée de printemps, l'association reçoit un invité de marque: le vice-président des Etats-Unis sous Donald Trump, Mike Pence, 62 ans.

L'annonce de sa venue est inscrite à la craie sur le goudron de ce campus aux élégants bâtiments en brique rouge classés au patrimoine mondial de l'Unesco.

Abby Hinton, étudiante en première année, a pris sa place pour apprendre à «se défendre» contre ceux qui «essaient de pousser leurs idées» dans l'université où «les idées de gauche prédominent».

Une fois passée la porte de l'auditorium où l'ex-vice-président vient parler, les élèves se voient proposer des exemplaires miniatures de la Constitution américaine, des pin's à l'effigie de Ronald Reagan et des autocollants «Je soutiens la liberté d'expression, pas le politiquement correct».

- «Guerre culturelle» -

Devant une salle comble et conquise, Mike Pence se lance dans de grandes tirades contre «l'endoctrinement politique» qui a selon lui remplacé «l'éducation patriotique» dont jouissaient les Américains.

Un étudiant l'interroge sur le cas d'une nageuse de leur université, arrivée deuxième sur un 450 mètres nage libre contre une nageuse transgenre, qui avait dans le passé concouru en tant qu'homme.

«Notre tradition d'excellence est affectée par la gauche woke», déplore le jeune homme, estimant que la nageuse transgenre n'aurait pas dû être autorisée à participer à cette compétition.

Mike Pence acquiesce.

«La gauche a passé des années à essayer de provoquer une guerre culturelle», dénonce-t-il. «Eh bien il semblerait qu'ils l'aient enfin lancée... et qu'ils soient en train de la perdre», déclame le tribun sous les applaudissements.

- 2024 dans le viseur -

La phrase n'est pas innocente.

Mettre ces deux camps dos-à-dos, répéter cet antagonisme à travers les campus, meetings de campagnes et sur les réseaux sociaux est une façon très efficace de mobiliser l'électorat de droite, selon le politologue Larry Sabato.

«Ce sont ces gens qui viennent voter aux primaires», explique-t-il sur les marches de l'université dans laquelle il enseigne.

Il prend pour exemple le cas de Glenn Youngkin, élu au poste de gouverneur de Virginie en novembre 2021 après avoir fait une campagne délibérément axée contre une soi-disant dérive de l'enseignement à l'école des questions raciales ou sexuelles.

Ces thèmes, prédit le professeur, seront aussi abordés de façon récurrente par les candidats lors des prochaines échéances électorales --les législatives de novembre et la présidentielle de 2024.

Mike Pence cherche-t-il par ces prises de position à faire son come-back politique, avec la Maison Blanche dans le viseur? La question lui est posée dans l'auditorium.

L'ancien vice-président lâche un petit rire. «Je vous tiendrai au courant.»


Record de 281 travailleurs humanitaires tués dans le monde en 2024, selon l'ONU

L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database. (AFP)
L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database. (AFP)
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  • L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database
  • "Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires

GENEVE: Un nombre record de 281 travailleurs humanitaires ont été tués dans le monde cette année, ont alerté les Nations unies vendredi, qui demandent que les responsables soient poursuivis.

L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database.

"Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires et coordinateur des situations d'urgence, Tom Fletcher, dans le communiqué.

Le Britannique souligne que "cette violence est inadmissible et dévastatrice pour les opérations d'aide".

"Les États et les parties au conflit doivent protéger les humanitaires, faire respecter le droit international, poursuivre les responsables et mettre un terme à cette ère d'impunité".

L'année 2023 avait déjà connu un nombre record, avec 280 travailleurs humanitaires tués dans 33 pays.

L'ONU souligne que la guerre à Gaza "fait grimper les chiffres". Il y a eu "au moins 333 travailleurs humanitaires qui ont été tués rien que dans la bande de Gaza" depuis le début de la guerre en octobre 2023, a indiqué le porte-parole de l'agence de coordination humanitaire de l'ONU (Ocha), Jens Laerke, lors d'un point de presse à Genève.

Nombre d'entre eux ont été tués dans l'exercice de leurs fonctions alors qu'ils fournissaient de l'aide humanitaire. La plupart travaillaient pour l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), dont 243 employés ont été tués depuis la guerre à Gaza, a indiqué M. Laerke.

Parmi les autres travailleurs humanitaires tués depuis le début de la guerre à Gaza figure notamment du personnel du Croissant-Rouge palestinien, a-t-il relevé.

Mais les menaces qui pèsent sur les travailleurs humanitaires ne se limitent pas à Gaza, indique l'ONU, soulignant que des "niveaux élevés" de violence, d'enlèvements, de harcèlement et de détention arbitraire ont été signalés, entre autres, en Afghanistan, en République démocratique du Congo, au Soudan du Sud, au Soudan, en Ukraine et au Yémen.

La majorité du personnel humanitaire tué sont des employés locaux travaillant avec des ONG, des agences de l'ONU et le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.

L'ONU explique que la violence à l'encontre du personnel humanitaire s'inscrit dans "une tendance plus large d'atteintes aux civils dans les zones de conflit", avec l'an dernier "plus de 33.000 civils morts enregistrés dans 14 conflits armés, soit une augmentation de 72% par rapport à 2022".

 


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.