Réunie en sommet, l'opposition iranienne en exil veut instaurer une « République laïque »

« Le soulèvement enflammé de novembre 2019 a démontré qu'il existe une force de renversement située au cœur des villes d'Iran », a estimé Maryam Radjavi, chef des Moudjahidine du peuple d'Iran. (Gent SHKULLAKU/AFP)
« Le soulèvement enflammé de novembre 2019 a démontré qu'il existe une force de renversement située au cœur des villes d'Iran », a estimé Maryam Radjavi, chef des Moudjahidine du peuple d'Iran. (Gent SHKULLAKU/AFP)
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Publié le Vendredi 17 juillet 2020

Réunie en sommet, l'opposition iranienne en exil veut instaurer une « République laïque »

  • Soutenue par des personnalités américaines et européennes, l’opposition réunie en sommet virtuel a appelé à construire « un Iran libre »
  • « Aujourd'hui, tout indique que la dictature religieuse est en phase de renversement », a jugé la dirigeante du MEK et présidente du CNRI

PARIS: L'opposition iranienne en exil, soutenue par des personnalités politiques américaines et européennes, a exhorté au « soulèvement » pour « reprendre l'Iran » et y construire un « pays libre », lors de son rassemblement annuel organisé en ligne à cause de la Covid-19, et ayant réuni des milliers de participants.

Ce sommet, inédit par sa forme et son ampleur, était organisé via Zoom, diffusant des images d'une salle dans la ville d'Ashraf 3 en Albanie où des centaines d'écrans ont retransmis des images de différents participants dans le monde.

30.000 points de connexion ont été recensés depuis « une centaine de pays », selon les organisateurs.

Les participants à ce rassemblement virtuel ont successivement pris la parole pour apporter leur soutien au Conseil national de la résistance iranienne (CNRI). Ce groupe d'opposition interdit en Iran est la vitrine politique des Moudjahidine du peuple (MEK), principal groupe d'opposition armée au régime islamique et organisation qualifiée de « secte terroriste » par Téhéran.

La dirigeante du MEK, également présidente du CNRI, Maryam Radjavi, a longuement pris la parole depuis l'Albanie, entourée des centaines d'écrans télévisés. « Nous, le peuple iranien et la Résistance iranienne, nous allons renverser ce régime et reprendre l’Iran. Nous allons bâtir un Iran libre et instaurer une République démocratique, laïque et non nucléaire », a-t-elle lancé.

« Aujourd'hui, tout indique que la dictature religieuse est en phase de renversement », a-t-elle jugé. « Le soulèvement enflammé de novembre (2019) a démontré qu'il existe une force de renversement située au cœur des villes d'Iran ».

Une gestion « calamiteuse »

Quelque 2.800 membres du MEK vivent dans la cité albanaise d'Ashraf 3. Le MEK avait soutenu en 1979 la révolution populaire qui avait renversé le régime impérial en Iran et conduit à l'avènement de la République islamique, mais s'est ensuite opposé aux nouvelles autorités.

Des vidéos de dizaines de membres présumés du MEK à l'intérieur de l'Iran, notamment des jeunes et des femmes, dissimulant leurs visages et scandant des slogans, ont aussi été diffusées.

Dans son discours, Maryam Radjavi a rendu hommage aux « victimes innocentes » de l'épidémie de nouveau coronavirus en Iran, affirmant qu'elle avait fait « jusqu'à ce jour au moins 72.000 morts en Iran » et accusant les autorités d'une gestion « calamiteuse » de la situation.

Les autorités iraniennes ont elles recensé 264.561 cas de contamination dans le pays, dont 13.410 morts. La maladie gagne nettement du terrain depuis près d'un mois en Iran, pays de loin le plus touché au Proche et au Moyen-Orient.

 « Une prison intérieure »

Le député français Philippe Gosselin (Les Républicains), qui s'est exprimé lors de ce rassemblement, a estimé que l'Iran était « devenu une prison intérieure ».

De son côté, l'avocat personnel de Donald Trump et ancien maire de New York Rudy Giuliani, joint via Zoom aux Etats-Unis, a prononcé un discours offensif.

« Le régime (iranien) est sur le point de tomber en ce moment », a-t-il affirmé, critiquant notamment la gestion par les autorités de l'épidémie de la Covid-19. « Le changement de régime en Iran est à portée de main. N'écoutez pas les pessimistes! », a-t-il martelé.

Un mouvement de contestation avait éclaté le 15 novembre en Iran dès l'annonce d'une forte hausse du prix de l'essence, en pleine crise économique, et avait touché une centaine de villes. Selon Washington, la répression des manifestations de novembre a fait plus de 1.000 morts. Les experts de l'ONU évoquent plus de 300 morts. Téhéran avait estimé à 230 le nombre de personnes tuées.


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.