Les missiles hypersoniques à l’épreuve de la guerre

Le ministre russe de la Défense inspecte des missiles hypersoniques difficilement interceptables par les défense antiaériennes (Photo, AFP).
Le ministre russe de la Défense inspecte des missiles hypersoniques difficilement interceptables par les défense antiaériennes (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 16 avril 2022

Les missiles hypersoniques à l’épreuve de la guerre

  • Le 18 mars, le ministre de la Défense russe annonçait avoir utilisé pour la première fois un missile hypersonique en Ukraine
  • En 2022, quatre pays ont annoncé avoir développé des missiles hypersoniques : les États-Unis, la Chine, la Corée du Nord et la Russie

PARIS : La guerre en Ukraine est un théâtre d’opération grandeur nature pour les armes de pointe et les missiles de dernière génération. Le 18 mars, le ministre de la Défense russe annonçait avoir utilisé pour la première fois un missile hypersonique pour détruire une base militaire dans l'ouest de l'Ukraine. Ces armes, faut-il le rappeler, faisaient la fierté de Vladimir Poutine lors de leur toute première exposition au grand public à l’occasion des défilés militaire à Moscou en 2019.

Un missile Kinjal a en effet été tiré mi-mars sur une usine d'armement. Le Kinjal est aussi qualifié, dans le jargon militaire, de missile aéro-ballistique, selon la fiche technique de France Stratégie. Cette arme peut aussi bien être opérationnelle dans l'atmosphère qu’à basse altitude, ce qui la rend moins prévisible pour les équipements de défense antiaériens.
Ces missiles hypersoniques, sont capables de voler à une vitesse supérieure à cinq fois celle du son. Ils sont un enjeu majeur de recherche pour les armées les mieux équipées. Ils sont au cœur de la course aux armements entre la Chine, les États-Unis, la Russie, le Royaume uni, l’inde et la France.

D’après le communiqué du Darpa, bras scientifique de l’armée américaine, les Etats-Unis rattrapent leur retard sur Pékin et Moscou. La Darpa a précisé dans un communiqué, le 5 avril, que le missile avait parcouru 550 km à au moins 6.100 km/h pour atteindre une altitude de 20.000 m.
La France a aussi, réalisé avec succès un tir à blanc de la version améliorée de son missile air-sol destiné aux frappes nucléaires le 23 mars dernier, selon le ministère des Armées dans un communiqué partagé sur les réseaux sociaux après le tir. Avec ArianeGroup et l’Onera, les armées françaises travaillent également à rattraper leur retard en matière de missiles hypersoniques nouvelle génération.

Les particularités de ces missiles hypersoniques 

Comme leur nom l'indique, leur rapidité est l’une des caractéristiques de ces armes qui mettent à mal les défenses antiaériennes et antimissiles de l’adversaire. Ces armes hypersoniques foncent sur leurs cibles à des vitesses supérieures à Mach5. Elles sont aussi manoeuvrables et imprévisibles. Contrairement à des missiles classiques, qualifiés de balistiques et parfois d’intercontinentaux, qui ont des trajectoires bien plus prévisibles ; les missiles hypersoniques peuvent être équipés de volets et d’ailerons leur permettant de rebondir sur différentes strates atmosphériques pour changer de direction.

En bref

Une vitesse hypersonique, selon les physiciens qui étudient l'aérodynamique, correspond à une vitesse bien supérieure à celle du son à partir de laquelle certains phénomènes deviennent plus importants : L'échauffement cinétique qui peut porter le missile à des températures de l'ordre de 1.000 degré Celsius 
Notons qu’il existe aujourd'hui deux types d'armes hypersoniques. Les missiles de croisière hypersonique et les planeurs hypersoniques, eux, sont lancés jusqu'en dehors de l'atmosphère par un missile balistique puis libérés pour pénétrer la haute atmosphère et planer jusqu'à leur cible. Les deux peuvent porter une charge conventionnelle, et une charge nucléaire.

Histoire et présent

Les travaux de recherche sur ce type d'armes, ultrarapides, ont été lancés pendant la Guerre froide. L’essor de ces armements semble, toutefois, connaitre une accélération nouvelle. En 2022 quatre pays ont annoncé avoir développé des missiles hypersoniques : les États-Unis, la Chine, la Corée du Nord et la Russie. Pour cette dernière, il s’agissait autant de détruire un entrepôt souterrain de munitions de l’armée ukrainienne que de marquer les esprits de l’ensemble des parties prenantes au conflit.


Record de 281 travailleurs humanitaires tués dans le monde en 2024, selon l'ONU

 Un nombre record de 281 travailleurs humanitaires ont été tués dans le monde cette année, ont alerté les Nations unies vendredi, qui demandent que les responsables soient poursuivis. (AFP)
Un nombre record de 281 travailleurs humanitaires ont été tués dans le monde cette année, ont alerté les Nations unies vendredi, qui demandent que les responsables soient poursuivis. (AFP)
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  • L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database
  • "Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires

GENEVE: Un nombre record de 281 travailleurs humanitaires ont été tués dans le monde cette année, ont alerté les Nations unies vendredi, qui demandent que les responsables soient poursuivis.

L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database.

"Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires et coordinateur des situations d'urgence, Tom Fletcher, dans le communiqué.

Le Britannique souligne que "cette violence est inadmissible et dévastatrice pour les opérations d'aide".

"Les États et les parties au conflit doivent protéger les humanitaires, faire respecter le droit international, poursuivre les responsables et mettre un terme à cette ère d'impunité".

L'année 2023 avait déjà connu un nombre record, avec 280 travailleurs humanitaires tués dans 33 pays.

L'ONU souligne que la guerre à Gaza "fait grimper les chiffres". Il y a eu "au moins 333 travailleurs humanitaires qui ont été tués rien que dans la bande de Gaza" depuis le début de la guerre en octobre 2023, a indiqué le porte-parole de l'agence de coordination humanitaire de l'ONU (Ocha), Jens Laerke, lors d'un point de presse à Genève.

Nombre d'entre eux ont été tués dans l'exercice de leurs fonctions alors qu'ils fournissaient de l'aide humanitaire. La plupart travaillaient pour l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), dont 243 employés ont été tués depuis la guerre à Gaza, a indiqué M. Laerke.

Parmi les autres travailleurs humanitaires tués depuis le début de la guerre à Gaza figure notamment du personnel du Croissant-Rouge palestinien, a-t-il relevé.

Mais les menaces qui pèsent sur les travailleurs humanitaires ne se limitent pas à Gaza, indique l'ONU, soulignant que des "niveaux élevés" de violence, d'enlèvements, de harcèlement et de détention arbitraire ont été signalés, entre autres, en Afghanistan, en République démocratique du Congo, au Soudan du Sud, au Soudan, en Ukraine et au Yémen.

La majorité du personnel humanitaire tué sont des employés locaux travaillant avec des ONG, des agences de l'ONU et le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.

L'ONU explique que la violence à l'encontre du personnel humanitaire s'inscrit dans "une tendance plus large d'atteintes aux civils dans les zones de conflit", avec l'an dernier "plus de 33.000 civils morts enregistrés dans 14 conflits armés, soit une augmentation de 72% par rapport à 2022".

 


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.