A Bédarrides, dans le sud-est de la France, on vote Marine Le Pen pour « plus d'égalité »

Au premier tour de la présidentielle, ce village de 5.000 habitants a accordé un très gros score à la fille de Jean-Marie Le Pen. (AFP).
Au premier tour de la présidentielle, ce village de 5.000 habitants a accordé un très gros score à la fille de Jean-Marie Le Pen. (AFP).
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Publié le Jeudi 14 avril 2022

A Bédarrides, dans le sud-est de la France, on vote Marine Le Pen pour « plus d'égalité »

  • Dans cette bourgade viticole, terroir du fameux Châteauneuf-du-Pape, à une quinzaine de kilomètres de la culturelle cité d'Avignon, ces électeurs croient à la victoire de la candidate du Rassemblement national
  • "Elle peut gagner", veut croire Mireille Boccabella, ancienne aide-soignante, qui perçoit 1.000 euros de retraite

BEDARRIDES: "Elle au moins, elle s'occupera de nous et pas du reste du monde": à Bédarrides, dans le sud-est de la France, près de la moitié des électeurs ont voté pour Marine Le Pen, la candidate d'extrême droite, comme en 2017. Et ils espèrent sa victoire, pour "plus d'égalité".


Au premier tour de la présidentielle, ce village de 5.000 habitants a accordé un très gros score à la fille de Jean-Marie Le Pen, loin devant l'autre candidat d'extrême droite Eric Zemmour (12,5%) et Emmanuel Macron (16,8%). 


Dans cette bourgade viticole, terroir du fameux Châteauneuf-du-Pape, à une quinzaine de kilomètres de la culturelle cité d'Avignon, ces électeurs croient à la victoire de la candidate du Rassemblement national (RN) face au président sortant.


"Elle peut gagner", veut croire Mireille Boccabella, ancienne aide-soignante, qui perçoit 1.000 euros de retraite, convaincue qu'une fois au pouvoir Marine Le Pen pourra améliorer son maigre pouvoir d'achat.


"Il faut plus d'égalité: que les riches payent l'impôt sur la fortune, que la richesse soit répartie et qu'on fasse plus pour les petites gens qui ne sont pas considérées", défend la sexagénaire. 


"Je veux pouvoir remplir mon caddie et laisser quelque chose à mes enfants et petits-enfants", poursuit-elle, contente que "sa" candidate soit revenue sur sa décision de quitter l'Europe et rassurée par sa position "modérée" face à Eric Zemmour, "trop radical".


Sur les thèmes de prédilection du RN, l'insécurité et l'immigration, Mireille reconnaît qu'à Bédarrides ce n'est pas un problème. Mais "justement on veut pas que ça change".


Le village du Vaucluse, où résident 30% de retraités, est "très recherché pour sa tranquillité et ils ne veulent pas la perdre", abonde le nouveau maire, Jean Bérard, élu sans étiquette mais dont la victoire a été revendiquée par le RN.

- "Ras-le-bol " -
"Je me garderais bien de donner une consigne de vote, les gens font ce qu'ils veulent, il n'y pas de honte", ajoute l'élu de cette commune où les anciennes fermes aux murs et arcades en pierre côtoient désormais de nouveaux lotissements.


Dans le Vaucluse, les électeurs du RN se situent "entre les catégories privilégiées, auxquelles ils n'ont pas le sentiment d'appartenir, et celle des +assistés+, selon eux, avec le sentiment qu'ils sont ceux qui financent l'assistanat", analyse Christèle Lagier, maîtresse de conférence en Sciences politiques à l'université d'Avignon.


"On se retrouve dans une zone rurale, avec des habitants de catégories non-favorisées, mécontents de leur situation et qui craignent que ça aille plus mal, et procèdent donc à un vote de +défense+", poursuit-elle.


John, 40 ans, employé municipal, "soumis au droit de réserve", a voté les années précédentes pour l'extrême droite et continuera à le faire: "y en a ras-le-bol, on s'occupe des autres pays et dans le nôtre les gens crèvent de faim". "Ca suffit de donner des aides sociales à ceux qui ne travaillent pas et que ceux qui bossent ne gagnent pas leur vie", s’insurge-t-il.


Ces votes sont des "bouffées" liées à un effet d'entraînement: "ils se montent le bourrichon", analyse l'ancien maire divers droite Christian Tort, tout en rappelant que, dans ce village qui compte près de 11% de chômeurs, "cela fait une bonne quinzaine d'années que les habitants votent extrême droite à toutes les élections".


"Il y a des gens qui votent pour le RN alors qu'ils fréquentent tous les jours des immigrés et que ça se passe très bien, et d'autres qui n'en voient jamais, mais en ont une peur affreuse", relève Christèle Lagier. "On a eu un matraquage médiatique des thèmes de l'immigration et de l'insécurité durant cette campagne. La candidature d'Eric Zemmour a très largement joué sur des catégories de personnes dont la principale source d'information est la télévision. Ils voient le monde à travers ça et n'ont pas besoin d'avoir des problèmes immédiats pour voter RN".


Une habitante, qui préfère rester anonyme, déplore: "Bédarrides est un village complètement renfermé sur lui-même. Ils ne veulent pas d'arabe, sauf celui qu'ils connaissent et qu'ils trouvent sympa. Les gens se fient à des slogans sans se rendre compte que le RN ne dit pas comment il veut parvenir à ses fins. Ils se font éblouir".


Nucléaire iranien : Paris dit être «en contact étroit» avec Washington

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  • "Au vu des récentes annonces concernant l'ouverture de négociations entre les Etats-Unis et l'Iran sur le programme nucléaire iranien, le ministre a rappelé l'engagement de la France et exprimé son soutien à tout effort diplomatique
  • Jean-Noël Barrot s'est entretenu au téléphone avec son homologue américain, Marco Rubio, mercredi soir

PARIS: La France est "en contact étroit" avec les Etats-Unis sur le dossier du nucléaire iranien et soutient les efforts diplomatiques américains, a déclaré jeudi le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, après une conversation entre les chefs de la diplomatie des deux pays.

"Au vu des récentes annonces concernant l'ouverture de négociations entre les Etats-Unis et l'Iran sur le programme nucléaire iranien, le ministre a rappelé l'engagement de la France et exprimé son soutien à tout effort diplomatique visant à parvenir à un accord solide et durable", a dit Christophe Lemoine.

Jean-Noël Barrot s'est entretenu au téléphone avec son homologue américain, Marco Rubio, mercredi soir.

Aux côtés du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, partisan d'une ligne très dure, le président américain Donald Trump avait créé la surprise en annonçant lundi que les Etats-Unis étaient engagés dans des discussions "directes" avec l'Iran, alors que ces deux pays n'ont plus de relations diplomatiques depuis 45 ans.

Mercredi, il avait ensuite souligné qu'une action militaire n'était pas exclue. "S'il faut recourir à la force, nous recourrons à la force", avait-il lancé. "Israël y sera bien évidemment très impliqué, il en sera le chef de file".

Cette menace survient à quelques jours de discussions qui doivent avoir lieu samedi dans le sultanat d'Oman et auxquelles participeront l'émissaire américain pour le Moyen-Orient Steve Witkoff ainsi que le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi.

Interrogé sur le niveau de coordination entre les Américains et les Européens qui ont, quant à eux, des discussions en format E3 (Allemagne, France, Royaume Uni) avec l'Iran, le porte-parole du Quai d'Orsay est resté évasif.

"Nous sommes en lien étroit avec nos partenaires américains. Nous continuerons à discuter avec eux", a-t-il affirmé, se refusant à dire si les Européens avaient été informés en amont des négociations menées par Washington.

Christophe Lemoine a par ailleurs répété que l'objectif était que l'Iran ne se dote pas de l'arme nucléaire, réaffirmant que "la seule voie est diplomatique".

"Toute initiative visant à amener l'Iran à l'abandon de son programme nucléaire est bienvenue", a-t-il dit, même si la fenêtre est "étroite" pour y parvenir.

Les Occidentaux, Etats-Unis en tête, soupçonnent depuis des décennies Téhéran de vouloir se doter de l'arme nucléaire. L'Iran rejette ces allégations et affirme que ses activités dans le nucléaire se limitent à des fins civiles.


France: le blocage de Sciences Po Strasbourg levé par la police

Le blocage par des étudiants de Sciences Po Strasbourg, entamé mercredi après le maintien d'un partenariat controversé entre cet établissement de l'est de la France et une université israélienne, a été levé jeudi par les forces de l'ordre, a constaté l'AFP.  Une cinquantaine de policiers sont intervenus en milieu de matinée. Après sommations, ils ont pu rétablir l'accès au bâtiment sans heurt. (AFP)
Le blocage par des étudiants de Sciences Po Strasbourg, entamé mercredi après le maintien d'un partenariat controversé entre cet établissement de l'est de la France et une université israélienne, a été levé jeudi par les forces de l'ordre, a constaté l'AFP. Une cinquantaine de policiers sont intervenus en milieu de matinée. Après sommations, ils ont pu rétablir l'accès au bâtiment sans heurt. (AFP)
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  • C'est la nouvelle présidente de l'université de Strasbourg, Frédérique Berrod, qui a sollicité l'intervention des forces de l'ordre, a indiqué à l'AFP le service de communication de l'Université
  • Mercredi, Mme Berrod avait appelé à la "levée du blocage"

STRASBOURG: Le blocage par des étudiants de Sciences Po Strasbourg, entamé mercredi après le maintien d'un partenariat controversé entre cet établissement de l'est de la France et une université israélienne, a été levé jeudi par les forces de l'ordre, a constaté l'AFP.

Une cinquantaine de policiers sont intervenus en milieu de matinée. Après sommations, ils ont pu rétablir l'accès au bâtiment sans heurt.

C'est la nouvelle présidente de l'université de Strasbourg, Frédérique Berrod, qui a sollicité l'intervention des forces de l'ordre, a indiqué à l'AFP le service de communication de l'Université.

Mercredi, Mme Berrod avait appelé à la "levée du blocage".

La décision de maintenir le partenariat entre Sciences Po Strasbourg et la Lauder School of Government de l'Université Reichman en Israël - que les étudiants accusent de soutenir la politique du gouvernement israélien à Gaza - "est prise" et "il me semble, a été la plus démocratique possible", avait-elle observé.

Mardi soir, le conseil d'administration de l'établissement d'enseignement supérieur a approuvé le maintien du partenariat par 16 voix pour, 14 contre et trois abstentions. Il a ainsi décidé de ne pas suivre les conclusions d'un "comité d'examen du partenariat" composé de 10 membres (cinq étudiants et cinq enseignants) mis en place en mars pour tenter de dégager une solution consensuelle et ainsi mettre fin aux blocages qui s'étaient tenus depuis janvier.

Ce comité a préconisé de mettre un terme aux échanges entre l'IEP Strasbourg et la Lauder School of Government, et de rechercher un "partenariat alternatif" avec une autre université israélienne.


Wauquiez et Saint-Pierre-et-Miquelon: «pas de polémique» sur une proposition «déroutante», dit Retailleau

 Bruno Retailleau, candidat à la présidence des Républicains, a assuré jeudi ne pas vouloir "polémiquer" sur la proposition, "à première vue déroutante", faite par son rival, Laurent Wauquiez, d'envoyer les "étrangers dangereux" sous obligation de quitter le territoire (OQTF) à Saint-Pierre-et-Miquelon. (AFP)
Bruno Retailleau, candidat à la présidence des Républicains, a assuré jeudi ne pas vouloir "polémiquer" sur la proposition, "à première vue déroutante", faite par son rival, Laurent Wauquiez, d'envoyer les "étrangers dangereux" sous obligation de quitter le territoire (OQTF) à Saint-Pierre-et-Miquelon. (AFP)
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  • Laurent Wauquiez, qui proposait "d'enfermer" à Saint-Pierre-et-Miquelon les personnes dangereuses sous obligation de quitter le territoire (OQTF) provoquant un tollé au sein de la classe politique, a réagi sur X aux propos de son rival à la présidence
  • "Ce qui est déroutant Bruno, c’est l’incapacité de la France, ministre après ministre, à régler le problème des OQTF et le fait d’accepter passivement que des criminels étrangers soient relâchés dans nos rues"

PARIS: Bruno Retailleau, candidat à la présidence des Républicains, a assuré jeudi ne pas vouloir "polémiquer" sur la proposition, "à première vue déroutante", faite par son rival, Laurent Wauquiez, d'envoyer les "étrangers dangereux" sous obligation de quitter le territoire (OQTF) à Saint-Pierre-et-Miquelon.

"Je ne veux pas en rajouter. Je me suis engagé, quand j'ai déclaré ma candidature, à ne pas polémiquer avec un compétiteur de ma famille politique", a souligné le ministre de l'Intérieur, lors d'une conférence de presse, place Beauvau, sur le bilan de ses six mois en poste.

"Donc je ne polémique pas, pas plus maintenant que demain sur cette cette question, cette proposition qui est à première vue déroutante", a-t-il ajouté. "Mais chacun a le droit en démocratie de s'exprimer et de proposer", a-t-il conclu.

Laurent Wauquiez, qui proposait "d'enfermer" à Saint-Pierre-et-Miquelon les personnes dangereuses sous obligation de quitter le territoire (OQTF) provoquant un tollé au sein de la classe politique, a réagi sur X aux propos de son rival à la présidence des Républicains.

"Ce qui est déroutant Bruno, c’est l’incapacité de la France, ministre après ministre, à régler le problème des OQTF et le fait d’accepter passivement que des criminels étrangers soient relâchés dans nos rues", a-t-il écrit sur le réseau social, proposant au ministre de l'Intérieur de "travailler ensemble" pour trouver des solutions.

Interrogé lors de sa conférence de presse sur l'hypothèse d'un départ de Beauvau s'il était désigné en mai président des LR, Bruno Retailleau l'a écartée: "Non, j'assume d'être candidat et ministre. Je pourrai assumer demain d'être président d'un parti et d'être ministre de l'Intérieur", a-t-il répondu. "Ce n'est pas ça qui constitue pour moi une butée. Ce qui constituerait une butée, c'est l'impossibilité d'agir ou d'autres éléments, mais nous n'en sommes pas là", a-t-il ajouté.