Présidentielle: Macron parle écologie, grand meeting pour Le Pen

Selon le baromètre Ipsos publié mercredi, 59% des électeurs ayant voté Jadot au premier tour pourraient mettre le 24 avril un bulletin Macron dans l'urne, 47% pour ceux de la candidate de droite Valérie Pécresse et 37% pour les électeurs insoumis (Photo, AFP).
Selon le baromètre Ipsos publié mercredi, 59% des électeurs ayant voté Jadot au premier tour pourraient mettre le 24 avril un bulletin Macron dans l'urne, 47% pour ceux de la candidate de droite Valérie Pécresse et 37% pour les électeurs insoumis (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 14 avril 2022

Présidentielle: Macron parle écologie, grand meeting pour Le Pen

  • Si les sondages donnent pour l'instant Emmanuel Macron vainqueur (53 à 55%), le match retour s'annonce beaucoup plus serré qu'en 2017
  • Pouvoir d'achat, réforme des retraites, diplomatie et construction européenne: le président sortant et la candidate d'extrême droite multiplient les fronts depuis lundi

PARIS: Un déplacement consacré à l'écologie pour Emmanuel Macron, le premier grand meeting de l'entre-deux-tours dans le sud pour Marine Le Pen: les deux finalistes de la présidentielle remontent au front jeudi dans une campagne menée tambour battant avant le second tour du 24 avril.

Mobiliser les troupes dans la dernière ligne droite mais aussi et surtout convaincre les indécis et les 12,8 millions de personnes qui se sont abstenues dimanche. Si les sondages donnent pour l'instant Emmanuel Macron vainqueur (53 à 55%), le match retour s'annonce beaucoup plus serré qu'en 2017.

Pouvoir d'achat, réforme des retraites, diplomatie et construction européenne: le président sortant et la candidate d'extrême droite multiplient les fronts depuis lundi, défendant des projets radicalement différents en répliquant aussitôt aux attaques du camp d'en face.

Après une campagne de premier tour en pointillés en raison de la guerre en Ukraine, le président-candidat enchaîne les déplacements en région.

Jeudi, il sera accueilli au Havre par son ancien Premier ministre Edouard Philippe, maire de la ville, mais pas tout à fait en terrain conquis puisque la cité portuaire, à l'instar de nombreuses grandes villes, a placé dimanche le leader insoumis Jean-Luc Mélenchon en tête des suffrages, près de trois points devant Emmanuel Macron.

Éoliennes

Après un entretien à France Bleu, le candidat Macron visitera dans l'après-midi le port, plus grande plateforme française pour les conteneurs, avant de se rendre à l'usine de production d'éolienne en mer Siemens Gamesa. 

Objectif: défendre les énergies renouvelables et particulièrement les éoliennes, sous le feu des critiques de la candidate RN. 

Mais aussi s'adresser aux électeurs à la fibre écologique, notamment à gauche, souvent sensibles à la ligne plus radicale de Jean-Luc Mélenchon au premier tour (21,95%) par rapport au "modéré" Yannick Jadot (4,63%).

"Nul n'est propriétaire de ses voix" et "je parle au peuple français", a souligné le président-candidat mercredi soir sur TF1. Rappelant sa volonté d'"écouter et convaincre", il a répété qu'il dévoilerait les amendements à son programme "dans les prochains jours".

Par exemple, la "planification écologique" chère au candidat insoumis, "je peux m'en nourrir" comme d'autres propositions du candidat Yannick Jadot, a-t-il poursuivi. 

Selon le baromètre Ipsos publié mercredi, 59% des électeurs ayant voté Jadot au premier tour pourraient mettre le 24 avril un bulletin Macron dans l'urne, 47% pour ceux de la candidate de droite Valérie Pécresse et 37% pour les électeurs insoumis.

Pas grand-chose à attendre par contre pour le président-candidat du côté de l'ancien polémiste d'extrême droite Eric Zemmour: 81% d'entre eux choisiraient Marine Le Pen contre seulement 4% Emmanuel Macron.

«Mobilisation»

Longue journée en perspective aussi pour Marine Le Pen: invitée de l'émission "Les Quatre vérités" sur France 2 à 07h30, elle répondra en début d'après-midi aux lecteurs de La Provence avant de tenir un meeting en soirée au parc des expositions d'Avignon. 

Elle n'est arrivée qu'en troisième position (près de 19% des voix) dimanche dans la cité des papes, 18 points derrière le leader insoumis et juste derrière Emmanuel Macron. Mais dans l'ensemble du département du Vaucluse, la candidate RN a pris le large avec près de 30% des suffrages.

Lors d'un entretien avec BFMTV mercredi, elle a dit faire "le maximum" pour cette campagne de l'entre-deux-tours, affirmant qu'elle était "en campagne depuis 30 semaines, lui (Emmanuel Macron) depuis 3 jours". Elle a de nouveau appelé à la nécessaire "mobilisation" de son électorat, essentiellement populaire. 

Interrogé sur le débat du 20 avril avec le président sortant, temps fort traditionnel avant le second tour, elle a tenté de minimiser sa portée.

"C'est un moment important mais une élection ne se joue pas uniquement sur un débat" même si en 2017 sa prestation n'avait pas été "particulièrement réussie", a-t-elle reconnu. Aujourd'hui, "je l'aborde très sereinement", a-t-elle affirmé.


Un influenceur franco-iranien jugé en juillet pour apologie du terrorisme

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
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  • La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels
  • Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient

BOBIGNY: Un influenceur franco-iranien sera jugé début juillet devant le tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis) pour apologie du terrorisme, ont indiqué jeudi à l'AFP le parquet et ses avocats.

Shahin Hazamy, 29 ans, s'est vu "délivrer une convocation à une audience du 3 juillet pour apologie du terrorisme par un moyen de communication en ligne en public", a déclaré le parquet, confirmant son arrestation mardi révélée par le magazine Le Point.

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels.

Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient.

"En s'en prenant à un journaliste la justice envoie un très mauvais signal à la liberté de la presse. Notre client Shahin Hazamy a subi un traitement inadmissible, avec une perquisition devant ses enfants en bas âge alors que les faits reprochés ont bientôt deux ans", ont déclaré à l'AFP ses avocats Nabil Boudi et Antoine Pastor.

Ces poursuites font suite à l'arrestation fin février d'une autre Iranienne en France, Mahdieh Esfandiari, actuellement écrouée pour apologie du terrorisme dans le cadre d'une information judiciaire confiée au Pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH).

Annonçant cette nouvelle arrestation en France d'un de ses ressortissants, la télévision d'Etat iranienne a fustigé mercredi une "violation flagrante de la liberté d'expression dans un pays qui prétend être une démocratie".


Macron appelle à intégrer Mayotte dans la Commission de l'océan Indien

Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
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  • "Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo
  • Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale

ANTANANARIVO: Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores.

"Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo.

La COI réunit les États insulaires (Madagascar, Comores, Maurice, Seychelles et La Réunion pour la France) dans le sud-ouest de l'océan Indien.

Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale.

"L'implication de nos populations, l'intégration de toutes nos îles dans les efforts de la COI pour la prospérité et la sécurité, dans la pluralité de ses dimensions maritime, alimentaire et pour la santé sont dans l'intérêt de nos peuples et de la région", a insisté M. Macron.

Il a suggéré toutefois d'"avancer de manière pragmatique vers cet objectif", sans réclamer l'intégration pleine et entière immédiate de l'archipel.

"La France est le premier bailleur de la COI", a-t-il aussi souligné, en précisant que l'Agence française du développement (AFD) gérait un "portefeuille de 125 millions d'euros de projets" de l'organisation.

"La COI est un modèle de coopération (...) Aucune de nos îles ne peut relever seule le défi", a-t-il ajouté, évoquant un "océan Indien profondément bousculé" par les défis planétaires actuels.

"Ensemble, en conjuguant nos atouts (..) nous pouvons tracer une voie nouvelle singulière", a-t-il assuré.

L'Union des Comores s'oppose à l'intégration de Mayotte dans la COI car elle conteste la souveraineté de la France sur Mayotte, restée française lorsque l'archipel des Comores est devenu indépendant en 1975.

Mayotte, tout comme les îles Éparses, autre territoire français hérité de la colonisation et revendiqué par Madagascar, sont au cœur du canal du Mozambique, voie majeure de transport maritime qui renferme d'importantes réserves en hydrocarbures.


Narcobanditisme à Marseille: le ministre de l'Intérieur annonce 21 arrestations dans «le haut du spectre»

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
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  • Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme"
  • Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail

MARSEILLE: Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a annoncé jeudi un coup de filet avec 21 interpellations de trafiquants appartenant au "haut du spectre" du narcobanditisme marseillais, lors d'un déplacement à Marseille.

Une opération "a eu lieu très tôt ce matin avec 21 interpellations liées au narcobanditisme, dans le haut de spectre, qui doit nous permettre de démanteler un réseau important sur Marseille", qui tenait la cité de la Castellane, dans les quartiers populaires du nord de la ville, a déclaré Bruno Retailleau lors d'une conférence de presse.

Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme", a insisté M. Retailleau.

Selon une source policière, cette enquête portait notamment sur du blanchiment.

Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail.

Au total, 170 enquêteurs ont été mobilisés pour ce coup de filet qui est, selon le ministre, "un coup dur", "sinon mortel", porté à ce réseau.

La cité de la Castellane, vaste ensemble d'immeubles blancs en bordure d'autoroute, est connue pour être un haut lieu marseillais de ces trafics de stupéfiants qui empoisonnent le quotidien des habitants. En mars 2024, Emmanuel Macron s'y était rendu pour lancer des opérations "place nette XXL" contre les trafiquants et depuis la présence policière y était quasi constante, mais si le trafic était moins visible il se poursuivait notamment via les livraisons.

Ce coup de filet n'a a priori "pas de lien" avec les récents faits visant des prisons en France, a également précisé le ministre.

Le ministre était à Marseille pour dresser un premier bilan des plans départementaux de restauration de la sécurité du quotidien, lancés en février, avec par exemple mercredi 1.000 fonctionnaires mobilisés dans les Bouches-du-Rhône qui ont procédé à 10.000 contrôles d'identité.

Au total, 106 personnes ont été interpellées, dont une trentaine d'étrangers en situation irrégulière, dans le cadre d'une opération "massive" et "visible".