BERLIN : Le parquet fédéral allemand a annoncé mercredi la mise en accusation d'un Allemand sympathisant du réseau néo-nazi américain "Division Atomwaffen" soupçonné d'avoir voulu déclencher "une guerre des races" en Allemagne via des attentats à l'explosif et à l'arme à feu.
L'accusé, désigné par le parquet comme Marvin E., "est accusé d'avoir essayé de fonder une organisation terroriste et d'avoir préparé un acte de violence grave et dangereux" pour l'Etat allemand, indique l'institution dans un communiqué.
Le suspect, dont l'âge n'est pas précisé, mais qui était adolescent au moment des faits, s'est décidé à l'été 2021 de déclencher dans les trois ans à venir "une guerre civile des races" pour "préserver la population blanche" selon l'idéologie de la "Division Atomwaffen" (division de l'arme nucléaire).
Ce réseau néo-nazi composé de jeunes, créé en 2015 aux Etats-Unis, s'est fait connaître notamment par des campagnes de recrutement sur les campus, détaille le parquet.
Le jeune homme avait commencé à s'informer sur l'achat d'armes à feu et acheté des composants via internet pouvant servir à la fabrication d'explosifs. Par ailleurs, il avait prévu de créer son groupuscule baptisé la "Division Atomwaffen Hessen", du nom de sa ville de résidence à l'ouest du pays, et voulait recruter des membres.
L'accusé n'a pas eu le temps de passer à l'acte: la police l'a interpellé le 21 septembre 2021 et il est incarcéré depuis.
Début avril, les autorités allemandes avaient procédé à un vaste coup de filet dans les milieux terroristes d'extrême-droite, dans le cadre d'une enquête plus large, associant police et services de renseignement militaire depuis 2019.
Quatre suspects du groupuscule "Knockout 51" avait alors été arrêtés. Les investigations en cours visent aussi le groupe d'extrême droite "Atomwaffen Division Deutschland".
Les autorités allemandes ont érigé la violence d'extrême droite au premier rang des menaces pour l'ordre public, avant le risque jihadiste.
Le meurtre en juin 2019 par un militant néonazi de Walter Lübcke, élu du parti conservateur qui défendait la politique d'accueil des migrants de l'ancienne chancelière, avait profondément secoué le pays.