Cinq leçons à tirer de l'élection présidentielle française

Des électeurs font la queue pour déposer leur bulletin de vote pour le premier tour de l'élection présidentielle française dans un bureau de vote à Lyon, le 10 avril 2022. (AFP).
Des électeurs font la queue pour déposer leur bulletin de vote pour le premier tour de l'élection présidentielle française dans un bureau de vote à Lyon, le 10 avril 2022. (AFP).
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Publié le Lundi 11 avril 2022

Cinq leçons à tirer de l'élection présidentielle française

  • Marine le Pen est en tête dans le nord industriel et sur la côte méditerranéenne. À l'inverse, Emmanuel Macron est arrivé en tête dans l'Ouest et l'Est, ainsi que dans le centre de la France
  • Au sein d'une gauche éclatée, la socialiste Anne Hidalgo, le vert Yannick Jadot et le communiste Fabien Roussel ont chacun remporté moins de 5%

PARIS : Du vote des jeunes à l'occultation de la crise écologique, cinq choses à retenir sur le premier tour de l'élection présidentielle française.

Les jeunes ne votent pas Macron

Même s'il n'a que 44 ans et qu'il a pris ses fonctions en 2017 comme le plus jeune président de l'histoire contemporaine de la France, Emmanuel Macron n'a pas fait le plein de voix chez les jeunes.

Entre 34,8% et 36% des 18-24 ans ont préféré voter pour le candidat de gauche radicale Jean-Luc Mélenchon, alors que seulement 21% à 24,3% ont choisi M. Macron, selon des sondages d'Harris Interactive.

Et la situation est pire pour le président sortant chez les 25-34 ans avec un score de 19,3% à 21%, le situant derrière Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon.

"C'est un phénomène  générationnel", a expliqué le président du groupe La République En Marche à l'Assemblée Nationale Christophe Castaner, sur la chaîne de télévision BFM-TV. Il a aussi ajouté qu'il espérait que les jeunes soient "mobilisés" par les questions environnementales.

"J'ai vu beaucoup de jeunes qui m'ont dit +j'ai voté M. Mélenchon+, j'essaie de les convaincre", a expliqué M. Macron lundi lors d'un bain de foule à Denain, dans le nord du pays.

Géographie

Le premier tour présidentiel révèle une carte de France complètement divisée. Marine le Pen est en tête dans le nord industriel et sur la côte méditerranéenne.

À l'inverse, Emmanuel Macron est arrivé en tête dans l'Ouest et l'Est, ainsi que dans le centre de la France. 

Jean-Luc Mélenchon a quant à lui fini premier dans certains arrondissements de Paris, des villes importantes comme Lille (Nord), Strasbourg (Est), Nantes ou Rennes(Ouest), certaines banlieues populaires et dans les territoires d'Outre-Mer.

Dans le besoin de trouver de nouveaux électeurs pour le second tour, M. Macron a visité dimanche Denain,  petite ville située dans le nord industriel français. 

La gauche manque sa chance

M. Mélenchon a terminé juste derrière Marine Le Pen, avec une différence de seulement 1,2 point.

Au sein d'une gauche éclatée, la socialiste Anne Hidalgo, le vert Yannick Jadot et le communiste Fabien Roussel ont chacun remporté moins de 5%. 

Si leurs voix avaient été reportées sur M. Mélenchon, le candidat de gauche radicale aurait pu finir au second tour, à la place de Marine Le Pen. 

"Ils n’ont pas eu le sens de leur devoir, de bien comprendre que lorsque l’on est candidat à une élection présidentielle on est au service de cette histoire. Ce n’est pas l’histoire qui est au service de votre petit ego", a fustigé l'ancienne candidate du Parti socialiste Ségolène Royal sur BFM-TV.

Le désastre à droite

La formation de la droite traditionnelle a donné plusieurs présidents à la France, dont Nicolas Sarkozy ou Jacques Chirac. Ce camp, sous diverses appellations, a dominé la politique française pendant de nombreuses années, avant de se retrouver tiraillé entre Emmanuel Macron et l'extrême droite.

Dimanche, sa candidate Valérie Pécresse n'a recueilli que 4,8% des voix. Nicolas Sarkozy avait refusé de la soutenir.

Pour couronner le tout, le parti est maintenant confronté à une crise financière et Mme Pécresse a appelé ses partisans à aider le parti.

"Il en va de la survie des Républicains, et au-delà de la survie de la droite républicaine", a-t-elle prévenu. 

Les Verts dans l'ombre

En Allemagne voisine, les Verts sont membres du gouvernement et jouent depuis longtemps un rôle central dans la politique nationale. Certains de leurs membres occupent même des ministères clés comme celui des Affaires étrangères et celui de l'Économie.

En France, Les Verts avaient réussi à remporter de grandes villes lors d'élections municipales comme Bordeaux, Lyon et Grenoble. Mais ils n'ont jamais réussi à passer à l'échelon national.

Leur candidat Yannick Jadot n'a pas non plus réussi à franchir la barre des cinq pour cent et le parti est désormais lui aussi embourbé dans une crise financière. 

"L'écologie sera absente du second tour", s'est lamenté Yannick Jadot après l'annonce des résultats. 


Nucléaire iranien : Paris dit être «en contact étroit» avec Washington

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  • "Au vu des récentes annonces concernant l'ouverture de négociations entre les Etats-Unis et l'Iran sur le programme nucléaire iranien, le ministre a rappelé l'engagement de la France et exprimé son soutien à tout effort diplomatique
  • Jean-Noël Barrot s'est entretenu au téléphone avec son homologue américain, Marco Rubio, mercredi soir

PARIS: La France est "en contact étroit" avec les Etats-Unis sur le dossier du nucléaire iranien et soutient les efforts diplomatiques américains, a déclaré jeudi le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, après une conversation entre les chefs de la diplomatie des deux pays.

"Au vu des récentes annonces concernant l'ouverture de négociations entre les Etats-Unis et l'Iran sur le programme nucléaire iranien, le ministre a rappelé l'engagement de la France et exprimé son soutien à tout effort diplomatique visant à parvenir à un accord solide et durable", a dit Christophe Lemoine.

Jean-Noël Barrot s'est entretenu au téléphone avec son homologue américain, Marco Rubio, mercredi soir.

Aux côtés du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, partisan d'une ligne très dure, le président américain Donald Trump avait créé la surprise en annonçant lundi que les Etats-Unis étaient engagés dans des discussions "directes" avec l'Iran, alors que ces deux pays n'ont plus de relations diplomatiques depuis 45 ans.

Mercredi, il avait ensuite souligné qu'une action militaire n'était pas exclue. "S'il faut recourir à la force, nous recourrons à la force", avait-il lancé. "Israël y sera bien évidemment très impliqué, il en sera le chef de file".

Cette menace survient à quelques jours de discussions qui doivent avoir lieu samedi dans le sultanat d'Oman et auxquelles participeront l'émissaire américain pour le Moyen-Orient Steve Witkoff ainsi que le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi.

Interrogé sur le niveau de coordination entre les Américains et les Européens qui ont, quant à eux, des discussions en format E3 (Allemagne, France, Royaume Uni) avec l'Iran, le porte-parole du Quai d'Orsay est resté évasif.

"Nous sommes en lien étroit avec nos partenaires américains. Nous continuerons à discuter avec eux", a-t-il affirmé, se refusant à dire si les Européens avaient été informés en amont des négociations menées par Washington.

Christophe Lemoine a par ailleurs répété que l'objectif était que l'Iran ne se dote pas de l'arme nucléaire, réaffirmant que "la seule voie est diplomatique".

"Toute initiative visant à amener l'Iran à l'abandon de son programme nucléaire est bienvenue", a-t-il dit, même si la fenêtre est "étroite" pour y parvenir.

Les Occidentaux, Etats-Unis en tête, soupçonnent depuis des décennies Téhéran de vouloir se doter de l'arme nucléaire. L'Iran rejette ces allégations et affirme que ses activités dans le nucléaire se limitent à des fins civiles.


France: le blocage de Sciences Po Strasbourg levé par la police

Le blocage par des étudiants de Sciences Po Strasbourg, entamé mercredi après le maintien d'un partenariat controversé entre cet établissement de l'est de la France et une université israélienne, a été levé jeudi par les forces de l'ordre, a constaté l'AFP.  Une cinquantaine de policiers sont intervenus en milieu de matinée. Après sommations, ils ont pu rétablir l'accès au bâtiment sans heurt. (AFP)
Le blocage par des étudiants de Sciences Po Strasbourg, entamé mercredi après le maintien d'un partenariat controversé entre cet établissement de l'est de la France et une université israélienne, a été levé jeudi par les forces de l'ordre, a constaté l'AFP. Une cinquantaine de policiers sont intervenus en milieu de matinée. Après sommations, ils ont pu rétablir l'accès au bâtiment sans heurt. (AFP)
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  • C'est la nouvelle présidente de l'université de Strasbourg, Frédérique Berrod, qui a sollicité l'intervention des forces de l'ordre, a indiqué à l'AFP le service de communication de l'Université
  • Mercredi, Mme Berrod avait appelé à la "levée du blocage"

STRASBOURG: Le blocage par des étudiants de Sciences Po Strasbourg, entamé mercredi après le maintien d'un partenariat controversé entre cet établissement de l'est de la France et une université israélienne, a été levé jeudi par les forces de l'ordre, a constaté l'AFP.

Une cinquantaine de policiers sont intervenus en milieu de matinée. Après sommations, ils ont pu rétablir l'accès au bâtiment sans heurt.

C'est la nouvelle présidente de l'université de Strasbourg, Frédérique Berrod, qui a sollicité l'intervention des forces de l'ordre, a indiqué à l'AFP le service de communication de l'Université.

Mercredi, Mme Berrod avait appelé à la "levée du blocage".

La décision de maintenir le partenariat entre Sciences Po Strasbourg et la Lauder School of Government de l'Université Reichman en Israël - que les étudiants accusent de soutenir la politique du gouvernement israélien à Gaza - "est prise" et "il me semble, a été la plus démocratique possible", avait-elle observé.

Mardi soir, le conseil d'administration de l'établissement d'enseignement supérieur a approuvé le maintien du partenariat par 16 voix pour, 14 contre et trois abstentions. Il a ainsi décidé de ne pas suivre les conclusions d'un "comité d'examen du partenariat" composé de 10 membres (cinq étudiants et cinq enseignants) mis en place en mars pour tenter de dégager une solution consensuelle et ainsi mettre fin aux blocages qui s'étaient tenus depuis janvier.

Ce comité a préconisé de mettre un terme aux échanges entre l'IEP Strasbourg et la Lauder School of Government, et de rechercher un "partenariat alternatif" avec une autre université israélienne.


Wauquiez et Saint-Pierre-et-Miquelon: «pas de polémique» sur une proposition «déroutante», dit Retailleau

 Bruno Retailleau, candidat à la présidence des Républicains, a assuré jeudi ne pas vouloir "polémiquer" sur la proposition, "à première vue déroutante", faite par son rival, Laurent Wauquiez, d'envoyer les "étrangers dangereux" sous obligation de quitter le territoire (OQTF) à Saint-Pierre-et-Miquelon. (AFP)
Bruno Retailleau, candidat à la présidence des Républicains, a assuré jeudi ne pas vouloir "polémiquer" sur la proposition, "à première vue déroutante", faite par son rival, Laurent Wauquiez, d'envoyer les "étrangers dangereux" sous obligation de quitter le territoire (OQTF) à Saint-Pierre-et-Miquelon. (AFP)
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  • Laurent Wauquiez, qui proposait "d'enfermer" à Saint-Pierre-et-Miquelon les personnes dangereuses sous obligation de quitter le territoire (OQTF) provoquant un tollé au sein de la classe politique, a réagi sur X aux propos de son rival à la présidence
  • "Ce qui est déroutant Bruno, c’est l’incapacité de la France, ministre après ministre, à régler le problème des OQTF et le fait d’accepter passivement que des criminels étrangers soient relâchés dans nos rues"

PARIS: Bruno Retailleau, candidat à la présidence des Républicains, a assuré jeudi ne pas vouloir "polémiquer" sur la proposition, "à première vue déroutante", faite par son rival, Laurent Wauquiez, d'envoyer les "étrangers dangereux" sous obligation de quitter le territoire (OQTF) à Saint-Pierre-et-Miquelon.

"Je ne veux pas en rajouter. Je me suis engagé, quand j'ai déclaré ma candidature, à ne pas polémiquer avec un compétiteur de ma famille politique", a souligné le ministre de l'Intérieur, lors d'une conférence de presse, place Beauvau, sur le bilan de ses six mois en poste.

"Donc je ne polémique pas, pas plus maintenant que demain sur cette cette question, cette proposition qui est à première vue déroutante", a-t-il ajouté. "Mais chacun a le droit en démocratie de s'exprimer et de proposer", a-t-il conclu.

Laurent Wauquiez, qui proposait "d'enfermer" à Saint-Pierre-et-Miquelon les personnes dangereuses sous obligation de quitter le territoire (OQTF) provoquant un tollé au sein de la classe politique, a réagi sur X aux propos de son rival à la présidence des Républicains.

"Ce qui est déroutant Bruno, c’est l’incapacité de la France, ministre après ministre, à régler le problème des OQTF et le fait d’accepter passivement que des criminels étrangers soient relâchés dans nos rues", a-t-il écrit sur le réseau social, proposant au ministre de l'Intérieur de "travailler ensemble" pour trouver des solutions.

Interrogé lors de sa conférence de presse sur l'hypothèse d'un départ de Beauvau s'il était désigné en mai président des LR, Bruno Retailleau l'a écartée: "Non, j'assume d'être candidat et ministre. Je pourrai assumer demain d'être président d'un parti et d'être ministre de l'Intérieur", a-t-il répondu. "Ce n'est pas ça qui constitue pour moi une butée. Ce qui constituerait une butée, c'est l'impossibilité d'agir ou d'autres éléments, mais nous n'en sommes pas là", a-t-il ajouté.