PARIS : Du vote des jeunes à l'occultation de la crise écologique, cinq choses à retenir sur le premier tour de l'élection présidentielle française.
Les jeunes ne votent pas Macron
Même s'il n'a que 44 ans et qu'il a pris ses fonctions en 2017 comme le plus jeune président de l'histoire contemporaine de la France, Emmanuel Macron n'a pas fait le plein de voix chez les jeunes.
Entre 34,8% et 36% des 18-24 ans ont préféré voter pour le candidat de gauche radicale Jean-Luc Mélenchon, alors que seulement 21% à 24,3% ont choisi M. Macron, selon des sondages d'Harris Interactive.
Et la situation est pire pour le président sortant chez les 25-34 ans avec un score de 19,3% à 21%, le situant derrière Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon.
"C'est un phénomène générationnel", a expliqué le président du groupe La République En Marche à l'Assemblée Nationale Christophe Castaner, sur la chaîne de télévision BFM-TV. Il a aussi ajouté qu'il espérait que les jeunes soient "mobilisés" par les questions environnementales.
"J'ai vu beaucoup de jeunes qui m'ont dit +j'ai voté M. Mélenchon+, j'essaie de les convaincre", a expliqué M. Macron lundi lors d'un bain de foule à Denain, dans le nord du pays.
Géographie
Le premier tour présidentiel révèle une carte de France complètement divisée. Marine le Pen est en tête dans le nord industriel et sur la côte méditerranéenne.
À l'inverse, Emmanuel Macron est arrivé en tête dans l'Ouest et l'Est, ainsi que dans le centre de la France.
Jean-Luc Mélenchon a quant à lui fini premier dans certains arrondissements de Paris, des villes importantes comme Lille (Nord), Strasbourg (Est), Nantes ou Rennes(Ouest), certaines banlieues populaires et dans les territoires d'Outre-Mer.
Dans le besoin de trouver de nouveaux électeurs pour le second tour, M. Macron a visité dimanche Denain, petite ville située dans le nord industriel français.
La gauche manque sa chance
M. Mélenchon a terminé juste derrière Marine Le Pen, avec une différence de seulement 1,2 point.
Au sein d'une gauche éclatée, la socialiste Anne Hidalgo, le vert Yannick Jadot et le communiste Fabien Roussel ont chacun remporté moins de 5%.
Si leurs voix avaient été reportées sur M. Mélenchon, le candidat de gauche radicale aurait pu finir au second tour, à la place de Marine Le Pen.
"Ils n’ont pas eu le sens de leur devoir, de bien comprendre que lorsque l’on est candidat à une élection présidentielle on est au service de cette histoire. Ce n’est pas l’histoire qui est au service de votre petit ego", a fustigé l'ancienne candidate du Parti socialiste Ségolène Royal sur BFM-TV.
Le désastre à droite
La formation de la droite traditionnelle a donné plusieurs présidents à la France, dont Nicolas Sarkozy ou Jacques Chirac. Ce camp, sous diverses appellations, a dominé la politique française pendant de nombreuses années, avant de se retrouver tiraillé entre Emmanuel Macron et l'extrême droite.
Dimanche, sa candidate Valérie Pécresse n'a recueilli que 4,8% des voix. Nicolas Sarkozy avait refusé de la soutenir.
Pour couronner le tout, le parti est maintenant confronté à une crise financière et Mme Pécresse a appelé ses partisans à aider le parti.
"Il en va de la survie des Républicains, et au-delà de la survie de la droite républicaine", a-t-elle prévenu.
Les Verts dans l'ombre
En Allemagne voisine, les Verts sont membres du gouvernement et jouent depuis longtemps un rôle central dans la politique nationale. Certains de leurs membres occupent même des ministères clés comme celui des Affaires étrangères et celui de l'Économie.
En France, Les Verts avaient réussi à remporter de grandes villes lors d'élections municipales comme Bordeaux, Lyon et Grenoble. Mais ils n'ont jamais réussi à passer à l'échelon national.
Leur candidat Yannick Jadot n'a pas non plus réussi à franchir la barre des cinq pour cent et le parti est désormais lui aussi embourbé dans une crise financière.
"L'écologie sera absente du second tour", s'est lamenté Yannick Jadot après l'annonce des résultats.