Présidentielle: enquête ouverte après les violences dimanche à Rennes

Caoture d'écran d'une video AFP.
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Publié le Lundi 11 avril 2022

Présidentielle: enquête ouverte après les violences dimanche à Rennes

  • Le parquet de Rennes a annoncé lundi avoir ouvert une enquête de flagrance après les violences et les dégradations qui ont eu lieu la veille au soir dans le centre de cette ville, après l'annonce des résultats électoraux
  • Les manifestants ont également scandé des slogans anti-capitalistes et hostiles à l'extrême droite

RENNES: Le parquet de Rennes a annoncé lundi avoir ouvert une enquête de flagrance après les violences et les dégradations qui ont eu lieu la veille au soir dans le centre de cette ville, après l'annonce des résultats électoraux.
Cette enquête ouverte dès dimanche soir "vise les chefs de dégradations graves portant sur des biens d’intérêt public et biens privés lors de manifestation sur la voie publique", a indiqué à l'AFP le parquet de Rennes, précisant que la peine encourue était de cinq ans et 75.000 euros d’amende.
Selon le parquet, "diverses dégradations ont été commises durant la soirée" au centre de la métropole bretonne.
Peu après l'annonce des résultats, environ 500 personnes, essentiellement des jeunes, encagoulés pour certains, ont monté des barricades, dégradé des devantures de banques, cassé des vitrines de commerces ou d'abribus, ou ont encore tagué de nombreux murs, a constaté un journaliste de l'AFP.
Parmi les tags inscrits figuraient "La jeunesse emmerde le fascisme national, Le Pen dynastie fasciste", "Brûle la droite", "guerre sociale". Les manifestants ont également scandé des slogans anti-capitalistes et hostiles à l'extrême droite.
"En cinq ans, Macron il a tout cassé et là on le refout au 2e tour… Nous ça nous fout la rage et on n'a que ça pour s’exprimer: le feu et casser des trucs", a déclaré Youri (prénom modifié à sa demande), un des manifestants, âgé de 21 ans à une journaliste de l'AFP.
"Il faut des mesures qui correspondent à ce que les gens veulent et pas seulement une classe supérieure qui impose sans arguments… Et de faire le jeu de l’extrême droite à chaque tour d'élection ça ne marche plus et les gens ils ne veulent plus de ça", a déclaré Roxane, une manifestante âgée de 21 ans.

Présidentielle: incidents à Rennes et Lyon après l'annonce des résultats

Des incidents ont éclaté dimanche soir dans le centre de Rennes et à Lyon, où plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées à l'annonce du résultat du premier tour de la présidentielle, causant des dégradations.
Environ 500 personnes, essentiellement des jeunes, ont défilé dans les rues du centre-ville de Rennes en scandant des slogans anticapitalistes et anti-fascistes, a constaté un journaliste de l'AFP.
"La jeunesse emmerde le fascisme national, Le Pen dynastie fasciste", "Brûle la droite", "guerre sociale" ou encore "Pinault exécution", en allusion à l'homme d'affaires breton, pouvait-on lire sur des tags inscrits sur des façades.
Du mobilier urbain a été détruit et des vitrines d'agences bancaires ont été dégradées, a également constaté l'AFP.
Sur une place du centre-ville, un feu a été allumé avec notamment du matériel de chantier, nécessitant l'intervention des pompiers. Des policiers sont intervenus tard dans la soirée pour disperser la manifestation.

A Lyon, une centaine de personnes, selon la préfecture, ont également manifesté leur mécontentement après l'annonce des résultats, dans le quartier de la Croix-Rousse. Ils ont fait usage de mortiers de feux d'artifice avant d'être dispersés en fin de soirée par la police.
Selon le témoignage de la maire du 1er arrondissement, Yasmine Bouagga (EELV) sur l'antenne de France 3 Rhône-Alpes, "un groupe de manifestants a cassé un abribus et lancé des projectiles sur les fenêtres" de la mairie puis a "pénétré dans une des salles adjacentes à une des salles où le dépouillement se faisait".
"Les assesseurs les ont fait sortir et ont bloqué les portes pour permettre de finir le bon déroulement de comptage des bulletins", a ajouté l'élue.

La maire socialiste de Rennes, Nathalie Appéré, avait réagi à ces violences sur son compte Twitter. "Je condamne fermement les dégradations commises ce soir dans le centre-ville de Rennes. La démocratie, ce n’est pas et ce ne sera jamais la violence ni le vandalisme".
A Rennes, Jean-Luc Mélenchon est arrivé en tête avec 36,31%, devant Emmanuel Macron (29,47%). Marine Le Pen a récolté 7,29%, bien loin de son score national.


Un influenceur franco-iranien jugé en juillet pour apologie du terrorisme

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
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  • La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels
  • Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient

BOBIGNY: Un influenceur franco-iranien sera jugé début juillet devant le tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis) pour apologie du terrorisme, ont indiqué jeudi à l'AFP le parquet et ses avocats.

Shahin Hazamy, 29 ans, s'est vu "délivrer une convocation à une audience du 3 juillet pour apologie du terrorisme par un moyen de communication en ligne en public", a déclaré le parquet, confirmant son arrestation mardi révélée par le magazine Le Point.

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels.

Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient.

"En s'en prenant à un journaliste la justice envoie un très mauvais signal à la liberté de la presse. Notre client Shahin Hazamy a subi un traitement inadmissible, avec une perquisition devant ses enfants en bas âge alors que les faits reprochés ont bientôt deux ans", ont déclaré à l'AFP ses avocats Nabil Boudi et Antoine Pastor.

Ces poursuites font suite à l'arrestation fin février d'une autre Iranienne en France, Mahdieh Esfandiari, actuellement écrouée pour apologie du terrorisme dans le cadre d'une information judiciaire confiée au Pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH).

Annonçant cette nouvelle arrestation en France d'un de ses ressortissants, la télévision d'Etat iranienne a fustigé mercredi une "violation flagrante de la liberté d'expression dans un pays qui prétend être une démocratie".


Macron appelle à intégrer Mayotte dans la Commission de l'océan Indien

Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
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  • "Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo
  • Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale

ANTANANARIVO: Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores.

"Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo.

La COI réunit les États insulaires (Madagascar, Comores, Maurice, Seychelles et La Réunion pour la France) dans le sud-ouest de l'océan Indien.

Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale.

"L'implication de nos populations, l'intégration de toutes nos îles dans les efforts de la COI pour la prospérité et la sécurité, dans la pluralité de ses dimensions maritime, alimentaire et pour la santé sont dans l'intérêt de nos peuples et de la région", a insisté M. Macron.

Il a suggéré toutefois d'"avancer de manière pragmatique vers cet objectif", sans réclamer l'intégration pleine et entière immédiate de l'archipel.

"La France est le premier bailleur de la COI", a-t-il aussi souligné, en précisant que l'Agence française du développement (AFD) gérait un "portefeuille de 125 millions d'euros de projets" de l'organisation.

"La COI est un modèle de coopération (...) Aucune de nos îles ne peut relever seule le défi", a-t-il ajouté, évoquant un "océan Indien profondément bousculé" par les défis planétaires actuels.

"Ensemble, en conjuguant nos atouts (..) nous pouvons tracer une voie nouvelle singulière", a-t-il assuré.

L'Union des Comores s'oppose à l'intégration de Mayotte dans la COI car elle conteste la souveraineté de la France sur Mayotte, restée française lorsque l'archipel des Comores est devenu indépendant en 1975.

Mayotte, tout comme les îles Éparses, autre territoire français hérité de la colonisation et revendiqué par Madagascar, sont au cœur du canal du Mozambique, voie majeure de transport maritime qui renferme d'importantes réserves en hydrocarbures.


Narcobanditisme à Marseille: le ministre de l'Intérieur annonce 21 arrestations dans «le haut du spectre»

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
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  • Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme"
  • Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail

MARSEILLE: Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a annoncé jeudi un coup de filet avec 21 interpellations de trafiquants appartenant au "haut du spectre" du narcobanditisme marseillais, lors d'un déplacement à Marseille.

Une opération "a eu lieu très tôt ce matin avec 21 interpellations liées au narcobanditisme, dans le haut de spectre, qui doit nous permettre de démanteler un réseau important sur Marseille", qui tenait la cité de la Castellane, dans les quartiers populaires du nord de la ville, a déclaré Bruno Retailleau lors d'une conférence de presse.

Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme", a insisté M. Retailleau.

Selon une source policière, cette enquête portait notamment sur du blanchiment.

Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail.

Au total, 170 enquêteurs ont été mobilisés pour ce coup de filet qui est, selon le ministre, "un coup dur", "sinon mortel", porté à ce réseau.

La cité de la Castellane, vaste ensemble d'immeubles blancs en bordure d'autoroute, est connue pour être un haut lieu marseillais de ces trafics de stupéfiants qui empoisonnent le quotidien des habitants. En mars 2024, Emmanuel Macron s'y était rendu pour lancer des opérations "place nette XXL" contre les trafiquants et depuis la présence policière y était quasi constante, mais si le trafic était moins visible il se poursuivait notamment via les livraisons.

Ce coup de filet n'a a priori "pas de lien" avec les récents faits visant des prisons en France, a également précisé le ministre.

Le ministre était à Marseille pour dresser un premier bilan des plans départementaux de restauration de la sécurité du quotidien, lancés en février, avec par exemple mercredi 1.000 fonctionnaires mobilisés dans les Bouches-du-Rhône qui ont procédé à 10.000 contrôles d'identité.

Au total, 106 personnes ont été interpellées, dont une trentaine d'étrangers en situation irrégulière, dans le cadre d'une opération "massive" et "visible".