RENNES: Le parquet de Rennes a annoncé lundi avoir ouvert une enquête de flagrance après les violences et les dégradations qui ont eu lieu la veille au soir dans le centre de cette ville, après l'annonce des résultats électoraux.
Cette enquête ouverte dès dimanche soir "vise les chefs de dégradations graves portant sur des biens d’intérêt public et biens privés lors de manifestation sur la voie publique", a indiqué à l'AFP le parquet de Rennes, précisant que la peine encourue était de cinq ans et 75.000 euros d’amende.
Selon le parquet, "diverses dégradations ont été commises durant la soirée" au centre de la métropole bretonne.
Peu après l'annonce des résultats, environ 500 personnes, essentiellement des jeunes, encagoulés pour certains, ont monté des barricades, dégradé des devantures de banques, cassé des vitrines de commerces ou d'abribus, ou ont encore tagué de nombreux murs, a constaté un journaliste de l'AFP.
Parmi les tags inscrits figuraient "La jeunesse emmerde le fascisme national, Le Pen dynastie fasciste", "Brûle la droite", "guerre sociale". Les manifestants ont également scandé des slogans anti-capitalistes et hostiles à l'extrême droite.
"En cinq ans, Macron il a tout cassé et là on le refout au 2e tour… Nous ça nous fout la rage et on n'a que ça pour s’exprimer: le feu et casser des trucs", a déclaré Youri (prénom modifié à sa demande), un des manifestants, âgé de 21 ans à une journaliste de l'AFP.
"Il faut des mesures qui correspondent à ce que les gens veulent et pas seulement une classe supérieure qui impose sans arguments… Et de faire le jeu de l’extrême droite à chaque tour d'élection ça ne marche plus et les gens ils ne veulent plus de ça", a déclaré Roxane, une manifestante âgée de 21 ans.
Présidentielle: incidents à Rennes et Lyon après l'annonce des résultats
Des incidents ont éclaté dimanche soir dans le centre de Rennes et à Lyon, où plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées à l'annonce du résultat du premier tour de la présidentielle, causant des dégradations.
Environ 500 personnes, essentiellement des jeunes, ont défilé dans les rues du centre-ville de Rennes en scandant des slogans anticapitalistes et anti-fascistes, a constaté un journaliste de l'AFP.
"La jeunesse emmerde le fascisme national, Le Pen dynastie fasciste", "Brûle la droite", "guerre sociale" ou encore "Pinault exécution", en allusion à l'homme d'affaires breton, pouvait-on lire sur des tags inscrits sur des façades.
Du mobilier urbain a été détruit et des vitrines d'agences bancaires ont été dégradées, a également constaté l'AFP.
Sur une place du centre-ville, un feu a été allumé avec notamment du matériel de chantier, nécessitant l'intervention des pompiers. Des policiers sont intervenus tard dans la soirée pour disperser la manifestation.
A Lyon, une centaine de personnes, selon la préfecture, ont également manifesté leur mécontentement après l'annonce des résultats, dans le quartier de la Croix-Rousse. Ils ont fait usage de mortiers de feux d'artifice avant d'être dispersés en fin de soirée par la police.
Selon le témoignage de la maire du 1er arrondissement, Yasmine Bouagga (EELV) sur l'antenne de France 3 Rhône-Alpes, "un groupe de manifestants a cassé un abribus et lancé des projectiles sur les fenêtres" de la mairie puis a "pénétré dans une des salles adjacentes à une des salles où le dépouillement se faisait".
"Les assesseurs les ont fait sortir et ont bloqué les portes pour permettre de finir le bon déroulement de comptage des bulletins", a ajouté l'élue.
La maire socialiste de Rennes, Nathalie Appéré, avait réagi à ces violences sur son compte Twitter. "Je condamne fermement les dégradations commises ce soir dans le centre-ville de Rennes. La démocratie, ce n’est pas et ce ne sera jamais la violence ni le vandalisme".
A Rennes, Jean-Luc Mélenchon est arrivé en tête avec 36,31%, devant Emmanuel Macron (29,47%). Marine Le Pen a récolté 7,29%, bien loin de son score national.