Soirée électorale au QG d'Emmanuel Macron: entre soulagement et détermination

Emmanuel Macron s'adresse aux sympathisants après les premiers résultats du premier tour de l'élection présidentielle française à Paris Expo Porte de Versailles Hall 6 à Paris, le 10 avril 2022. LUDOVIC MARIN / AFP
Emmanuel Macron s'adresse aux sympathisants après les premiers résultats du premier tour de l'élection présidentielle française à Paris Expo Porte de Versailles Hall 6 à Paris, le 10 avril 2022. LUDOVIC MARIN / AFP
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Publié le Lundi 11 avril 2022

Soirée électorale au QG d'Emmanuel Macron: entre soulagement et détermination

  • Si certains lieutenants apparaissent confiants, d’autres se montrent inquiets face à la montée de l’électorat d’extrême droite
  • Avec des scores de 28,4% pour Emmanuel Macron et 23,4% pour Marine Le Pen, les partisans de LREM préfèrent ne pas crier victoire ce soir

PARIS: Investi par les médias nationaux et étrangers, le QG du candidat de La République en marche (LREM), Emmanuel Macron, a rassemblé quelques centaines de partisans et de sympathisants du parti de la majorité présidentielle. Si certains lieutenants apparaissent confiants, d’autres se montrent inquiets face à la montée de l’électorat d’extrême droite, révélée depuis plusieurs semaines dans les sondages d’opinion.

Erwan, ingénieur, est militant macroniste depuis la création du parti en 2016. «J’ai participé comme bénévole à la campagne présidentielle d’Emmanuel Macron, car je crois au projet politique de notre président candidat. Il n’y a pas, aujourd’hui, une meilleure incarnation pour le dépassement politique que LREM. Nous espérons cinq ans de plus pour poursuivre les projets qu’on avait engagés et continuer à réformer le pays, aller vers l’avant afin de concrétiser les projets», explique-t-il.

Marianne, cadre dans la haute administration publique, a rejoint le parti depuis sa création. Centriste, elle manifeste son inquiétude face à ce qu’elle appelle «le vote extrême». «Je suis présente ce soir car je fais confiance à Emmanuel Macron. Face à la montée de l’extrême droite et de l’extrême gauche, particulièrement pernicieuse pour notre pays, il est important que notre démocratie reste une vraie démocratie ouverte à tous, que notre pays demeure une terre d’accueil.»

À quinze minutes de l’annonce des premières estimations du scrutin du premier tour, Marianne nous confiait: «Je m’attends à ce que le scrutin soit partagé entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron. J’espère que les gens ont compris l’urgence de faire valoir le vote utile pour barrer le chemin à l’extrême droite. À mon avis, nombreux sont ceux qui ont voté pour le candidat de leur cœur au premier tour, mais un score aussi serré et partagé est très dangereux et il nous appelle à la vigilance, parce que nous sommes au XXIe siècle et qu’on ne doit pas permettre aux extrêmes d’exister sur la scène politique», affirme-t-elle.

Ne pas crier victoire
Comme en 2017, l’élection présidentielle se jouera entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen. Avec des scores de 28,4% pour Emmanuel Macron et 23,4% pour Marine Le Pen, les partisans de LREM préfèrent ne pas crier victoire ce soir. «C’est un résultat satisfaisant, mais nous aurons à rassembler tous ceux qui sont encore dans le doute et l’inquiétude. Notre tâche dans les deux prochaines semaines est d’aller à leur rencontre pour leur expliquer et tenter de les convaincre que notre programme est plus salutaire et propice pour notre pays», nous fait savoir Malika, une militante convaincue par le programme du candidat président sortant.

Yanis Zaybek, un Franco-Libanais, étudiant et militant au sein de LREM, se déclare favorable à une France progressiste qui fait face aux extrêmes et à une Europe forte. «Nous voulons renforcer cette force stratégique. J’ai un profil international et je vois que Macron a une belle image à l’international, au niveau de l’Union européenne et du G7. Son projet est plus viable pour notre nation. Nous avons fait 28%, c’est confortable, mais on ne crie pas victoire trop vite. Nous allons continuer à faire campagne pour faire barrage au Rassemblement national de Marie Le Pen. On va tout faire pour qu’Emmanuel Macron sorte vainqueur du second tour avec une large majorité», conclut-il.

De son côté, Sephora Oulebsir, une Franco-Algérienne qui milite au parti LREM et qui étudie à l’École supérieure des sciences économiques et commerciales (Essec Business School), est satisfaite du résultat obtenu hier soir. «Je suis très heureuse. Cela fait des mois qu’on milite pour voir Emmanuel Macron gagner. Il a un projet progressiste, écologique et qui rassemble la France. Nous, les jeunes issus de la diversité et qui viennent de toute la France, de tous les milieux sociaux, nous continuerons à nous battre pour faire gagner Emmanuel Macron», nous souligne-t-elle.

Une nouvelle campagne pour défendre La France voulue par le candidat Macron
«Voulons-nous d’une France qui, par le plein emploi […], est capable de financer notre État providence, nos retraites, notre école, notre hôpital et nos services publics? […] Je veux une France qui lutte résolument contre le séparatisme islamique mais qui, par la laïcité, permet à chacun de croire ou de ne pas croire, d’exercer son culte. […] Je veux une France qui porte des progrès pour chacun, pour nos aînés, pour nos enfants, pour les travailleurs, pour les familles et les femmes, notamment les mères seules, et pour les précaires, et pas une France pour la régression pour tous. Une France dans une Europe forte qui continue de nouer des alliances avec les grandes démocraties pour se défendre […]. Ne nous trompons pas, rien n’est joué et le débat que nous aurons dans les quinze jours à venir est décisif pour notre pays et pour l’Europe», explique Macron dans le discours qu’il a prononcé lors de la soirée électorale du premier tour.

Guerlain Messin, étudiant et militant LREM, raconte sa satisfaction face à la victoire de ce premier tour. «On se dirige vers une belle victoire. Je pense que nous avons un vrai bloc républicain qui défend nos valeurs. Nous espérons qu’il y aura une grosse mobilisation pour le second tour. Emmanuel Macron veut défendre son pays et les gens. Je suis personnellement touché par ce combat. Macron a prononcé un discours social qui s’adresse à tout le monde, un discours économique pour remanier le pays, et c’est un chef de guerre pendant les crises. On peut vraiment compter sur lui», nous confie Guerlain Messin.

Le paysage politique né de ce premier tour est inédit en raison des résultats qu’ont obtenus les partis traditionnels que sont Les Républicains (LR), le Parti socialiste (PS) et Europe Écologie Les Verts (EELV), le parti des écologistes. Valérie Pécresse (LR), Yannick Jadot (EELV), Anne Hidalgo (PS), et surtout Jean-Luc Mélenchon, qui incarne avec La France insoumise (LFI) la troisième force de la politique française issue de ce scrutin, qui a recueilli plus de 22% des voix, ont lancé des appels. Permettront-ils de créer ce front commun tant espéré par le chef de l’État pour faire face à Marine Le Pen, candidate du Rassemblement national (RN), dont la position risque d’être renforcée par les réserves de voix du candidat du parti Reconquête! d’Éric Zemmour et d’une partie du mouvement LFI? Quoi qu’il en soit, depuis lundi, la bataille du second tour a commencé.


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
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  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.