A la frontière ukrainienne, aider les réfugiés en soignant leurs animaux

Ici, on évalue la santé des animaux et on distribue, gratuitement, tout le nécessaire: harnais, laisses, muselières, cages, aliments (Photo, AFP).
Ici, on évalue la santé des animaux et on distribue, gratuitement, tout le nécessaire: harnais, laisses, muselières, cages, aliments (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 10 avril 2022

A la frontière ukrainienne, aider les réfugiés en soignant leurs animaux

  • Les volontaires du Fonds international pour la protection des animaux (Ifaw) donnent au félin une pâtée peu ragoûtante et le placent dans une cage
  • Chiens, chats, rongeurs, perroquets, furets et autres reptiles portent aussi les stigmates de la guerre déclenchée par la Russie le 24 février

MEDYKA: Epuisé par son long voyage, le jeune couple d'Ukrainiens confie son chat Martin aux mains expertes d'un vétérinaire californien. A la frontière polono-ukrainienne, des volontaires du monde entier aident les réfugiés en soignant leurs animaux.  

Nommé ainsi en hommage au roi de la pop latine Ricky Martin, le chat gris de deux ans n'a pas la grande forme. 

"Ca a été très stressant pour lui", explique sa propriétaire Anastasiia Herasymchuk, en relatant les 30 heures de voyage pour fuir les combats qui se rapprochaient toujours plus de leur village dans la région de Donetsk. "Il n'a rien mangé et rien bu".

Les volontaires du Fonds international pour la protection des animaux (Ifaw) donnent au félin une pâtée peu ragoûtante et le placent dans une cage qu'ils recouvrent de couvertures pour lui apporter un peu de sérénité. Et permettre au jeune couple de manger lui aussi et de souffler.

«Aider les gens à travers leurs animaux»

"Vous savez, nous ne faisons pas qu'aider les animaux ici", confie Andrew Yaroslaw Kushnir. "Nous aidons les gens à travers leurs animaux".

Lui-même fils d'un réfugié ukrainien qui, enfant, a fui la Seconde Guerre mondiale pour les Etats-Unis, le vétérinaire de 34 ans assure s'être senti obligé de quitter le confort de sa vie californienne pour aider ses prochains --et leurs compagnons domestiques-- dans la rusticité d'une tente à Medyka, important point de passage entre l'Ukraine et la Pologne.

Ici, on évalue la santé des animaux et on distribue, gratuitement, tout le nécessaire: harnais, laisses, muselières, cages, aliments. 

Stress, déshydratation, blessures, puces et vers... Chiens, chats, rongeurs, perroquets, furets et autres reptiles portent aussi les stigmates de la guerre déclenchée par la Russie le 24 février.

"Certains ont connu les sons et les odeurs de la guerre et leurs propriétaires nous disent que maintenant, dès qu'il y a du bruit, ils réagissent", relate Jennifer Gardner, responsable de programme de l'Ifaw.

"C'est pour cela qu'il est important que dans nos fournitures, il y ait des harnais adaptés pour les animaux et des cages pour qu'ils ne s'échappent pas s'ils devaient soudain être stressés", ajoute-t-elle.

Ménagerie un peu spéciale

Chaque jour, la tente accueille une soixantaine d'animaux. Une ménagerie un peu spéciale qui a aussi vu passer quatre escargots, chacun de la taille d'un poing, transportés dans un Tupperware percé. Hors de question pour leur propriétaire de laisser la guerre les séparer.

"On les a nettoyés, placés dans une nouvelle boîte, nourris avec de la laitue et elle était ravie", témoigne Diane Treedwell, une autre volontaire.

Les réfugiés "laisseraient tous leurs effets personnels pour s'assurer que leur meilleur ami sorte de là-bas", affirme-t-elle.

Une cage, c'est une main en moins pour porter une valise.

Animaux «chanceux»

"En réalité", souligne Andrew Yaroslaw Kushnir, "les animaux qu'on voit ici, de ce côté-ci de la frontière, sont chanceux: ils sont ceux qui ont réussi à traverser".

"Alors que de l'autre côté, les animaux ont été abandonnés par des propriétaires qui ne pouvaient plus s'occuper d'eux", précise-t-il.

Ceux-là, c'est Jakub Kotowicz qui s'en charge. A Przemysl, à une dizaine de kilomètres de Medyka, ce vétérinaire polonais de 32 ans, cofondateur de la fondation ADA, consacre une partie de sa clinique aux animaux laissés sur le carreau en Ukraine. 

De concert avec d'autres organisations, il organise des convois pour ramener depuis Lviv des chiens et chats retrouvés dans les zones de combat. 

Avec son équipe, il s'emploie à les remettre sur pied avant de les offrir à l'adoption.

"Le transport est très long", observe-t-il. "Depuis l'est de l'Ukraine, c'est un ou deux jours dans de petites cages dans lesquelles les Ukrainiens ont entassé trois ou quatre chats. C'est donc très stressant pour eux".

Autour de lui, une pièce de sa clinique tapissée de caisses --spacieuses-- empilées les unes sur les autres, dans lesquelles une quarantaine de chats, dont deux jeunes mères, attendent la fin de leur quarantaine sanitaire. Deux jeunes femmes leur prodiguent nourriture, eau fraîche et câlins.

En trois semaines, Jakub Kotowicz affirme avoir ausculté 900 chiens et chats ukrainiens. Ainsi qu'une petite chèvre blanche blessée et une cigogne au bec cassé.

"La situation pour les animaux en Ukraine était déjà très mauvaise en temps de paix", dit-il. "Alors, depuis que la guerre a commencé, elle devenue tragique".


Les marchés agricoles naviguent à vue, chahutés par la guerre commerciale

Le président américain Donald Trump s'adresse aux médias après avoir signé des décrets dans le bureau ovale de la Maison Blanche, le 23 avril 2025 à Washington, DC. (AFP)
Le président américain Donald Trump s'adresse aux médias après avoir signé des décrets dans le bureau ovale de la Maison Blanche, le 23 avril 2025 à Washington, DC. (AFP)
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  • De part et d'autre de l'Atlantique, les marchés agricoles sont secoués par les remous liés à la politique commerciale de l'administration Trump
  • Les cours des céréales et oléagineux à l'échelle mondiale évoluent ainsi au rythme des commentaires de la Maison Blanche

WASHINGTON: De part et d'autre de l'Atlantique, les marchés agricoles sont secoués par les remous liés à la politique commerciale de l'administration Trump, même si certains fondamentaux continuent d'influencer les cours.

"Les décisions erratiques" de Donald Trump sur le plan commercial "fragilisent l'opinion des investisseurs: ils ne savent plus trop dans quoi investir", commente auprès de l'AFP Damien Vercambre, analyste au cabinet Inter-Courtage.

Les cours des céréales et oléagineux à l'échelle mondiale évoluent ainsi au rythme des commentaires de la Maison Blanche, provoquant par ailleurs des "craintes financières", selon l'analyste.

A la Bourse de Chicago, les prix du blé et du maïs ont baissé sur la semaine, à cause notamment des incertitudes commerciales. Le soja a pour sa part évolué en dents de scie, pour se retrouver au final à des niveaux proches de la semaine passée.

Sur Euronext, "les cours suivent Chicago, qui est déprimé", résume Damien Vercambre.

La pause de 90 jours décidée par Donald Trump sur une partie des surtaxes à l'importation, à l'exception notable de celles visant la Chine, est à nouveau venue bouleverser la donne après un début d'année agité.

En parallèle, le président américain Donald Trump a évoqué mercredi la possibilité d'un accord commercial "équitable" avec la Chine, sans que les négociations aient toutefois réellement commencé, d'après un ministre de premier plan.

La guerre commerciale initiée par l'exécutif américain depuis le retour à la Maison Blanche de Donald Trump a débouché sur 145% de droits de douane additionnels sur les produits chinois entrant aux Etats-Unis, et 125% décidés en représailles par Pékin sur les marchandises en provenance des Etats-Unis.

"Un jour ou l'autre, un accord sera conclu avec la Chine", assure l'analyste américain Dewey Strickler, d'Ag Watch Market Advisors.

Mais si le ton de l'administration américaine se veut désormais rassurant, les marchés semblent attendre des actions concrètes de la part de Washington.

"Nous sommes dans une phase d'attente et d'hésitation en ce moment", les investisseurs "attendant la moindre avancée en matière de politique commerciale", confirme Rich Nelson, de la maison de courtage Allendale.

"Il y a (cette) peur que l'économie capote, comme (...) en 2018 (sous le premier mandat de Donald Trump, ndlr) où les prix du soja et du maïs aux Etats-Unis s'étaient cassés la figure, avant qu'il y ait une réconciliation avec la Chine", rappelle M. Vercambre.

- Influence des fondamentaux -

Si le spectre de la guerre commerciale occupe une grande partie du paysage, des éléments fondamentaux influencent tout de même les cours, dont la météo ou encore les perspectives de production.

Aux Etats-Unis, les acteurs du marché sont "moins inquiets des conditions météorologiques et de la menace d'un temps sec" notamment "pour la Corn Belt américaine", ce qui pousse le maïs américain à de "nouveaux plus bas sur deux semaines", explique Michael Zuzolo, de Global Commodity Analytics and Consulting.

"Il y a eu beaucoup de pluie dans le Midwest, en particulier dans les régions du Sud", participant au mouvement baissier du maïs et du blé américain, abonde Dewey Strickler.

Sur le Vieux Continent, "les perspectives de production pour la nouvelle campagne (...) sont aussi meilleures", observe M. Vercambre.

Plus précisément, "le sud de l'Europe a bénéficié de précipitations abondantes, ce qui a amélioré l'humidité des sols et augmenté les perspectives de rendement des cultures", selon un rapport de la Commission européenne.

Selon ce même rapport, néanmoins, dans le centre et le nord de l'Europe, "les conditions sèches prédominent" ce qui pourrait "nuire au développement des cultures d'hiver".


Ukraine: Pékin dénonce des «accusations sans fondement» sur la présence selon Kiev de combattants chinois

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  • Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire
  • "La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise

PEKIN: Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire.

"La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise Guo Jiakun, lors d'un point de presse, au lendemain de la convocation de son ambassadeur au ministère ukrainien des Affaires étrangères.

 


Le cercueil du pape est arrivé dans la basilique Saint-Pierre

Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet. (AFP)
Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet. (AFP)
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  • Au rythme des cloches de Saint-Pierre sonnant le glas, le cercueil ouvert, escorté de dizaines de cardinaux et de gardes suisses en uniformes chamarrés, a quitté la petite chapelle de la résidence Sainte-Marthe
  • Marchant au pas, la lente procession s'est étirée sur les ruelles pavées du Vatican en direction de l'imposante basilique, où le cercueil ouvert en bois clair, capitonné de rouge, est positionné devant le maître-autel

CITE DU VATICAN: Le cercueil du pape François est arrivé mercredi matin dans la basilique Saint-Pierre, où il sera exposé au public jusqu'à vendredi soir, accompagné par les applaudissements des fidèles présents sur la place.

Le cercueil a été positionné devant l'autel central de la basilique, escorté par des dizaines de cardinaux et de gardes suisses.

Au rythme des cloches de Saint-Pierre sonnant le glas, le cercueil ouvert, escorté de dizaines de cardinaux et de gardes suisses en uniformes chamarrés, a quitté la petite chapelle de la résidence Sainte-Marthe, où le pape a vécu depuis son élection en 2013 jusqu'à sa mort.

Marchant au pas, la lente procession s'est étirée sur les ruelles pavées du Vatican en direction de l'imposante basilique, où le cercueil ouvert en bois clair, capitonné de rouge, est positionné devant le maître-autel, surplombé de l'impressionnant baldaquin en bronze, chef d'oeuvre du Bernin.

Les chants du choeur de la Chapelle Sixtine résonnaient tout au long du cortège. Le cercueil était porté par des membres du cérémonial du Vatican en costume sombre et encadré par huit gardes suisses armés de hallebardes.

Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet.

La cérémonie devrait s'achever vers 10H15 (08H15 GMT).

Ensuite, pendant trois jours, le public pourra défiler devant sa dépouille, mercredi (de 11H00 à 24H00), jeudi (de 07H00 à 24H00) et vendredi (de 07H00 à 19H00).

Dès 08H00 (06H00 GMT) mercredi, des centaines de fidèles étaient massés sur la place pour être parmi les premiers à entrer dans le majestueux édifice, qui ne sera pourtant accessible qu'à partir de 11H00 (09H00 GMT).

Des dizaines de milliers de fidèles sont attendus pour ce dernier hommage. Après le décès de son prédécesseur Benoît XVI le 31 décembre 2022, 200.000 personnes s'étaient recueillies devant sa dépouille avant son enterrement en présence de 50.000 fidèles.

Pour faire face à cet afflux, les autorités ont déployé diverses mesures: barrières métalliques pour canaliser le flot des visiteurs, distribution de bouteilles d'eau, augmentation de la fréquence des bus desservant le Vatican, et renforcement des contrôles de sécurité aux accès de la place Saint-Pierre, par laquelle on accède à la basilique.