France: le premier tour de la présidentielle a commencé en outremer et à l'étranger

Un employé de la mairie prépare un bureau de vote à Lyon, le 9 avril 2022, à la veille du premier tour de l'élection présidentielle française. Les électeurs français se rendent aux urnes les 10 et 24 avril pour une élection présidentielle à deux tours. (AFP)
Un employé de la mairie prépare un bureau de vote à Lyon, le 9 avril 2022, à la veille du premier tour de l'élection présidentielle française. Les électeurs français se rendent aux urnes les 10 et 24 avril pour une élection présidentielle à deux tours. (AFP)
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Publié le Dimanche 10 avril 2022

France: le premier tour de la présidentielle a commencé en outremer et à l'étranger

  • Enorme inconnue de cette 11è élection présidentielle au suffrage universel de la Ve République: le taux d'abstention
  • Certains Français installés à l'étranger sont aussi en avance, sauf à Shanghaï en raison du confinement imposé

PARIS : Silence, on vote ! De premiers électeurs ont commencé samedi à se rendre aux urnes, outre-mer et à l'étranger pour le premier tour de l'élection présidentielle, alors que la métropole devra attendre dimanche pour départager les 12 candidats d'un scrutin qui s'annonce serré.

Enorme inconnue de cette 11è élection présidentielle au suffrage universel de la Ve République: le taux d'abstention.

Nombre de politologues craignent que le record du 21 avril 2002 (28,4%), le plus haut niveau jamais enregistré pour un 1er tour d'une élection présidentielle, puisse être battu, soit bien plus qu'en 2017 (22,2%) qui n'était déjà pas un bon millésime.

L'élément nouveau est le taux important d'électeurs indécis, qui fait peser une incertitude "non négligeable" sur le scrutin, selon le politologue Pascal Perrineau.

En attendant les premiers résultats dimanche à 20H00, réunions publiques, distributions de tracts et propagande numérique sont interdits. 

Les bureaux de vote ouvriront à 08H00 dimanche en métropole et aucune interview ni aucun sondage ou estimation ne pourra être publié avant les résultats.

Deux candidats, Yannick Jadot et Jean-Luc Mélenchon se sont toutefois rendus à la marche organisée samedi à Paris pour le climat et la justice sociale.

Pour tenir compte du décalage horaire, certains électeurs d'outre-mer votent dès samedi. 

Privés de vote à Shanghaï

St-Pierre-et-Miquelon a ouvert le bal à 8H00 (midi à Paris), suivi de la Guyane, de la  Martinique, de la Guadeloupe, de Saint-Martin et de Saint-Barthélemy.

Le Pacifique prend ensuite le relais, avec la Polynésie qui a commencé à voter alors qu'il était 20H00 à Paris, Wallis et Futuna et La Nouvelle-Calédonie.

En Polynésie, le taux de participation était de 12,34% à midi contre 22,24% à la même heure en 2017, selon les estimations du Haut-commissariat. 

"C’est important de voter, c’est le moment où tu choisis si tu veux le bien ou le mal, c’est quand même le président qui gère ta vie", a témoigné Annette Tehariki, une Polynésienne de 57 ans venue voter en fauteuil roulant.

Dans l’Océan indien, où le décalage horaire est moindre, La Réunion votera dimanche à 6H00 heure de Paris et Mayotte à 7H00.

Certains Français installés à l'étranger sont aussi en avance, mais ceux résidant à Shanghaï ne pourront pas voter, la plus grande ville de Chine étant confinée au nom de la stratégie chinoise du zéro Covid.

"Ce qui m’a marqué ce matin c’est de me dire finalement que dans le contexte de ce qui se passe en Ukraine et en Russie, la chance qu’on a en tant que Français de pouvoir aller voter en démocratie, d’avoir le choix", a déclaré à l'AFP à New York Antoine Jounet, un électeur installé là-bas depuis trois ans : "Cela m’a renforcé dans l’idée que c’était une obligation d’aller voter parce que c’est une chance que nous avons et que d’autres n’ont pas".

En France, des masques chirurgicaux seront à disposition dans tous les bureaux de vote. Leur port ne sera pas obligatoire, mais "fortement recommandé" pour les personnes fragiles et celles récemment testées positives au Covid-19. 

Rupture

"Nous avons connu une étrange campagne qui s'est déroulée en rupture avec tout l'imaginaire des présidentielles", explique Frédéric Dabi, directeur de l'Ifop.

Une campagne "inédite" pour plusieurs raisons: la guerre en Ukraine qui l'a "anesthésiée", un "faible intérêt" qui tranche avec les élections précédentes, et l'absence de "l'habituelle confrontation des projets" entre les candidats en lice. 

"Nous avons une sorte d'archipélisation des débats avec de petits duels", notamment entre le polémiste d'extrême droite Eric Zemmour et la candidate LR Valérie Pécresse ou entre l'Insoumis Jean-Luc Mélenchon et les autres candidats d'une gauche fragmentée, l'écologiste Yannick Jadot, le communiste Fabien Roussel, la socialiste Anne Hidalgo ou les trotskystes Philippe Poutou et Nathalie Arthaud.

Le souverainiste Nicolas Dupont-Aignan et le député béarnais Jean Lassalle ont regretté une campagne sans débat.

Front républicain érodé

Pour conjurer l'indécision et l'abstention, les candidats se sont démultipliés la dernière semaine de campagne: derniers grands meetings, exposition médiatique, ultimes déplacements sur le terrain. 

Le président sortant, qui s'est toujours maintenu en tête des sondages, est entré en campagne tardivement, empêché d'abord par la crise sanitaire, puis par l'invasion de l'Ukraine par la Russie. 

Il s'est concentré sur un seul grand meeting national, samedi 2 avril à La Défense, mais a donné un coup d'accélérateur en fin de semaine, avec plusieurs interviews, effectuant même vendredi une visite impromptue sur un marché de Neuilly-sur-Seine.

Marine Le Pen, qui a effectué son dernier déplacement vendredi dans l'Aude, a enclenché une dynamique ascendante après avoir été inquiétée par son rival d'extrême droite Eric Zemmour, se consolidant à la seconde place puis resserrant progressivement l'écart avec Emmanuel Macron.

Jean-Luc Mélenchon s'est hissé progressivement à la troisième place. 

Mais les politologues n'excluent pas qu'une surprise puisse bousculer ce tiercé donné par les sondages.

Avant même l'issue du premier tour, plusieurs candidats se sont projetés dans la perspective d'un duel Macron-Le Pen au second tour, faisant apparaître des fissures dans le "front républicain" face à l'extrême droite.

"Cela fait un moment que le front républicain n'est plus ce qu'il était. Il a été érodé par le haut et par le bas", a expliqué à l'AFP le directeur de la Fondation Jean-Jaurès, Gilles Finchelstein. "Ca reste un ressort", mais penser que ce ressort "suffira est une illusion".


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
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  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.