BOUTCHA: Une enquête sur les circonstances de la mort de personnes habillées en vêtements civils, retrouvées mortes à Boutcha par les autorités ukrainiennes après le retrait de l'armée russe, est "la prochaine étape", a déclaré jeudi un haut responsable de l'Onu lors d'un déplacement dans cette ville proche de Kiev.
"Le monde est déjà profondément choqué", a affirmé Martin Griffiths, le secrétaire général adjoint de l'Onu pour les Affaires humanitaires, à un responsable de la mairie de Boutcha, assurant que "la prochaine étape est de mener une enquête".
Le diplomate britannique, en pantalon et t-shirt noirs, est arrivé à Boutcha vers 13H00 GMT accompagné d'Amin Awad, coordinateur des Nations unies pour la crise en Ukraine, selon un journaliste de l'AFP sur place.
Les événements de Boutcha ont «éclipsé» les pourparlers entre l'Ukraine et la Russie, selon la Turquie
Les images des massacres perpétrés à Boutcha ou Irpin, près de Kiev, ont "éclipsé" les pourparlers initiés entre la Russie et l'Ukraine, a regretté jeudi le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlüt Cavusoglu.
La Turquie a accueilli par deux fois des négociations directes entre les deux parties, dont la dernière le 29 mars à Istanbul mais "l'atmosphère positive qui s'en dégageait a hélas été assombrie", a insisté le ministre qui s'exprimait devant la presse à Bruxelles, à l'issue de la réunion des ministres des Affaires étrangères de l'Otan.
Ils se sont rendus devant la mairie, quelques minutes après que le drapeau ukrainien a été hissé sur le toit du bâtiment officiel pour la première fois depuis l'occupation de la ville par les Russes.
M. Griffiths a échangé avec un responsable de la mairie avant d'aller à pied jusqu'à la fosse commune creusée par les Ukrainiens près de l'église face à l'afflux de corps, a constaté l'AFP.
Il y a échangé pendant vingt minutes avec un responsable local qui lui a notamment expliqué comment des civils avaient été tués ces dernières semaines.
Ukraine: l'Indonésie appelle à une enquête «indépendante» sur les exactions de Boutcha
L'Indonésie a appelé jeudi à une enquête "indépendante" sur les exactions commises dans la localité ukrainienne de Boutcha, sans incriminer la Russie.
Les Nations unies et plusieurs pays occidentaux ont affiché leur indignation après la découverte de dizaines de corps portant des vêtements civils à Boutcha ce week-end, au nord-ouest de Kiev, à la suite du retrait des troupes russes.
Le pays d'Asie du Sud-Est, qui préside le G20 cette année, a apporté son soutien à l'initiative des Nations unies en faveur d'une enquête indépendante sur le massacre présumé.
"Nous espérons qu'il y aura une enquête par une équipe indépendante pour apporter le plus de lumière possible sur ce qui c'est passé, indépendamment des informations variées qui ont été rapportées et que nous avons suivies", a indiqué le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Teuku Faizasyah, au cours d'un briefing.
"La mort, que ce soit de civils, de soldats ou d'officiers de sécurité est quelque chose que nous regrettons profondément, et pour lequel nous exprimons notre plus profonde inquiétude".
L'Indonésie, qui s'affiche comme une puissance moyenne non alignée, n'a pas condamné publiquement la Russie depuis l'invasion de l'Ukraine en février.
L'Assemblée générale de l'ONU devait se prononcer jeudi sur la suspension temporaire de la Russie du Conseil des droits de l'Homme des Nations unies.
Le ministère des Affaires étrangères indonésien a refusé de révéler quelle serait la position de l'Indonésie pour ce vote.