PARIS: Le candidat écologiste à la présidentielle Yannick Jadot a réaffirmé lundi qu'imposer un embargo sur le pétrole et le gaz russe était le seul moyen de "forcer Vladimir Poutine au cessez-le-feu et à la fin de ces atrocités", après le massacre de civils à Boutcha, près de Kiev en Ukraine.
"Nous ne sommes pas démunis face à ces atrocités, il n'y a qu'un moyen de forcer Vladimir Poutine au cessez-le-feu et à la fin de ces atrocités, c'est d'arrêter d'importer du gaz et du pétrole russe", a réagi sur France 2 l'eurodéputé EELV.
"On ne peut pas à la fois s'indigner et donner 800 millions de dollars à Poutine tous les jours, donc il faut cet embargo", a-t-il insisté.
Marine Le Pen évoque des «crimes de guerre» en Ukraine
Marine Le Pen, candidate du RN à la présidentielle, a évoqué lundi des "crimes de guerre" en Ukraine après la découverte de centaines de corps de civils dans la région de Kiev, notamment à Boutcha.
"A partir du moment où des civils sont ainsi abattus sans défense, ça recouvre la définition de crimes de guerre", a déclaré sur BFMTV et RMC la candidate d'extrême droite.
"Il s'agit là clairement d'un crime de guerre" et "il faut à tout prix que, d'urgence, il y ait une enquête qui soit diligentée par l'ONU et éventuellement d'ailleurs par le Tribunal pénal international (TPI). Ces faits sont inadmissibles, c'était une véritable barbarie et ceux qui sont responsables de cela, évidemment, devront être lourdement condamnés, d'abord moralement et diplomatiquement", a ajouté Mme Le Pen.
La candidate, qui avait été reçue en 2017 par Vladimir Poutine, avait refusé fin mars de le qualifier de "criminel de guerre" car "on ne négocie pas la paix en insultant une des deux parties".
Interrogée sur un de ses porte-parole, l'eurodéputé Thierry Mariani, proche de Vladimir Poutine, qui avait parlé "d'opération d'intoxication" à propos du bombardement du théâtre de Marioupol, Marine Le Pen a répondu que "normalement dans une campagne (...) on n'évoque pas les sujets internationaux" et qu'elle-même "portait assez bien (sa) propre parole".
Marine Le Pen a néanmoins souligné que la Russie "ne va pas disparaître, (...) elle sera une grande puissance européenne, donc il faudra à un moment donné, malgré les divergences (...) tenter d'éviter que la Russie parte définitivement dans les bras de la Chine".
La candidate RN avait estimé jeudi qu'une fois la guerre terminée, Vladimir Poutine pourrait "bien entendu" redevenir un allié de la France. Le 11 février, elle avait évoqué la possibilité de conclure une "entente" avec la Russie pour l'inclure "dans une architecture de sécurité européenne qui ne peut se confondre avec la seule Otan", considérée comme une "organisation belliciste".
Interrogée pour savoir si, élue, elle accepterait de payer le gaz russe en roubles, comme le demande Vladimir Poutine, elle a répondu qu'elle "souhaitait surtout qu'il n'y ait pas de rupture d'approvisionnement".
Marine Le Pen a critiqué la "politique de gribouille" d'Emmanuel Macron en matière énergétique: "On a l'impression d'une sorte de poisson rouge dans un bocal, on tourne en rond, on fait on défait".
Selon lui, Poutine est un "criminel de guerre", "ça veut dire que lui et son oligarchie auront à répondre de leurs crimes devant la Cour pénale internationale".
"Toutes celles et tous ceux qui nous ont expliqué ces dernières semaines que Poutine avait changé, que Poutine était un mec sympa avant, qu'il était fiable, qu'il fallait travailler avec, se rendent peut-être compte aujourd'hui et j'espère définitivement que Poutine est un dictateur, que c'est un criminel de guerre et que ne pas soutenir la résistance ukrainienne, c'est accepter ces atrocités", a encore déploré M. Jadot, en visant notamment Jean-Luc Mélenchon.
"Les crimes de l'armée russe contre les Ukrainiens de Boutcha sont une pure sauvagerie meurtrière. Les responsables russes doivent en répondre. Ni oubli ni pardon", a écrit sur Twitter le candidat de LFI dimanche.
Boutcha: selon Zemmour, Poutine «salit l'image» de la Russie avec un «crime affreux»
Régulièrement critiqué pour ses positions jugées prorusses, le candidat d'extrême droite Eric Zemmour a dénoncé lundi un "crime affreux" et "infâme" après le massacre de civils à Boutcha, près de Kiev en Ukraine, estimant que Vladimir Poutine "salit l'image" de la Russie.
Que dirait-il au président russe s'il l'avait en face de lui, après la découverte de centaines de corps de civils ? "Je lui dirais que c'est odieux, criminel, infâme. Il salit l'image même de son pays. C'est un crime affreux, insupportable, ignoble, mais en plus pour lui, c'est vraiment salir l'image de la Russie. Je ne comprends pas", a réagi le candidat à la présidentielle sur Franceinfo.
Le président russe doit-il répondre de ses actes devant la Cour pénale internationale ? "Je ne me gargarise pas de mots (...) En vérité, qui va aller le chercher? Il faut être raisonnable, il faut être sérieux. C'est un pays nucléaire, vous croyez que c'est un pays du tiers monde qu'on va aller prendre et traîner devant la cour pénale?", a lancé Eric Zemmour.
"Si c'est avéré, ce qu'on voit, et que c'est les troupes russes qui l'ont fait, évidemment que c'est un crime de guerre, mais on ne va pas comme ça dire +il faut le mettre devant la Cour pénale internationale+ et le condamner, on n'y arrivera pas", a estimé le candidat Reconquête!.
Depuis la guerre en Ukraine, Eric Zemmour a régulièrement été critiqué pour ses positions jugées prorusses, en décembre quand il prenait le "pari" que la Russie n’envahirait pas l'Ukraine ou en 2018 quand il disait rêver d'un "Poutine français".
"Je disais que Poutine était patriote et qu'il avait redressé son pays après la grande désintégration russe des années 90 (...) c'est tout ce que j'ai dit", a-t-il affirmé lundi.
"Le massacre insoutenable de civils à Boutcha par l'armée de Poutine est un crime de guerre. L'action de l'Europe et de la France doit être renforcée: cesser de payer le gaz de la honte et augmenter la livraison d'armes de défense au peuple ukrainien", a réclamé sur Twitter la candidate socialiste Anne Hidalgo, dimanche également.
"Face à ces horreurs, cette barbarie, ces exécutions sommaires, ces actes de torture, c'est très important et essentiel que la Cour pénale internationale puisse enquêter, juger et condamner", a affirmé lundi sur LCI le candidat communiste Fabien Roussel.
"Il faut aussi augmenter fortement les sanctions économiques à l'encontre des oligarques russes", a ajouté le député du Nord, qui "regrette tellement qu'aujourd'hui au sein de l'Union européenne, il n'y ait pas l'unanimité pour cibler les oligarques russes qui ont été identifiés".