Sri Lanka: les manifestants défient le couvre-feu, levée du blocage des réseaux sociaux

Le couvre-feu national doit être levé lundi matin, selon la police (Photo, AFP).
Le couvre-feu national doit être levé lundi matin, selon la police (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 03 avril 2022

Sri Lanka: les manifestants défient le couvre-feu, levée du blocage des réseaux sociaux

  • Twitter, Facebook, Whatsapp, YouTube et Instagram avaient été rendus inaccessibles dans tout le pays, un blocage dénoncé par la principale alliance de l'opposition, le Samagi Jana Balawegaya (SJB)
  • Avant que ce blocage ne prenne effet, des militants anonymes avaient lancé sur internet des appels à de nouvelles manifestations massives dimanche, assortis de hashtags hostiles au pouvoir, tel que #GoHomeRajapaksas

COLOMBO: Un face-à-face tendu a opposé dimanche au Sri Lanka l'armée à des manifestants protestant contre la crise économique sans précédent dans le pays, après un blocage des réseaux sociaux qui a échoué à empêcher les rassemblements contre le pouvoir. 

Les manifestations dans ce pays d'Asie du sud-est sont provoquées par de graves pénuries de biens essentiels, une forte hausse des prix et de longues coupures de courant. 

Le président Gotabaya Rajapaksa a imposé l'état d'urgence vendredi, au lendemain de la tentative de la foule de prendre d'assaut sa résidence dans la capitale Colombo, et un couvre-feu a été imposé dans tout le pays jusqu'à lundi matin. 

Twitter, Facebook, Whatsapp, YouTube et Instagram avaient été rendus inaccessibles dans tout le pays, un blocage dénoncé par la principale alliance de l'opposition, le Samagi Jana Balawegaya (SJB). 

Avant que ce blocage ne prenne effet, des militants anonymes avaient lancé sur internet des appels à de nouvelles manifestations massives dimanche, assortis de hashtags hostiles au pouvoir, tel que #GoHomeRajapaksas ("Dehors les Rajapaksa").  

"Ne vous laissez pas dissuader par les gaz lacrymogènes, très bientôt ils seront à court de dollars pour se réapprovisionner", exhortait notamment un post samedi. 

Malgré ces mesures, plusieurs centaines de personnes, avec à leur tête des députés d'opposition, se sont rassemblées dimanche devant la résidence du chef de file de l'opposition, Sajith Premadasa, et se sont dirigées vers la place de l'Indépendance à Colombo, défiant le couvre-feu en vigueur. 

Mais ils ont été rapidement empêchés d'avancer par un des militaires et des policiers armés de fusils d'assaut. Un face-à-face tendu a opposé les deux parties pendant environ deux heures, avant que la foule de ne disperse pacifiquement. 

En temps normal, l'armée doit se contenter d'un rôle de soutien à la police. Mais avec l'état d'urgence proclamé vendredi soir par le président Rajapaksa, elle peut intervenir seule, notamment pour arrêter des civils. 

"Le président Rajapaska ferait mieux de se rendre compte que le marée s'est déjà retournée contre son régime autocratique", a déclaré Harsha de Silva, député du SJB. 

"Nous ne pouvons tolérer une prise de pouvoir militaire. Ils devraient savoir que nous sommes encore une démocratie", a-t-il ajouté. 

Manifestations prévues lundi 

Twitter, Facebook, Whatsapp, YouTube et Instagram avaient été rendus inaccessibles dans tout le pays, mais le blocage a été levé plus tard, la Commission des droits de l'homme du pays ayant jugé que le ministère de la défense n'avait pas le pouvoir d'imposer la censure. 

Des médias privés ont rapporté que le chef du régulateur de l'Internet au Sri Lanka avait démissionné après l'entrée en vigueur de l'ordonnance d'interdiction. 

Le blocage des réseaux sociaux n'a pas empêché de petites manifestations de se dérouler dans d'autres villes du pays. 

Les rues de Colombo sont restées largement désertes dimanche, à l'exception de la manifestation de l'opposition et des files de véhicules s'allongeant devant les stations-services. 

La police a déclaré à l'AFP qu'un homme était mort par électrocution après avoir escaladé un pylône à haute tension près du domicile du président Rajapaksa. Selon des habitants du secteur, il protestait contre les coupures de courant continuelles. 

Des manifestations de masse étaient prévues dimanche mais les organisateurs les ont reportées à lundi, après la levée du couvre-feu. 

Divergences au sein du pouvoir 

Les protestations on provoqué des divergences au sein du pouvoir. 

"Je ne cautionnerai jamais le blocage des réseaux sociaux", a ainsi critiqué le ministre des Sports et neveu du président, Namal Rajapaksa.  

Gotabaya Rajapaksa est membre d'une famille dirigeante autrefois appréciée par une grande partie de la majorité cinghalaise du pays pour avoir mis brutalement fin, en 2009, à la guerre civile ethnique contre les Tigres tamouls. Mais le soutien au clan Rajapaksa s'est effondré avec la crise économique. 

Le pays de 22 millions d'habitants traverse sa plus grave crise économique depuis son indépendance en 1948. 

Le tourisme et les transferts de fonds de la diaspora, vitaux pour l'économie, se sont effondrés lors de la pandémie, et les autorités ont imposé une large interdiction des importations pour tenter d'économiser des devises étrangères. 

De mauvaises décisions politiques ont aggravé les problèmes, selon les économistes. Des réductions d'impôts malavisées juste avant la pandémie ont privé l'État de recettes et fait s'envoler la dette. Et la crise actuelle risque de balayer les espoirs de renaissance du secteur touristique. 

Le Sri Lanka a demandé l'aide du Fonds monétaire international, mais les négociations pourraient durer jusqu'à la fin de l'année. 


Record de 281 travailleurs humanitaires tués dans le monde en 2024, selon l'ONU

L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database. (AFP)
L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database. (AFP)
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  • L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database
  • "Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires

GENEVE: Un nombre record de 281 travailleurs humanitaires ont été tués dans le monde cette année, ont alerté les Nations unies vendredi, qui demandent que les responsables soient poursuivis.

L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database.

"Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires et coordinateur des situations d'urgence, Tom Fletcher, dans le communiqué.

Le Britannique souligne que "cette violence est inadmissible et dévastatrice pour les opérations d'aide".

"Les États et les parties au conflit doivent protéger les humanitaires, faire respecter le droit international, poursuivre les responsables et mettre un terme à cette ère d'impunité".

L'année 2023 avait déjà connu un nombre record, avec 280 travailleurs humanitaires tués dans 33 pays.

L'ONU souligne que la guerre à Gaza "fait grimper les chiffres". Il y a eu "au moins 333 travailleurs humanitaires qui ont été tués rien que dans la bande de Gaza" depuis le début de la guerre en octobre 2023, a indiqué le porte-parole de l'agence de coordination humanitaire de l'ONU (Ocha), Jens Laerke, lors d'un point de presse à Genève.

Nombre d'entre eux ont été tués dans l'exercice de leurs fonctions alors qu'ils fournissaient de l'aide humanitaire. La plupart travaillaient pour l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), dont 243 employés ont été tués depuis la guerre à Gaza, a indiqué M. Laerke.

Parmi les autres travailleurs humanitaires tués depuis le début de la guerre à Gaza figure notamment du personnel du Croissant-Rouge palestinien, a-t-il relevé.

Mais les menaces qui pèsent sur les travailleurs humanitaires ne se limitent pas à Gaza, indique l'ONU, soulignant que des "niveaux élevés" de violence, d'enlèvements, de harcèlement et de détention arbitraire ont été signalés, entre autres, en Afghanistan, en République démocratique du Congo, au Soudan du Sud, au Soudan, en Ukraine et au Yémen.

La majorité du personnel humanitaire tué sont des employés locaux travaillant avec des ONG, des agences de l'ONU et le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.

L'ONU explique que la violence à l'encontre du personnel humanitaire s'inscrit dans "une tendance plus large d'atteintes aux civils dans les zones de conflit", avec l'an dernier "plus de 33.000 civils morts enregistrés dans 14 conflits armés, soit une augmentation de 72% par rapport à 2022".

 


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.