Mois du patrimoine arabo-américain: Biden salue la communauté Arabe aux États-Unis

Dans une lettre adressée à la communauté arabe aux États-Unis, le président américain Joe Biden a exprimé ses «salutations les plus chaleureuses» à l’occasion du début du Mois du patrimoine arabo-américain (Capture d'écran).
Dans une lettre adressée à la communauté arabe aux États-Unis, le président américain Joe Biden a exprimé ses «salutations les plus chaleureuses» à l’occasion du début du Mois du patrimoine arabo-américain (Capture d'écran).
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Publié le Samedi 02 avril 2022

Mois du patrimoine arabo-américain: Biden salue la communauté Arabe aux États-Unis

  • «Je remercie la communauté arabo-américaine pour tout ce que vous avez fait pour nous aider à avancer» écrit Joe Biden
  • «C'est le moment de trouver des moyens de faire progresser notre communauté» affirme le président du Comité Anti-discrimination Arabo-américain

CHICAGO: Le président Joe Biden a adressé vendredi ses "salutations les plus chaleureuses" à la communauté arabe des États-Unis pour marquer le début du Mois du patrimoine arabo-américain.
Cet évènement annuel met en lumière la culture, le patrimoine et les expériences de la communauté arabe, ainsi que ses contributions au développement de la nation.
C'est l'occasion de présenter une image positive de la culture et de la société arabes auprès du grand public américain, plus habitué aux représentations négatives de cette communauté dans les médias et dans l'industrie du divertissement.
«J'adresse mes salutations les plus chaleureuses à tous ceux qui célèbrent le Mois national du patrimoine arabo-américain aux États-Unis », a écrit Biden dans une lettre de la Maison Blanche datée du 1er avril.
«L'histoire de la communauté arabo-américaine remonte aux premiers jours de la fondation de notre pays, et leur histoire est profondément ancrée dans la diversité de la société américaine. Pendant des siècles, les Arabes américains ont accepté de travailler dur, de redonner et d’entretenir un sens de l'amitié et du vivre-ensemble, aidant ainsi à façonner l'histoire de notre nation et à bâtir notre avenir».
«Aujourd'hui, nous voyons les contributions des Arabo-américains se refléter dans tous les aspects de la vie américaine. En innovant, en dirigeant nos entreprises, en s'engageant dans notre armée, en enseignant dans nos écoles et en représentant des communautés en tant qu'élus, les Arabes américains nous rendent plus forts et nous aident à constituer une Amérique plus diversifiée et plus dynamique.»
Biden a également reconnu les défis et la discrimination auxquels la population arabe continue de faire face dans le pays.
«Nous admettons aussi que trop d'Arabes américains continuent d'être victimes de discrimination, de préjugés et de violence», a-t-il écrit. «En tant que président, j'ai fait du ma priorité absolue était de renforcer la riposte du gouvernement fédéral aux crimes de haine, de promouvoir une approche pan-gouvernementale de la justice raciale et de l'équité afin que tous les Américains, les Arabes américains inclus, puissent réaliser pleinement leur potentiel.
«Je suis reconnaissant pour le travail soutenu des organisations qui encouragent le patrimoine arabo-américain et favorisent l’autonomie des Arabo-américains dans tout notre pays. Aujourd'hui et chaque jour, nous devons poursuivre la célébration de la diversité de notre nation et garantir à ce que les valeurs fondamentales de liberté, d'égalité et d'opportunités soient à la portée de tous, peu importe qui nous sommes ou d'où nous venons».
«En ce Mois national du patrimoine arabo-américain, je remercie toute la communauté arabo-américaine pour tout ce que vous avez fait pour nous aider à progresser et pour représenter ainsi le meilleur de ce que nous sommes».
Le président du Comité anti-discrimination américano-arabe, Samer Khalaf, a félicité Biden pour avoir reconnu publiquement les célébrations annuelles des Arabes et de leur culture. Des célébrations semblables sont commémorées chaque année en l'honneur des autres groupes ethniques et nationaux du pays, notamment les Afro-Américains, les Hispaniques, les Asiatiques et les Amérindiens.
Khalaf a de plus témoigné « Nous saluons le message du président Biden et le travail continu de son administration avec le Comité anti-discrimination américano-arabe (ADC) et la communauté arabe pour promouvoir les intérêts de la communauté». Nous espérons célébrer notre riche culture et notre patrimoine, et de mettre en valeur la riche histoire et les exploits des Arabes américains.
«Nous vous invitons à assister à nos événements et à être à l'affût de tous les différents évènements qui célèbrent le patrimoine arabo-américain au sein de notre communauté. C'est le moment d'en apprendre davantage sur notre histoire, de célébrer notre patrimoine, de mettre l’accent sur nos contributions et de réfléchir à des moyens de faire en sorte que notre communauté continue d'aller de l'avant. Je vous souhaite un joyeux mois du patrimoine arabo-américain.
Le secrétaire d'État américain Antony Blinken a de son côté publié une déclaration pour «honorer les contributions de cette communauté diversifiée» aux États Unis.
«Des immigrés originaires du monde arabe sont arrivés aux États-Unis bien avant même l'indépendance de notre pays et ont contribué aux progrès de l’Amérique dans les domaines de la science, des affaires, de la technologie, de la politique étrangère et de la sécurité nationale» a-t-il déclaré. «La liste est longue et comprend le soldat Nathan Badeen, un immigré syrien qui a combattu et sacrifié sa vie pendant la Révolution américaine.
«Au Département d'État, nous saluons des diplomates formidables tels que l'ambassadeur Philip Habib, ancien sous-secrétaire aux affaires politiques, qui a joué un rôle de premier plan dans les négociations au Vietnam, qui ont abouti aux accords de paix de Paris de 1973. Les efforts de Habib ont aussi étaient couronnés de succès par l’obtention d’un cessez-le-feu au Liban.
«Nous saluons également l'ambassadrice Selwa 'Lucky' Roosevelt, qui a servi le président et le secrétaire d'État en tant que chef du protocole des États-Unis de 1982 à 1989. Elle est restée sept ans à ce poste, plus que quiconque auparavant».
«Le département d’État a eu la chance d'avoir ces collègues arabo-américains talentueux et tant d'autres, qui veillent chaque jour à la protection et la promotion des intérêts et des valeurs du peuple américain, tout en représentant les États-Unis partout au monde» a ajouté Blinken.
Jusqu'en 2018, le Mois du patrimoine arabo-américain était célébré aux États-Unis à différents moments de l'année selon les Etats; l'Arizona en avril et l'Illinois en novembre, à titre d'exemple. Il y a quatre ans, la reconnaissance du patrimoine ethnique des Arabo-américains, qui ont commencé à arriver en Amérique au début du XVIIIe siècle, a été approuvée à l'échelle nationale, faisant du mois d’avril, le mois de ces célébrations.
Des villes américaines organisent des événements spéciaux ce mois-ci afin de mettre en valeur les contributions des Arabes américains aux petites et grandes entreprises, à la médecine et aux soins de santé, au droit, à l'ingénierie, au journalisme, à l'éducation et aux droits civils.
Le 30 mars Chicago a organisé une de ces célébrations, à laquelle ont assisté plus de 250 dirigeants de la communauté arabo-américaine de l'État et plus de 40 élus, qui se sont régalés de la gastronomie du Moyen-Orient, ont apprécié des divertissements arabes et ont engagé des discussions culturelles sur plusieurs sujets, notamment l'importance des dates dans les célébrations de nombreuses fêtes islamiques et religieuses.
Le président de la Chambre de commerce arabo-américaine, Hassan Nijem a indiqué voir chaque année «de plus en plus de représentants élus de notre gouvernement et de leaders communautaires se joindre à nous afin de célébrer le Mois du patrimoine arabo-américain».
Cette période «renforce dans l'esprit de chacun de nous le rôle fort et positif de notre communauté de chrétiens et de musulmans. C'est efficace pour lutter contre les nombreux stéréotypes négatifs qui sont souvent véhiculés dans les médias et dans l’industrie du cinéma».
Les autorités de la ville de Chicago ont organisé le dîner de célébration du mois du patrimoine en fin mars plutôt qu'en avril en signe de respect pour les musulmans arabo-américains qui jeûneront pendant le Ramadan, coïncidant cette année avec le mois du patrimoine.
Des responsables de plus de 36 États américains ont publié des déclarations en l’honneur de cette communauté. Dans une loi adoptée par la législature de l'État en janvier 2019, l'Illinois est cependant le seul État à avoir officiellement codifié le mois d’avril comme Mois du patrimoine arabo-américain.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Parlement ukrainien déserté par crainte de frappes russes

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  • L'Otan et l'Ukraine doivent se retrouver mardi à Bruxelles pour évoquer la situation, selon des sources diplomatiques interrogées par l'AFP
  • La tension ne retombait pas en Ukraine, où le Parlement, la Rada, a "annulé" sa séance en raison de "signaux sur un risque accru d'attaques contre le quartier gouvernemental dans les jours à venir", ont expliqué plusieurs députés à l'AFP

KIEV: Le Parlement ukrainien a annulé vendredi sa séance par crainte de frappes russes en plein coeur de Kiev, au lendemain du tir par la Russie d'un nouveau missile balistique et de menaces de Vladimir Poutine à l'adresse de l'Occident.

Après ce tir, le président russe s'était adressé à la nation jeudi soir en faisant porter la responsabilité de l'escalade du conflit sur les Occidentaux. Il a estimé que la guerre en Ukraine avait pris désormais un "caractère mondial" et menacé de frapper les pays alliés de Kiev.

Le Kremlin s'est dit confiant vendredi sur le fait que les Etats-Unis avaient "compris" le message de Vladimir Poutine.

L'Otan et l'Ukraine doivent se retrouver mardi à Bruxelles pour évoquer la situation, selon des sources diplomatiques interrogées par l'AFP.

La tension ne retombait pas en Ukraine, où le Parlement, la Rada, a "annulé" sa séance en raison de "signaux sur un risque accru d'attaques contre le quartier gouvernemental dans les jours à venir", ont expliqué plusieurs députés à l'AFP.

En plein coeur de Kiev, ce quartier où se situent également la présidence, le siège du gouvernement et la Banque centrale, a jusqu'à présent été épargné par les bombardements. L'accès y est strictement contrôlé par l'armée.

Le porte-parole du président Volodymyr Zelensky a de son côté assuré que l'administration présidentielle "travaillait comme d'habitude en respectant les normes de sécurité habituelles".

"Compris" le message 

S'adressant aux Russes à la télévision jeudi soir, Vladimir Poutine a annoncé que ses forces avaient frappé l'Ukraine avec un nouveau type de missile balistique hypersonique à portée intermédiaire (jusqu'à 5.500 km), baptisé "Orechnik", qui était dans sa "configuration dénucléarisée".

Cette frappe, qui a visé une usine militaire à Dnipro, dans le centre de l'Ukraine, est une réponse, selon M. Poutine, à deux frappes menées cette semaine par Kiev sur le sol russe avec des missiles américains ATACMS et britanniques Storm Shadow, d'une portée d'environ 300 kilomètres.

M. Poutine a ainsi estimé que la guerre en Ukraine avait pris un "caractère mondial" et annoncé que Moscou se réservait le droit de frapper les pays occidentaux car ils autorisent Kiev à utiliser leurs armes contre le sol russe.

"Le message principal est que les décisions et les actions imprudentes des pays occidentaux qui produisent des missiles, les fournissent à l'Ukraine et participent ensuite à des frappes sur le territoire russe ne peuvent pas rester sans réaction de la part de la Russie", a insisté vendredi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

Il s'est dit persuadé que Washington avait "compris" ce message.

La veille, les Etats-Unis, qui avaient été informés 30 minutes à l'avance du tir russe, avaient accusé Moscou de "provoquer l'escalade". L'ONU a évoqué un "développement inquiétant" et le chancelier allemand Olaf Scholz a regretté une "terrible escalade".

La Chine, important partenaire de la Russie accusé de participer à son effort de guerre, a appelé à la "retenue". Le Kazakhstan, allié de Moscou, a renforcé ses mesures de sécurité en raison de cette "escalade en Ukraine".

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky a lui appelé la communauté internationale à "réagir", dénonçant un "voisin fou" qui utilise l'Ukraine comme un "terrain d'essai".

"Cobayes" de Poutine 

Au-delà du tir de jeudi, la Russie a modifié récemment sa doctrine nucléaire, élargissant la possibilité de recours à l'arme atomique. Un acte "irresponsable", selon les Occidentaux.

Interrogés jeudi par l'AFP sur le tir de missile russe, des habitants de Kiev étaient inquiets.

"Cela fait peur. J'espère que nos militaires seront en mesure de repousser ces attaques", a déclaré Ilia Djejela, étudiant de 20 ans, tandis qu'Oksana, qui travaille dans le marketing, a appelé les Européens à "agir" et "ne pas rester silencieux".

M. Poutine "teste (ses armes) sur nous. Nous sommes ses cobayes", a affirmé Pavlo Andriouchtchenko cuisinier de 38 ans.

Sur le terrain en Ukraine, les frappes de la Russie, qui a envahi le pays il y a bientôt trois ans, se poursuivent.

A Soumy, dans le nord-est du pays, une attaque de drones a fait deux morts et 12 blessés, a indiqué le Parquet ukrainien.

Le ministre russe de la Défense, Andreï Belooussov, s'est lui rendu sur un poste de commandement de l'armée dans la région de Koursk, où les forces ukrainiennes occupent, depuis début août, des centaines de kilomètres carrés.

Il s'est félicité d'avoir "pratiquement fait échouer" la campagne militaire ukrainienne pour l'année 2025 en "détruisant les meilleures unités" de Kiev et notant que les avancées russes sur le terrain se sont "accélérées".

Cette poussée intervient alors que Kiev craint que Donald Trump, de retour à la Maison Blanche à partir de janvier prochain, ne réduise ou stoppe l'aide militaire américaine, vital pour l'armée ukrainienne.


Record de 281 travailleurs humanitaires tués dans le monde en 2024, selon l'ONU

L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database. (AFP)
L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database. (AFP)
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  • L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database
  • "Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires

GENEVE: Un nombre record de 281 travailleurs humanitaires ont été tués dans le monde cette année, ont alerté les Nations unies vendredi, qui demandent que les responsables soient poursuivis.

L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database.

"Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires et coordinateur des situations d'urgence, Tom Fletcher, dans le communiqué.

Le Britannique souligne que "cette violence est inadmissible et dévastatrice pour les opérations d'aide".

"Les États et les parties au conflit doivent protéger les humanitaires, faire respecter le droit international, poursuivre les responsables et mettre un terme à cette ère d'impunité".

L'année 2023 avait déjà connu un nombre record, avec 280 travailleurs humanitaires tués dans 33 pays.

L'ONU souligne que la guerre à Gaza "fait grimper les chiffres". Il y a eu "au moins 333 travailleurs humanitaires qui ont été tués rien que dans la bande de Gaza" depuis le début de la guerre en octobre 2023, a indiqué le porte-parole de l'agence de coordination humanitaire de l'ONU (Ocha), Jens Laerke, lors d'un point de presse à Genève.

Nombre d'entre eux ont été tués dans l'exercice de leurs fonctions alors qu'ils fournissaient de l'aide humanitaire. La plupart travaillaient pour l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), dont 243 employés ont été tués depuis la guerre à Gaza, a indiqué M. Laerke.

Parmi les autres travailleurs humanitaires tués depuis le début de la guerre à Gaza figure notamment du personnel du Croissant-Rouge palestinien, a-t-il relevé.

Mais les menaces qui pèsent sur les travailleurs humanitaires ne se limitent pas à Gaza, indique l'ONU, soulignant que des "niveaux élevés" de violence, d'enlèvements, de harcèlement et de détention arbitraire ont été signalés, entre autres, en Afghanistan, en République démocratique du Congo, au Soudan du Sud, au Soudan, en Ukraine et au Yémen.

La majorité du personnel humanitaire tué sont des employés locaux travaillant avec des ONG, des agences de l'ONU et le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.

L'ONU explique que la violence à l'encontre du personnel humanitaire s'inscrit dans "une tendance plus large d'atteintes aux civils dans les zones de conflit", avec l'an dernier "plus de 33.000 civils morts enregistrés dans 14 conflits armés, soit une augmentation de 72% par rapport à 2022".

 


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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  • "La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau
  • "Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu

JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.