NATIONS UNIES: Le Conseil de sécurité de l'ONU a voté jeudi à l'unanimité la création en Somalie d'une nouvelle force de maintien de la paix de l'Union africaine, baptisée Atmis, qui va succéder à l'actuelle Amisom et verra ses effectifs de 20 000 militaires, policiers et civils progressivement réduits jusqu'à la fin de 2024.
"Après de nombreux mois d'échanges constructifs, le conseil de sécurité de l'ONU a adopté une résolution qui (...) reconfigure l'Amisom. Il s'agit dorénavant de la Mission de transition de l'Union africaine en Somalie (Atmis)", ont annoncé les Emirats arabes unis, qui président en mars le Conseil de sécurité.
Le mandat de l'Amisom expirait ce 31 mars et le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres avait recommandé au début du mois de maintenir jusqu'au 31 décembre les effectifs actuels d'exactement 19 626 militaires, policiers et civils.
Selon la résolution votée jeudi, le plan de réduction progressive des effectifs de l'Atmis se fera en quatre phases jusqu'à un départ de tout le personnel fin 2024.
Une première réduction de 2 000 militaires doit intervenir d'ici au 31 décembre 2022, puis plusieurs diminutions au terme de chaque étape (mars 2023, septembre 2023, juin 2024 et décembre 2024), selon le texte de la résolution.
La Somalie, et particulièrement sa capitale Mogadiscio, ont été ces dernières semaines le théâtre de multiples attaques, dont deux survenues la semaine dernière au centre du pays, revendiquées par les shebab et qui ont tué au moins 48 personnes.
Dans le même temps, ce pays attend depuis plus d'un an l'élection d'un nouveau Parlement et d'un nouveau président. Le mandat du président Mohamed Abdullahi Mohamed, dit Farmajo, est arrivé à échéance en février 2021 sans qu'il soit parvenu à organiser un scrutin.
Depuis, le processus avance péniblement, retardé par des conflits au sommet de l'exécutif et entre le gouvernement central et certains Etats du pays.
Après maints reports, la clôture des élections de la chambre basse a été fixée au 31 mars. Cette étape doit ouvrir une nouvelle phase devant mener à la désignation d'un nouveau chef de l'Etat.
Les retards à répétition inquiètent la communauté internationale, qui estime qu'ils détournent l'attention des autorités de sujets cruciaux pour le pays, comme l'insurrection des shebab.