Face au Covid, Shanghai admet une préparation «insuffisante»

Des ouvriers, portant des équipements de protection, se tiennent à côté de l'accès d'un hôtel sur le Bund, dans le quartier de Puxi qui sera en confinement à partir du 1er avril, à Shanghai le 31 mars 2022. (AFP).
Des ouvriers, portant des équipements de protection, se tiennent à côté de l'accès d'un hôtel sur le Bund, dans le quartier de Puxi qui sera en confinement à partir du 1er avril, à Shanghai le 31 mars 2022. (AFP).
Short Url
Publié le Jeudi 31 mars 2022

Face au Covid, Shanghai admet une préparation «insuffisante»

  • Les Shanghaïens habitant dans la partie Est de la ville (Pudong) sont confinés à domicile depuis lundi matin et font l'objet d'un dépistage général
  • Le variant Omicron met à rude épreuve la stratégie nationale «zéro Covid» qui vise à tout faire pour empêcher de nouveaux cas

SHANGHAI: "Des préparatifs insuffisants": un haut responsable de Shanghai a concédé jeudi que la capitale économique chinoise n'était pas totalement prête à affronter l'actuelle flambée de Covid, qui force la ville à confiner ses 25 millions d'habitants.

La métropole affronte sa pire vague de contamination depuis le début de l'épidémie. Le variant Omicron met à rude épreuve la stratégie nationale "zéro Covid" qui vise à tout faire pour empêcher de nouveaux cas.

Les Shanghaïens habitant dans la partie Est de la ville (Pudong) sont confinés à domicile depuis lundi matin et font l'objet d'un dépistage général. Ce confinement durera jusqu'à vendredi matin, date à laquelle l'Ouest (Puxi) sera mis sous cloche.

La nouvelle avait été annoncée au dernier moment, dimanche soir, provoquant un afflux d'habitants dans les commerces afin de s'approvisionner en produits alimentaires. Avec la demande, le prix des légumes a bondi cette semaine.

Si la logistique du confinement fonctionne généralement bien, certains Shanghaïens se plaignent de n'avoir pas suffisamment de produits frais ou de ne pouvoir accéder aux hôpitaux, faute d'autorisation de quitter leur domicile ou d'avoir un test Covid négatif. 

Mea culpa

Au moins deux patients nécessitant une dialyse et deux autres atteints d'asthme seraient ainsi décédés, selon des messages de proches postés sur les réseaux sociaux.

Confronté à la grogne, un haut responsable de la mairie, Ma Chunlei, a concédé jeudi selon un communiqué officiel que "face à la forte augmentation du nombre de personnes infectées, nos préparatifs étaient insuffisants".

Il a précisé que les autorités renforçaient leurs stocks de matériel de dépistage, la construction de centres de quarantaine et l'installation de lits.

"Nous acceptons avec humilité les critiques et faisons de notre mieux pour nous améliorer", a souligné M. Ma.

Le ministère de la Santé a rapporté jeudi plus de 5.600 nouveaux cas à Shanghai, en grande majorité asymptomatiques.

Plusieurs parcs d'exposition de la ville ont été convertis en centres de quarantaine. Des vidéos diffusées par les médias montrent d'innombrables rangées de lits et de cloisons installées dans de grands halls.

Dans l'ouest de Shanghai, le confinement général ne débutera que vendredi. Mais la résidence de Dong Jun, un habitant de cette partie de la ville, a été confinée dès mercredi après la découverte d'un cas.

«La galère»

"J'ai pris l'habitude de remplir mon frigo en permanence depuis les confinements précédents. Mais j'ai quand même été pris au dépourvu quand j'ai appris au réveil qu'un confinement avait été décidé", explique-t-il à l'AFP. 

"C'est un peu la galère de maintenir un stock de produits de première nécessité".

Jeudi soir, quelques heures avant le début du confinement de Puxi, les rues étaient calmes, peu de voitures circulaient et de nombreux restaurants et magasins étaient déjà fermés.

Dans le même temps, alors que les habitants de l'est de Shanghai se préparaient à pouvoir sortir librement de chez eux, les autorités ont annoncé que les immeubles dans lesquels des cas positifs ont été détectés seraient soumis à dix jours de confinement supplémentaires.

À partir de 5 heures du matin vendredi, les autorités "jugeront les résultats" du premier confinement et décideront de la gestion de chaque zone, selon un communiqué publié jeudi soir.

La stratégie zéro Covid consiste en plusieurs mesures: confinements dès l'apparition de quelques cas, visas attribués au compte-goutte, longue quarantaine à l'arrivée sur le territoire ou encore traçage des déplacements via des applications mobiles.

Ces mesures ont permis à la majorité des Chinois de vivre quasi-normalement depuis le printemps 2020, d'éviter l'engorgement des hôpitaux ainsi que les morts -- avec seulement deux décès du Covid-19 en plus d'un an. 

Le ministre de la Santé a appelé mercredi à poursuivre cette stratégie, car même un faible taux de mortalité entraînerait selon lui de nombreux morts parmi la population chinoise (1,4 milliard d'habitants).

"Aucun pays n'a un système de santé capable de faire face à de tels chiffres", a souligné Ma Xiaowei pour appuyer son propos.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Short Url
  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Short Url
  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Short Url
  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.